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Histoire et Linguistique
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
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L'attitude des historiens à l'égard de la linguistique illustre particulièrement bien la notion de rapprochements nécessaires entre les diverses sciences de l'homme, qui est un des passe-partout méthodologiques d'aujourd'hui. Rappelons tout d'abord que Marc Bloch lui-même, après avoir fait dans son Apologie pour l'Histoire l'éloge de la sémantique historique dont les historiens de jadis, tel Fustel de Coulanges, ont laissé « d'admirables modèles », proteste avec insistance contre « l'absurde paralogisme » qui permet aux historiens « d'ignorer les acquisitions fondamentales de la linguistique ». Et, payant d'exemple, il nous offre les pages remarquables de l'analyse lexicologique du système féodal. De même, Petit-Dutaillis commence son Histoire des Communes par une mise au point lexicographique. Pourtant si, à partir de ces encouragements et de cet exemple, nous définissons l'attitude de l'historien à l'égard de la linguistique, nous constatons que les données lexicales l'aident à « comprendre » telle situation historique, à déchiffrer tel contenu historique, l'objet véritable de son étude se trouvant ailleurs, « derrière le mur du langage »; il reconnaît aux mots leur valeur de témoins, caractéristiques de telle attitude ou de tel état, et les utilise à ce titre, parallèlement à d'autres matériaux historiques.
- Type
- Notes Critiques
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1958
References
page 110 note 1. Quemada, B., Introduction à l'étude du Vocabulaire médical (1600-1710), Paris, Les Belles-Lettres, 1955, in-8°, 200 pGoogle Scholar.
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- Cited by