Hostname: page-component-cd9895bd7-jkksz Total loading time: 0 Render date: 2024-12-23T10:48:08.969Z Has data issue: false hasContentIssue false

De la théorie à la pratique de l'histoire

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

Extract

Lucien Goldmann n'est certes pas un inconnu. Il nous a dotés en 1948 d'un ouvrage original sur un grand sujet : La communauté humaine et l'univers chez Kant. Bonne occasion pour se poser déjà de grands problèmes ; «philosophie classique et bourgeoisie occidentale », ce titre du premier chapitre les résume en partie. Aujourd'hui, dans la collection de petits mémoires philosophiques qu'Henri Delacroix a fondée et baptisée du nom d'Encyclopédie philosophique (le regretté Emile Bréhier l'a dirigée après lui), il nous apporte sur ce thème général, Sciences humaines et Philosophie, une série de remarquables notations.

Type
Débats et Combats
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1953

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

page 362 note 1 Paris, Presses Universitaires, 1948 ; in-80; 147 pages. — La communauté humaine et l'univers chez Kant est paru également aux Presses Universitaires. Le livre est la traduction (avec quelques changements) d'une édition antérieure publiée en allemand à Zurich en 1945.

page 363 note 1 Son histoire n'est pas faite. Cf. ce que j'en dis incidemment dans Le problème de l'incroyance, p. 450-455 : « là véracité au xvie siècle ».

page 366 note 1 Vers une histoire nouvelle, dans Revue de Métaphysique et de Morale, 1949. « L'histoire, qui est un moyen d'organiser le passé pour l'empêcher de trop peser sur les épaules des hommes…. Elle organise ces faits, elle les explique, elle en fait des séries ; qu'elle le veuille ou non, c'est en fonction de ses besoins présents qu'elle récolte systématiquement et groupe des faits passés ; c'est en fonction de la vie qu'elle recueille le témoignage des morts. »

page 366 note 2 Le passé : entendons tout le passé, tel que l'ont édifié et les forces collectives et les puissances individuelles : je veux dire, celles des « grands hommes » agissant dans l'histoire. Celle-ci s'intéresse en effet à tout ce qui a eu jadis, à tout ce qui maintenant s'efforce d'avoir une influence notable sur la vie des communautés. Certains hommes ont exercé et exercent toujours cette influence. Par là ils sont de l'histoire et dans l'histoire.

page 366 note 3 Il y a tout de même quelque chose qui manque à l'analyse de Lucien Goldmann. « Ce que les hommes cherchent dans l'histoire…. » Quels hommes? Le goût, le besoin, le sens, la forme même de l'histoire ne sont pas identiques dans tous les peuples. J'ai insisté souvent sur ce fait important et déploré que nous manquions à peu près totalement des moyens de savoir ce que représente l'histoire pour les Noirs du centre de l'Afrique, pour les Indiens, les Chinois, les Japonais, etc…. Le problème étant toujours de savoir si une conversion de ces peuples à l'histoire, à notre histoire, à celle que définit Goldmann, est possible, aisée et à quelles conditions elle peut être obtenue

page 367 note 1 Toute la discussion de ce problème est remarquable : vigoureuse, incisive et, je crois, probante.

page 367 note 2 Je ne résiste pas, faut-il dire : au plaisir? de reproduire au moins une de ces citations. Il s'agit d'un article de W. Mitze, Jeunesse et prolétariat, publié dans une grande revue sociologique allemande, Soziale Weh, en janvier 1950. « L'état de prolétaire, écrit l'auteur, n'est rien d'autre qu'un problème d'attitude [Ami lecteur, toutes les fois que sous votre plume viendront les petits mots ne… que…, barrez rageusement, en vous disant : « Je deviens bête »]. Ce n'est pas 1ant, continue Mitze, la pauvreté en soi qui fait de l'homme un prolétaire, mais plutôt la manière dont il réagit à celle-ci. » Je veux bien, mais la preuve? Voici : « La conscience prolétarienne est étrangère aux filles saines et jolies des couches inférieures. Car chaque jeune fille espère monter socialement grâce à ses avantages physiques… » (Goldmann, p. 36-37). — Autre texte d'un Américain celui-là, Anderson (Goldmann, p. 35) ; il décerne un certificat de bonne conscience et d'intégrité (sauber) à ses confrères en sociologie, et, pour le renforcer, il ajoute que d'ailleurs la plupart « sont devenus des conseillers compétents de sociétés par actions, de partis politiques, d'associations de bienfaisance ou d'administrations publiques ». — Ce qui ne laisse pas de nous rassurer sur les perspectives matérielles d'une certaine sociologie d'Outre-Atlantique. — Je cite ces textes d'après Goldmann en reproduisant sa traduction.

page 368 note 1 Cf. dans la Reçue de Synthèse, t. III, 1932, mon article intitulé Histoire sociale ou histoire littéraire, et dans les Annales d'Histoire Économique et Sociale, ce que j'écrivais en 1934 (VI, p. 369) du livre de Borkenau sur le passage de la conception féodale à la conception bourgeoise du monde dans l'Europe du xvne siècle. Cf. également dans les mêmes Annales (VII, 1935, p. 615) ma liste critique intitulée Techniques, Sciences et Marxisme.

page 368 note 2 Le mot, appliqué à Tartufe, est impensable.

page 368 note 1 Paris, A. Colin, 1950 et 1951 ; 2 vol. in-8°, vi-648 et vi-326 p.