Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Le bicentenaire de la Révolution française a été marqué par une nette diversification des problématiques, consécutive à l'internationalisation des débats autour de l'image de la Révolution française et de son rapport à la politique moderne. L'opposition déjà classique entre «penser la Révolution française» (F. Furet) et la « comprendre » (A. Soboul) s'est en grande partie estompée au profit d'une subtile gradation d'approches complexes. Parmi elles, figure l'analyse des pratiques discursives qui s'attachent à l'étude de thèmes, d'itinéraires et d'objets discursifs et s'autorisent d'un «tournant linguistique» où se côtoient la pragmatique historique de texte, l'histoire intellectuelle et l'analyse de discours. Pour l'historien classique, il ne s'agit là que de descriptions locales, aussi minutieuses soient-elles, qui laissent en suspens le problème de la synthèse historique. Cependant il nous est apparu que l'importance et la diversité des études sur le porte-parole, figure essentielle de la Révolution française quelque peu estompée par celle du législateur, peuvent justifier une présentation synthétique qui mette en évidence la portée interprétative de la description de l'événement discursif dans les seuls termes des configurations d'archives historiquement attestées
This paper reexamines the quantitative evidence on the French economy of the eighteenth century, toward the goal of reintegrating economic history into the history of the origins of the French Revolution. It updates Labrousse's work by considering more recent evidence and by viewing France in its international context. Old Regime France was not suffering a long-term Malthusian crisis of overpopulation, not was the shortrun crisis of 1789 inevitable. Economic growth resulted mainly from improving markets, allowing constant real wages and rapid growth in land rents. Policies, especially trade policies that favored industry and penalized agriculture, were a major obstacle to further development and the main protection for urban workers. This can be linked to the rise of reform politics among the notables and to the later urban-based opposition to the revolution of the landed elite.
1. Cf. notre brève présentation d'ensemble dans « Discours et Révolution: du porte-parole à l'événement discursif », Bulletin de la Société d'Histoire moderne, seizième série, 1986, n° 31, pp. 18-25, et le numéro spécial de Mots, n° 16, mars 1988, sur les langages de la Révolution française.
2. Ce « tournant linguistique » s'est amplifié comme le montre J. D. Popkin dans son article: « The Press and the French Révolution after Two Hundred Years », French History Studies, vol. 16, n° 3, Spring 1990.
3. J. Guilhaumou et H. J. LüSebrink, « La pragmatique textuelle et les langages de la Révolution française», Mots, n° 2, mars 1981.
4. D. LA Capra et Kaplan, S. L. éds, Modem European IntellectualHistory. Reappraisals and New Perspectives, Ithaca-New York, Cornell Univ. Press, 1982 Google Scholar.
5. « Analyse de discours. Nouveaux parcours » (sous la direction de Denise Maldidier), Langages, n° 81, mars 1986.
6. Le présent article précise un propos déjà abordé dans « Le porte-parole, figure centrale de la représentation politique pendant la Révolution française », Mentalités et représentations politiques. Aspects de la recherche, Paris, Edires, 1989, pp. 91-98.
7. Cf. l'introduction de Fehér, F. à l'ouvrage collectif: The French Révolution and the Birth of Modernity, Berkeley, Univ. of California Press, 1990 Google Scholar.
8. de Baecque, Antoine, «La Révolution française dans son moment herméneutique», Recherches sur la Révolution française, Vovelle, M. et de Baecque, A. éds, Paris, La Découverte, 1991 Google Scholar.
9. Cf. le Dictionnaire critique de la Révolution française, sous la direction de F. Furet et M. Ozouf, Flammarion, 1988, et notre compte rendu dans les Annales Historiques de la Révolution française, n° 279, janv.-mars 1990, pp. 106-109.
10. L'image de la Révolution française, vol. IV, Paris-New York, Pergamon Press, 1990, p. 2 334.
11. Nous renvoyons aux travaux de Chartier, Roger, en particulier Les origines culturelles de la Révolution française, Paris, Éditions du Seuil, 1990 Google Scholar, et de Jean-Clément Martin, en particulier La Vendée de la Mémoire, Paris, Éditions du Seuil, 1989.
12. L'image de la Révolution française, op. cit., p. 2 368.
13. Cottereau, Alain, « Plaisir et souffrance, justice et injustice sur les lieux de travail dans une perspective socio-historique », Plaisir et souffrance dans le travail, Paris, Aocip, t. 2, 1988 Google Scholar.
14. Voir en particulier H. U. Gumbrecht, R. Reichardt, « Philosophe, philosophie », Handbuch politisch-sozialer Grundbegriffe in Frankreich, 1680-1820, Heft 3, Munich, Oldenbourg, 1985; J. Boulad-Ayoub, Contre nous de la tyrannie… Des relations idéologiques entre Lumières et Révolution, Québec, Hurtubise, « Brèches », 1989 ; Revault D'Allonnes, M., D'une mort à l'autre. Précipices de la Révolution, Paris, Éditions du Seuil, 1989 Google Scholar; E. G. Sledziewski, Idéaux et conflits dans la Révolution française, et Révolutions du Sujet, Paris, Méridiens-Klincksieck, 1986 et 1989.
15. Cf. les volumes 2, Les notions philosophiques, sous la direction de Sylvain Auroux (entrée «Philosophie de la Révolution française»), et 3, Les OEuvres, sous la direction de Mattei, Jean- François (voir les entrées Sieyès, Robespierre, Billaud-Varenne, Lequinio, Barrère, Barnave, Romme, Saint-Just, etc. ) de Vecyclopédie philosophique universelle, Paris, PUF, 1990- 1992.Google Scholar Signalons également le chapitre suggestif de V. Descombes sur « la philosophie de la Révolution française », dans Philosophie par gros temps, Paris, Éditions de Minuit, 1989.
16. Voir son interview dans Le monde de la Révolution française, n” 1, janv. 1989, qui amplifie des positions déjà exprimées dans L'Atelier de l'histoire, Paris, Flammarion, 1982.
17. La plupart de ces contacts ont été pris au cours des colloques du Centre méridional d'histoire sociale de l'Université d'Aix, dirigé par B. Cousin, P. Joutard et M. Vovelle. Plus particulièrement, les colloques sur Les intermédiaires culturels(1978) et L'événement(1983), publiés aux Presses de l'Université de Provence en 1981 et 1986, ont permis de confronter les premières recherches sur les porte-parole et l'événement discursif pendant la Révolution française.
18. Voir les travaux pionniers de l'historienne du discours, Régine Robin, et du sociologue Bernard Conein. Ces travaux sont recensés dans la bibliographie du numéro spécial de Motssur les langages de la Révolution française, n° 16, mars 1988.
19. Florence Gauthier, Triomphe et mort du droit naturel (1789-1795), Paris, PUF, 1992 (à paraître); J. Guilhaumou, « Les enjeux du débat autour de la Déclaration de 1789 », Recherches sur la Révolution française, op. cit.
20. Cf. les travaux en cours de Françoise Brunel sur Billaud-Varenne, plus particulièrement «The Acculturation of a Revolutionary: the Example of J. N. Billaud-Varenne (1786-1791)», Culture and Révolution, Univ. of Maryland, 1989; et ceux de Timothy Tackett sur les députés constituants en 1789, plus particulièrement: «Diventare rivoluzionario: cinque futuri giacobini del 1789 », RivoluzioneFrancese. Laforza délie idée e laforza délie cose, a cura di Haim Burstin, Milan, 1990.
21. Dans Droit naturel et dignité humaine, trad. fr., Paris, Payot, 1976, p. 221.
22. Cf. les deux premiers volumes, sur les formes de l'action et l'événement, de la revue Raisons pratiquespubliés par les Éditions de l'EHESS en 1990 et 1991.
23. Nous proposons, avec Françoise Brunel, une périodisation de la Révolution française en référence à ses principaux moments synthétiques dans « Les moments de la Révolution et la synthèse politique (1789-1795)», Recherches sur la Révolution française, op. cit.
24. Nous avons précisé cette approche pragmatique de la Révolution française dans ouvrages, nos La langue politique et la Révolution française, Paris, Méridiens-Klincksieck, 1989 Google Scholar, et Marseille républicaine (1791-1793), Paris, Presses de la Fondation nationale des Sciences politiques, à paraître.
25. Les textes cités dans la suite de notre propos sont extraits des ouvrages suivants: Lavicomterie, DU Peuple et des Rois(1790), Des droits du peuple sur l'Assemblée Nationale(1791); Robert, Le républicanisme adapté à la France(1790).
26. Cet important événement discursif a été étudié par Marie-Anne Giudicelli dans son mémoire de Dea (Paris I, M. Vovelle, 1986-1987), Scènes de sang et faits de parole. Une approche du 17 juillet 1791 à travers les récits de l'événement, 147 p.
27. Dictionnaire critique de la Révolution française, op. cit., p. 12.
28. F. Furet et R. HalÉVI, Les Orateurs de la Révolution française, Paris, Gallimard, « La Pléiade», t. 1, 1989, Introduction p. LXVI.
29. Bonnet, Jean-Claude, « La “sainte masure “ , sanctuaire de la parole fondatrice », La Carmagnole des Muses, Paris, Armand Colin, 1988 Google Scholar.
30. Cf. les travaux récents sur la rhétorique parlementaire de H. U. Gumbrecht (Funktionen parlementarischer Rhetorik in der Französischen Révolution, Munich, Wilhelm Fink Verlag, 1978), P. Brasart ﹛Paroles de la Révolution. Les Assemblées parlementaires (1789-1794), Minerve, 1988), J. RenwicK(Éditeur de Language and Rhetoric of the Révolution, Edinburgh Univ. Press, 1990), et Scheerer, T. M. («“Peuple français, écoute”. Parlementarische Rhetorik nach 1789», Literatur der Franzôsischen Révolution, Stuttgart, Metzler, 1988 Google Scholar).
31. Labrosse, C. et Retat, P., Naissance du journal révolutionnaire, 1789, Presses Universitaires de Lyon, 1989, p. 207 Google Scholar.
32. Voir le passage sur «La parole subjective. Le journaliste exhibé et masqué», dans l'ouvrage précité, pp. 215 et suiv.
33. Voir l'analyse des « scènes punitives en 1789 » proposée par le sociologue Benard Conein dans sa thèse de 3e cycle: Langage politique et mode d'affrontement. Le jacobinisme et les massacres de septembre, Paris, EHESS, 1978, pp. 41-78.
34. Michalik, K., Der Marsch der Pariser Frauen, Centaurus, Pfaffenweiler, 1990 Google Scholar.
35. Interrogatoire de Maillard dans le cadre de la Procédure criminelle instruite au Châtelet de Parissur la dénonciation des faits arrivés à Versailles dans la journée du 6 octobre 1789, t. 1, 81e témoin, Paris, 1790, p. 118.
36. ld., pp. 122 et 124.
37. D'après le compte rendu du Moniteur.Sur l'impact du mot citoyenen 1789, cf. P. Retat, « Citoyen, sujet, civisme », Handbuch politisch-sozialer Grundbegriffe in Frankreich, 1680-1820, op. cit., Heft 9, 1988.
38. M. Delon, « Le nom, la signature », La Carmagnole des Muses, op. cit.
39. Hans-Jürgen LüSebrink insiste sur « la prolifération des formes de thématisation de soi », dans « Le désir de témoigner. Prises de parole autobiographiques à l'époque de la Révolution française », Lendemains, n° 55-56, 1989.
40. H. J. LüSebrink, «Die “ Vainqueurs de la Bastille”: kollektiver Diskurs und individuelle « Wortergreifungen»», Die Französische Révolution als Bruch des gesellschaftlichen Bewusstseins, R. Koseixecket R. Reichardt éds, Munich, Oldenbourg, 1988.
41. «Palloy, “der Patriot” — Bastillestürmer und Vulgarisator», dans H. J. LüSebrink et Reichardt, R., Die Bastille. Zur Symbolgeschichte von Herrschaft und Freiheit, Francfort, Fisher, 1990, p. 135 Google Scholar ss.
42. Cf. l'étude de Marcel Dorigny sur « Le Cercle social ou les écrivains du cirque » (La Carmagnole des Muses, op. cit. ), et l'ouvrage de G. Kates, The Cercle social. The Girondins and the French révolution, Princeton, 1985.
43. Reprint Edhis, t. 1, n° 2, p. 6.
44. Cf. la notice de M. Dorigny sur le Mercure national, à propos d'un texte « linguistique » de 1790 (” Sur l'influence des mots et les pouvoirs de l'usage ») publié et commenté dans le n° 1 de la seconde série des Archives et documentsde la Société d'Histoire et d'Épistémologie des Sciences du Langage, déc. 1989.
45. Id., p. 13.
46. Les travaux sur Domergue se sont multipliés ces dernières années en Allemagne et en France grâce à W. Busse, F. Dougnac et U. Ricken. Nous signalons en particulier la publication prochaine d'un ouvrage de W. Busse et F. Dougnac sur François-Urbain Domergue. Le grammairien patriote.Le chapitre second de notre ouvrage sur La langue politique et la Révolution française, op. cit., a tenu compte de ces travaux.
47. Nous avons détaillé cette entreprise de déstabilisation dans notre ouvrage précité, en particulier pp. 52-68.
48. Sur cette figure burlesque, emblématique de la Révolution française, nous renvoyons à la thèse de Elyada, O., Manipulation et théâtralité. Le Père Duchêne, 1788-1791, Paris, EHESS, 1985 Google Scholar.
49. C'est ainsi que l'activité du « grammairien patriote » contribue à la politique d'uniformisation, en particulier sur le plan linguistique. Voir B. Schlieben-Lange, « Die Sprachpolitik der Französischen Révolution. Llniformierung in Raum, Zeit und Gesellschaft », Die Französische Révolution. Impulse, Wirkungen, Anspruch, Studium Générale an der Ruprecht-Karls-Universitàt
50. Nous pouvons donc affirmer, avec R. Koselleck, que «depuis 1789, un nouveau champ d'expérience s'est formé avec ses ouvertures et ses perspectives» en référence aux différents moments du processus révolutionnaire. Cf. Koselleck, R., Le futur passé. Contribution à la sémantique des temps historiques, Paris, Éditions de l'EHESS, 1990 Google Scholar (traduction d'un ouvrage de 1979), en particulier p. 52.
51. Cette adresse des Jacobins, rédigée par des proches de Roland, est reproduite dans la publication par A. Aulard des séances de la Société des Amis de la Constitution, Paris, 1889, t. 3, pp. 413-417.
52. Dorigny, M., « La propagande girondine et le livre en 1792: le Bureau de l'esprit public », Dix-huitième siècle, n” 21, 1989 Google Scholar.
53. Cette vulgate a été totalement bouleversée par les recherches récentes sur les relations entre Paris et la province, tant dans le domaine français que dans le domaine anglo-saxon. Nous renvoyons à la quatrième partie de l'ouvrage sur Paris et la Révolution(Paris, Publications de la Sorbonne, 1989), en attendant la publication de l'ouvrage de Michel Vovelle sur la géopolitique de la France révolutionnaire.
54. M. Dorigny , Autun dans la Révolution française, 2 vols, Le Mée-sur-Seine Amatteis, 1988 et 1989.
55. ID., «Victor Lanneau, prêtre, jacobin, et fondateur du Collège des Sciences et des Arts (1758-1830)», Annales historiques de la Révolution française, n° 274, oct.-déc. 1988; «Les Congrès des sociétés populaires en Bourgogne (1792): défense révolutionnaire et ordre social », dans Existe-t-il un fédéralisme jacobin ?, CTHS, 1986, t. 1, fasc. 2.
56. L'affaire Simonneau est décrite dans l'ouvrage collectif Étampes en Révolution (1789- 1799), Le Mée-sur-Seine, Amatteis, 1989, pp. 103-128.
57. Pétition de citoyens des communes voisines d'Étampes, Bibliothèque Nationale, 8° Lbw 5905.
58. C'est le titre de l'ouvrage de Maurice GENTY publié chez Messidor, Paris, 1987. Sur la figure du commissaire-mandataire, voir aussi son étude: «Mandataires/Représentants (1789- 1790)», Dictionnaire des usages sociopolitiques du Français (1770-1815), fasc. 1, Paris, Klincksieck, 1985.
59. Monnier, Raymonde, Un bourgeois sans-culotte. Le Général Santerre, Paris, Publications de la Sorbonne, 1990 Google Scholar.
60. Pour plus de détails, nous renvoyons à nos études: « Les Jacobins marseillais et la propagation des idées républicaines (1791-1792) », Marseille en Révolution, Paris, Rivages, 1989; « Les mots d'ordre du jacobinisme marseillais (1791-1793) », Les Jacobins du Midi, Montpellier, Université Paul Valéry, 1991.
61. Guilhaumou, J., « La formation d'un nouvel espace de relations politiques: les “missionnaires patriotes”, créateurs de la civilité en Provence (1792) », L'espace et le temps reconstruit. La Révolution française, une révolution des mentalités et des cultures, Aix-en-Provence, Publications de l'Université de Provence, 1990 Google Scholar.
62. Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989.
63. Procès-verbaldes séances du Directoire du district de Sisteron et du Conseil général de la Commune, du 16 au 22 mai, Archives Nationales, F7 3650, p. 24.
64. Sur cet événement, qui marque le début des fédéralismes en Provence, nous renvoyons à notre ouvrage Marseille républicaine (1791-1793), op. cit.
65. B. Conein, « Démiurges politiques et porte-parole dans les massacres de septembre (1792): les “juges improvisés” dans les prisons de Paris », dans Les intermédiaires culturels, op. cit.Les travaux de ce sociologue ont contribué à la mise en valeur de « La position du porte-parole sous la Révolution française» (Peuple et pouvoir, Presses Universitaires de Lille, 1981, à propos des députations à l'Assemblée législative pendant l'été 1792).
66. Les citations suivantes sont extraites de textes publiés par Bernard Conein dans son étude: «Le tribunal et la terreur du 14 juillet 1789 aux massacres de septembre», Révoltes logiques, n° 11, 1979.
67. Fondement du droit naturel selon les principes de la doctrine de la science (1796-1797), trad. fr. de A. Renaut, Paris, Puf, 1984, p. 214. Sur les rapports entre la Révolution française et l'idéalisme allemand, nous renvoyons à la publication n° 37 de la Karl-Marx Haus, Deutscher Idealismus und Franzôsische Révolution, Trêves, 1988.
68. Les travaux sur les fédéralismes, fédéralisme jacobin compris, se sont multipliés ces dernières années. La diversité des points de vue, en ce domaine, est perceptible à la lecture des entrées « Fédéralisme » dans le Dictionnaire critique de la Révolution française, op. cit., et dans le Dictionnaire historique de la Révolution française, op. cit.Voir aussi Forrest, Alan, «Federalism», The Political Culture oftheFrench Révolution, Colin Lucas éd., Oxford, Pergamon Press, 1988 Google Scholar.
69. Les recherches sur les événements parisiens de l'année 1793, «moment esthétique'par excellence, se renouvellent. Voir en particulier: Guilhaumou, J., La mort de Marat, Bruxelles, Complexe, 1989 Google Scholar; Slavin, M., The Making ofan Insurrection. Parisians Sections and the Gironde, Harvard Univ. Press, 1986 Google Scholar; P. Viola, Il trono vuoto. La transizione délie sovranità ne/la rivoluzione francese, Turin, Einaudi, 1989; M. Walzer, Régicide et Révolution. Le procès de Louis Xvi, trad. fr., Paris, Payot, 1989. Heidelberg, 1989.
70. Cf. le chapitre 13 (Sezioni sovrane) du livre de P. Viola, il trono vuoto…, op. cit., et J. Guilhaumou, «Le fédéralisme sectionnaire à Marseille (avril-juin 1793). “Démocratie pure” et communication politique», Provence historique, fasc. 163, janvier 1991.
71. Le porte-parole, apte à distinguer le patriote de l'aristocrate en 1792, est devenu une figure du passé, attentatoire à la souveraineté du peuple sous sa forme personnausée. Cf. nos études des mots « aristocrates » et « intrigants » dans les fascicules 1 et 4 du Dictionnaire des usages sociopolitiques (1770-1815), Paris, Klincksieck, 1985 et 1989.
72. J. Guilhaumou et D. Maldidier, « L'apport de l'analyse de discours à la saisie historique de l'événement: la journée révolutionnaire parisienne du 4 septembre 1793», L'événement, op. cit.
73. Au cours des événements de l'été 1793, les femmes révolutionnaires acquièrent une position de porte-parole, comme le montre D. Godineau dans Citoyennes tricoteuses. Les femmes du peuple à Paris pendant la Révolution française, Aix-en-Provence Alinéa, 1988. Lucien Jaume dans ouvrage, son Le discours jacobin et la démocratie, Paris, Fayard, 1989 Google Scholar.
74. Cette expression de Marcel Dorigny souligne l'enjeu d'une approche diversifiée du mouvement jacobin, à rencontre de la conception «centralisée du discours jacobin que nous propose 75. J. Guilhaumou, « Le Congrès républicain des sociétés populaires des départements méridionaux de Marseille (octobre-novembre 1793): programme et mots d'ordre », dans Existe-t-il un fédéralisme jacobin ?, op. cit.
76. Sur le thème décisif de la «centralité législative», nous renvoyons aux ouvrages de Brunel, F., Thermidor. La chute de Robespierre, Bruxelles, Complexe, 1989 Google Scholar, et de L. Jaume, Le discours jacobin et la démocratie, op. cit.
77. Emmanuelle Forner, Un discours en révolution. La presse pamphlétaire de Salut public à Paris (mars-novembre 1793), Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1990; voir aussi J. Guilhaumou, « L'effet populaire dans le Père Duchesne d'Hébert », dans Les intermédiaires culturels, op. cit.
78. Cf. le deuxième chapitre («“Identifier le peuple à sa constitution”: projet politique ou dérive idéologique ? ») du livre de Françoise Brunel sur Thermidor, op. cit.
79. Haim Burstin, «Le «protagonisme” comme facteur d'amplification de l'événement: le cas de la Révolution française», L'événement, op. cit.Pour une approche plus ample, voir, du auteur, même, La politica alla prova. Appunti sulla rivoluzione francese, Milan, Franco Angeli, Storia, 1989 Google Scholar.
80. Voir à ce propos le témoignage des Conduites politiquesdes patriotes suspects dans notre livre sur La langue politique et la Révolution française, op. cit.
81. J. Habermas, «La souveraineté populaire comme procédure. Un concept normatif d'espace public », trad. fr., Lignes, n° 7, sept. 1989. Le philosophe reprend ici la question de « la sphère publique plébéienne» qu'il avait laissée de côté dans son ouvrage classique sur L'espace public, Payot, 1978.
82. Nous rejoignons ainsi la préoccupation de Gérard Noiriel, exprimée en particulier dans son article: « Pour une approche subjectiviste du social », Annales ESC, n° 6, nov.-déc. 1989. France révolutionnaire.