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Le baroque européen : Mentalité pathétique et révolution sociale

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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IL y a des « saisons de l'esprit ». Le Baroque, « découvert » peu avant la première Guerre mondiale, a connu une grande faveur avec les années 20 ; le voici à nouveau, depuis quelque temps, l'un des grands thèmes de la pensée et de la recherche historique. Nul ne s'en plaindra. C'est ainsi que la littérature baroque française a été l'objet de multiples analyses, mises au point ou essais, provoqués, sinon totalement mis sur pied, par Raymond Lebègue et ses disciples. Grâce à leurs efforts, Corneille lui-même, ce faux classique, est devenu un des porte-drapeau du Baroque, et sans doute restera-t-il longtemps dans cette position nouvelle, où il semble à l'aise.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1960

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References

1. Friedrich, Cari L., DOS Zeitalter des Barocks, Kultur und Europa im XVII Un Jahrhundert, Kolhammer, 1954.Google Scholar L'auteur, émigré aux E.U., avait d'abord publié en anglais en 1953 The Age of the Baroque 1610-1660, faisant partie d'un vaste ensemble qui comprend : The Catholic Reformation (1660-1685) et The Emergence of the great Powers (1685-1715). Ces titres montrent assez le plan, sinon l'intention, des auteurs. L'ouvrage vaut plus comme illustration d'une préoccupation commune, qu'en lui-même ; il a surtout le mérite de délimiter une apogée du Baroque « qui se résout ensuite en Rococo, Classique et Aufklàrung »… Le livre est d'abord une histoire politique du xviie siècle européen.

2. Die Kunstformen des Barockzeitalters, vierzehn Vortrâge von H. Barth, P. H. Boerlin, J . Doerig, W. Gurlitt, P. Hofer, H. Landolt, R. Roedel, E. Stadler, R. Stamm, F. Strich, G. Thurcher (Samlung Dalp, 82), Berne, Francke Verlag, 1956, 450 p., 24 h.-t., 52 dessins in-texte. Ce copieux recueil, fort bien présenté, est une bonne illustration d'un certain impérialisme baroque.

3. G. F. Webb, Baroque Art, New York, 1950.

1. Tapie, V. L., Baroque et Classicisme, Paris, Pion, 1957, 384 p.Google Scholar, 45 ill. h. t. Le propos en élargit considérablement l'article rapide : Le Baroque expression d'une société, par lequel il avait pris rang et collaboré au numéro spécial de la Revue du XVIIe siècle, consacré également au Baroque ; Le XVIIe siècle, n° spécial (n° 20) : Du Baroque au Classicisme, avec la collaboration de MM. Lebègue, Garapon, Pintard, Tapie, Vanuxem, Dubu, 1953.

2. P. Francastel, «Baroque et Classicisme », Annales E.S.C., 1959, 1, p. 142 ; et réponse de V. Tapie, dans les mêmes Annales E.S.C., 1959, 4, p. 719.

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2. Nous ne suivrons pas non plus, -— faut-il le dire longuement — un essayiste de talent comme Gustav René Hocke, qui s'acharne à retrouver une continuité baroque, du xvie au xxe siècle, des arts de la Renaissance au Surréalisme et au Dadaïsme, dans des ouvrages pointillistes, pleins de notations ingénieuses, publiées récemment dans la Rowohlts deutsche Enzyklopadie : Die Welt als Labyrinth, Manier ùnd Manie in der europâischen Kunst, von 1520 bis 1650 und in der Gegenwart, Hamburg, 1959 ; Manierismus in der Literatur, Sprach-Alchimie und esoterische Kombinationskunst, Hamburg, 1959.

3. P. Francastel, La Contre-Réforme et les Arts, extrait de : A travers l'Art italien du XVe au XXe siècle, publication de la Soc. d'Et. italiennes, 1941.

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2. V. Tapie, op. cit., p. 17.

3. Moisy, Pierre, Les églises des Jésuites de VAncienne Assistance de France, Rome, Bibliotheca istituti historici S. J., XII, 1958, 2 vol., 580 p.Google Scholar et C planches. Les Annales auront à reparler de ce bel ouvrage.

4. R. P. De Dainville « La légende du style jésuite », Etudes, CCLXXXVII, 1957.

1. Tellement baroque, cet appétit, écrit V. Tapie (p. 212). Mais Cari Friedrich va encore plus loin dans ce sens ; il annexe au Baroque, par l'intermédiaire de son iconographie, le Descartes de F. Hais, Richelieu de Ph. de Champaigne, Cromwell, Gustave Adolphe…

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1. Gasset, José Ortega Y, « Papeles sobre Velazquez y Goya », Revista de Occidente, Madrid, 1950.Google Scholar L'importance de l'ouvrage n'a pas échappé aux Allemands : le Deutsche Verlag Anstalt de Stuttgart l'a publié, en 1955, traduit sous le titre : Velasquez und Goya, Beitrâge zur Spanischen Kulturgeschichte, sous un format plus maniable. Nos citations renvoient à cette édition « de poche ».

2. Ortega Y Gasset, op. cit., p. 29. Il précise en note : « Dans la préface à VHistoire de la Philosophie de Bréhier, je démontre que ce qui jusqu'à maintenant est appelé Histoire de la Philosophie n'est ni histoire proprement dite, ni histoire de-Cette réalité qui s'appelle Philosophie, car au sens exact du terme il n ‘y a, il ne peut y avoir qu'une histoire de l'homme. Il en va de même de l'histoire de l'art, de l'histoire de la littérature, qui sont seulement de vraies histoires dans la mesure où elles fondent une histoire totale de la vie humaine, particulière et collective. »

3. La plus grande partie de ces textes provient d'une correspondance de Jésuites (1634-1648), publiée dans le Mémorial historico espanol par l'Académie Royale Espagnole ; quelques pages proviennent, en outre, d'un Journal (Don J. De Barrionuevo fv. 1659-1688], de VHistoire de Philippe IV de Lovos, et d'une gazette savante hebdomadaire, Les Nouvelles de Pellicier (1642-1644).

4. A Madrid, en 1634 (p. 92).

1. A Madrid, en 1648 (p. 137).

2. Sur la route de Badajoz à Madrid, 1656 (p. 144).

3. En 1639, près de la lagune de Salsas, dit le jésuite qui ajoute : « Si un tel phénomène s'était produit sur une pique ou une épée, on aurait pu y voir une cause naturelle ; mais dans ces circonstances et sur toutes les épées, le fait est mystérieux et il semble bien que Dieu ait voulu encourager nos hommes et leur montrer par des moyens naturels la justesse de leur cause. »

4. Ortega Y Gasset, p. 138.

5. Mais le magicien a droit à cette oraison funèbre : « Il est sans doute allé pour une comédie dans l'au-delà, car il se dépêchait » (p. 144).

6. P. 149. Les saints peuvent nourrir de pieuses jalousies, et refuser des compagnons dans leurs protections.

7. En 1657 à Madrid (p. 150).

8. Mérida, 1642 (p. 136).

9. Madrid, 1639 (p. 105).

1. Madrid, 1655 (p. 148).

2. Le 5 juin 1658, le chroniqueur note : depuis Noël, plus de 500 crimes ont été commis (mais peut-on ajouter foi à un tel chiffre, qui est unique de surcroît). Il ajoute d'ailleurs : « personne n'a été puni » (p. 157).

8. Madrid, 1658 (p. 157).

4. Valence, 1647 (p. 131).

5. Madrid, 1647 (p. 128).

6. Madrid, 1655 (p. 140).

7. « Elle ne peut se comparer avec celle de Séville ou de Grenade ; il n'y avait pas d'autel dans les rues, pas de riche décoration. La seule attraction en fut une courtisane déplumée » (p. 135).

8. Madrid, 24 déc. 1634 (p. 96).

9. La table est ornée à la façon de certain célèbre festin du xv« siècle : « Un château en massepain et sucre, à l'intérieur, le roi et son hôte, en costumes de bergers, très ressemblants, en sucre ; sur les côtés deux châteaux en gélatine avec leurs tours, les unes pleines de poissons vivants, les autres pleines d'oiseaux » (p. 107).

10. P. 103.

11. P. 103.

1. A Tolède, avril 1646 (p. 120).

2. P. 162 (s.d.).

3. Mentionnons ici les oeuvres de Pinuela, José Deleito Y : Tambien se divierte el Pueblo, Madrid, 1944 Google Scholar ; — La Mujer, la Casa y la Moda, 1946 ; — El Bey se divierte, 1985 ; — La mala vida en la Espaiia de Felipe IV, 1948. Ces quatre études « décrivent » la vie espagnole du xviie siècle.

4. Cette lutte contre l'illuminisme a été commentée dans l'Europe entière ; le Mercure français, tome 9 (année 1624), p. 862 et suiv., a donné le texte des 76 erreurs reprochées aux Alumbrados (et assuré ainsi sa publicité). — Cf. l'histoire des procès, prestement racontée, dans Llobca, Bernardino, S. J-, Die spanische Inquisition und die Alumbrados, Berlin, 1984.Google Scholar

1. aubenay, Dubuisson, Journal des guerres civiles, t. I, Paris, 1883, p. 56 Google Scholar, 15, 19, 59 ; Olivier Lefevre D'Obmesson, Journal, Paris, 1860, t. I, p. 471, 551.

2. Dubuisson Aubenay, t. I, p. 45.

3. Jacmon, Antoine, Journal (1627-1651), Le Puy, 1885.Google Scholar

4. Dans ce domaine, les archives judiciaires fournissent leur contingent de crimes visant à la perfection. Les Grands Jours d'Auvergne, de Fléchier, constituent un témoignage valable en dépit des circonstances particulières : « les assassinats, les meurtres, les enlèvements et les oppressions étaient les matières communes des jugements et il y avait un si grand nombre de criminels qu'on en fit effigier un jour près de 30 à la fois » (p. 258). Un beau crime ? Le curé de Saint-Babel a tué son rival : « Le lendemain de cette action, il fit lui-même le service et dit la messe pour le mort, ne craignant pas d'offrir le sacrifice innocent, après en avoir fait un si cruel et si sanglant, et osant faire le prêtre après avoir fait le meurtrier » (Les Grands Jours d'Auvergne, éd. de 1856, p. 105).

5. Mercure français, tome 9, p. 633 et suiv.

6. Inventaires des Archives départementales de la Côte-d'Or, t. VI, p. 12.

1. B.N. Mss. fds. français 19326, 93.

2. Dans La France, l'Espagne et l'Italie au XVIIe siècle, Paris, 1877. Ce grand historien littéraire du x i x 8 siècle a écrit là, sur le thème qui nous occupe — et avant la naissance de l'idée de baroque — des pages très excitantes. Pierre Beausire, dans le recueil de Francke cite plus haut, évoque habilement les principaux poètes baroques français de ce temps, notamment Jean de Sponde chantant « la fuite de la vie et la course à la Mort ».

3. Lucien Febvre, « Sorcellerie, sottise et révolution mentale », Mélanges d'Histoire sociale, 1945, repris dans Au coeur religieux du XVIe siècle, Paris, S.E.V.P.E.N., 1958.

4. Gazette Renaudot, 1650 (19 août), recueil publié en 1651, p. 1076.

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2. Delumeau, Jean, Vie économique et sociale de Rome dans la seconde moitié du XVIe siècle, Paris, 1959, t . I, p. 469 Google Scholar et suiv.

3. Ortega Y Gasset, op. cit, p. 159. Le chroniqueur dit 16 à 17 000 hommes. Autre témoignage pittoresque en 1655 : « vendredi un homme a été brûlé à Alcala, il fornicait avec son ânesse ; le même jour, arrive la nouvelle de la montagne qu'un autre couche avec une truie, — comme s'il n'y avait pas de femmes : trois pour un homme. »

1. Madrid, 2 avril 1644 (p. 139). On retrouve là le portrait du bon brigand : ainsi Pedro Andreu, qui opère dans la province de la Manche : «il ne tue pas, il laisse toujours à ses victimes assez d'argent pour finir leur voyage, il emprunte parfois à des particuliers, et rembourse au jour dit. Malgré tout, le Conseil a décidé de le poursuivre… » (p. 138). Voir sur le banditisme méditerranéen, P. Braudel, La Méditerranée… op. cit., p. 643 et suiv. et son article des Annales, 1947, 1.

2. P. 119, 127, 148.

3. Carabanchel, 1646 (p. 127).

1. Marquis de Beauvais-Nangis, Mémoires, Paris, Société d'Histoire de France, 1862, p. 108.

2. Texte de l'édit et documents (malheureusement incomplets) sur le fonctionnement du Conseil de la Charité Chrétienne aux Archives Nationales, série V 148-155.

3. Isaac De Razilly, Mémoire à Richelieu, 1626, publié par Deschamps, 1887, p. 81.

4. Nous citons l'édition allemande (1954).

5. Rouergue et Haute-Auvergne, 1643 (Porchnev, p. 514) et B.N., Mss, fds fs, 18432 ; de Toulouse à Bordeaux, 1635 (Porchnev, p. 489).

1. C'est évidemment la thèse de l'historien soviétique, affirmée dès la première page du premier chapitre (p. 31).

2. Bordeaux en 1635 (Pohchnev, p. 488).

3. Guyenne, en 1637 (Porchnev, p. 500) ; Rennes, 1636 (Porchnev, p. 497).

4. Ainsi à Valence, en 1644, l'évêque, les robins du présidial, Iesnobles (Porchnev, p. 524).