Article contents
Le temps du souvenir
Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Extract
Un livre écrit avec des larmes, qu'on ne peut lire qu'à travers les larmes, est-ce un livre d'histoire ? Du vécu, du pur et tragique vécu, peut-on (et doit-on) le conceptualiser ? J'ai des raisons sans doute trop subjectives d'être touché par ce livre; je crois néanmoins qu'il est l'un des plus beaux et des plus profonds jamais écrits sur l'histoire de la seconde guerre mondiale. Il nous propose, en outre, une leçon de méthode : par le moyen de l'enquête orale il donne à comprendre un phénomène dont on connaissait certes l'existence, mais qu'aucun document écrit ne permettait, jusqu'à présent, d'analyser : le traumatisme infligé à une génération, voire à plusieurs générations.
- Type
- Archives Orales : Une Autre Histoire ?
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1980
References
1. Vegh, Claudine, Je ne lui ai pas dit au revoir. Des enfants de déportés parlent.Postface de Bruno Bettelheim, Paris, Gallimard, 1979.Google Scholar
2. Joffo, Joseph, Un sac de billes, Paris Google Scholar, Lattes, J. C., 1973 ; du même, Anna et son orchestre, Paris Google Scholar, Lattes, J. C., 1975 ; du même, Baby-foot, Paris Google Scholar, Lattes, J. C., 1977 ; Gérard IsraËL, Heureux comme Dieu en France, Paris Google Scholar, Laffont, Robert, 1975 ; Lionel Rocheman, Devenir Cécile, Paris Google Scholar, Éditions Ramsay, 1977 ; Marcel Liebman, Né Juif. Une famille juive pendant la guerre,Paris, Duculot, 1977 ; Marek Halter, Le Fou et les Rois,Paris, Michel, Albin, 1976 ; Samuel Pisar, Le sang de l'espoir, Paris Google Scholar, Laffont, Robert, 1979 ; Régine Robin, Le cheval blanc de Lénine, Paris Google Scholar, Dialectiques, 1979 ; Saul Friedlànder, Quand vient le souvenir,Paris, Seuil, 1979. — Je n'inclus pas ici les auteurs de la génération antérieure (tels que Mosche Zalcman, Hélène Elek, Clara Malraux, ou Manès Sperber) qui font le bilan d'une vie. Quant à Patrick Modiano et Pierre Goldman, ils représentent le cas particulier de ceux qui appartiennent à la génération immédiatement postérieure, et qui ont la « nostalgie » des années noires de la guerre.
3. Avec en outre, pour M. Halter et S. Pisar, l'épreuve des camps eux-mêmes.
4. Marienstras, Cf. Richard, Etre un peuple en diaspora, Paris, Maspero, 1975 Google Scholar. La remarque qui précède doit évidemment être nuancée : elle ne s'applique pas tout à fait à Saul Friedlànder, qui vit en Israël, ni à Marcel Liebman ou Régine Robin, qui restent fidèles à la mouvance léniniste.
- 2
- Cited by