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La Transformation de la Société Paysanne en Provence Médiévale

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Stephen Weinberger*
Affiliation:
Dickinson College Carlisle

Extract

L'image populaire du paysan médiéval est riche de contradictions. Alors qu'il remplissait un rôle économique fondamental et que, par conséquent, il aurait dû faire l'objet des plus grands égards, il était celui qui, dans la société de l'époque, souffrait de l'exploitation la plus implacable. Alors qu'il n'était pas un guerrier et ne prenait aucune part dans les conflits armés, il subissait régulièrement en temps de guerre des pertes plus lourdes que les belligérants. Et alors qu'il se trouvait rarement dans une position lui permettant de commettre des délits ou de défier ouvertement les autorités, le comportement du paysan ou villanys devint synonyme de comportement infâme ou vil.

Summary

Summary

Between the ninth and eleventh centuries the Provençal peasantry experienced a number of dramatic improvements in its social, economic, and legal status. By the end of the tenth century greater political stability and a expanding agricultural market presented peasants with the opportunity to move about from one area to another, to exercise greater control over the land they worked, and in many cases, to become landowners. At the same time however, through an extension of the seigneurial ban, local lords introduced new methods of exploiting the peasantry.

Type
Le Travail et les Rapports Sociaux
Copyright
Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1995

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References

Notes

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6. Ibid., « et tam liberti nostri, quam et servi et ancillas, utriusque generis, per plura loca vicinorum per necessitate dispersas fuerunt… ».

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15. P. Geary, op. cit., p. 77.

16. Ibid., p. 66. « …obsequium et impensionem sicut ad parentes et nobis iuxta legis ordine debent impendere ».

17. M. Bloch, op. cit., pp. 16-17.

18. Corpus Juris Civilis, XI, p. 52. « Coloni… licet condicione videantur ingenui, servi tamen terrae ipsius cui nati sunt aestimantur ».

19. P. Geary, op. cit., p. 48 et p. 50.

20. M. Bloch, op. cit., pp. 16-18 ; R. Boutruche, op. cit., pp. 150-151 ; Goffart, W., « From Roman Taxation to Médiéval Seigneurie : Three Notes », Spéculum, XLVII, 1972, pp. 183184.Google Scholar

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27. P. Geary, op. cit., p. 66. « Quod si ingrati et rebelli prestiterint, tune quod lex de ingratis et contumacis, libertis continet, cum judice interpellatione et distractione ad herede mea exsolvant, et ad ipsa revenant… ».

28. Idem, p. 52, « …quem sigualdus libertus noster in beneficio habet… ».

29. Idem, p. 56, « …ipsius mattalello, quem ego manumisi, et ipsum dua mancipia dedi… »

30. Idem, p. 99.

31. G. Duby, op. cit., pp. 110-112.

32. Cartulaire de l'église d'Apt, N. Didier et al. éds, Paris, 1967, § 6 (896).

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35. P. Geary, op. cit., p. 72. Voir aussi l'analyse de P. Geary, pp. 90-96.

36. Idem, p. 44.

37. Idem, p. 64.

38. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, B. GuéRard éd., Marseille, 1857, II, pp. 633-656.

39. Saint-Victor, § 291. Bien que Guérard date ce document du xe siècle, Poly a démontré qu'il avait été rédigé vers 835. J.-P. Poly, op. cit., p. 42, n. 65.

40. Ibid., « Descriptio mancipiorum de villa ecclesie nostre Marciana… ».

41. Les chartes du pays d'Avignon (438-1040), G. DE Manteyer éd., Mâcon, 1914, § 37 (909).

42. Idem.

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44. « Vita S. Porcarii », Acta Sanctorum, Paris, 1867, XXXVI, II August, p. 737.

45. Saint-Victor, § 1 (923).

46. Gallia christiana, I, inst. 82.

47. Saint-Victor, § 15 (1005).

48. « Vita S. Porcarii », p. 737.

49. Ceci était particulièrement vrai dans le Sud-Ouest, le long du Rhône. Voir, par exemple, Saint-Victor, § 1 (923).

50. « Montmajour », pp. 115-118 (1019).

51. Saint-Victor, § 27 (1020).

52. Avignon, § 91, (999).

53. « Montmajour », pp. 65-66 (998).

54. Amargier, P.-A., « Chartes inédites (xie siècle) du fonds de Saint-Victor de Marseille », 1967, inédit, § 26.Google Scholar

55. Le servage semble avoir disparu dans d'autres zones aussi au cours de cette période. Voir par exemple Magnou-Nortier, E., La société laïque et l'Église dans la province ecclésiastique de Narbonne de la fin du VIIIe siècle à la fin du XIIe siècle, Toulouse, 1974, p. 219;Google Scholar Bonnassie, P., La Catalogne du milieu du Xe siècle à la fin du XIe siècle ; croissance et mutations d'une société, Toulouse, 1975, p. 298.Google Scholar

56. J.-P. Poly, op. cit., pp. 172-181.

57. Saint-Victor, § 77 (993).

58. Saint-Victor, § 23 (965-77), « … et sunt nomina laboratores… »

59. Cartulaire de l'abbaye de Lérins, H. Moris et E. Blanc éds, Paris, 1883, § 74 (1035).

60. Saint-Victor, § 665 (1040-1080).

61. Ibid. A 687 (1059).

62. Ibid., § 540 (xie siècle).

63. Ibid., § 340 (c. 1012).

64. Ibid. A 406(1035).

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66. Saint-Victor, % 167(817).

67. Apt, § 29 (982), § 30 (983), § 33 (984), § 38 (988-989), § 47 (998), § 48 (998), § 61 (1008), § 105 (fin du xr= siècle) ; Gcnn Arles, § 212 (871), § 270 (969), § 287 (986), § 289 (987), § 309 (1013-1014), § 312 (1014) ; Avignon, § 43 (933), § 59 (969-971), § 70 (977-979), § 76 (981-983), § 128 (1032) ; Saint-Victor, § 133 (c. 1010), § 160 (1069), § 163 (817), § 177 (1001), § 197 (xie siècle), § 205 (1056), § 330 (c. 1025).

68. Apt, § 47 (998), § 48 (998), § 61 (1008).

69. Saint-Victor, § 197 (xic siècle).

70. Dans quelques cas, en particulier ceux concernant l'église d'Apt ou le monastère de Saint- Victor, le paysan recevait la moitié de la propriété à vie, ou pour la durée de vie d'un héritier, après quoi ce bien revenait au clergé. Apt, § 30 (983), § 33 (984) ; Saint-Victor, § 163 (817), § 1040 (924).

71. J.-P. Poly, op. cit., pp. 105-109 ; G. Dtjby, op. cit., pp. 80-81 ; Apt, 51 ; A. Lewis, The Development of Southern French and Catalan Society, Austin, Texas, pp. 311-312.

72. « Montmajour », 105. « … undecima apud nos nos (sic) vulgariter tasca nuncupatur… ».

73. Nous avons vu que dans plusieurs cas, en particulier lorsqu'il s'agissait de dons à titre précaire, le census servait aussi de rente nominale pour empêcher la transformation en bien allodial de laprecaria.

74. Saint-Victor, § 628 (1064-1079). Les redevances à taux variable étaient un moyen efficace et fort répandu utilisé pour attirer des travailleurs vers des terres vierges ou à l'abandon. En Italie, après la Peste noire, nous trouvons aussi un système de redevances souples « … de sorte que les travailleurs soient plus ardents à la tâche et efficaces. » Herlihy, D., « Population, Plague, and Social Change in Rural Pistoia, 1201-1430 », The Economie History Review, XVIII, 1965, pp. 243244.Google Scholar

75. Lérins, § 68 (1026-66).

76. Saint-Victor, § 1089(1080).

77. Lérins, § 74 (1035).

78. Saint-Victor, § 532 (1073). Aussi, § 687 (1059), et § 689 (1059).

79. Pour une analyse plus poussée de la signification de ces termes, voir Duby, G., « La diffusion du titre chevaleresque sur le versant méditerranéen de la chrétienté », La noblesse au Moyen Age, XIe-XVe siècles. Essais à la mémoire de Robert Boutruche, Contamine, P. éd., Paris, 1976, pp. 3970.Google Scholar

80. Lérins, § 74 (1035).

81. Apt, § 98 (xie siècle).

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83. Saint-Victor, § 605 (1090), § 632 (1053), § 827 (1061), § 742 (1069).

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86. Saint-Victor, § 665 (1040-1080).