Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Quand elles adressèrent leur déclaration fiscale à la commune de Florence, en 1478, les soeurs de San Piero Martire soulignèrent humblement que leur maison avait toujours été exemptée des impôts de la cité en raison de leur stricte observance et de leurs prières continuelles à l'intention de la ville. « Lesquelles prières », poursuivaient- elles, « sont plus utiles, venant de personnes de si grande religion, que ne sont deux mille chevaux ».
Quelques années auparavant, un bourgeois de Florence avait entrepris de dresser la liste de toutes les maisons de « vergini sagrate » de la ville. « Elles consacrent jour et nuit leurs prières à la très digne Seigneurie de Florence. Ouvrez les yeux et sachez l'apprécier! »
1. Archivio di stato, Florence (abr. désormais en Asf), Catasto 989, f” 711 v”.
2. Biblioteca Riccardiana, ms. Moreniana 103, f° 62-63 v° : « Stanno e giorno e notte in orazione a far preghe per la dignissima signoria di Firenze. Apri l'occhio a questo, e gusta. » 3. Ce passage de la production au rituel a été noté par L. Eckenstein, Women under monasticism (New York, 1963), p. 356.
4. Étaient certainement en activité à cette époque S. Andréa, S. Ambrogio, S. Michèle, S. Félicita et S. Piero Maggiore.
5. Croniche di Giovanni, Matteo e Filippo Villani (Trieste, 1857), XI, 94 6. G. Volpe, Toscana médiévale (Florence, 1964), pp. 98 et suiv.
6. G. VOLPE, Toscana médiévale (Florence, 1964), pp. 98 et suiv.
7. R. Davidsohn, Storia di Firenze (Florence, 1965), VII, p. 85.
8. Ibidem, I, pp. 137 et suiv.; VI, p. 163.
9. Cf. ci-dessous quelques idées avancées dans la conclusion de cet article.
10. S. Orlandi, Necrologio di Santa Maria Novella (Florence, 1955), I, pp. 338 et suiv.
11. Cf. ASF, Provvisioni, 25, f° 56 et v° (24 sept. 1333); ibidem, 40, f° 64 et v° (19 fév. 1352, st.fl.).
12. Cela se produisait chaque fois que la guerre forçait des religieuses à déménager vers la cité. En 1529, plusieurs maisons établies près des murs se trouvaient contraintes de s'installer à l'intérieur de l'enceinte avec d'autres religieuses.
13. En allant vers le Nord : S. Piero Maggiore, S. Maria Candeli, S. Maria Maddalena, S. Salvestro, S. Giuseppe. Dans les ruelles voisines : S. Maria degli Angeli, les religieuses de la Crocetta.
14. En allant vers le Nord : S. Apollonia, Regina Coeli (Chiarito), S. Lucia, S. Luca, S. Chimente, S. Agata.
15. S. Orsola, S. Barbara, S. Caterina da Siena.
16. Cité, sans référence, par E. Viviana Della Robbia, Nei Monasteri fiorentini (Florence, 1946), p. 7.
17. S. Maria sul Prato, S. Anna.
18. S. Jacopo e San Lorenzo, S. Annunziata (le Murate).
19. S. Piero Martire, Annalena, S. Chiara, le Convertite.
20. H. C. Peyer, Stadt und Stadtpatron im mittelalterlichen Italien (Zurich, 1955), p. 19.
21. Davidsohn, Storia…, op. cit., VII, pp. 112 et suiv.
22. B. Varchi, Storia fiorentina di Messer… (Milan, 1803), III, pp. 103 et suiv.
23. A. 1336 : G. Villani, Croniche, XI, 94.
1368 : ASF, Capitoli, Appendici 27 (” Registre di atti di processo e di mandati fatti di monache di alcuni monasteri fiorentini, 1368 »), f° 1-15 v°. Cette liste n'est pas complète.
1376-8 : ASF, Béni ecclesiastici 19 (” Libro di tutte quelle persone che comperorono béni délia chiesa, 1375-1378 »); ce chiffre est en principe exact.
1415 : Statuta populi et comunis florentioe (Fribourg, 1783), III, 779-785. Les chiffres du tableau représentent tous les monastères féminins à l'intérieur de la limite des quatre milles couverts par les Statuta.
1428-9 : Catasto 184, 185. Ces chiffres représentent ceux des monastères qui ont établi une déclaration fiscale ces années-là. Ils sont partiels.
1470 : Zibaldone di Benedetto Dei, Bibl. Riccardiana, ms. Moreniana 103, f° 62-63 v”.
1543-4 : ASF, R. Diritto 4892, f° 45-46 (liste complète).
1552 : Biblioteca Nazionale, Florence (abr. désormais en BNF), Fondo principale II, I, 120, f 102 v°-206 (recensement).
24. Cf. le Tableau I.
25. ASF, Balia 40, f° 77 v° : « Le monache del munistero délie Convertite sono poverissime e al présente di numéro 162 et ogni dl multiplicano ».
26. « Item, quia licet jure cautum sit in monasteriis non debere poni nisi tôt moniales, quot ex redditibus vivere possunt, tamen in plerisque monasteriis Florentie ob aliquorum importunitatem assumuntur tôt moniales, ut famé eas conflci contingat, redditibus non sufficientibus, propter quod coguntur postea pro victu habendo saecularium et religiosorum hominum frequentare consortis, et amicitias inire periculosas, ex quibus postea nefandi sequuntur eventus; ideo praefata synodus praecepit… ne deinceps aliquam monialem admittere possint sine ordinarium suorum licentia, sub poena… », J.-D. Mansi, Sacrorum Conciliorum nova et amplissima collectio (Florence, Venise, 1759-98), XXXV, f° 262.
27. Plus souvent, l'usage de propriétés avoisinantes se voyait limité par les fonctionnaires de la cité à l'étendue leur assurant l'isolement convenable. Cf. par exemple R. Diritto 4892, f° 5-6.
28. Loc. cit. à la note 23 sauf autre indication : 1336 (24 cas); 1368 (18); 1377 : ASF, Estimo 338, 340 (10); 1428 (18, 10); 1478 : Catasto989(11); 1515 : Balia40,f°76v°-77v°(15); 1543-44(50,50); 1552 (47, 47).
29. Dans les lignes qui suivent, je décris les religieuses appartenant au second ordre, et non pas les tertiaires. De façon générale, cependant, la documentation utilisée par cet article se rapporte aux deux catégories. La différence entre les deux groupes était en grande partie marginale, d'autant que les tertiaires ont continuellement tendu à adopter la règle des sagrate voilées. Cf. un exemple d'un groupe de tertiaires passant au second ordre dans A. Gherardi, Nuovi documenti e studi intorno a G. Savonarola (Florence, 1887), pp. 68 et suiv. Le livre de M. DE Fontette, Les religieuses à l'âge classique du droit canon (Paris, 1967) ne nous a pas été d'un grand secours quand nous avons cherché à éclaircir les distinctions entre tertiaires et religieuses du second ordre. La distinction fondamentale reste naturellement que les sagrate prononçaient formellement des voeux. L'incapacité de la commune de Florence à maintenir sa propre définition ad hoc des religieuses du second ordre, indique combien les deux groupes se distinguaient mal l'un de l'autre. Le 16 mai 1437, la seigneurie proposait une loi permettant aux femmes en âge de se marier et qui « professa fuerit sub perpétua clausura in monasterio clare et bone famé et spiritualis et honeste vite et approbate religionis » de réacquérir le capital destiné à leur mariage déposé dans le fonds des dots garanti par l'État, alors même qu'elles ne se mariaient pas ﹛ASF, Provvisioni, 128, f 31-32). Cette distinction n'était pas plutôt établie, toutefois, que les établissements de tertiaires commençaient à demander au gouvernement qu'il les considère comme répondant à la description ci-dessus. Un exemple typique d'une demande de ce genre qui reçut approbation dans ASF, Provv. 142, f° 62-63 (15 avril 1451).
30. Dans le nécrologe de S. Niccolô, les converse — identifiées comme telles — se trouvent incluses (Bibl. Riccardiana, ms. Moreniana 3, passim).
31. La situation légale de celles qui sont désignées comme des novices paraît variée. Voici quelques exemples, tirés de R. Diritto 4892 (1543-1550) : novices appelées suora, accetatte e non vestite; (f° 111 v°); novices (12) non vestite ma acceptate : sept d'entre elles sont désignées comme suore, cinq simplement dites « la » ( f 150). « Novitie professe che non sono anchora sachrate » (f° 322); « Le professe, cioe sagrate » (f° 323).
32. Les procès intentés par des commesse contre des monastères sont légion, puisqu'elles cherchaient souvent à récupérer leurs « dons » au monastère si, par exemple, elles étaient en situation de se remarier. Cf. les exemples dans VIVIANI Della Robbia, p. 15.
33. Peut-être existait-il une distinction entre « insserbo » et « insservanza »; cf. R. Diritto 4892, f°29.
34. Des exemples typiques pour Florence et Pise dans, respectivement, Orlandi, Necrologio…, op. cit., I, pp. 49, 113 et suiv., 160 et R. Diritto 4892, f° 415.
35. ASF, Catasto 184, respectivement, f° 6, 14 v°, 18, 41, 1 et v°.
36. R. Diritto 4892, respectivement, f° 13 et 136.
37. Loc. cit à la note 23. 1428 : 8 cas; 1552 : 47 cas.
38. Ibid. Le chiffre de 1428 est une extrapolation. Pour 18 cas, la moyenne du contingent est de 20 personnes; à raison de 22 établissements, on arrive à 440 personnes.
39. 1336 : ce chiffre est obtenu à partir d'une population féminine estimée en comparant le taux des baptêmes féminins à la population entière telle que la donne Villani ﹛Croniche, op. cit., XI, 94).
1428-9 : chiffre obtenu en rapportant le nombre total de religieuses à la moitié de 40 000 personnes, estimation de la population totale en 1427 (K. Beloch, Bevôlkerungsgeschichte Italiens, II, 148).
1552 : chiffre obtenu en comparant le nombre total de religieuses à la population féminine totale citée par P. Battara, La popolazione di Firenze alla meta Cinquecento (Florence, 1935), pp. 9 et suiv.
40. Cf. R. Burr Litchfield, « Démographie characteristics of Florentine patrician families », Journal of Economie History, XXIX (1969), pp. 191-205. Sur cette législation ultérieure, cf. Viviani Deixa Robbia, pp. 223-6.
41. ASF, Catasto 184, f° 65-68 v°.
42. Ibid., f 16 V-18 V.
43. Cf. ASF, Catasto 184, f° 65-68 v”, avec les tableaux de cotes fiscales en 1403 et 1427 dans L. Martines, The social worldofthe Florentine humanists (Princeton, 1963), pp. 353-378.
44. Les forces en jeu ici sont bien indiquées par une clause du testament d'un noble vénitien, qui léguait à sa fille une dot lui permettant d'entrer en religion, mais qui laissait ouverte la possibilité de lui donner une somme plus importante lui permettant de se marier « s'il plaît à Dieu que, la situation de la famille s'affermissant, elle en vienne à pouvoir la marier» (J. Davis, The décline ofthe Venetian nobility as a ruling class (Baltimore, 1963), p. 66). Ce type d'« amour paternel » se rencontrait certainement couramment dans les familles riches et aisées, et je ne veux pas suggérer ici quel'attitude du père envers la fille ait été différente, à Florence, selon les diverses classes. Simplement, dans la classe politique, la pression économique allait décroissant à mesure qu'on grimpait dans l'échelle sociale. Je voudrais remercier ici David Herlihy pour son aide sur ce point.
45. ASF, Carte Strozziane II, XVI, f° 28 v°.
46. Ibid., XVI bis, f° 4 v”.
47. On peut supposer que les pères « incapables » de marier leurs filles auront joué sur l'orgueil de classe de celles-ci pour les dissuader de résister à la mise au couvent.
48. Cf. le tableau VI ci-dessus.
49. Cf. par exemple les constitutions de S. Giusto dans Orlandi, Necrologio…, op. cit., I, p. 612 et suiv.
50. En 1425-7, une dot matrimoniale de 1 000 florins situait une fille dans le groupe supérieur de revenus représentant 9 % des contribuables de la ville. (Martines, Social World…, op. cit., p. 115).
51. Cf. les changements dans la nature des bocche des Disciplinate del Portico entre 1428 (Catasto 184,f 14 v°) et 1543-44 (R.Diritto 4892, f° 321-322). Les Convenue éprouvèrent également des difficultés à se réserver aux femmes repenties ﹛ibid., f° 209).
52. ASF, Catasto 183, f° 275. Je dois mentionner que les fondateurs de monastères féminins exigeaient souvent que les nouvelles religieuses soient examinées par des membres de leur famille. Voici un indice sur une fondation du Cinquecento pour des nobles : une inscription au numéro 64 du Borgo Pinti commémore la fondation de S. Silvestro en 1539 pour de « nobles vierges florentines ». Les bocche de ce couvent en 1543-44 comptent des membres des familles suivantes : Ridolfi, Borghini, Bonsi, Da Verrazano, Medici, Sostegni, Giugni, Sassetti, Da Panzano (R. Diritto 4892, f° 114 et v°).
53. «… Sendosi di pochi mesi innanzi ito di nuovo attorno pe’ Bianchi, detta fanciulla si vesti, et andô a chompagnia con… detti Bianchi, battendosi, insieme con parechi centinaia di donne e di huomini… Io Lucha da Panzano vi fu', adi detto di sopra, e fu’ d'achordo e con lei e co'le monache, elle fusse monaca in detto monastero : e rimessino in me la dota. E detto di (4 avril 1448) io diè loro fiorini trenta. E detto dî quattro d'Aprile 1445 si messe lo schapolore, ch'è di bigio, de l'ordine di Valombrosa ». Elle mourut le 26 juillet 1449. (C. Carnesecchi, « Un Fiorentino del secolo XV e le sue ricordanze domestiche », in Archivio storico italiano, sér. 5, IV (1889), p. 160 54. Carte Strozziane II, XVI bis, f° 5.
55. Les filles de Scholaio Salterelli se trouvaient à Rosano et à S. Giusto (ASF, Catasto 184, f” 60-61 v“; 183, f” 275.
56. ASF, Catasto 184, f° 16 v°-18 v°, 19-25 v°, 47 et V, 48-54 v°, 57-58 v°, 65-68 v°, 75 et v°; 183 f° 275, 331.
57. Je regrette d'avoir perdu la référence de ce cas, qui se trouve dans les bocche de R. Diritto 4892.
58. Ibid., f° 34-35.
59. Cela n'est que l'une des méthodes suivies par les pères organisant la situation de leurs filles. Il en existait d'autres, comme ces donations accompagnées de clauses d'entrée pour une fille cadette destinée à être l'élève ou la servante d'une soeur aînée.
60. Mansi, op. cit., XXXV, f° 263.
61. Varchi, Storia…, op. cit., V, pp. 108 et suiv.
62. R. Diritto 4892, P 111 et v°.
63. Un exemple en 1597, dans Viviana Della Robbia, pp. 196 et suiv.
64. Mansi, op. cit., XXXV, f° 267.
65. Ces chiffres sont tirés de ASF, Monte 1220 (1er mars 1470, st.fi.-28 février 1471, st.fi.).
66. Cf. L. Marks, « The financial oligarchy in Florence under Lorenzo», in E. F. Jacob (éd.), Italian Renaissance studies (Londres, 1960), pp. 123-147, spéc. 128 et suiv. Au cours de cette crise financière de quarante années, les dirigeants de la commune se tirèrent mieux d'affaire que le large flot de gens investissant dans ce fonds, puisqu'ils réalisèrent un taux d'intérêt de plus de 12 % sur les sommes dont ils ne furent pas remboursés. C'est un autre exemple de la plus grande capacité de cette mince couche supérieure à marier ses filles (ibid., p. 130 et suiv.).
67. L'une des premières pétitions de ce type dans ASF, Provv., 158, f° 88 v° (18 juin 1467). La dernière de celles qu'on trouve dans les Prowisioni, ibid., 204, f° 79 v° (1er avril 1519 env.).
68. Quelques exemples : « Quamvis sit forma honesta decrevit Deo servire » ﹛ibid., 174, f° 9 et v°, 22 avril 1483). « Sed postea cum ipsa Marietta non esset bene sana, et cognosceret se non esse aptam ad matrimonium, deliberavit se monacari, sponteque intravit in monasterio… » ﹛ibid., 159, f 14 v“-15, 9 avril 1468). « È venuta taie malattia e accidente nella persona che a nessuna modo non è da marritarla » ﹛ibid., f° 278 et v°, 23 mars 1468, st.fl). « Impedita et corpore débilita » ﹛ibid., 167, fo g v».^ 2 avril 1476). « Et quod quando dictus Bartholomeus constituit dictam dotem pro Iuliana filia sua sperabat illam posse locare viro, veluti est omnium parentum. Nunc vero prefacta Iuliana adeo est effecta infirma, ut nullo pacto sit tradenda viro. Et propterea dictus eius pater intendit illam monacare, quam rem ipsa etiam optât » ﹛ibid., 167, f° 170 v°-171,19 octobre 1476).
69. ASF, Carte Strozziane II, XVI bis, f° 5.
70. ASF, Catasto 184, f° 48-54 v°.
71. Ibid., f° 60.
72. Ibid., f° 52.
73. Ibid., f° 33.
74. Ibid., f° 63.
75. Orlandi, Nécrologie, op. cit., I, p. 612 et suiv.
76. Mansi, op. cit., XXXV, f° 260.
77. « The girl with no interest in marriage », dans The Colloquies of Erasmus (Chicago, 1965), p. 107.
78. Dans, respectivement, les couvents des Disciplinate del Portico (ASF, Catasto 184, f° 14 v°. 24 âges), S. Giovanni Battista (ibid., f° 63,4 âges), Candeli (ibid., f° 52,15 âges).
79. Ibid.
80. Bibl. Riccardiana, ms. Moreniana 317.
81. Cet honneur revenait à Suora Ysabetta di Bililozzo, des Disciplinate (ASF, Catasto 184, f° 14 v°).
82. Nous avons fait ce calcul en comparant les dates de décès (cf. note 80) aux bocche de 1543-4 dans R. Diritto 4892, f° 28.
83. Herlihy, D., Médiéval and Renaissance Pistoia (New Haven, 1967), p. 283.Google Scholar Cf. aussi R.C. Trexler, «Une table florentine d'espérance de vie » (Annales, E.S.C., XXVI, 1 (1971), pp. 137-139).
84. A.P., dépêche du Los Angeles Times, 14 novembre 1967. L'âge moyen au décès des religieuses américaines est de 77 ans.
85. R. Diritto 4892, f° 162 et v°.
86. Par exemple, le monastère de S. Agostino alla Ginestra, près de Montevarchi, où plus de la moitié des religieuses était, sans aucun doute possible, des Florentines (ibid., f° 66 r°-v°), et celui de San Giovanni Vangelista de Pratovecchio, où neuf nonnes sont identifiées comme « di Firenze », ainsi que deux des trois novices (ibid., f° 331).
87. Ibid., f 5, un exemple de ce genre de phrases édifiantes.
88. P. Paschini, «I monasteri femminili in Italia nel Cinquecento», dans Italia Sacra II (1960), p. 45.
89. E. Cattaneo, « Istituzioni ecclesiastiche milanesi », dans Storia di Milano (Treccani degli Alfieri), IX, partie 2, p. 582.
90. Ce chiffre est comparable aux effectifs totaux de soeurs franciscaines dans le territoire florentin vers la même époque.
91. Ibid., p. 581.
92. Ibid., p. 629 (monastère de S. Chiara en 1476).
93. Ibid., p. 603-629. Une seule grande vague de fusions de couvents survint à Florence à la même époque. Elle se place en 1435, à la mort de l'archevêque Corsini, alors que le diocèse avait été placé sous le contrôle d'un administrateur pontifical et tandis que le pape Eugène IV résidait à Florence. Dans la seule via San Gallo, les sept monastères étaient réduits à deux. Mais dès la même année, la seigneurie comprit qu'un si grand nombre de religieuses ne pouvait vivre chastement dans si peu d'espace et elle en vint à un accord avec le pape pour la réouverture des cinq autres couvents. Pape et Signoria devaient fournir chacun 100 florins pour financer les réouvertures (ASF, Provv. 126, f° 264 et v°, 24 octobre 1435).
94. Histoire de VÉglise (FLICHE et Martin), XIV, 2e partie (Paris, 1964), pp. 1039,1059,1067.
95. Ibid., XII, 1” partie (Paris, 1959), p. 192.
96. E. Power, English médiéval nunneries (New York, 1964), pp. 215 et suiv.
97. Ibid., pp. 602-604.
98. Ibid., p. 216.
99. Ce chiffre a été avancé par Miss Sarah Lewis dans une étude sur la démographie des monastères féminins anglais. On compte 141 nonnes dans sept établissements, soit une moyenne de 20 par maison. Pour un total de onze institutions, le nombre de religieuses avoisinerait 200. Notons que le pourcentage de la population féminine vivant au monastère a toujours été substantiellement plus bas en Angleterre qu'à Florence. Les chiffres calculés par M. Howard Liebman peuvent se comparer à ceux de notre Tableau VII :.
Ces chiffres ont été obtenus à l'aide des données sur l'ensemble de la population et sur la population religieuse féminine citées par J.-C. Russell dans British médiéval population (Albuquerque, 1948), chap. X, et dans « Clérical population of médiéval England », Traditio, II (1944), pp. 177-212. Je voudrais exprimer ici ma reconnaissance pour leurs contributions à ces deux participants à mon séminaire.
100. Pour l'histoire du déclin en valeur des investissements dans le fonds des dots, cf. L. Marks, op. cit.
101. J. Davis, op. cit., pp. 62, 67.
102. D. Herlihy, « Vieillir à Florence au Quattrocento », Annales, E.S.C., XXIV (1969), p. 1341.
103. Sur la pratique des veuves se faisant pinzochere, cf. la description de G. Boccacio, Corbaccio, in Opéra di… (Mursia, Milan, 1966), pp. 1235 et suiv.
104. Eckenstein, op. cit., p. 431.
105. Le récent article de D. Herlihy (cf. note 102) apporte quelques idées suggestives sur la « force de l'influence féminine » (par quoi il entend, « de la mère »), force substantiellement encouragée, croit-il, par le fait que les pères vivaient statistiquement beaucoup moins longtemps que les mères.
106. Synodal law in Florence and Fiesole, 1306-1518 (Città del Vaticano, 1971 ; Studi e Testi, 268), p. 100. Je n'ai pu-cependant déterminer les âges des abbesses du milieu du XVIe siècle. Les âges trouvés dans le Catasto'de 1428 sont : 38, 45, 56, 65 et 66 ans. La loi épiscopale de Florence exige après 1517 que les abbesses placées sous l'autorité de l'évêque aient plus de 40 ans (Mansi, op. cit., Xxxv, f° 259).
107. E. Erikson, Young man Luther (New York, 1963), p. 263.
108. Croniche XI, 94.
109. Le chiffre concernant les religieux du sexe masculin a été obtenu à partir du recensement de 1552 (BNF, Fondo principale II.I.120). Ils se répartissent comme suit : « frati grandi e piccoli » : 595; prêtres de tous types en dehors de la vita comune : 109; chapelains et confesseurs de monastères féminins : 46.
110. ASF, Provv. 111, f° 45 r°-v° (23 juin 1421).
111. L. Cantini (éd.), Legislazione toscana, I (Florence, 1800), pp. 200-206 (Provv. du 17 avril 1545).
112. Deux excellents exemples dans R. Diritto 4892, f° 293-297, 279. . : 113. Le procédé normal, à l'occasion du recensement des monastères des années 1540, consistait à déterminer de qui les religieuses étaient les filles, puis d'assigner à leur institution des opérai choisis parmi « coloro che hanno interessi se di parentela » (ibid., f° 245). Un exemple de brouillon montrant ces relations, ibid., f° 217-219.
114. Carte Strozziane II, XVI bis, second encart attaché au f ° 5 : « Honorando etc. Con grande passione e amaritudine scrivo questa a vostra humanita dandovi per epsa avviso chôme egli e piaciuto a dio di chiamare ad se oggi a hor 19 la benedicta anima di Suora Angelica vostra cara sorella e annoi madré nel signore. La quale speriamo che lei sia in quella superna patria a godere cogli spiriti beati mediante la gratia del nostro redemptore e ancora mediante lopere sue le quale sono state di taie perfectione e exemplo in sino ail ultimo che noi presumpmiano di dire che veramente epsa sia collocata in luogo di reposo e di gloria. E pero vi pregho pigliate conforto e state contento alla volonta divina pero che lei a facto quello passo che abbiamo affare tucti e a dio piaccia lo facciamo in nel modo che la facto lei. Non altro per quella se non che vi conforto a patientia per parte di tucte Jesu Christo sia in vostra protectione. A di 27 di Gennaio, 1508. Madonna in Monticeli. ».