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Histoire et littérature : à propos de Racine

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Il existe actuellement à la Radiodiffusion française une émission naïve et touchante : touchante, parce qu'elle veut suggérer au grand public qu'il n'y a pas seulement une histoire de la musique mais qu'il y a aussi des rapports entre l'histoire et la musique; naïve, on ne voit que trop pourquoi : le principe de l'émission consiste à rapprocher des événements et des œuvres. Le trait d'union, le rapport, l'élément commun, bref le facteur d'identité ? la date. On nous annonce: 1788 — Convocation des États généraux ; Rappel de Necker ; Concerto n° IV à quatre, en ut mineur, pour cordes, de B. Galuppi.

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1960

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References

1. Cette émission, intitulée « L'Histoire de la Musique », a lieu le vendredi sur France III.

1. Marc Bloch disait déjà à propos de certains historiens : « S'agit-il de s'assurer si un acte humain a vraiment eu lieu? Ils ne sauraient porter dans cette recherche assez de scrupules. Passent-ils aux raisons de cet acte? La moindre apparence les satisfait : fondée à l'ordinaire sur un de ces apophtegmes de banale psychologie, qui ne sont ni plus ni moins vrais que leurs contraires ». (Métier d'historien, p. 102.

2. Cl. Pichois : « Les cabinets de lecture à Paris durant la première moitié du XIXe siècle », Annales, juil.-sept. 1959, pp. 521-34.

1. Si discuté que soit son Port-Royal, Sainte-Beuve a eu l'étonnant mérite d'y décrire un milieu véritable, où nulle figure n'est privilégiée.

1. Il est bien évident que les cadres de l'enseignement suivent l'idéologie de leur temps, mais avec des retards variables ; au temps où Michelet commençait son cours au Collège de France, le découpage, ou plutôt la confusion des disciplines (notamment philosophie et histoire) était tout proche de l'idéologie romantique. Et aujourd'hui? Le cadre éclate, on le voit à certains signes : adjonction des Sciences Humaines aux Lettres dans le nom de la nouvelle Faculté, enseignement de l'Ecole des Hautes Etudes.

1. Voir par exemple celui du Père Lamy : La Rhétorique ou Vart de parler (1675).

1. Voir à ce sujet : Meyerson, I. : Les fonctions psychologiques et les oeuvres Paris Vrin, 1948, 223 p.Google Scholar

2. Goldmann a bien vu le problème : il a tenté de soumettre Pascal et Racine à une vision unique, et le concept de vision du monde est chez lui expressément sociologique.

1. Sartre a montré que la critique psychologique (celle de P. Bourget, par exemple) s'arrêtait trop tôt, là précisément où l'explication devrait commencer (VEtre et U Néant, Gallimard, 1948, p. 643 sqq.).

1. H. Mannheim a bien montré le caractère idéologique du positivisme, ce qui, d'ailleurs, ne l'a nullement empêché d'être fécond (Idéologie et Utopie, Rivière, 1956, p. 93 sq.

1. Infiniment moins souple que Goldmann, un autre marxiste, George Thomson a établi un rapport brutalement analogique entre le renversement des valeurs au Ve siècle av. J.-C, dont il pense retrouver la trace dans la tragédie grecque, et le passage d'une économie rurale à une économie marchande, caractérisée par une brusque promotion de l'argent (Marxism and Poetry).

2. Sur le mythe des origines, voir Blocb : Métier d'historien, p. 6 et 15.

3. Il n'y a aucune raison pour que la critique prenne les sources littéraires d'une oeuvre, d'un personnage ou d'une situation pour des faits bruts : si Racine choisit Tacite, c'est peut-être parce qu'il y a dans Tacite des phantasmes déjà raciniens : Tacite aussi relève d'une critique psychologique, avec tous ses choix et toutes ses incertitudes.

1. Ouvrages cités : A. Adam : Histoire de la littérature française au XVIIe siècle. Tome V., Domat (1958), 891 p. — M. Bloch : Apologie pour l'histoire ou métier d'historien. Armand Colin, 1959, 8° édition, XVII 111 p. — L. Goulmann : Le dieu caché. Gallimard, 1955, 454 p. — M. Geanet : Etudes sociologiques sur la Chine. P.U.F., 1958, XX-803 p. R. Jasinski : Vers le vrai Racine. Armand Colin, 1958, 2 vol., XXVIII-491-563 p. — R.C. Knight : Racine et la Grèce. Paris, Boivin (1950), 467 p. — Ch. Mauron : L'inconscient dans l'oeume et la vie de Racine. Gap, Ophrys 1957, 350 p. — J. Orcibaï, : La genèse d'Esther et d'Athalie. Paris, Vrin, 1950, 152 p. — R. Picard : La carrière de Jean Racine. Gallimard, 1956, 708 p. — J. : Pommier Aspects de Racine. Nizet, 1954, XXXVIII-465 p. — Thlerry-maiilnier : Racine. Gallimard, 43e éd., 1947, 311 p.