Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
La saisie globale de l'économie d'une région dans un réseau complet de mesures comptabilisées, ou de quelques-unes au moins de ses branches d'activité, est devenue le souci majeur de l'historien ; initié par les économistes, il se tourne volontiers vers l'étude des flux; il aime à poser les problèmes en termes de croissance. Quoi qu'il en soit, tenu par ses sources, il doitd'abord collecter des indices, en jauger ensuite la valeur, pour enfin « recoudre tant bien que mal les diverses pièces du tissu » a. Dans ce travail, la nature de la documentation, son volume et sa qualité constituent, évidemment, une des conditions essentielles du succès. Or, à l'amont du XIXe siècle, au mieux du XVIIIe, les renseignements globaux, puisés dans les enquêtes ou les statistiques périodiques, se rencontrent de plus en plus rarement, et font finalement défaut.
page 114 note 1. Ces préoccupations, très sensibles chez les historiens anglo-saxons, se retrouvent depuis une quinzaine d'années, en France, dans les travaux sur les XIXe et XXe siècles. En ce qui concerne les époques antérieures, l'évolution a été lente et progressive, caractérisée par le passage d'études sur les prix, l'histoire agraire et l'industrie textile, où les professeurs H. Hauser, E. Labrousse, F. Braudel et J. Meuvret parmi bien d'autres, jouèrent un rôle déterminant à des tentatives de restitution globale des mouvements de l'économie. René Baehrel, le premier, a osé employer le terme de croissance dans le titre même de sa thèse (R. Baehrel, Une croissance : la Basse Provence rurale, fin du XVIe siècle - 1789, Paris, 1961). Depuis, la multiplication des publications a permis à Denis Richet d'élaborer récemment une synthèse ( Richet, D., « Croissance et blocage en France, du XVe au XVIIIe siècles », Annales E.S.C., 1968, juillet-août pp. 759 Google Scholar à 787). Nous nous sommes inspiré de tous ces travaux, ainsi que de ceux entrepris par les historiens belges (nous devons beaucoup à l'œuvre du professeur Van Der Wee) et par les historiens français de l'époque contemporaine, en particulier les professeurs F. Crouzet et M. Lévy-Leboyer.
page 114 note 2. D. Richet, art. cit. « Croissance… ».
page 115 note 1. Chaunu, P., Cahiers Vilfredo Pareto, n° 15, Genève, 1968, pp. 135–164 Google Scholar.
page 115 note 2. Sur cette abondance, nous nous expliquons dans un article à paraître dans le cadre de l'enquête entreprise par la VIe Section de l'École Pratique des Hautes Études sur le bâtiment : H. Neveux, « Recherches sur la construction et l'entretien des maisons à Cambrai, delà fin du XIVe siècle au début du XVIIIe ».
page 115 note 3. Archives départementales du Nord ; comptes de : — l'Office des Grains de la Collégiale Saint-Géry : 7 G 2721 et suiv.; — l'Office du Grand Métier du Chapitre Métropolitain : 4 G 4996 et suiv. ; — l'hôpital Saint-Julien : 172 H 53 et suiv.
page 115 note 4. H. Van Der Wee, The growth of the Antwerp market and the european economy, La Haye, 1963. Voir aussi, outre les ouvrages classiques mais toujours utiles de H. Pirenne et G. Espinas : Van Der Wee, H., « Typologie des crises et changements de structures aux Pays-Bas (XVe- XVIe siècles) », Annales E.S.C., 1963, pp. 209–227 Google Scholar; L. Génicot, L'économie rurale namuroise au Bas Moyen Age, Louvain, 1943 et 1960; A. Verhulst, « L'économie rurale dans la Flandre et la crise économique du Bas Moyen Age », Études Rurales, n° 10, 1963 ; E. Coornaert, La draperie-sayetterie d'Hondschoote (XIVe-XVIIe siècles). Rennes, 1930.
page 115 note 5. En particulier le travail prêt d'aboutir de G. Sivery sur les structures agraires du Hainaut à la fin du Moyen Age.
page 115 note 6. Van Der Wee, H., op. cit., The growth…, tome 2 , 1re partie, chapitre 2 et 3, pp. 31–88 Google Scholar.
page 115 note 7. Le comté de Cambrésis appartient à l'évêque de Cambrai et relève immédiatement de l'Empereur. Comme il ne coïncide pas avec le plat pays qui entoure la ville dans un rayon d'une quinzaine de kilomètres, il a semblé préférable d'user, dans la mesure du possible, du terme « campagne ». Quand l'expression « Cambrésis » est utilisée, c'est dans ce dernier sens qu'il convient de l'entendre.
page 123 note 1. Le traitement de cette série de données est exposé dans une communication au Congrès des Historiens Économistes de 1968 : H. Neveux, « La production céréalière dans une région frontalière : le Cambrésis, du XVe au XVIIIe siècles, bilan provisoire ». Les réserves émises en ce qui concerne les variations annuelles tombent pour la période étudiée ici.
page 123 note 2. Le volume atteint cette fois, bon an mal an, 200 hectolitres de « blés » pour 12 dîmes.
page 123 note 3. Sur le choix d'un espace de préférence à un bâtiment, nous nous expliquons dans l'article cité : « Recherches… ».
page 123 note 4. Au XVe siècle, ces devis sont presque intégralement recopiés dans les comptes.
page 123 note 5. A savoir : l'Office du Grand Métier et l'hôpital Saint-Julien.
page 123 note 6. A savoir : 63 maisons intra-muros dont 13 canoniales, réparties dans le centre, le sud et l'ouest de la ville, 5 maisons extra-muros: une à Proville (canton de Cambrai-Est), une à Cantigneul (commune de Cantaing, canton de Marcoing), les trois dernières près des murailles) ; l'hôpital Saint-Julien, 2 tordoirs à huile: un à Cantigneul, un à La Neuville-Saint-Remy (canton de Cambrai-Ouest), 4 censés sises à La Neuville-Saint-Remy, Anneux (canton de Marcoing), Estrun (canton de Cambrai-Ouest) et à Montigny-en-Cambrésis (canton de Clary).
page 124 note 1. Ce qui élimine les salaires mixtes où la part du paiement en nature varie d'une année à l'autre.
page 124 note 2. Ce qui exclut les salaires annuels des « maisines » (gens de maison).
page 124 note 3. Le salaire d'hiver (de la Saint-Remi à Pâques) vaut environ les 4/5 du salaire d'été.
page 124 note 4. Auquel est joint le « cauchieur » (paveur).
page 124 note 5. II s'agit de l'ouvrier qui remplit les murs de terre et, éventuellement, les enduit, qui confectionne les sols en terre battue (les « terrées »), et, souvent, couvre en « esteulle », c'est-à-dire en chaume.
page 124 note 6. Bien qu'exprimée en livres, sols et deniers tournois, elle ne correspond ni à celle de France, ni à celle du Hainaut.
page 124 note 7. Le Comte-Évêque a le droit de battre monnaie et de définir le cours des pièces en circulation.
page 124 note 8. A notre connaissance, aucune étude systématique n'a encore été entreprise sur ce sujet, mais de précieux renseignements peuvent être trouvés dans : C. Robert, Numismatique de Cambrai, Paris, 1861.
page 124 note 9. Seize au total ; pour les raisons de ce choix, voir H. Neveux, art. cit., « Recherches… ».
page 124 note 10. Le montant retenu ne correspond pas au montant enregistré au chapitre «recettes pour maisons louées », car, d'une part, il a fallu tenir compte des arrérages et des rabais ; d'autre part le patrimoine de Saint-Julien comprend aussi des maisons extra-muros.
page 125 note 1. C'est-à-dire en tenant compte du solde des arrérages et de celui du compte de l'année précédente. Ce dernier, ainsi que les arrérages, sont portés, suivant les cas, en recettes ou en « mises » (dépenses).
page 125 note 2. Sur cette question, H. Neveux, « La mortalité des pauvres à Cambrai (1377-1473) », article à paraître dans les Annales de Démographie Historique, 1968.
page 125 note 3. Cf. fig. 1.
page 125 note 4. Cf. H. Neveux, « La mortalité… », art. cit., qui comprend une étude sommaire de la crise qui précède et qui culmine avec les désordres monétaires du premier semestre 1421.
page 126 note 1. Nombreux témoignages, à propos des rabais consentis par l'hôpital Saint-Julien à ses fermiers. Voici quelques exemples :
1414/15 : « … pour les grans pertes et dammages que les censseurs ont recups a cause des gens darmes »,
1415/16 : «… et ce pour cause du Siège par le roy de france mis devant arras qui se leva et part le jour Notre Dame de septembre »,
1416/17 : «… lesdis censiers nont peu despouillier pour les gensdarmes estans en le garnison du castiel doisy lesquels despouillerent le plus grant partie desdis blez et en firent a leur plaisir et comme chacuns scet »,
1417/18 : « … lesdis censiers nent peu despouiller ne labourer leurs terres ainsi quil appartenoit »,
1418/19 : « … parce que lesdis censsiers nont peu labourer leurs terres et sont demeurées en ries (friches) »,
1419/20 : formule analogue à la précédente,
1421/22 : « … par ce que lesdis censiers nont peu labourer leurs terres et aussi ont eu plusieurs damages par les gensdarmes »,
« … pource que les terres dudit dismage (Cattenières, canton de Clary) ont este mal labourées par le doulte (la crainte) des gens darmes »,
« … pour pluisieurs pertes quil (le censier des dimes de Cuvillers, canton de Cambrai-Ouest) avoit eu par les gens darmes de Bourgongne », etc.
page 126 note 2. L'hôpital Saint-Julien vend des grains à des marchands de Douai et de Valenciennes, parfois même directement sur le marché de ces villes. Mais, d'une part, celles-ci ne sont peut-être que des relais, et d'autre part, on enregistre aussi des ventes à des marchands « du dehors », dont l'origine n'est pas précisée.
page 126 note 3. A l'entretien desquelles doit contribuer le censier de l'hôpital Saint-Julien à Anneux, de 1426 à 1436, au moins.
page 126 note 4. On relève dans les comptes quelques mentions de pillages d'Armagnacs.
page 127 note 1. Cf. fig. 5, salaire du faucheur d'avoines.
page 127 note 2. Cf. H. Neveux, art. cit., « La mortalité… ».
page 127 note 3. En ce qui concerne l'hôpital Saint-Julien, du tiers à la moitié des recettes brutes, suivant les années. Cf. aussi fig. 7.
page 127 note 4. En prenant pour indice 100 le même que pour les autres données, on obtient : 1410/11 : 84, 1411/12 : 94,5, 1412/13 : 78, 1413/14 :82,6, 1414/15 = 94,8,1415/16 : 84,2, 1416/17 : 92,4, 1417/18 : 86,4, 1418/19 : 95,2, 1419/20 : 92,3 (pour les maisons de l'hôpital Saint-Julien retenues, cf. fig. 7).
page 127 note 5. Cf. fig. 7.
page 127 note 6. Cf. fig. 4 et 6.
page 127 note 7. Comparer les figures 1, 2 et 5.
page 127 note 8. En 1428/29, à Iwuy (canton de Cambrai-Est), une terre de l'hôpital Saint-Julien est en « riez » (friches), en raison de la mort du fermier « par le mortalité estans a ywidi. Ey y a grant plente de terres en riez oudit terroir diwii ». La terre ne sera d'ailleurs réensemencée qu'à l'automne 1433.
page 127 note 9. Dubrulle, Cf. H., Cambrai à la fin du Moyen Age, Lille, 1903, pp. 314 et 315Google Scholar. Les rabais consentis de ce fait sont d'ailleurs assez fréquents. En voici un exemple : en 1425, on relève dans le compte de l'hôpital Saint-Julien que, pour une terre sise à Cattenières, « nest riens receu et a este ledite terre en riez et non laboure par ce que les armignas luy roberent ses chevaulx/Et a du tout laissie ledite censé et terre ».
page 128 note 1. Le cas de la censé d'Anneux, déjà évoqué plus haut (p. 126, n° 3), où l'hôpital Saint-Julien consent au fermier un rabais « pour lapatissement messire jehan de luxembourch », n'est pas isolé. Voyez celui d'une terre de Viesly (canton de Solesmes) : en 1427, l'hôpital décharge de 8 mencauds la redevance due par Gobert Thiebault « pour pluisieurs pertes et damaiges qui! a soustenu ad cause de lapatissement de betremot catel capitaine doisy ». En fait, des réductions de charges lui sont consenties presque toutes les années de la décennie.
page 128 note 2. Cf. fig. 3 et fig. 7 ; comparer.
page 128 note 3. Cf. fig. 3.
page 128 note 4. Cf. fig. 7.
page 128 note 5. C'est le cas de l'hôpital Saint-Julien qui gèle 250 couronnes d'or de 1422 à 1424, puis 400.en 1425, 520 en 1426 et en 1427, 600 en 1428, 250 enfin à partir de 1429.
page 128 note 6. Cf. fig. 5.
page 128 note 7. Cf. fig. 7.
page 128 note 8. Au moins dans les secteurs atteints dans cette étude.
page 129 note 1. La baisse, qui semble atteindre la production globale (cf. les dîmes de Saint-Géry), peut localement céder la place à une hausse (cf. les dîmes de l'hôpital Saint-Julien) cf. fig. 1.
page 129 note 2. A un niveau supérieur, semble-t-il, à celui de 1415-1421, qui devait se situer autour de l'indice 50.
page 129 note 3. Pour la chronologie mensuelle des crises de mortalité, cf. H. Neveux, « La mortalité… », art. cit.
page 129 note 4. Cf. fig. 1,2, 3 et 7.
page 129 note 5. Le devis de réparations de maisons de l'Office du Grand Métier signalent, cette année-là, de nombreux dégâts dus aux gelées.
page 129 note 6. Cf. plus bas, les effets à long terme qui furent eux, désastreux.
page 129 note 7. En 1430, la hausse des prix, à laquelle ne fait suite aucune poussée de mortalité, atteint son maximum, non pas au printemps ni à l'été 1431, mais à l'automne 1430. La simple demande extérieure, stimulée par une moisson sensiblement inférieure à la normale du Bassin Parisien au Brabant, suffit donc à en rendre compte. Cf. en particulier : Fourquin, G., Les campagnes de la région par/sienne à la fin du Moyen Age, Paris, 1964, p. 333 Google Scholar; Wee, Van Der, op. cit., The growth…, tome I, appendices 1 à 3, pp. 173–188 Google Scholar ; Sivery, G., « L'évolution du prix du blé à Valenciennes aux XIVe et XVe siècles », Revue du Nord, tome XLVII, 1965, avril-juin, pp. 177–194 CrossRefGoogle Scholar; Mestayer, M., « Prix du blé et de l'avoine à Douai de 1329 à 1793», Revue du Nord, tome LX 1963. pp. 157–176 CrossRefGoogle Scholar.
page 129 note 8. La production aux portes de Cambrai ne paraît pas avoir souffert des intempéries de 1437. L'hôpital Saint-Julien qui y possède une dîme et des terres en faire-valoir direct bénéficie donc, cette année-là, d'une part d'un volume de production normal, d'autre part, d'une hausse exceptionnelle des prix.
page 129 note 9. Cf. fig. 6.
page 129 note 10. Cf. fig. 4.
page 130 note 1. Cf. fig. 2.
page 130 note 2. Cf. fig. 6.
page 130 note 3. Cf. fig. 7 et 3.
page 130 note 4. Cf. fig. 5, salaire du faucheur d'avoines.
page 130 note 5. Cf. fig. 4 et 6.
page 130 note 6. Cf. fig. 5.
page 130 note 7. Cf. fig. 6.
page 130 note 8. Due aux techniques (emploi du cheval de labour, épandage de fiente pour fumer les terres, etc.). Cf. comptes de l'hôpital Saint-Julien, passim.
page 130 note 9. Cf. fig. 1.
page 130 note 10. Ce phénomène dépasse largement le cadre du Cambrésis. Cf. : H. Van Der Wee, op. cit., The growth…, passim; G. Sivery, art. cit., « L'évolution… »; M. Mestayer, art. cit., « Prix du blé… »; Z. W. Sneller, « Le commerce de blé des Hollandais dans la région de la Somme au XVe siècle », traduction de Godard, J., Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, 1947. pp. 140–160 Google Scholar.
page 131 note 1. Elles sont affirmées à Anvers. Cf. Van Der Wee, H., op. cit., The growth… tome I, appendice 50. p. 553 Google Scholar.
page 131 note 2. Toutes les dîmes et la quasi-totalité des terres affermées par l'hôpital Saint-Julien bénéficient d'un rabais.
page 131 note 3. Cf. comptes de l'hôpital Saint-Julien 1437/38 et 1438/39.
page 131 note 4. Les prix montent dès le printemps 1437 (cf. fig. 3), sans doute parce que, après la rigueur de l'hiver, le déficit de la récolte à venir est désormais prévisible.
page 131 note 5. Provoquée par des « eslavasses de yauwez » (des trombes d'eau), comme dans le Brabant au printemps. Cf. Van Der Wee, H., op. cit., The growth…, tome I, appendice 50, p. 553 Google Scholar.
page 131 note 6. En 1438/39, une terre d'Iwuy, à nouveau, « nest point censie par le mortalité ».
page 131 note 7. Le chiffre de 500, chiffre rond, laisse peut-être entendre qu'un certain nombre de fosses étaient creusées à l'avance, cette année-là.
page 131 note 8. Cf. fig. 7 et H. Neveux, art. cit., « La mortalité… ».
page 131 note 9. Cf. plus haut, p, 129, note 8.
page 131 note 10. Cf. H. Neveux, art. cité., « La mortalité… ».
page 131 note 11. Le comportement aberrant du semeur s'explique aisément : l'offre d'emploi se produit en période « creuse » ; sauf si les semailles doivent être effectuées rapidement, ce salaire est donc un des rares qui puisse être toujours comprimé.
page 132 note 1. Cf. fig. 5, salaire du faucheur d'avoine.
page 132 note 2. Cf. fig. 4.
page 132 note 3. Même si les prix baissent les acheteurs locaux ne prennent pas plus de céréales qu'il n'est nécessaire pour leur consommation. Ils se tournent vers d'autres produits.
page 132 note 4. Cf. fig. 7.
page 132 note 5. Cf. fig. 1.
page 132 note 6. Comparer les figures 1 et 5.
page 132 note 7. Cf. fig. 4, prix de l'aune de blanquet.
page 132 note 8. Les comptes ne révèlent que peu de friches de longue durée, en raison de la rapidité des remises en culture (la friche dure le temps d'une, au pire de deux, rotations triennales).
page 133 note 1. Les comptes de l'hôpital Saint-Julien nous livrent le taux de la semence par unité de surface; mais par suite du blocage de deux recettes en une seule rubrique, il est impossible de connaître le volume de la production en faire-valoir direct donc le rendement. Force est de s'adresser aux redevances en nature calculées d'après la superficie et la qualité de la terre. Elles laissent supposer : une très grande variété; une fourchette de rendement moyen de 1 à 4 à 1 à 10 (peut-être 12) (en doublant le taux de redevance, ce qui, par contrôle au moyen d'une terre (Anneux) passant momentanément en faire-valoir direct, parait raisonnable).
Il ne peut s'agir, ici, que d'un bilan provisoire; les questions agraires méritent, par l'ampleur des renseignements fournis, une étude séparée.
page 133 note 2. Cf. H. Neveux, art. cit., « La mortalité… ».
page 133 note 3. Malheureusement difficile à évaluer en raison des documents qui ne donnent pas de précisions suffisantes, surtout quand l'acheteur est bien connu du vendeur. Il n'en reste pas moins qu'il est facile de diagnostiquer l'importance de cette exportation de grains. Sur le rôle de Douai comme marché céréalier, cf. G. Espinas, La vie urbaine à Douai, Paris, 1913 ; J. Godard, «Contribution à l'étude de l'histoire du commerce des grains à Douai, du XIVe au XVIIe siècles». Revue du Nord, tome XXVII, 1944, pp. 171 -205; M. Mestayer, « Prix du blé… », art. cit.
page 133 note 4. Les études entreprises sur ce sujet sont profondément décevantes; elles supposent une immobilité bien improbable sur plusieurs siècles. Cf. entre autres : A. Dolez, La mulquinerie à Cambrai des origines à 1789, Lille, 1932 ; Dubrulle, H., op. cit., « Cambrai… », pp. 179–190 Google Scholar et passim, Duriez, Les drapiers cambrésiens. Cambrai, 1886.
page 133 note 5. Archives départementales du Nord, comptes de la Fabrique du Chapitre Métropolitain, premières années du XVe siècle, passim, 4 G 4606 et suiv.
page 133 note 6. Comptes utilisés, passim.
page 133 note 7. Compte de l'Office du Grand Métier pour 1449/50.
page 133 note 8. En 1449/50, l'Office du Grand Métier commande un premier bloc de moulin pour le tordoir de Cantigneul (4 livres tournois) ; comme il ne convient pas, il faut en racheter un autre (10 livres, cette fois). Avec les frais de transport et les dépens des messagers, le bloc revient, livré à Cantigneul, à 57 livres 8 sols 4 deniers; la pose ne demandera que 36 sols 8 deniers.
page 134 note 1. Cf. Sneller, Z. W., « Le développement du commerce entre les Pays-Bas septentrionaux et la France jusqu'au milieu du XVe siècle», trad., Revue du Nord, tome VIII, 1922, pp. 5 CrossRefGoogle Scholar et suiv.
page 134 note 2. Situation à laquelle nous sommes particulièrement sensibles à cause des résonances contemporaines. L'assimilation paraît cependant dangereuse. Le Cambrésis n'a pas à proprement parler une économie « fermée »; sa population supporte bien, dans l'ensemble, les crises frumentaires; voici quelques différences capitales qu'il convient de ne pas perdre de vue. Cette position d'économie « dominée » explique sans doute quelques différences avec ce qui se passe à Anvers, par exemple dans le bâtiment (cf. Van Der Wee, H., op. cit., The growth…, emploi du maçon, tome I, appendice 48, pp. 540–544 Google Scholar).
page 134 note 3. Il faudrait étudier les régions voisines, l'Artois en particulier. Quoi qu'il en soit, la même évolution se retrouve dans les campagnes brabançonnes ( Van Der Wee, cf. H., op. cit., The growth…, tome II, 1re partie, chapitre 3, pp. 61–67 Google Scholar). Les travaux en cours de G. Sivery nous diront bientôt si il en est de même dans le Hainaut.
page 135 note 1. Compte de l'hôpital Saint-Julien pour 1432/33.
page 136 note 1. Cf. D. Richet, art. cit., « Croissance… ».
page 136 note 2. Le problème a été clairement posé sur un cas précis par Postan, M. M., « Investment in médiéval agriculture », The Journal of Economie History, tome XXVII, 1967, pp. 576–587 CrossRefGoogle Scholar. Cette phrase, en particulier, est très révélatrice : «The main reason why investment was so small (dans l'agriculture anglaise au XIIIe siècle) is not that the potential sources of saving were insufficient but that very little was actually saved : that the bulk of the profits was squandered, or that such savings as were made were not devoted to productive investment ».