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L'activité notariale (Note critique)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Laurence Fontaine*
Affiliation:
CNRS Centre Pierre Léon d'Histoire Économique et Sociale Lyon

Extract

La parution simultanée de deux ouvrages consacrés au notarial permet de réfléchir à l'utilisation de cet outil privilégié, compagnon de longue date des historiens. En effet, quand ceux-ci, portés par l'essor d'une histoire économique qui inventait une démarche nouvelle, fondée sur la constitution de séries continues et homogènes, ont cherché à constituer les bases de données nécessaires au travail statistique, ils ont exploré la mine inépuisable des minutes notariales. Ils ont alors privilégié les contrats de mariage pour enrichir les données du fiscal et éclairer les niveaux de fortunes mais aussi les archives de l'enregistrement — qui forment déjà série — pour retrouver les hiérarchies sociales. L'introduction des questions de l'anthropologie et le renouvellement des objets de l'historien se sont traduits par la volonté de hiérarchiser, non plus seulement des fortunes ou des qualités, mais tout un ensemble de pratiques culturelles et de manières de vivre.

Type
Les Pratiques de Succession
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1993 

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References

1. A propos de Jean Gaston, La communauté des notaires de Bordeaux (1520-1791), Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1991. L., Laffont (Sous la direction de), Problèmes et méthodes d'analyse historique de l'activité notariale (XVe-XIXe siècle), Actes du colloque de Toulouse (15-16 septembre 1990), préface de Pierre Chaunu, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1991.Google Scholar Ces deux livres sont très différents puisque le premier est la réédition d'une thèse, écrite en 1913, qui retrace l'histoire de la communauté des notaires de Bordeaux de 1520 à 1791 et que le second réunit les actes d'un colloque tenu à Toulouse les 15 et 16 septembre 1990.

2. En utilisant tant la matière de la thèse de Jean Gaston que celle des communications pour étayer notre argumentation, le risque est grand d'occulter la richesse documentaire de ces deux ouvrages. La thèse de Jean Gaston, fondée sur les archives de la Garde-Note, n'intéressera pas seulement ceux qui cherchent à comprendre pourquoi l'archive qu'ils utilisent a été produite dans les formes qui sont les siennes mais aussi ceux qui s'intéressent à la manière dont l'État moderne a suscité et utilisé les institutions, à la vie des corporations, aux jeux de la négociation politique. Le colloque réunit, lui, quinze communications que l'on peut regrouper autour de trois thèmes principaux : la discussion méthodologique, l'analyse de l'activité et celle de la clientele des notaires avec des études de cas portant sur la Haute-Auvergne, Tourcoing, Paris, le Briançonnais, le bassin d'Arcachon et la Haute-Garonne. La troisième grande orientation porte sur l'étude du changement apporté par la Révolution ; il est mesuré à Toulouse, en Touraine et à Figeac. Signalons également la parution du second tome des articles de Poisson, Jean-Paul, Notaires et société, travaux d'histoire et de sociologie notariales, préface d'Orest Ranum, avantpropos de Pierre Chaunu, Paris, Economica, 1990 Google Scholar, t. II. Ce volume s'attache plus particulièrement au notaire, à son environnement social et à ses pratiques de travail.

3. Il existe de nombreux manuels de pratique notariale auxquels l'historien commence à s'intéresser. Voir Jean-Paul Poisson, op. cit., pp. 21-55.

4. Archives départementales de l'Isère, B. 627.

5. Laurence Fontaine, « Droit et stratégies : la reproduction des systèmes familiaux dans le Haut-Dauphiné (XVIIe-XVIIIe siècles) », Annales Esc, 1992, n° 6, pp. 1259-1277.

6. Paul Rendu présente le logiciel 4’ dimension qui permet de créer aisément 100 000 fiches et de les ventiler dans divers fichiers qui se lient aisément entre eux.