Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Le livre de R. Sprandel se présente à la fois comme une synthèse d'innombrables études techniques et régionales, et comme une ambitieuse entreprise : à partir de sources qui ne disent pas tout — même quand on leur pose de bonnes questions — décrire un processus de croissance, en termes de marché, de rentabilité, de profit. Pourquoi mille ans d'histoire, sinon pour rendre évident ce processus de croissance? Mais alors, pourquoi ce découpage? L'auteur s'est installé entre les bornes d'un Moyen Age traditionnel, les huit premiers siècles considérés lui fournissant en fait, sur la base des travaux de O. Davies, de R. Forbes et de R. F. Tylecote, une préface à la fin du Moyen Age, du « démarrage » du XIIIe siècle à l'année 1500. L'année 1500 ne représente pas — R. Sprandel en est bien convaincu — une coupure plus nécessaire que l'année 500, car les données numériques, qui se rassemblent à partir du XIIIe siècle, affluent en cohortes serrées à partir de la seconde moitié du xve siècle, c'est-à-dire au moment où l'enquête a été close.
1. Dos Eisengewerbe im Mittelalter, Anton Hiersemann, Stuttgart, 1968, 463
2. Par exemple, R. Pleiner, « Metallographische Untersuchungen von vor- und fruhgeschichtlichen Gegenstânden aus der Tschechoslowakei », Stahl undEisen 79,1959; M. Radwan et K. Boe- Lenin, « La sidérurgie en Pologne centrale au premier millénaire de notre ère », Revue d'Histoire de la Sidérurgie, III, 1962.
3. Cf. la somme que représente E. Salin, La civilisation mérovingienne, 4 vol., Paris, 1949-1959, et, entre autres études de A. France-Lanord, « La fabrication des épées de fer gauloises », Revue d'Histoire de la Sidérurgie, V, 1964, pp. 315-327.
4. Cf. M. Lombard, Monnaie et histoire, d'Alexandre à Mahomet, Paris-La Haye, 1971, pp. 210- 211.
5. Cassiodori Variae, L. V, I, M.G.H.A.A., t. XII, Hanovre, 1894, p. 143.
6. R. S. en cite un exemple tiré des Misti (registres des délibérations du Sénat de Venise) comme s'il s'agissait d'un fait unique, et comme si la source s'interrompait en 1331 ; les interdictions étaient constamment enfreintes ou tournées (p. 292, note 50).
7. Cf. E. Patrucco, Aosta délie invasione barbariche alla signoria, Miscellanea Valdostonà, Pignerol, 1903.
8. Cf. R. Morozzo Della Rocca et A. Lombardo, Documenti del commercio veneziano nei secoli XI-XI1I, Turin, 1940, n “ 5, 8, 20, 21, 24, 26, 41, 153 (prêts d'ancres de fer à des patrons de navires marchands).
9. Cf. G. Abignente, La proprietà del sottosuolo, Rome, 1888.
10. Cf. Storia di Brescia, dir. G. Treccani, Brescia 1961, II, pp. 140-142, et C. Pasero, Relazioni di rettori veneti a Brescia durante il secolo XVI, Ateneo di Brescia, Supplemento
11. Cf. F. Tremel, Der Bergbau als stâdtebildende Kraft in Innerôsterreich, Beitràge Zut Wirtschaft- und Stadtgeschichte, Festschrift H. Ammann, 1965, pp. 97-115.
12. Parmi les études de F. M. Ress, citons surtout Geschichte und wirtschaftliche Bedeutung der oberpfâlzische Eisenindustrie von den Anfangen bis zur Zeit des 30jâhrigen Krieges, Clausthal 1950; la réfutation sur ce point n'emporte pas la conviction, pas plus que le développement consacré par R. S. aux divisions politiques de la région au xv° siècle (p. 169).
13. Cf. R. De Lespinasse, Les métiers et corporations de la ville de Paris, 1879-1897, III, p. 452.
14. Cf. Ph. Braunstein, « Relations d'affaires entre Nurembergeois et Vénitiens à la fin du xrve siècle », Mélanges d'Archéologie et d'Histoire de l'École Française de Rome, 76,1964, p. 241.
15. R. H. Bautoer, « Notes sur le commerce du fer en Europe occidentale du XIIIe au xvie siècle », Revue d'Histoire de la Sidérurgie, 1,1960, pp. 7-35; IV, 1963, pp. 35-61.
16. Sur les incidences de la crise, cf. le rapport de J. Schneider, « Fer et sidérurgie dans l'économie européenne du XIe au xvn° siècle », Le fer à travers les âges, Actes du Colloque international de Nancy, 1956.
17. Le marchand de Prato semble peu connu de R. S., qui parle des Datini (p. 262).
18. On peut par exemple, utiliser le registre de G. Badoer, publié par U. Dorini et T. Bertelé (Rome, 1956). R. S. s'étonne en comparant les données de Pegolotti, de la Tarifa zoe noticia et du Libro di mercatanzie (qui s'échelonnent sur plus de 100 ans) de voir se rétrécir le réseau des places commerciales où les Vénitiens apportaient du fer; la concentration quantitative des exportations de fer dans les possessions vénitiennes d'Adriatique et de Crète a un sens très précis, la mise en défense de l'Empire; sur le détail des convois, cf. les délibérations du Sénat de Venise in Ph. Braunstein, « Le commerce du fer à Venise au xv° siècle », Studi Veneziani, VIII, 1966, pp. 284-285. Il paraît enfin naïf de déclarer que la Tana est, avec Milet, le seul lieu non chrétien cité vers 1460 par le Libro di mercatanzie : on ravitaille en fer (et sans doute en armes) une colonie menacée, et, de surcroit, chrétienne.
19. R. Sprandel, « Die oberitalienische Eisenproduktion im Mittelalter », Vierteljahrschrift fur Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, 52,1965, pp. 289
20. Signalons, sur la vie et l'oeuvre de V. Biringuccio, l'excellente mise au point de U. Tucci dans le Dizionario Bîografico degli Italiani, X, Rome, 1968.
21. H s'agit de K. H. Schaefer, Die Ausgaben der Apostolischen Kammer unter Johann XXII., Quellen zur Geschichte der pâpstlichen Hof- und Finanzverwaltung
22. Cf. le dernier exposé synthétique de F. Melis, « Il fattore economico nello sviluppo délia navigazione alla fine del Trecento », Mediterraneo e Oceano Indiano, Atti del VI Congresso Internazionale di Storia Marittima — Venezia 1962, Florence, 1970, pp. 199-205.