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Expansion européenne et difficultés tunisiennes de 1815 à 1830

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

M.-H. Cherif*
Affiliation:
l'École Normale supérieure de Tunis

Extract

Les événements de 1830 sont lourds de signification pour une partie du Maghreb : ils sanctionnent l'établissement de la domination française, directe dans la Régence d'Alger, indirecte dans celle de Tunis. Mais ces événements nous sont souvent présentés sans explication préalable, sans une explication qui satisfasse l'esprit : la France aurait pénétré au Maghreb… un peu par effraction.

Pour rendre moins insolites ces événements dans la Régence de Tunis — objet de notre étude — il faudra nous placer quelque peu en amont, et c'est évidemment la date de 1815 qui s'imposera à nous comme point de départ du processus qui aboutira à la situation de 1830. Que remarquons-nous entre ces deux limites ? Une série de facteurs d'ordre externe — liés à l'expansion européenne — conjuguent leurs effets avec ceux d'une crise purement interne pour engendrer dans la Régence un état de moindre résistance tout à fait propice à l'installation de la domination française.

Type
Les Domaines de L'Histoire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1970

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References

1. Archives du Gouvernement Tunisien (abréviation A.G.T.), cf. en particulier, les registres n° 2064 à 2082.

2. A.G.T. : informations diverses glanées dans la correspondance des caïds pour des époques plus récentes — milieu du XIXe siècle, plus particulièrement : 18 — 205 et 206; 28 — 341 ; 29 — 344 et 345, etc.

3. P. Grandchamp, La France en Tunisie au XVIIe siècle, t. IX; Correspondance de Nicolas Béranger de Marseille, marchand à Tunis (1692-1700), pp. 360-362, 370, etc.

4. Archives de l'ancienne Direction des Habous, dépendant actuellement du domaine de l'État (tunisien) : ces archives renferment un lot de contrats notariés qui s'échelonnent du début du XVIIe siècle au XXe siècle et qui constituent une source précieuse pour la connaissance de la vie économique et sociale de la Tunisie de l'époque moderne. Nous avons pu consulter les contrats relatifs à la région du Sahel et datant du XVIIe et du XVIIIe siècle.

5. Archives nationales (Paris) : états du commerce français (et étranger) fait à l'échelle de Tunis, A E B'” 271, 272, 273, 274, 275, 276 et 277; Valensi, L, « Islam et capitalisme : production et commerce des chéchias en Tunisie et en France aux XVIIIe et XIXe siècle », in Revue d'histoire moderne et contemporaine, t. XVI, 1969, pp. 376400 Google Scholar.

page 716 note 1. Archives Habous : contrats notariés témoignant de l'enrichissement continu des marchands djerbiens de la famille Dakkak, « bourgeois de Sousse » et rassembleurs insatiables de pieds d'oliviers, au XVIIIe siècle.

page 716 note 2. Dhiaf, Ahmed Bin, Ithêf ahli-z-zamên bi-akhbâri Tunis wa ahdi-l-amên, t. VII, p. 89 Google Scholar sq. (Biographie de Youssef Sâhib et Tâbaâ, dont le père de l'écrivain a été le secrétaire particulier).

page 716 note 3. Masson, P., Histoire des établissements et du commerce trançais dans l'Afrique barbaresque, 1560-1793, Paris 1903 : cf. pp. 586587 Google Scholar, le mémoire de la fin du XVIIIe siècle où on lit en particulier : « Les Tunisiens n'étaient autrefois que corsaires, ils ne sont aujourd'hui que négociants parce que l'intérêt a fait connaître à ces peuples les avantages de cette profession, et que la politique du Prince lui a fait sentir que ses États seraient bien plus florissants et son autorité bien mieux affermie, si le génie de ses sujets se retournait vers le Commerce. »

page 716 note 4. Grandchamp, P., « Documents concernant la course dans la Régence de Tunis, de 1764 à 1769 et de 1783 à 1843 », Cahiers de Tunisie, 1957, 5, p. 269 Google Scholar sq.

page 717 note 1. Plantet, E., Correspondance des beys de Tunis et des consuls de France avec fa Cour, 1577-1830, Paris 1899, t. III, p. 531 Google Scholar, en particulier; Archives du Quai d'Orsay, Tunis, Correspondance consulaire, t. 43 (lettre du 5 mai 1819) et t. 44 (lettre du 3 novembre 1822); Desfeuilles, , « Scandinaves et Barbaresques à la fin de l'Ancien Régime », in Les Cahiers de Tunisie. 1956, 3, p. 326 sq.Google Scholar

page 717 note 2. La précieuse étude de Sebag, P., « La peste dans la Régence de Tunis aux XVIIe et XVIIIe siècles », IBLA. n° 109. 1965, 1, pp. 3548 Google Scholar, cite I’ « épidémie » de 1794-1797. Ce serait, à notre avis, des récurrences tardives et relativement bénignes qui n'auraient rien de comparable aux terribles fléaux de 1784-1785 et de 1818-1820.

page 717 note 3. DHIAF…, t. III, pp. 86 et 88.

page 717 note 4. Les exportations de grains à destination de plusieurs pays européens, de Malte, de Gibraltar, ont été très importantes au cours des guerres napoléoniennes : cf. Arch. du Quai d'Orsay, Tunis, Correspondance consulaire, t. 40 (Bulletins de commerce du 15 septembre 1811, du 16 novembre 1811, du 1er avril 1812, du 3 octobre 1812, du 2 novembre, du 3 février 1813, etc.).

page 717 note 5. Quai d'Orsay, Tunis, Correspondance consulaire, t. 40 notamment, bulletins de commerce de 1811 à 1813 consultés; Archives du Gouvernement tunisien, registres nos 2327-2342 : comptabilités commerciales et financières, 1800-1815; Archives privées de la famille Jallûlî : en particulier correspondance de Mahmoud aj-Jallûlî avec le premier ministre Sâhib et-Tâbaâ.

page 718 note 1. Plantet, Correspondance…, t. III, lettre du 30 octobre 1808 : « …Le Bey cherche à dégoûter les Européens de trafiquer dans son royaume; le commerce sera concentré dans les mains de son ministre et de quelques officiers puissants qui en font déjà plus des trois quarts. »

page 718 note 2. Archives Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 40, lettre du 2 septembre 1812.

page 718 note 3. Dhiaf, Bin, Ithâf…. t. VII, p. 89 Google Scholar sq. (Biographie de Sâhib et-Tâbaâ).

page 718 note 4. Grandchamp, , art. cité, in Cahiers de Tunisie, 1957, p. 269 Google Scholar sq.; cf. aussi Plantet, Correspondance…. op. cit., t. III : en septembre 1798, par exemple, une flotte corsaire tunisienne enlève d'un seul coup dans l'île Saint-Pierre (Sardaigne) quelque 950 personnes (lettre du 18 septembre 1798), rachetées quelques années plus tard.

page 718 note 5. Cf. in Plantet, op. cit., t. III, le changement de ton du bey dans ses rapports avec le consul et le gouvernement français, perceptible dès 1790-1791.

page 718 note 6. Dhiaf, Bin, Ithâf…, t. III, pp. 3751 Google Scholar.

page 718 note 7. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 40, lettre du 2 janvier 1813.

page 719 note 1. Dhiaf, Bin, Ithâf…, t. III, pp. 5356 Google Scholar; Arch. Orsay, t. 40, lettre du 12 septembre 1811.

page 719 note 2. Nous venons de prendre connaissance de l'ouvrage pionnier à bien des égards de Valensi, L., Le Maghreb avant la prise d'Alger (1790-1830), Paris, 1969 Google Scholar. Il s'attache essentiellement à l'étude des structures économiques et sociales de l'époque, d'où son importance capitale pour la connaissance du Maghreb précolonial; mais sous cet éclairage, la gravité des changements postérieurs à 1815 ne ressort pas avec toute la netteté voulue.

page 719 note 3. Dhiaf, Bin, Ithâf…, t. III, pp. 91113 Google Scholar; Archives Orsay, t. 41, lettres de septembredécembre 1814; t. 42, lettres de janvier (du 30 de ce mois, notamment), 1815.

page 719 note 4. Dhiaf, Bin, Ithâf…. t. III, p. 148 Google Scholar; les consuls français signalent les dépenses exagérées des beys à partir de 1824.

page 720 note 1. Dhiaf, Bin, lthêf….X. III, pp. 138141 Google Scholar.

page 720 note 2. Archives du Gouvernement Tunisien, registres n° 2064-2122; cartons 216 et 217. dossiers 316-320. Nous avons utilisé, dans le cas présent, essentiellement les registres nos 2082 et 2088.

Nous attendons avec impatience l'achèvement du travail courageux de Mme Valensi qui se consacre à l'étude de l'histoire agraire tunisienne aux XVIIIe et XIXe siècles : elle a entrepris, en particulier, l'exploitation systématique de la documentation dont nous faisons état ici.

page 720 note 3. Les vingt-six exemples choisis l'ont été en raison de l'état de la documentation : ce sont ceux dont les séries présentent le moins de lacunes. Dans certains cas de silence des documents, il y a de fortes présomptions en faveur d'une récolte nulle; mais comme nous n'en avons pas la preuve formelle, nous avons préféré ne pas en tenir compte dans nos calculs.

page 721 note 1. A.G.T., registres nos 2064, 2065, 2066, 2067, 2069, 2071, 2072, 2077, 2078, 2079 et 2082.

page 722 note 1. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 42, rapports du 2 octobre 1815 et du 3 février 1816.

page 722 note 2. Ibid., t. 43, lettre du 31 décembre 1817.

page 722 note 3. Ibid.. lettre du 25 octobre 1818; P. Sebag, art. cit., pp. 46-47.

page 722 note 4. Ibid., la lettre du 30 août 1819 en enregistrait la cessation et faisait un bilan approximatif des victimes, à Tunis.

page 722 note 5. Ibid., t. 43, lettres relatives à la peste de Tunis du 25 octobre 1818 au 30 août 1819.

page 722 note 6. Dhiaf, Bin, Ithâf…, op. cit., t. III, pp. 127129 Google Scholar.

page 723 note 1. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 42, lettres des 16 avril, 6 septembre et 31 décembre 1816.

page 723 note 2. Ibid., t. 43, lettre du 16 septembre 1817 et du 30 octobre 1819.

page 723 note 3. Ibid., t. 43, lettres du 5 septembre au 30 octobre 1819.

page 723 note 4. Ibid.. t. 44, correspondance du 28 novembre 1823 au 31 janvier 1824 : cf. en particulier les « Instructions pour M. Guys, Consul Général… » du 28 novembre 1823, ainsi que les « Instructions supplémentaires… » datées du même jour; les « Préliminaires » du 30 janvier 1824 et la lettre explicative du lendemain.

page 723 note 5. Ibid.. t. 43, lettre du 15 octobre 1817.

page 724 note 1. Ibid., t. 44, lettres d'octobre 1821.

page 724 note 2. Ibid., t. 44, lettres des 14 et 28 septembre, du 2 octobre 1822; t. 45, lettres des 7 avril et 26 mai 1825, des 7 mars, 30 juillet et 16 août 1826; t. 46, lettre du 23 décembre 1827

page 724 note 3. Plantet, , Correspondance…, op. cit., t. Il, pp. 668733 Google Scholar; Hammouda Bin Abd al-Azîz, At-Târîkh al-Bâchî, ouvrage rédigé en 1776-1778, manuscrit, copie al-Lammûchî, p. 102 sq.

page 724 note 4. Plantet, Correspondance…, t. III, lettres relatives à cette affaire à partir du 9 septembre 1783, p. 132; Bin Dhiaf, Ithâf…, t. III, p. 20.

page 724 note 5. P. Grandchamp, art. cité.

page 724 note 6. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 43, lettre du 5 juillet 1819 (Pays-Bas) ; t. 44, lettre du 6 mai 1823 (Toscane).

page 724 note 7. Ibid., t. 44, lettre du 3 novembre 1822.

page 724 note 8. Ibid., cf. en particulier, t. 43, lettre du 16 septembre 1817, relative aux affaires tunisoaméricaines; lettre du 29 septembre 1819, émanant de la chancellerie beylicale et énumérant les dédommagements que Tunis a dû payer; lettre du Consul français du 31 octobre 1819; t. 44, « Instructions pour M. Guys, Consul Général… » (en date du 28 novembre 1823), donnant le détail des affaires contentieuses franco-tunisiennes et indiquant de quelle façon il convenait de les résoudre.

page 725 note 1. Exemples : ibid., t. 44, lettres du 22 octobre et du 19 novembre 1824.

page 725 note 2. ibid., t. 43, lettre du 20 novembre 1819.

page 726 note 1. Arch. Orsay, t. 44, lettre des 6 mai et 28 août 1824, celle du 7 juin 1825.

page 726 note 2. Ibid., t. 44, lettres des 6 mai et 25 septembre 1824.

page 726 note 3. Ibid.. t. 44, lettres du 4 avril 1822 et du 20 janvier 1823.

page 726 note 4. A.G.T., Carton 77, dossiers 901, 902 et 903.

page 726 note 5. Nos renseignements sont puisés dans la Correspondance commerciale des consuls de France à Tunis, conservé au Quai d'Orsay : mais les états de commerce n'y figurent pas au complet loin de là. Les archives de l'ancienne Résidence générale de France à Tunis, qui renferment les papiers de l'ancien consulat, ne sont pas accessibles actuellement.

Nous puisons nos renseignements essentiellement dans la Correspondance consulaire déposée au Quai d'Orsay, et accessoirement dans le Plantet, Correspondance…, t. III (qui a pu utiliser les archives de l'ancien consulat de France à Tunis).

Par ailleurs, le docteur Arnoulet vient de soutenir une thèse devant la Faculté de Lille, consacrée au commerce tunisien au XIXe siècle : ce travail, précieux pour la connaissance de ce commerce au XIXe siècle en général, n'apporte cependant que peu d'indications quantitatives en ce qui concerne la période 1815-1830.

page 727 note 1. Orsay, Correspondance consulaire, t. 47, lettre du 12 janvier 1828.

page 727 note 2. Ibid., t. 48, lettre du 5 février 1829. C'est la conséquence de la dépréciation de la piastre tunisienne.

page 727 note 3. Ibid., lettre du 31 mars 1830.

page 727 note 4. Ibid.. t. 45, état du commerce fait à Tunis par les Français et les étrangers (Européens) en 1826.

page 727 note 5. En « année commune », vers 1720, ces matières premières constituaient 70,5 % des importations françaises (Arch. Nationales, Paris, AEB1 1129); en moyenne de 1776 à 1785, elles y entraient dans la proportion de près de 63 % (Ibid., AEBW 275, 276 et 277). Pour Livourne — principal rival de Marseille — ces matières premières occupaient une place moindre dans ses importations à Tunis mais elles arrivaient tout de même à 44 % de ses importations en « année commune » vers 1780 (Ibid., AEB»1 276).

page 727 note 6. Une réserve doit être quand même faite : on apprend qu'en 1819-1820, les Tunisiens ont établi des relations directes avec l'Espagne dont ils faisaient venir des laines et des matières tinctoriales nécessaires à la fabrication des chéchias (Arch. nationales, Paris, AEB111 304 : Mémoires …du 12 janvier 1819 et du … octobre 1820). Ces relations directes ont-elles pu être maintenues après 1820, quand la course grecque a sévi sur les côtes tunisiennes, quand les négociants français ont rétabli leurs positions de force à Tunis et en dépit de la crise interne du pays ? Nous ne saurions répondre dans l'état actuel de nos connaissances.

page 728 note 1. Arch. nationales (Paris), AEB111 304 : dans un rapport circonstancié sur la situation à Tunis, rédigé vers 1828, le chancelier-interprète du consulat de France écrit : « … Si l'on excepte les draps, les épices, la cochenille et les laines d'Espagne nécessaires à la fabrication des bonnets, on peut dire… qu'il (le Bey) est le seul acheteur des objets de notre industrie presque entièrement absorbés par le Bardo. »

page 728 note 2. A.G.T., registre n° 1039 : Comptes de I’ « oukil » de l'huile de Sfax, Mahmoud Maqdîsh (1235-1237 Hégire).

page 729 note 1. Sebag, P., « Brève esquisse de l'état présent de Tunis, par Nathan Davis… en 1841 », Cahiers de Tunisie, 1958, pp. 161181 Google Scholar.

page 729 note 2. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 47, lettre du 12 mai 1828.

page 729 note 3. A.G.T., Carton 77, dossiers 901, 902 et 903.

page 729 note 4. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, t. 48, lettre du 31 mars 1830.

page 729 note 5. Ibid., t. 44, lettre du 19 décembre 1824; Dhiaf, Bin, Ithâf…, t. III, pp. 155156 Google Scholar; Farrugia de Candia, J., « Monnaies husseînites », in Revue Tunisienne, 1934, pp. 7392 Google Scholar.

page 729 note 6. Arch. Orsay, Tunis, Correspondance consulaire, t. 45, lettre du 26 juin 1825.

page 730 note 1. Vers 1860, quand les droits de marché ont été étendus par le Bey aux marchés de l'intérieur (les « souks »), des plaintes se sont élevées : dans l'une d'entre elles émanant d'une fraction de tribu de l'ouest de Béja, les plaignants insistaient sur le besoin vital qu'ils éprouvaient d'avoir accès au « souk » : A.G.T., carton 29, dossier 350.

page 730 note 2. Arch. Orsay, Tunis, Correspondance consulaire, t. 45, rapport du 7 mai 1826.

page 730 note 3. Ibid., t. 43, lettre du 20 septembre 1817.

page 731 note 1. Ibid., t. 43, lettres des 9 avril et 8 juin 1819.

page 731 note 2. Ibid.. t. 45, lettres du 8 janvier, des 7 et 22 septembre et du 6 octobre 1825; Dhiaf, Bin, lthêf…,X. III, pp. 154155 Google Scholar.

page 731 note 3. L'emploi de ce terme de « classes moyennes » dans le contexte tunisien du début du XIXe siècle, peut sembler quelque peu hérétique, au regard des sociologues, en particulier. Nous le maintenons tout de même, faute d'une autre dénomination pour désigner des groupes sociaux tenant une position économiquement et socialement intermédiaire entre les sociétés paysannes de l'intérieur, d'une part, le haut personnel politique et administratif et ses associés, les hommes d'affaires, d'autre part : nous lui donnons un sens purement descriptif.

page 731 note 4. Arch. Orsay, Tunis, Correspondance consulaire, t. 45, remarques accompagnant l'état du commerce français fait à Tunis en 1824.

Par ailleurs, jusqu'à nos jours, les fabricants de « chéchia » considèrent les laines locales comme impropres à entrer dans la confection de leur produit; ils se rappellent encore — avec dédain — l'expérience qui en a été faite au cours de la Deuxième Guerre mondiale.

page 732 note 1. Dhiaf, Bin, Ithâf…, t. III, p. 162 Google Scholar.

page 732 note 2. A.G.T., registre n° 2347 : Contrat d'association conclu le 20 ramadan 1244 (avril 1829).

page 732 note 3. A.G.T., registre n° 2346 : contrats d'association conclus en jumâdâ II 1246 (novembre 1830), en rajab 1246 (décembre 1830) et jumâdâ II 1247 (novembre 1831).

page 732 note 4. Au XVIIIe siècle, on parlait fréquemment de centaines de maîtres-artisans de la « chéchia »; pour les années soixante, on avança même le chiffre sans doute exagéré de six cents fabriques (Arch. nationales, Paris, AEB111 305, « Réponse aux demandes proposées sur Tunis, de M. de Saizieu », 1775) ; cf. aussi L. Valensi, art. cité.

page 732 note 5. Arch. Orsay, Tunis, Correspondance consulaire, t. 48, lettre du 31 mars 1830, envoyée en commentaire à l'état du commerce français fait à Tunis en 1829.

page 732 note 6. Arch. nationales (Paris), AEBW 304 : notice relative à la Régence de Tunis, rédigée en 1828 par le drogman-chancelier du consulat de France à Tunis, Duchenoud.

page 732 note 7. Arch. Orsay, Tunis, Correspondance consulaire, t. 43, lettre du 1er décembre 1819 (première mention du monopole beylical de vente des produits de l'exportation aux négociants européens). De nombreuses mentions de cette pratique se retrouvent dans la même correspondance. Cf. aussi A.G.T., registres nos 2346, 2348 et 2349.

page 732 note 8. A.G.T., registres n°s 2347 et 2357-2463.

page 733 note 1. Dhiaf, Bin, Ithâf…, t. III, pp. 130131 Google Scholar.

page 733 note 2. Arch. nationales (Paris), Aebmi 304, notice de Duchenoud déjà mentionnée; Dhiaf, Bin, Ithâf…. t. III, pp. 169170 Google Scholar.

page 733 note 3. Hammouda bin Abd-al-Azîz, At-Târîkh a-Bâchî, manuscrit Lammouchî, pp. 553-554. L'auteur, annaliste officiel de la branche husseïnite régnante, parle même de la disparition complète de ces pratiques depuis 1759. Ce que l'on sait par ailleurs nous autorise seulement à avancer que ces pratiques prirent des formes plus souples.

page 733 note 4. A.G.T., registres nos 2347, 2348, en particulier; Arch. Orsay, Tunis, Correspondance consulaire, t. 47, lettres des 12 et 17 novembre 1828.

page 733 note 5. Ibid.; en outre, Arch. nationales, AEBlll 304, notice de Duchenoud, déjà citée.

page 733 note 6. Notice Duchenoud, déjà citée.

page 733 note 7. Dhiaf, Bin, Ithâf…, t. III, pp. 169170 Google Scholar. Bin Dhiâf faisait son entrée à la chancellerie beylicale en 1826 : il était admirablement bien placé pour connaître le détail de ces lamentables affaires. Précis, mesuré dans ses jugements, on peut lui faire totalement confiance, d'autant mieux que les documents d'archives (tunisiennes) et les rapports consulaires français corroborent beaucoup des renseignements qu'il nous fournit.

page 733 note 8. Ibid.. p. 170.

page 737 note 1. A.G.T., registres n°s 2327, 2328, 2329, 2330, 2331, etc.

page 737 note 2. A.G.T., registres nos 2346, 2347, par exemple.

page 737 note 3. Papiers privés de la famille Jallûlî, qiu ont été mis obligeamment à notre disposition par M. Ahmad Jallûlî. Dans certaines de ces lettres, non datées malheureusement mais se plaçant entre 1822 et 1829, le Premier ministre disait son embarras à emprunter quelques dizaines de piastres pour le compte de son maître.

page 737 note 4. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 45, lettre du 30 mars 1826.

page 737 note 5. Arch. nationales (Paris, AEBW 304, notice Duchenoud (1828) : l'auteur y donne de multiples exemples d'européanisation des goûts de ces « Grands » de Tunis. Par ailleurs, dans les bilans des opérations commerciales commanditées par le Bey ou par ses ministres, au chapitre des dépenses, l'acquisition de biens de consommation (vêtements, parures, objets de luxe, etc.) occupe une bonne place : cf. A.G.T., registres 2347 (Châkîr) et 2457-2463 (Hussein Bâch-Mamelouk), en particulier.

page 738 note 1. Sur la pratique courante des prêts usuraires, à laquelle se livraient les négociants européens, cf., en partiuclier, Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 48, lettre du 5 février 1829.

page 738 note 2. Dhiaf, Bin, Ithêf…, t. III, p. 79 Google Scholar.

page 738 note 3. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 45 : état nominatif des principaux membres de la famille du Bey et des grands officiers de la Cour (20 avril 1825).

page 738 note 4. Ibid., t. 44, lettres du 11 novembre 1822, du 26 février 1823, et t. 45, lettre du 7 mars 1826.

page 738 note 5. Ibid.. t. 48, lettre du 11 avril 1829; Bin Dhiaf, Ithêf…. t. III, p. 172 et t. IV, p. 38; A.G.T. registres nos 2457-2463.

page 738 note 6. Bin Dhiaf, Ithêf…, t. III, p. 170; A.G.T., registres nos 2347 (Affaires Châkîr), 2348 et 2349 (opérations commanditées par le Beylik et relatives à l'huile; affaire de l'huile du Sahel).

page 739 note 1. A.G.T., dossier Jallûlî : carton 77, dossiers 901, 902 et 903; BIN DHIAF, Ithêf…, t. IV, p. 48.

page 739 note 2. A.G.T., registre n° 2347.

page 739 note 3. Bin Dhiaf, Ithêf…, t. III, p. 171.

page 739 note 4. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 47, lettres du 9 septembre et du 4 octobre 1828; A.G.T., registre n° 2348 (compte du régisseur de l'huile à Sousse, Hmîda at- Trîkî).

page 739 note 5. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 43, lettre du 20 novembre 1819.

page 740 note 1. Ibid.. t. 44, lettres du 28 juillet 1821 et du 12 janvier 1822.

page 740 note 2. Bin Dhiaf, Ithâf…. t. III, p. 148 et pp. 191-192.

page 740 note 3. E. Plantet, Correspondance des beys de Tunis… (op. cit.), t. III, p. 646.

page 740 note 4. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 43, rapport du 20 novembre 1819.

page 740 note 5. Ibid.. t. 43, lettre du 24 novembre 1819.

page 741 note 1. Ibid., lettre du 25 mars 1820.

page 741 note 2. Ibid.. t. 44, lettre du 28 août 1824.

page 741 note 3. Ibid., t. 46 : État du commerce fait à Tunis par les Français et les étrangers en 1826. Il a été vendu, cette année, quelque 41 480 hectolitres d'huile (soit plus de 200 000 métaux) aux négociants européens.

page 741 note 4. Ibid.. t. 47, lettre du 12 janvier 1828.

page 741 note 5. Ibid., t. 48 : rapport sur le commerce de la Régence en 1828, en date du 5 février 1829.

page 741 note 6. Ibid., t. 48 : rapport sur le commerce de la Régence en 1829, daté du 31 mars 1830.

page 741 note 7. Ibid., t. 47, lettre du député de la Nation française à Tunis à la chambre de commerce de Marseille, du 12 novembre 1828.

page 741 note 8. Ibid., lettre de de Lesseps, du 12 novembre 1828.

page 742 note 1. Ibid.. même lettre et celle du 17 novembre 1828.

page 742 note 2. Ibid.. t. 48, rapport sur le commerce de la Régence en 1829, daté du 31 mars 1830.

page 742 note 3. Ibid., lettre du 6 octobre 1829.

page 742 note 4. Ibid., rapport sur le commerce de la Régence de Tunis en 1829, daté du 31 mars 1830.

page 743 note 1. Arch. Orsay, Correspondance consulaire, Tunis, t. 45, lettre du 25 janvier 1826.

page 743 note 2. Ibid.. t. 48, lettre de de Lesseps du 10 août 1830.