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Industrie, despotisme et rationalisation. L'URSS et la France de l'entre-deux-guerres (note critique)

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Yves Cohen*
Affiliation:
École des Hautes Études en Sciences Sociales

Extract

Deux livres importants sur l'industrie de l'entre-deux-guerres viennent d'être publiés. L'un traite des systèmes d'organisation qui se répandent dans l'industrie française, l'autre de la mise en place en URSS d'un « despotisme d'État industriel et moderne » (« modem industrial state despotism » à la fin des années 1920. Les réunir dans une même note critique permet de marquer la différence entre des styles historiographiques, sinon des traditions historiennes, et de confronter des démarches sur des champs très voisins. Les deux livres occupent cependant dans leur champ respectif des situations différentes. Celui d'Aimée Moutet constitue la première grande synthèse consacrée à l'industrie française de l'entre-deux-guerres, alors que celle-ci commence à être touchée par des politiques systématiques de rationalisation. Elle fait de la sorte figure de monographie.

Type
Technique, Industrie et Rationalisation
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1998

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References

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2. Voir parmi les derniers et nombreux ouvrages collectifs, LÉVY-Leboyer, Maurice éd., Histoire de la France industrielle, Paris, Larousse, 1996 Google Scholar.

3. Voir dernièrement Kuromiya, Hiroaki, Stalin's Industrial Revolution: Politics and Workers: 1928-1932, Cambridge, Cambridge University Press, 1988 Google Scholar, Graziosi, Andrea, « G. L. Piatakov (1890-1937): A Mirror of Soviet History », Harvard Ukrainian Studies, vol. XVI, n° 1/2, juin 1992, pp. 127134 Google Scholar, Rosenberg, William G. et Siegelbaum, Lewis H. éds, Social Dimensions of Soviet Industrialisation, Bloomington-Indianapolis, Indiana University Press, 1993 Google Scholar, Davies, R. W., Crisis and Progress in 1932-1933 Soviet Economy, Londres, MacMillan Press, 1996.Google Scholar

4. Sur l'Allemagne, Bolenz, Eckhard, Technische Normung zwischen “ Markt ” und “ Staat ”. Untersuchungen zur Funktion, Entwicklung und Organisation verbandlicher Normung in Deutschland, Wissenschaftsforschung Report 32, Bielefeld, Kleine Verlag Bielefeld, 1987 Google Scholar et Wölker, Thomas, Entstehung und Entwicklung des Deutschen Normenausschusses 1917-1925, Berlin, Beuth, 1992 Google Scholar. Sur l'Allemagne et les États-Unis, Lundgreen, Peter, Stan dardization, Testing, Regulation: Studies in the History of the Science-based Regulatory State (Germany and the USA, 19th and 20th Centuries), Bielefeld, Universität Bielefeld, 1986 Google Scholar, et aussi Arthur Frazier, H., United States Standards of Weights and Measures, their Creation and Creators, Washington, Smithsonian Institution Press, 1978.Google Scholar

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9. A propos duquel Jacques Sapir fait le point quant aux considérations économiques : « Le débat sur la nature de l'URSS : lecture rétrospective d'un débat qui ne fut pas sans conséquences », dans URSS et Russie. Rupture historique et continuité économique, Ramine Motamed-Nejad éd., Paris, PUF, 1997, pp. 81-115.

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11. Suchman, Lucy, Plans and Situated Action: The Problem of Human-Machine Communication, New York, Cambridge University Press, 1987.Google Scholar

12. R. Davies, Crisis and Progress…, op. cit. II y a d'ailleurs une difficulté historiographique avec la notion de « réalisme » du plan. II s'agit d'une notion pertinente pour les acteurs mais Davies la reprend telle quelle en historien sans expliciter en quoi sa conception est distincte de celle des acteurs. Ce qu'est un plan « réaliste » paraît une évidence partagée par tous. En d'autres termes, les acteurs soviétiques (planificateurs et dirigeants) et leurs historiens se retrouvent d'accord pour nommer « réalisme » l'effort de rationalité pour discipliner et encadrer le réel au plus près. II serait certainement opportun de faire une histoire de la notion de réalisme chez les acteurs et de l'usage pratique, donc politique, qu'ils en font, ce qui obligerait les historiens à suspendre leur propre jugement sur le réalisme des acteurs ou sur le réalisme detelle ou telle mesure, ou en tout cas à expliciter leurs propres critères.

13. On peut faire une histoire du plan en tant qu'il est considéré ou non comme révisable, ce qu'il n'était pas pour Henri Fayol, son premier théoricien français : « Administration industrielle et générale », Bulletin de la Société de l'Industrie minérale, n° 3, 1916. Une énorme littérature organisationnelle traite de la planification d'entreprise ; voir en général sur la mise en plan de l'action, Laurent THÉVenot, « L'action en plan », Sociologie du Travail, n° 3, mai 1995, pp. 411-434.

14. Voir pour seul exemple Fourgeaud, André, La rationalisation. États-Unis-Allemagne, Paris, Payot, 1929.Google Scholar

15. Sur les attitudes syndicales, voir Saint-Germain, Pierre, « La chaîne et le parapluie : face à la rationalisation (1919-1935) », Les Révoltes logiques, n° 2 Google Scholar, printemps-été 1976, pp. 87-104 et Ribeill, Georges, «Les organisations du mouvement ouvrier en France face à la rationalisation (1926-1932) », dans Le taylorisme, de Montmollin, Maurice et Pastré, Olivier éds, Paris, La Découverte, 1984, pp. 127140 Google Scholar.

16. Par exemple Negrier, Paul, Organisation technique et commerciale des usines d'après les méthodes américaines (Système Taylor), Paris, Dunod et Pinat, 1918 Google Scholar, ou Nusbaumer, E., L'organisation scientifique des usines, préface de Le Chatelier, H., Paris, Nouvelle librairie nationale, 1924 Google Scholar. Jean Chevalier, un des grands auteurs — leplaysien — sur l'organisation scientifique du travail, s'attache à en tisser les liens avec l'histoire de la pensée technique en France (La technique de l'organisation de l'entreprise, Paris, Librairie française de documentation commerciale et industrielle, Éd. Langlois et Cie, 1929).

17. (Anonyme), Comment nous avons taylorisé notre atelier de mécanique d'entretien, Clermont-Ferrand, Michelin, 1927, p. 4.Google Scholar

18. Soulignons que l'approche d'Aimée Moutet est positiviste et qu'il n'est pas question pour elle de discuter de ce qui est signifié lorsqu'une méthode est donnée pour scientifique : « L'organisation de l'atelier de mécanique de Michelin a été tout aussi scientifique » qu'à la compagnie de chemins de fer du Paris-Orléans (p. 106).

19. Lévy-Leboyer, Maurice, «La grande entreprise: un modèle français?», dans Entre l'État et le marché. L'économie française des années 1880 à nos jours, Lévy-Leboyer, Maurice et Casanova, Jean-Claude éds, Paris, Gallimard, 1991, p. 377.Google Scholar

20. A propos de l'impossible exhaustivité : « Les grèves du chronométrage […] ont affecté trois entreprises d'inégale importance, dans le secteur de la mécanique » dans la période 1922-1925 (p. 175). Or, parmi ces trois ne figure pas la grève de Peugeot dont pourtant Aimée Moutet a consulté les archives de police (p. 165, n. 13). De même, peut-on écrire que « seule la société Berliet a conçu un moyen de prévoir et de suivre l'avance du travail dans les ateliers » quand on n'a pas les archives de production de Citroën en particulier, qui disposait d'un service d'« ordonnancement » au moins depuis le milieu de années 1920 ? En général, Aimée Moutet ne fournit d'ailleurs pas de critique des sources qui permettrait d'apprécier ce qu'elles peuvent et ne peuvent pas donner.

21. Voir Trescott, Martha Moore, The Rise ofthe American Electrochemical Industry, 1880-1910. Studies in the American Technological Environment, Westport, Greenwood Press, 1981 Google Scholar, Rumm, John C., « Scientific Management and Industrial Engineering at Du Pont », dans A Mental Revolution: Scientific Management since Taylor, Nelson, Daniel éd., Columbus, State University Press, 1992, pp. 175204 Google Scholar, et plus récemment Pap Ndiaye, Du nylon et des bombes. Les ingénieurs chimistes de Du Pont de Nemours, le marché et l'État, 1910-1960, thèse de l'EHESS, 1996.

22. II est vrai qu'aucun des grands travaux qui viennent d'apparaître sur Pechiney n'était disponible au moins au moment de la thèse d'Aimée Moutet en 1992, mais ni l'absence ni la présence de travaux universitaires, en cours ou achevés, n'ont été un obstacle, dans d'autres secteurs, à sa formidable capacité d'investigation. Sur l'aluminium seulement, en quatre ans : Muriel LE Roux-Calas, Évolution des stratégies de recherche d'une grande entreprise française : Pechiney, 1886-1975. Le cas de l'aluminium, thèse de l'université Paris IV-Sorbonne, 1994; Florence Hachez-Leroy, L'Aluminium français, instrument d'une stratégie de groupe. 1911-1960, thèse de l'université Paris IV-Sorbonne, 1995; Ludovic Cailluet, Stratégies, structures d'organisation et pratiques de gestion de Pechiney des années 1880 à 1971, thèse de l'université Lumière Lyon II ; et dernièrement Ivan Grinberg et Florence Hachez-Leroy éds, Industrialisation et sociétés en Europe occidentale de la fin du XIXe siècle à nos jours. L'âge de l'aluminium, Paris, Armand Colin, 1997.

23. Dernièrement, sur certains de ces points, Delphine Gardey, Un monde en mutation : les employés de bureau en France, 1890-1930. Féminisation, mécanisation, rationalisation. thèse de l'université Paris VII, 1995, 945 p., Henri Zimnovitch, Les calculs du prix de revient dans la seconde industrialisation en France, thèse de doctorat de sciences de gestion, université de Poitiers, 1997.

24. Cohen, Yves, « Scientific Management and the Production Process », Science in the Twentieth Century, Krige, John et Pestre, Dominique éds, Amsterdam, Harwood Academic Publishers, 1997, pp. 111125 Google ScholarPubMed. Voir une considération économiste du taylorisme, importante et à discuter par les historiens, Laurent THÉVenot, « Les investissements de forme », Cahiers du Centre d'Etudes de l'Emploi, numéro spécial : Conventions économiques, 1985, pp. 21-71.

25. Voir mes propositions dans Cohen, Yves, «Ernest Mattern chez Peugeot (1906-1918) ou comment peut-on être taylorien ? », dans Le taylorisme, de Montmollin, Maurice et Pastré, Olivier éds, Paris, La Découverte, 1984, pp. 115126 Google Scholar et id., « Le système de la pratique : un organisateur-directeur, les Automobiles Peugeot, 1917-1939 », Actes du Gerpisa (Cahiers de I’ IREP-Grenoble),n° 2, 1986, pp. 3-23. Voir aussi une remarquable description de l'organisation rationnelle de la récolte de caoutchouc en Indochine entre les deux guerres, dans Christophe Bonneuil, Mettre en ordre et discipliner les tropiques. Les sciences du végétal dans l'empire français, 1870-1940, thèse de l'université Paris VII, 1997.

26. Voir entre autres le domaine de l'aluminium, op. cit., n. 22.

27. A travers l'étonnante richesse documentaire de la recherche, on rencontre cependant des cas où ces singularités sont approchées : ainsi dans l'étude de la spécialisation et de la mise on chaîne de la réparation dans les chemins de fer et dans l'identification du tissage comme le point critique pour la rationalisation de la fabrique textile. Par contre, le point critique de l'automobile — les capacités métallurgiques — n'est pas clairement formulé comme tel malgré l'ampleur de l'enquête dans cette branche et l'évocation des problèmes de coordination.

28. S. Kotkin, Magnetic Mountain…, op. cit., pp. 357-358.

29. Navel, Georges, Travaux, Paris, Gallimard Google Scholar, «Folio», 1979 (lre éd. Stock, 1947).

30. Sur ce point il est impossible d'échapper à l'ouvrage de François Vatin, La fluidité industrielle, très stimulant et bien digne d'une critique historienne qu'il n'a pas reçue ( Vatin, François, La fluidité industrielle. Essai sur la théorie de la production et le devenir du travail, préface de Naville, Pierre, Paris, Méridiens Klincksieck, 1987 Google Scholar).

31. D'autres traits analytiques importants et judicieux apparaissent sur lesquels il sera loisible de développer la recherche, sur le contrôle budgétaire, par exemple (la balance entre organisation et chronométrage ou la difficulté de transférer les études de temps d'un lieu à un autre).

32. Le nombre des ouvriers a triplé par rapport à celui des machines pendant le premier plan quinquennal.

33. Une organisation fonctionnelle combine la subordination hiérarchique verticale à la mise en œuvre de services fonctionnels, c'est-à-dire de services très spécialisés qui ont plutôt un rôle d'orientation, de conseil ou de complémentarité qu'un rôle hiérarchique (planification, standardisation, recherche, comptabilité, approvisionnement, contrôle, entretien…).

34. Archives d'État de Saint-Pétersbourg, fonds 1788 de l'usine Poutilov-Kirov.

35. Rimailho, Lieutenant-colonel Emile, Organisation « à la française », Paris-Liège, Librairie Polytechnique C. Béranger, 1936 (2e éd., Bordeaux, Delmas, 1944)Google Scholar.

36. Chef d'escadron d'artillerie Gustave PLY, Étude sur l'organisation du service technique dans les manufactures d'armes, Paris, Berger-Levrault, 1888, texte redécouvert par A. Moutet.

37. Noiriel, Gérard, « Espace de production et luttes sociales : l'exemple des usines sidérurgiques lorraines (1880-1930) », Le Mouvement social, n° 125, oct.-déc. 1983, pp. 2556.CrossRefGoogle Scholar

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40. En économie, un livre important est déjà issu des débats qu'il a provoqués dans cette discipline : Salais, Robert et Storper, Michael, Les mondes de production. Enquête sur l'identité économique de la France, Paris, Éditions de Fehess, 1993 Google Scholar. Un seul historien français, Alain Dewerpe (avec deux sociologues, Alain Cottereau et Jean Saglio) figure dans la table des matières du livre issu d'une table ronde tenue sur le même thème sous l'égide de la Maison des Sciences de l'Homme : Sabel, Charles et Zeitlin, Jonathan éds, World of Possibilities: Flexibility and Mass Production in Western Industrialization, Cambridge-Paris, Cambridge University Press-Maison des Sciences de l'Homme, 1997 Google Scholar. Un livre remarquable d'histoire industrielle et des techniques, élément de ce mouvement de réflexion post-chandlerien, vient de paraître aux États-Unis, Scranton, Philip, Endless Novelty. Specialty Production and American Industrialization, 1865-1925, Princeton, Princeton University Press, 1998.Google Scholar

41. La position d'Aimée Moutet est à comprendre à travers tout un milieu : il était récemment encore fréquent d'entendre, dans divers cercles d'économistes, de sociologues et d'historiens, que le passage a été direct de l'artisanat à la production de masse.

42. Contrairement à ce qu'indique Maurice LÉVY-Leboyer qui écrit qu'entre les deux guerres « le modèle fordien est inapplicable en France, faute d'un marché à la mesure des ambitions de ses ingénieurs », Entre l'État et le marché, op. cit., p. 380. Patrick Fridenson décrit bien la résistance des constructeurs d'automobiles français et leur effort pour repousser la petite Fiat Topolino, dans « La question de la voiture populaire en France de 1930 à 1950 », Culture technique, n° 19, mars 1989, pp. 205-210. P. Fridenson, cependant, ne discute ni ici ni ailleurs les thèses de Charles Sabel et Jonathan Zeitlin. Ainsi, quand Aimée Moutet ne met jamais en discussion aucun point de vue historiographique pour rester au plus près des sources qu'elle a rassemblées personnellement, elle ne fait au fond que participer à sa manière au style dominant dans l'histoire industrielle très contemporaine telle qu'elle se pratique actuellement en France, qui n'est pas un débat scientifique mais une stratégie partagée d'amodiation des domaines de recherche.

43. La rationalisation en était déjà une et, pour n'en noter qu'un aspect, toutes les entreprises soviétiques et les organisations qui les gèrent devaient être dotées à tous les niveaux depuis 1927 d'un « département de rationalisation ».

44. Pour ne pas reprendre ici l'énumération d'une littérature gigantesque, voir la préface à Werth, Nicolas et Moullec, Gaël, Rapports secrets soviétiques, 1921-1991. La société russe dans les documents confidentiels, Paris, Gallimard, 1994 Google Scholar ; Jacques Sapir, art. cité ; et le classique Bailes, Kendall E., Technology and Society under Lenin and Stalin (1917-1941), Princeton, Princeton University Press, 1978.Google Scholar

45. Voir dans cette voie l'intéressante approche des « énoncés collectifs » Boureau, d'Alain, « Propositions pour une histoire restreinte des mentalités », Annales ESC, 1989, n° 6, pp. 14911504 Google Scholar, et « L'adage vox populi, vox dei et l'invention de la nation anglaise (VIIP-XIP siècle) », Annales ESC, 1992, n°4-5, pp. 1071-1089.

46. Sur classe et langage, voir Ward, Chris, « Languages of Trade or a Language of Class ? Work Culture in Russian Cotton Mills in the 1920s », Making Workers Soviet. Power Class and Identity, Siegelbaum, Lewis et Suny, Ronald Grigor éds, Ithaca, Cornell University Press, 1994, pp. 194219 Google Scholar. Voir aussi la stimulante analyse de Cerutti, Simona, «Processus et expérience : individus, groupes et identités à Turin au 17e siècle », Jeux d'échelles, Revel, Jacques éd., Paris, Gallimard-Le Seuil, « Hautes études », 1996, pp. 161186.Google Scholar

47. Voir récemment sur les collectifs, Reynaud, Bénédicte éd., Les figures du collectif, Les limites de la rationalité, vol. 2, Colloque de Cerisy, Paris, La Découverte, 1997 Google Scholar, et la fine analyse de Auray, Nicolas, « Ironie et solidarité dans un milieu technicisé. Les défis contre les protections dans les collectifs de “ hackers ” », Raisons pratiques, n° 8 (Cognition et information en société), Conein, Bernard et Thévenot, Laurent éds, 1997, pp. 177202.Google Scholar

48. Henri Fayol, art. cité.

49. Voir les notations de Nicolas Werth sur les frontières extrêmement poreuses entre les populations pénale et non pénale et sur la criminalisation des actes sociaux dans « Un État contre son peuple. Violences, répressions, terreurs en Union soviétique », Le livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression, Paris, Robert Laffont, 1997, pp. 42-295.

50. Voir la réflexion d'un témoin sur le service dans « Un témoin : Jean-Toussaint Desanti », dans Desanti, Dominique, Les staliniens. Une expérience politique, 1944-1956, Verviers, Marabout, 1976 ( 1re éd. Fayard, 1975), pp. 513514 Google Scholar.