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Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
L'histoire économique européenne a été marquée au XVIe et au XVIIe siècles par deux phénomènes remarquables, la révolution des prix et l'énorme afflux de métaux précieux — or et argent — rapportés d'Amérique en Europe. La plupart des historiens sont d'accord sur le fait qu'il existe une relation de cause à effet entre les deux phénomènes, la révolution des prix ayant été provoquée dans une large mesure par l'afflux de métaux précieux. Bien qu'on puisse encore discuter abondamment sur la nature exacte de cette corrélation et sur l'importance relative de l'afflux de métal américain (relative s'entend par rapport au stock d'or et d'argent déjà existant en Europe), il est clair que ces phénomènes n'ont pu rester limités au seul continent européen et se sont fait sentir bien au delà du cadre de l'Europe.
page 835 note 1. Par exemple, Moreland, W. H., Akbar to Aurangzeb, Londres, 1923 Google Scholar; et Narain, Brij, Indian Economie Life, Past and Présent, Lahore, 1929.Google Scholar
page 835 note 2. Voir son « Analysis of the Finances of Bengal », écrite en 1786, et figurant dans le Fifth Report, etc., éd. Ferminger, Calcutta, 1917, II, p. 483.
page 835 note 3. Habib, Irfan, Agrarian System of MughalIndia, Bombay, 1963, pp. 392–394 Google Scholar; Chaudhuri, K. N., The English East India Company, 7600-1640, London, 1965.Google Scholar
page 836 note 1. Voir, par exemple, la déclaration de Davenant : «L'argent et l'or rapportés d'Amérique,et l'argent extrait des mines européennes durant les deux cents dernières années représentent ensemble une quantité égale à 800 millions de livres. Je ne peux m'expliquer ce qu'il est advenu de ces 800 millions tirés du sol, sauf à penser que 150 millions ont été emportés et engloutis aux Indes ». (S. A. Khan, The East India Trade during the XVIIth Century, p. 269). Il n'existe pas à ma connaissance d'évaluation plus sérieuse et plus intéressante. Les statistiques relatives à l'exportation de métal précieux faites par la Compagnie anglaise des Indes orientales présentent énormément d'intérêt, mais, à elles seules, sont insuffisantes pour nous donner ne fût-ce qu'une indication des fluctuations du volume global des exportations, puisque la part de la Compagnie elle-même est passée d'un pourcentage insignifiant, au début du siècle, à un pourcentage très élevé vers la fin du siècle. Nous avons néanmoins utilisé ces statistiques dans la suite de cet article, sous réserve de ce qu'elles valent. Le même genre de données sur es exportations de métal précieux existent en ce qui concerne la Compagnie hollandaise, mais nous n'avons pu personnellement nous les procurer; K. Glamann se réfère dans son ouvrage Dutch Asiatic Trade, 1620-1740 (Copenhague, 1958, pp. 56-57, 61) à certains rapports contenant des détails sur ces exportations de métal ; il se base sur ces données pour proposer une évaluation de l'exportation annuelle de métal de l'ordre de 1 à 2 millions de florins dans la dernière moitié du XVIIe siècle.
page 836 note 2. Voir Hodwala, S. H., HistoricalStudies in Mughal Numismatics, Calcutta, 1923, pp. 235– 244 Google Scholar; Habib, Irfan, « The Currency System of the Mughal Empire, 1556-1707 », Médiéval India Quarter/y, Aligarh, vol. IV, n° 1-2, pp. 3–4.Google Scholar
page 837 note 1. Moreland, , India at the Death of Akbar. Londres, 1920, p. 137.Google Scholar Watt, Cf., The Dictionary of the Economie Products of India, Londres, Calcutta, 1893, vol. VI, part, iii, pp. 238–243.Google Scholar
page 837 note 2. Habib, I., « Currency System of the Mughal Empire », Médiéval India Quarterly, vol. IV n° 1-2, pp. 4–6.Google Scholar La prime dont jouissait la roupie sikka par rapport à la roupie chalani était d'environ 2 %, et celle de la roupie chalani par rapport à la roupie khazana était de 1 à 3 %.
page 837 note 3. a) Catalogue of Coins in the Indian Muséum. Calcutta, par Wright, N., et Supplément to the catalogue of coins in the Indian Muséum, Calcutta, vol. III Google Scholar, par Shamsiddin Ahmad; b) The Coins of the Mughal Emperors of Hindustan in the British Muséum, par Lane-pool, éd. par R. Stuart Pool; c) Coins of the Mughal Emperors of India collected by C. J. Rodgers, publié par le gouvernement du Pendjab; d) Catalogue of Coins in the Government Muséum, Lahore, par C. J. Rodgers; e) Catalogue of Coins in the State Muséum, Lucknow, (2 vol. sur les monnaies mogoles) ; f) Supp/ementary Catalogue of Mughal Coins in the State Muséum, Lucknow, par C. R. Singha. Le catalogue des monnaies des empereurs mogols (Catalogue of coins of the Mughal Emperors) publié à Bombay par M. K. Husain, en 1968, présente la Collection de Bombay. Ce catalogue contient 620 pièces frappées durant la période que nous étudions (1556-1707). Nous l'avons néanmoins écarté dans nos calculs, car la collection qu'il présente est pauvre en pièces mogoles antérieures au règne de Shahjahan, en raison, sans doute, de ce que l'essentiel de cette collection vient du Deccan ; par contre, les règnes de Shahjahan et d'Aurangzeb, au cours desquels le Deccan a été progressivement annexé, sont beaucoup mieux représentés. De plus, ce sont surtout les ateliers du Deccan et du Gujarat qui se trouvent représentés dans cette collection, tandis que la part qui revient aux ateliers de l'Inde septentrionale est beaucoup moins importante. Nous avons néanmoins fait figurer cette collection sur le graphique I. Nous n'avons pas tenu compte des très petites collections et des trouvailles diverses, pouréviter dans la mesure du possible les répétitions. En effet les pièces des petites collections finissent souvent par rejoindre les collections plus importantes dont les catalogues ont servi de base à nos calculs.
page 838 note 1. Pour la date à donner aux pièces de Salim Shahi, voir l'article de Geo. P. Taylor.- relatif précisément aux dates des pièces Salimi, article publié dans Numismatic Supplément, n° 1, 1904, pp. 68-73; voir également vol. V, n° 8, août 1909, p. 346.
page 840 note 1. Hodivala, , Historical Studies in Mughal Numismatics, Calcutta, 1923, p. 271.Google Scholar
page 841 note 1. La collection du British Muséum est infime, c'est pourquoi nous l'avons combinée avec la collection du musée Indien de Calcutta.
page 841 note 2. 1666-1670 (ère chrétienne) et 1696-1700 (ère chrétienne).
page 844 note 1. Les ateliers d'émission du Sud dont nous n'avons pas retenu la production sont : Ahmadnagar, Ahsanabad (Kulbarga), Alamgirpur, Aurangabad (Khujista Bunyad), Bijapur, Burhanpur, Chinapatan, Daulatabad, Elichpur, Golkonda, Haiderabad, Imtiyazgarh (Adoni), Nusratabad (Dharwar), Qamarnagar (Marnol), Sholapur, Zafarabad et Zafarnagar.
page 844 note 2. Puisque les ateliers d'émission de Kandahar frappaient, durant la domination mogole, des monnaies qui auraient autrement été frappées à Multan et Thatta, nous ne saurions exclure ces monnaies de nos calculs sans fausser les résultats. Par ailleurs, les ateliers d'émission de Kaboul n'ont frappé, durant toute cette période, que des quantités insignifiantes. Le total des pièces provenant de ces ateliers s'élève à 243,7 roupies.
page 844 note 3. Hamilton, E. J., American Treasure andPrice Révolution in Spain, 1501-1652, Harvard University Press, 1934.Google Scholar
page 844 note 4. Bien que ce trésor ait également comporté de l'or, la part de l'or est proportionnellement très petite. Alors que la quantité d'argent américain introduite en Espagne par le canal officiel entre 1550-1660 représente un total de 18 000 tonnes, la quantité d'or importée dans les mêmes conditions et au même moment ne représente pas plus de 200 tonnes ( Heaton, , Economie History of Europe, éd. revisée, New York, p. 289 Google Scholar).
page 845 note 1. Pour les exportations d'argent vers l'Inde par Aden, Ormuz et Pegu, cf. The Suma Oriental of Tom Pires, présentée par Armando Cortesao, Hakluyt Society, Londres, 1944 (vol . I , pp. 12-13, 21, 43, 44, 100) ; François Bernier, Travels in the MughalEmpire, éd. V. A. Smith, pp. 202-203 ; Indian Travels and Thevenot et Careri, éd. S. N. SEN (Indian Records Séries), livre II, p. 241 ; Sir John Welstenholme (membre de la Commission désignée par le gouvernement afin d'apporter un remède au drainage du métal d'argent hors de l'Angleterre) dans un mémoire présenté au Conseil Privé, 1621, et cité par Chaudhuri, K. N., dans The English East India Company, 1600-1640, Londres, 1965, p. 120.Google Scholar L'importance de la production de monnaie par les ateliers d'émission du nord de l'Empire Mogol porte à conclure à l'ampleur du flux de métal qui empruntait la voie du Moyen-Orient. Les pièces provenant des ateliers du nord représentent 36,7 % de l'ensemble des monnaies d'argent cataloguées, alors que le pourcentage est respectivement de 23,6 % pour l'intérieur de la péninsule, 15 % pour la contrée orientale, et 24,7 % pour le Gujarat (pour l'ensemble de la période).
page 846 note 1. Lynch, John, Spain under the Habsburgs, Oxford, 1964, p. 121.Google Scholar
page 849 note 1. Habib, Irfan, Indian Economie et Social Hist. Review. vol. IV, n° 3, septembre 1967, pp. 205–232.CrossRefGoogle Scholar
page 849 note 2. Habib, I., « The Currency System of the Mughal Empire », Médiéval India Quarterly. vol. IV n° 1-2, p. 3.Google Scholar
page 850 note 1. Travels ofJ. B. Tavernier, traduction de V. Bail, vol. I, p. 9.
page 850 note 2. Ibid.. p. 29.
page 850 note 3. Hawkins, en vérité, déclare dans son vieil anglais : « Once twenties years it (a coin) commeth into the King's power » (Une fois tous les vingt ans, elle (la pièce) vient au pouvoir du Roi) (Early Travels in India, publié par Hoster, London 1921, p. 112). Le sens n'est pas clair, et l'on peut se demander si Hawkins veut dire qu'une pièce fait retour au trésor royal tous les vingt ans (ainsi que l'a supposé Habib, I., dans « Banking in Mughal India », Contribution to Indian Economie History, I, 1960 Google Scholar, éd. T. Raychaudhuri, pp. 1-2), ou simplement si la pièce retourne à l'atelier pour être fondue et refrappée. Si c'est effectivement du remonnayage qu'il est question dans cette phrase, on pourrait supposer que Hawkins a été amené à cette conclusion par l'absence générale de pièces portant un millésime qui remontât à plus de vingt ans. Si l'on considère que le nombre de pièces appartenant à la période 1556-1590 (578 roupies) représente, dans les collections, approximativement la moitié du nombre de pièces appartenant à la période 1591 -1610 (1125 roupies), on peut raisonnablement penser qu'Hawkins a vu très peu de pièces frappées depuis plus de vingt ans, ce qui l'a sans doute induit en erreur.
page 850 note 4. Il est évident que toutes les pièces ne retournent pas ensemble à l'atelier et qu'une certaine répartition se fait entre elles durant ce laps de temps. Certaines s'usent plus vite que d'autres ; or, lorsque le poids d'une pièce tombe au-dessous du poids étalon, elle est généralement évaluée au prorata du poids de métal qu'elle contient ( Habib, I., Médiéval India Quarterly, vol. IV, n° 1 -2, P- 6 Google Scholar).
page 850 note 5. La conversion des années Hijri et llahi est faite d'après le principe que nous avons déjà rndiqué. Lorsqu'il arrive que deux années hijri correspondent à une seule année chrétienne, nous itvons partagé par moitié le nombre qui correspond aux deux années hijri. Les années qui se aouvent dans ce cas sont les années 1666 et 1699 (de l'ère chrétienne).
page 851 note 1. Amin qazwini, transcription Padshahnama du manuscrit à la Bibliothèque Raza, Rampur Department d'Histoire, Aligarh Muslim University, Aligarh, n° 14, p. 423.
page 852 note 1. Cf. I. Habib, The Agrarian System of Mughal India, pp. 81-89.
page 852 note 2. Ce tableaujest établi, d'après I. Habib, Agrarian System, etc., p. 83, et Moreland, W. H., « Some side Lights on Life in Agra, 1637-1639 », Journal of U.P. Historical Society, vol. III. partie I, décembre 1923, pp. 147–161.Google Scholar
page 853 note 1. Les prix de tous ces articles, donnés suivant les sources en différentes unités de poids, ont été convertis par rapport à l'une de ces unités.
page 853 note 2. Les courbes A et B sont construites à partir des chiffres rassemblés par Glamann, K. dans l'article « The Dutch East India Company's Trade in Japanese Copper », in The Scandinavian EconomieHistory Review, I, n° 1, 1953, pp. 41–49.CrossRefGoogle Scholar Les prix du cuivre auxquels nous nous sommes référés pour tracer la courbe B sont donnés en florins dans les sources hollandaises, mais ce sont en fait des prix déjà convertis de roupies en florins, et ce à un taux fixe de 30 stuivers par roupie, en sorte que la courbe représente directement les fluctuations du prix en roupies. Les courbes C et D sont basées sur les chiffres donnés dans I. Habib, Agrarian System of Mughal India, pp. 380-394.
page 853 note 3. Pour le « boom japonais d'exportation de l'or », voir Glamann, Dutch Asiatic Trade, pp. 58-63.
page 856 note 1. Les chiffres auxquels nous nous sommes référés pour construire la courbe du prix du mercure ont été relevés dans : Letters Received…, vol. I, 32, 235, 305; vol. Il, 180, 181, 193, 263 ; vol. III, 9. 86 ; vol. IV, 296 ; vol. V, 106,135 ; vol. VI, 160, 249, 250. Supplementary Calendar, 56, 58, 62, 100, 110. English Factories in India, éd. Foster, 1618-1621 :55; 1622-1623 :162; 1624-1629 : 64, 92, 242; 1630-1633 : 89, 103, 180, 206, 213, 275; 1634-1636 : 23, 82, 143 205; 1646-1650: 188- 249, 282; 1651-1654: 252; 1655-1660, 199; 1661-1664. 210, 381 ; 1665-1667 : 31 ; 1668-1669 : 3, 24. Travels of Peter Mundy, vol. Il, 147, 148, 149, 153. Les chiffres relatifs au prix des clous de girofle sont tirés de Glamann, Dutch Asiatic Trade, 1640-1740, pp. 301-302.
page 856 note 2. Les chiffres utilisés pour la courbe du prix du plomb ont été relevés dans Letters Received, vol. I, 32, 33; vol. Il, 193; vol. III, 8, 9, 32, 44; vol. IV, 296, 336; vol. VI, 159. Supplementary Calendar, éd. Foster, pp. 68. 71, 110. English Factories in India, éd. Foster. 1622-1623 : 334 ; 1630-1633 : 32; 1634-1636 : 134, 205, 218; 1637-1641 : 98; 1646-1650 : 84, 206, 282; 1655-1660: 199; 1661-1664: 210; 1668-1669: 3, 24, 190, 199; 1670-1677 (Western Presidency) 283.
page 857 note 1. Pour la courbe de l'indigo de Bayana, voir le tableau des prix dans I. Habib, The Agrarian System of Mughal India. pp. 86-88. Pour certains renseignements complémentaires qui n'y sont pas donnés, voir Supplementary Calendar, éd. W. Foster, pp. 53, 54, 65; English Factories, éd. Foster, 1630-1633, p. 328.
Pour la courbe du sucre du Gujarat voir Letters Receivedby the East India Company from its Servants in the East, vol. I, pp. 305-306. English Factories, 1618-1621 : 102 ; 1622-1623 : 109 ; 1624-1629 : 221 ; 1630-1633 : 52» 61 ; 1634-1636 : 42, 177; 1637-1641 : 192 (sur notre graphique, la courbe est réduite de moitié par rapport aux chiffres réels).