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Espaces Privilégiés Productivité agraire et zones d'approvisionnement des villes dans l'Europe préindustrielle
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
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Aussi longtemps que la productivité agricole est restée basse et le coût du transport élevé, la plupart des gens ont dû vivre et travailler à la campagne. En conséquence, la dispersion de la population a été une caractéristique forte de l'économie préindustrielle. Ce n'est pas avant la seconde moitié du 19e siècle, quand la forte baisse du coût des transports et des communications a permis la formation de ceintures agricoles spécialisées et la localisation de manufactures dans des districts industriels densement peuplés, que l'ancienne répartition géographique s'est trouvée significativement altérée. Avant cette époque d'intégration économique, les espaces d'échange intersectoriel intense entre les économies urbaines et rurales étaient compacts et disjoints ce qui incitait peu à mobiliser la productivité potentielle de la technologie préindustrielle.
Summary
Urbanized regions constituted the privileged economic space of pre-industrial societies. It was here that the gains from the division of labour were most fully realized. This paper investigates the question whether agricultural productivity set an effective limit to the extent of such gains of constraining the size of pre-industrial cities. Simulations of the provisioning regions for cities of different sizes using contemporary input coefficients indicate that zones defined by direct marketing of produce by farmers could readily support cities up to 250,000. The binding constraint on cities below this size was demographie; above this size it was the cost of organizing a stable long-distance trade in foodstuffs. Productivity was highest within the zone of direct marketing. These findings suggest that pre-industrial agricultural productivity was determined more by commercial opportunity than autonomous technological change.
- Type
- Villes et Approvisionnement dans L'Europe Préindustrielle
- Information
- Copyright
- Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1997
References
* Cet article doit beaucoup aux collègues qui ont eu la patience de m'accorder leurs critiques et conseils. Je désire surtout signaler l'apport de Maurice Aymard, Bruce Campbell, Jean- Michel Chevet, Jean-Yves Grenier, Philip Hoffman, Steven L. Kaplan, Peter Lindert, Pierre Portet et Gilles Postel-Vinay qui sont également absous des erreurs de faits ou d'interprétation qui s'y trouvent toujours. La préparation de l'article a été subventionnée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et l'Institut National de la Recherche Agronomique (Ivry-sur-Seine).
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4. L'exposé classique de ces points se trouve dans les chapitres 10 et 11 du Livre IV d' Marshall, Alfred, Principes d'économie [huitième édition, 1920] Londres, Mac Millan, 1966 Google Scholar. Voir Krugman, Paul, Geography and Trade, Louvain, Leuven University Press, et Cambridge, MIT Press, 1991.Google Scholar
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11. Après avoir achevé cet article, j'ai découvert deux articles dont le projet était équivalent. L'un est de Slicher Van Bath, B. H., «De Oogstobrengsten van verschillende Gevassen, Voornamelijk Granen, in Verhouding tôt het Zaaizaad », AAG Bijdragen, 10, 1963 Google Scholar ; l'autre de Paul Bairoch, « L'impact des rendements… », art. cité. La différence principale entre la méthode de B. H. Slicher et la mienne est que j'inclus explicitement les besoins de la force de travail produisant le grain dans mes estimations des zones d'approvisionnement. Le texte de P. Bairoch est dans l'esprit de la présente entreprise, mais concerne une période plus tardive, lorsque les coûts de transport diminuaient rapidement, et utilise des chiffres réunis à des niveaux beaucoup plus hauts d'agrégation régionale.
12. Pour être économiquement viable, le système devait assurer habituellement des profits non négatifs aux fermiers, aux producteurs urbains et aux transporteurs avec une rémunération qui couvre au moins les besoins de subsistance de la population.
13. Sur l'organisation du système d'approvisionnement urbain de la Méditerranée dans l'Antiquité, voir Durliat, Jean, De la ville antique à la ville byzantine. Le problème des subsistances, Rome, École française de Rome, Collection de l'École française de Rome, t. 136, 1990 Google Scholar ; Rickman, Geoffrey, The Corn Supply of Ancient Rome, Oxford, 1980 Google Scholar ; Garnsey, P. et Whittaker, C. R., Trade and Famine in Classical Antiquity, Cambridge, Cambridge Philological Society, 1983 Google Scholar ; Garnsey, Peter, Famine and Food Supply in the Graeco-Roman World. Responses to Risk and Crisis, Cambridge, Cambridge University Press, 1988 Google Scholar. Pour les périodes plus tardives, consulter Aymard, Maurice, Venise, Raguse et le commerce du blé pendant la seconde moitié du XVI’ siècle, Paris, Sevpen, 1966.Google Scholar
14. Sur les anonna voir J. Durliat, De la ville antique, op. cit. ; le système d'approvisionnement des régions du Nord est décrit et analysé dans Kaplan, S. L., Provisioning Paris. Merchants and Millers in the Grain and Flour Trade during the Eighteenth Century, Ithaca, Cornell University Press, 1984 Google Scholar ; Meuvret, Jean, Le problème des subsistances à l'époque de Louis XIV, t. 3. Le commerce des grains et la conjoncture, Paris, Éditions de l'EHESS, 1988.Google Scholar
15. D'autres aliments que les céréales peuvent avoir fourni jusqu'à 20 % de l'apport calorique dans les plus grandes villes. Cependant, la stabilité de la consommation de pain par habitant avant la diffusion de la pomme de terre à la fin du 18e siècle suggère que la substituabilité entre types de nourriture était assez faible pour être ignorée.
16. Pour une analyse de cette division qui fait abstraction de la dimension spatiale, voir G. Grantham, « Divisions of Labour… », art. cité.
17. L'exercice suppose que l'input et les coefficients de consommation sont fixes. Un modèle plus élaboré permettrait de faire varier la consommation par tête et l'intensité des facteurs avee les prix du marché mais la documentation disponible ne permet pas de l'élaborer. Internaliser la demande et l'offre de cette manière réduit en fait l'espace d'approvisionnement, ce qui renforce la thèse de cet article qui est que la croissance urbaine n'était pas limitée par l'approvisionnement en nourriture.
18. L'input en travail est calculé sur un an. Les travailleurs loués pour couvrir des pics saisonniers de l'emploi sont considérés comme des travailleurs agricoles à plein temps. Cela relève l'estimation du volume de main-d'oeuvre agricole requise et augmente la superficie de la zone d'approvisionnement.
19. Allen, R. C., Enclosure and the Yeoman, Oxford, Oxford University Press, 1992, pp. 211– 234 CrossRefGoogle Scholar ; J.-M. Moriceau et G. Postel-Vinay, Ferme, entreprise, famille…, op. cit., pp. 197-198.
20. Allen, Robert C., « The Growth of Labour Productivity in Early Modem Agriculture », Explorations in Economie History, 25, 2, 1988, pp. 117–146 CrossRefGoogle Scholar ; J.-M. Moriceau et G. Postelvinay, Ferme, entreprise, famille…, op. cit., pp. 197-209 ; G. Grantham, « Capital and Agrarian Structure in Early Nineteenth-Century France », dans G. Grantham, Carol Leonard éds, Agrarian Organization in the Century of Industrialization : Europe, Russia, andNorth America, Research in Economie History, supplément 5, Greenwich, Conn., Jai Press, 1989, pp. 237- 259.
21. Voir tableau 1. Les régions aux plus forts rendements sont le Nord (Nord, Seine, Pasde- Calais) et le Bassin parisien. Ce sont aussi celles qui connaissent la productivité du travail la plus élevée.
22. Pour rendre les unités d'input de travail et la consommation rurale par tête de produits alimentaires comparables, les journées de travail par hectare doivent être transformées en années de travail, et ces dernières en leur équivalent en population agricole. Cette transformation est accomplie en supposant que l'année de travail compte 250 jours et en réduisant l'équivalent annuel de la force de travail en tenant compte du taux de participation ainsi que de l'âge et du sexe de la population. Le taux de participation utilisé pour transformer l'équivalent de travail à plein temps en une estimation de la population agricole est de 60 %. Pour une preuve de la constance de la proportion entre le travail agricole et la population agricole, voir Marchand, O. et Thélot, C., Deux siècles de travail en France, Paris, INSEE, 1991 Google Scholar. Pour plus de détails sur la construction de l'estimation de l'input en travail, voir G. Grantham, « Divisions of Labour… », art. cité.
23. L'expression (4) exclut de l'approvisionnement total en nourriture les pertes occasionnées par le stockage et le transport, celles qui ont lieu au moulin, dans la cuisine, etc.
24. La demande urbaine accroît la productivité dans les zones d'approvisionnement, de telle sorte que les espaces d'approvisionnement évalués ci-dessous sont surestimés. Pour une mise en évidence des effets de la productivité, voir G. Grantham, « Agricultural Supply.. », an. cité ; et Philip T. Hoffmann, « Land Rents and Agricultural Productivity… », art. cité.
25. Paris, qui était la plus grande ville non portuaire de l'Europe préindustrielle, était presque totalement approvisionnée avec du grain en provenance de fermes situées à moins de 50 kilomètres. J.-M. Moriceauet G. Postel-Vinay, Ferme, entreprise, famille…, op. cit., pp. 320- 321 ; J.-M. Moriceau, Fermiers de l'Ile-de-France…, op. c'a, pp. 20-27.
26. Je remercie Robert G. Fogel d'avoir mis à ma disposition ses estimations du rapport entre la taille et les besoins en nourriture. L'ajustement de la taille à la consommation confirme l'idée que la technologie en elle-même n'était pas une contrainte pour la croissance urbaine pour la période considérée.
27. Voir Persson, Karl Gunnar, Pre-Industrial Economie Growth : Social Organization and Technological Progress in Europe, New York-Oxford, Basil Blackwell, 1988 Google Scholar ; et Wrigley, E. A., « Ùrban Growth and Agricultural Change : England and the Continent in the Early Modem Period », Journal of Interdisciplinary History, 15, 4, 1985, pp. 683–728.Google Scholar
28. Gregory Clark s'efforce de déduire les variations de la productivité des salaires payés pour des tâches bien définies. G. Clark, « Labour Productivity in English Agriculture, 1300- 1800», dans B. M. S. Campbell et M. Overton, Land, Labour and Livestock…, op. cit., pp. 183-210.
29. Pour l'Angleterre, voir les recherches d'Arthur Young et du Comité de surveillance de l'agriculture du Comté. Pour la France, se reporter aux compilations de Duhamel du Monceau, à l'abbé Rozier, aux auteurs de l'Encyclopédie méthodique, aux éditions successives de la Maison rustique du XIXe siècle et surtout, pour la période napoléonienne, à la « Statistique des préfets ». Pour un traitement critique de ces chiffres, voir Perrot, J.-C., « Comptabilité des entreprises agricoles », dans Pour une histoire intellectuelle de l'économie politique, Paris, Éditions de l'EHESS, 1995, pp. 217–236 Google Scholar ; G. Grantham, « The Growth of Labour Productivity in the cinq grosses fermes of France, 1750-1929 », dans B. M. S. Campbell et M. Overton, Land, Labour and Livestock…, op. cit., pp. 362-363 ; id., « Divisions of Labour… », art. cité, pp. 480-481.
30. G. Clark soutient de même que les changements dans la productivité du travail sont dus à ceux dans l'intensité du travail. Clark, G., « Productivity Growth without Technical Change in European Agriculture before 1850 », Journal of Economie History, 47, 1987, pp. 419–432.CrossRefGoogle Scholar
31. Sur l'agriculture intensive au 13e siècle, voir Derville, Alain, « L'assolement triennal dans le Nord de la France au Moyen Age », Revue historique, n° 280, 1988, p. 348 Google Scholar. Une brève histoire de la charrue « brabant » se trouve dans Haudricourt, A. G. et Jean-Brunhes Delamarre, M., L'homme et la charrue à travers le monde, Paris, Éditions Gallimard, 1955. pp. 344–345 Google Scholar, 381-383.
32. Moissonner, entasser et lier consomme cinq à six fois plus d'énergie que le métabolisme de base. Comme le taux de ce dernier pour un homme de taille moyenne est de 68 calories par heure, la demande de calories supplémentaires sur une journée de treize heures est de 4 862 calories. Durnin, J. V. G. A. et Passmore, R., Energy, Work, and Leisure, Londres Google Scholar. Heinemann, 1967, p. 68. Pour obtenir ces calories, un homme devrait manger presque cinq livres de pain par jour. Il est intéressant d'observer que les repas pendant les travaux des moissons dans un manoir de Norfolk en 1424 équivalent en moyenne à 4 968 calories. Dyer, Christopher, « Changes in Diet in the Late Middle Ages : The Case of Harvest Workers », Agricultural History Review, 36, 1988, p. 26.Google Scholar
33. La construction des estimations est résumée dans G. Grantham, « The Growth of Labour Productivity… », art. cité.
34. Neveux, Hugues, Vie et déclin d'une structure économique. Les grains du Cambrésis, fin XIVe-début du XVIIe siècle, Paris, Mouton, 1980 Google Scholar ; Mavis Mate, « Profits and Productivity on the Estates of Isabelle de Forz (1260-1292) », Economie History Review, 33, 1980, pp. 326- 334 ; M.-J. Tits-Dieuaide, « L'évolution des techniques agricoles en Flandre et en Brabant du XIVe au XVIe siècle », Annales ESC, 1981, n° 3, pp. 362-381 ; B. M. S. Campbell, « Arable Productivity » ; Alain Derville, « Dîmes, rendements du blé et “ révolution agricole ” dans le Nord de la France au Moyen Age», Annales ESC, 1987, n° 6, pp. 1411-1432; Hogan, Patricia M., « Clays, Culturae and the Cultivator's Wisdom : Management Efficiency at Fourteenth- Century Wistow », Agricultural Historical Review, 36 1988, pp. 117–131 Google Scholar ; Christopher Thornton, « The Déterminants of Land Productivity on the Bishop of Winchester's Demesne of Rimpton, 1208-1403», dans B. M. S. Campbell, M. Overton éds, Land, Labour and Livestock…, op. cit., pp. 183-210.
35. L'estimation de 3,5 hectolitres est justifiée dans G. Grantham, « Divisions of Labour… », art. cité. La composition de la population française en 1806 implique un coefficient de conversion de la consommation par tête à son équivalent adulte de 0,76. Robert William Fogei . « Biomédical Approaches to the Estimation and Interprétation of Secular Trends in Equity, Morbidity, and Labour Productivity in Europe, 1750-1980 », mai 1987.
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37. J'ai supposé pour faciliter les calculs que l'input en travail par hectolitre et le rendement par hectare sont indépendants ce qui suppose que l'input en travail supplémentaire nécessaire à l'obtention de rendements plus élevés ne réduit pas les rendements marginaux. Je crois que c'est approximativement vrai entre huit et seize ou dix-sept hectolitres par hectare.
38. Jan de Vries, European Urbanization, op. cit. ; Bairoch, Paul, Batou, Jean et Chèvre, Pierre, La population des villes européennes. Banques de données et analyse sommaire des résultats, Genève, Droz, 1988.Google Scholar
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40. des 128 villes du Sud de la Loire de la compilation de Bairoch pour 1750, seulement 28 dépassaient 10 000 habitants. Sur ces 28, 12 étaient situées sur la côte ou dans le couloir rhodanien. Bairoch, Paul, Batou, Jean et Chèvre, Pierre, La population des villes européennes…, op. cit. ; voir aussi Bernard Lepetit, Les villes dans la France moderne, Paris, Albin Michel, 1988.Google Scholar
41. Londres avait peut-être 100 000 habitants à la fin du 13e siècle, tandis que les murs de Norwich en contenaient sans doute 25 000. Voir Keene, D., Cheapside before the Great Fire, Londres, Economie and Research Council, 1985 Google Scholar, et E. Rutledge, « Immigration and Population Growth in Early Fourteenth-Century Norwich : Evidence from the Tithing Roi », Urban History Yearbook, 1988, pp. 15-30. Je dois au professeur Bruce Campbell d'avoir attiré mon attention sur ce travail. Sur le taux élevé d'urbanisation dans les Flandres au 13e et au début du 14’ siècle, voir Prévenier, Walter, « La démographie des villes du comté de Flandre aux XIIIe ei XIVe siècles », Revue du Nord, 65, n° 257, avril-juin, 1983, pp. 277–299.Google Scholar
42. S. L. Kaplan, Provisioning Paris…, op. cit., pp. 90-91. Une petite partie de la seconde couronne et une portion considérable de la troisième reposent sur l'eau, si bien que les espaces réels d'approvisionnement sont déformés par rapport aux cercles parfaits de notre région hypothétique.
43. R. LE MÉE, « Population agglomérée, population éparse au début du XIXe siècle ». Annales de Démographie historique, 1971, pp. 455-510.
44. J.-M. Moriceau et G. Postel-Vinay estiment qu'au 18e siècle des rendements de 18 à 22 hectolitres étaient couramment réalisés dans les grandes fermes des environs de la capitale, Ferme, entreprise, famille…, op. cit., pp. 211-214.
45. La zone simulée a été retracée pour correspondre aux départements qu'elle recouvrait.
46. Entre 1815 et 1818, période de rendements particulièrement bas, le rendement moyen des départements de la première et de la deuxième couronne était de 12 hectolitres par hectare, Ministère de l'Agriculture et du Commerce, Récoltes des céréales et des pommes de terre de 1815 à 1876, Paris, Imprimerie nationale, 1873.
47. J. Meuvret, Le commerce des grains et la conjoncture…, op. cit., pp. 60-66. J. Meuvrei a montré que les fermiers n'aimaient pas voyager de nuit à cause du danger de brigandage Les voyages d'une journée réduisaient le coût d'opportunité et permettaient une programmation plus flexible des livraisons. Les plus faibles distances caractérisaient le rayon d'action des fermiers propriétaires de charrettes d’ une capacité de 500 kilogrammes et de maigres animaux de trait. Poitrineau, Abel, La vie rurale en Basse-Auvergne au XVIII” siècle, Paris, PUF, 1965. p. 466.Google Scholar
48. Sur ces points, voir P. T. Hoffmann, « Land Rents and Agricultural Productivity… ». art. cité ; G. Grantham, « Long-Run Agricultural Supply » ; B. M. S. Campbell, J. A. Gal Loway, D. Keene, M. Murphy, A Médiéval Capital…, op. cit., pp. 111-144.
49. Sans doute pas plus de 1 000 fermes fournissaient la plus grande partie de l'approvisionnement en grain de Paris de la fin du Moyen Age jusqu'au milieu du 19e siècle. J.-M Moriceauet G. Postel-Vinay, Ferme, entreprise, famille…, op. cit., pp. 320-321.
50. B. Campbell et al, A Médiéval Capital, op. cit., pp. 47-49.
51. Mccloskey, Donald N., Nash, John, « Corn at Interest : The Extent and Cost of Grain Storage in Médiéval England », American Economie Review, 74, 1984, pp. 174–187 Google Scholar. Voir aussi A. Derville, «Dîmes et rendements», pp. 1415-1416; J. Meuvret, Problème des subsistances…, op. cit., II, p. 26.
52. S. L. Kaplan, Provisioning Paris…, op. cit., pp. 27-40.
53. J. Meuvret, Le commerce des grains, pp. 58-60. Dans les années 1720 et 1730, seulement 30 % des besoins de Paris en grain arrivaient d'ordinaire par voie d'eau. La Marne, principale rivière donnant accès au très grand grenier de la Brie, était souvent fermée de novembre à avril, tandis que le canal reliant la Loire à la Seine fermait à cause du bas niveau de l'eau de la fin de juillet à celle d'octobre. S. L. Kaplan, Provisioning Paris…, op. cit., pp. 85, 105. Pour Londres, voir B. Campbell et ai, A Médiéval Capital, op. cit.
54. Paul Bairoch, « L'impact des rendements… », art. cité, p. 136.
55. G. Grantham, « Agricultural Supply », art. cité.
56. Fourquin, Guy, Les campagnes de la région parisienne, Paris, PUF, 1964 Google Scholar ; J.-M. Moriceau et G. Postel-Vinay, Ferme, entreprise, famille…, op. cit.
57. La mise en évidence de la productivité médiévale dans les zones affectées par la demande urbaine est révisée et évaluée dans G. Grantham, The Long Agricultural Révolution (à paraître).
58. Les villes sont Londres, Naples, et le groupe de villes hollandaises connues collectivement comme le ranstadt. J. De Vries, European Urbanization…, op. cit.
59. Pour illustrer son concept d'« équilibre temporaire », Alfred Marshall prend l'exemple d'un marché de blé. Il explique que le facteur qui discipline à la fois acheteurs et vendeurs, afin qu'ils commercent près de l'équilibre théorique des prix, est que l'équilibre réel était à peu près le même que l'équilibre théorique. Cette prévision n'est possible qu'en référence à des transactions précédentes normales. C'est cette normalité qui assure l'équilibre des transactions en temps réel qui manque en temps de crise. A. Marshall, Principles, op. cit., p. 372
60. Cette idée était admise par tous les économistes classiques, de Cantillon à Ricardo, pour qui les quantités demandées dans des circonstances normales étaient indépendantes du prix. lui-même déterminé uniquement par le coût de production.
61. Pour un exposé général, voir Russell Cooper et Andrew John, « Coordinating Coordination Failures in Keynesian Models », Quarterly Journal of Economies, 103, 1988, pp. 441- 463. Pour des arguments analogues soulignant l'articulation des décisions d'investissement dans les économies d'échange, voir Murphy, Kevin, Shleifer, André et Vishny, R., « Industrialization and the Big Push », Journal of Political Economy, 97, 1989, pp. 1003–1026.CrossRefGoogle Scholar
62. L'irréversibilité était aussi à l'avantage des consommateurs urbains. La réglementation de Paris exigeant des fermiers à moins de dix lieues (44 km) d'apporter leur grain directement au marché et les empêchant de le ramener chez eux si le prix était trop bas était fait pour baisser le prix de réserve du grain réellement délivré. Au cas où les fournisseurs principaux (qui étaient tous de grands fermiers et ainsi facilement identifiés) refusaient d'approvisionner le marché, ils pouvaient y être contraints par l'imposition de lourdes amendes. Voir J. M. Moriceau et G. Postel-Vinay, Ferme, entreprise, famille op. cit., p. 232.
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64. L'argument avancé ici suppose qu'en l'absence de réglementations, l'indivisibilité dans les achats en gros a empêché de plus faibles achats de détail des consommateurs locaux.
65. Abbott P. Usher, The History ofthe Grain Trade in France, 1400-1710, Harvard, 1913 : J. Meuvret, Problème des subsistances…, op. cit. J. Mokyr signale un problème analogue en Irlande pendant la famine, qu'il attribue en partie à un réseau de transport, de stockage et à des connexions commerciales insuffisantes. Mokyr, Joël, Why Ireland Starved. A Quantitative and Analytical History ofthe Irish Economy 1800-1850, Londres, Allen and Unwin, 1985.Google Scholar
66. C'est la conséquence nécessaire de la forme de l'équation (4), où d2r/ dy2 < 0.
67. Jean-Michel Chevet a montré, à propos des prix des grains hebdomadaires dans les régions de Toulouse et de Paris que, jusqu'au début du 18e siècle, les marchés inter-régionaux étaient très intégrés pendant les périodes de grande crise, alors qu'au même moment les marchés des deux bassins devenaient moins intégrés. « Régional Market, National Market in France from the Sixteenth to the Nineteenth Century : The Wheat Model ». Communication à l'European Historical Economies Workshop on Market Intégration from the Renaissance to the Présent, Lerici, avril 1993, pp. 187-192.
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75. La distribution des rendements pour les départements au sein de la couronne d'approvisionnement est symétrique et approximativement normale. Quand les rendements sont exprimés en proportion du rendement moyen, l'écart-type est de 0,19. La probabilité d'un déficit de 40 % est d'une année sur 33.
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77. Sur l'atténuation de la variabilité des prix dans le Bassin parisien après 1715, voir Jean- Michel Chevet et Pascal Saint-Amour, «L'intégration des marchés du blé en France aux XVIIIe et XIXe siècles », Cahiers d'économie et de sociologie rurale, 1992, pp. 152-1775 ; et David R. Weir, « Markets and Mortality in France, 1600-1789 », dans Walter, John et Schofield, Roger éds, Famine, Disease, and the Social Order in Early Modem Society, Cambridge, CUP, 1989, pp. 201–234.CrossRefGoogle Scholar
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80. J. De Vries, European Urbanization…, op. cit., pp. 224-231. Dans ma réponse, je suppose une population manufacturière rurale égale à zéro.
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82. C'est la théorie de la défaillance dans la coordination du marché qui a le plus éclairé cette question. Voir G. Grantham, « Economie Growth without Causes : A Reexamination of Médiéval Growth and Decay », communication présentée à la 53e rencontre annuelle de l'Association d'histoire économique, Tucson, Arizona, 1-3 octobre 1993.
83. P. T. Hoffman, « Land Rents… », art. cité ; G. Grantham, « Long-Run Supply… », art. cité ; B. Perren, « Marketing… », art. cité ; les essais dans B. M. S. Campbell et M. Overton, Land, Labour and Livestock…, op. cit.
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