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Byzance face à l'Islam arabe, VIIe-Xe siècle
D'un droit territorial à l'identité par la foi
Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Résumé
Entre VIIe et VIIIe siècle, la carte géopolitique de l’Empire byzantin change radicalement. Byzance est réduite à un tiers de son territoire et doit s’adapter à un nouvel adversaire politique, l’Islam. Quel est l’impact de cette nouvelle réalité politique sur la population byzantine ? Le rapport entre individu et État en est profondément modifié. L’article se focalise sur le cas des réfugiés et des prisonniers de guerre, et montre comment la confrontation avec l’islam arabe oblige Byzance à faire du christianisme son marqueur d’identité.
Abstract
In the 7th and 8th centuries, the Byzantine geopolitical map changes dramatically. The Empire finds itself reduced to a third of its territory and must adapt itself to a new international map, in which the main political rival, the Arabs, are also the religious rival. The article examines the impact of this new reality on the Byzantine population by focusing on the case of refugees and prisoners of war. It shows how the confrontation with Islam makes Byzantium use Christianity as the marker of its political identity.
- Type
- Byzance en ses confins
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2005
References
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3- Les deux études fondamentales à ce sujet sont : Campagnolo-Pothitou, Maria, « Les échanges de prisonniers entre Byzance et l’Islam aux IXe et Xe siècles », Journal of Oriental and African studies, 7, 1995, pp. 1–55 Google Scholar ; Kolia-Dermitzaki, Athina, « Some remarks on the fate of prisoners of war in Byzantium(9th-10th centuries) », in Cipollone, G. (dir.), La liberazione dei captivi tra cristianità e islam. Oltre la crociata e il Ghiād: tolleranza e servizio umanitario. Atti del Congresso interdisciplinare di studi storici (Roma, 16-19 settembre 1998), Cité du Vatican, Archivo Segreto Vaticano, 2000, pp. 583–620 Google Scholar.
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6- Défini ainsi par le « Droit des peuples » : Inst. Just., I, 3. Dig., I, 5, 4. Voir supra, n. 4.
7- Dig., XXVIII, 1, 12 – « servus heres scriptus ab eo, qui in hostium potestate decesserit, liber et heres erit ». Voilà en un mot l’explication de la raison pour laquelle un Romain capturé par l’ennemi est considéré comme esclave : étant dans la potestas de l’ennemi, il n’a plus sa propre potestas. Or, selon cette loi du IIIe siècle, un esclave héritier d’une personne qui meurt sous la potestas de l’ennemi peut exercer ce droit d’héritage si cette personne avait fait son testament auparavant.
8- M. F. Cursi, La struttura…, op. cit.; A. Maffi, Ricerche sul postliminium, op. cit.; Amirante, Luigi, Prigionia di guerra. Riscatto e postliminium, Naples, Jovene, 1969-1970 Google Scholar ; Levy, Ernst, « Captivus redemptus », Classical philology, 38/3, 1943, pp. 159–176 CrossRefGoogle Scholar.
9- Les juristes romains le disent explicitement en expliquant pourquoi les armes, contrairement aux chevaux, ne sont pas restituées par le ius postliminii (Dig., XLIX, 15, 2).
10- En suivant Dockés, Pierre, La libération médiévale, Paris, Flammarion, 1979, pp. 10–14 Google Scholar.
11- E. Levy, « Captivus redemptus », art. cit. ; Virginia Sanna, Maria, Nuove ricerche in tema di postliminium e redemptio ab hostibus, Cagliari, Edizioni AV, « Biblioteca di studi e ricerche di diritto romano e di storia del diritto », 2001 Google Scholar.
12- Dion Cassius, LVI, 22, 4 (en suivant J. Kolendo, « Les Romains prisonniers… », art. cit., p. 228). Voir aussi une inscription, probablement du Ier siècle après J.-C., Supplementum Epigraphicum Graecum [SEG], XXXIX, 1711) qui mentionne un rachat d’une femme captive par son frère trente-huit ans après sa capture ( Minnen, Peter Van, « Prisoners of war and hostages in Graeco-Roman Egypt », Journal of juristic papyrology, 30, 2000, pp. 155–163 Google Scholar).
13- Supra, n. 4., Dig., XLIX, 15, 12, 4 et 15, 8.
14- E. Levy, « Captivus redemptus », art. cit. ; L. Amirante, Prigionia di guerra…, op. cit.; A. Maffi, Ricerche sul postliminium, op. cit.; M. F. Cursi, La struttura…, op. cit.; Mentxaka, Rosa, « Sobre la existencia di un ius pignoris del redentor sobre el cautivo redimido en el derecho romano clasico », Revue internationale des droits de l’Antiquité, 3e série, vol. 32, 1985, pp. 273–337 Google Scholar ; Buckland, W. W., The Roman law of slavery, op. cit., pp. 304–317 et 597Google Scholar ; Kaser, M., Das römische Privatrecht, op. cit., vol. 1, p. 291, et vol. 2, pp. 129-130Google Scholar.
15- Voir note précédente, surtout l’article de Rosa Mentxaka. Voir aussi le cas relaté au Ve siècle par l’historien Malchus à propos du stratège Heraklios, capturé par les Goths. L’empereur Zénon se propose de le racheter aux Goths, mais demande l’argent à la famille d’Heraklios afin qu’il ne soit pas acheté par quelqu’un d’autre et considéré ainsi comme esclave. MALCHUS, fragment 6.2 ( Blockley, Roger C. (éd.), The fragmentary classicising historians of the Later Roman Empire. Eunapius, Olympiodorus, Priscus and Malchus, 2 vol., Liverpool, Cairns, 1981-1983 Google Scholar) ; fragment 4 (édité dans Lia Raffaella Cresci, Malco di Filadelfia Frammenti, Naples, Bibliopolis, 1982, p. 77).
16- Ammien Marcellin, XVIII, 2 ; Zosimos, III, 4. Les Quades restituent pourtant une partie de leurs captifs romains (DION CASSIUS, LXXII, 13, supra, n. 2).
17- Klingshirn, William, « Charity and power: Caesarius of Arles and the ransoming of captives in sub-Roman Gaul », Journal of Roman studies [JRS], 75, 1985, pp. 183–203.CrossRefGoogle Scholar
18- Ambroise, De officiis, II, XV, 70-71 et XXVIII, 136-143.
19- Codex Theodosiannus, V, 7, 2 ; Codex Justiniani, VIII, 50, 20. Voir Amirante, L., Prigionia di guerra…, op. cit., p. 253 sqq Google Scholar.
20- P. Van Minnen, « Prisoners of war… », art. cit.
21- W. Klingshirn, « Charity and power… », art. cit.
22- Novellae Justiniani [Nov. Just.], 120, 9 ; 131, 11.
23- Maspéro, Jean, Papyrus grecs d’époque byzantine. Catalogue général des antiquités égyptiennes du musée du Caire, Le Caire, Institut français d’archeologie orientale, 1916, III, 67312Google Scholar.
24- PROCOPE, De bello persico, II, 5.
25- Nov. Just., 22, 7.
26- Lieu, Samuel, « Captives, refugees and exiles: A study of cross-frontier civilian movements and contacts between Rome and Persia from Valerian to Jovian », in Freeman, P. et Kennedy, D. (dir.), The defence of the Roman and Byzantine East, Oxford, British Archaeological Reports [BAR], 1986, vol. 2, pp. 475–505 Google Scholar.
27- PROCOPE, De bello persico, II, 14.
28- Ibid., II, 5.
29- Pour la liste des échanges voir Toynbee, Arnold Joseph, Constantine Porphyrogenitus and his world, Oxford, Oxford University Press, 1973, pp. 390–393 Google Scholar, complétée par A. KOLIA-DERMITZAKI, « Some remarks… », art. cit., pp. 614-620.
30- Ekloga, 8, 2. Sur la datation de l’Ekloga, voir Burgmann, Ludwig (éd.), Ecloga. Das Gesetzbuch Leons III. und Konstantinos’ V., Francfort, Lowenklau-Gesellschaft, 1983, pp. 10–12 Google Scholar ; Van Der Wal, Nicolaas et Lokin, Jan H. A., Historiae iuris Graeco-Romani delineatio. Les sources du droit byzantin de 300 à 1453, Groningue, Forsten, 1985, p. 72 Google Scholar.
31- La tradition manuscrite lie cette collection à l’Ekloga privata (le manuel législatif de Léon III).
32- Leges militares (version B), 48, in ZEPOS, Jus Graecoromanum, vol. 2, p. 89. Ce recueil peut donc être daté d’une époque où l’échange des prisonniers de guerre commence a être une pratique consacrée (voir Verri, Pietro, Le leggi penali militari dell’impero bizantino nell’alto medioevo, Rome, Tipografia della Scuola ufficiali carabinieri, 1978, p. 13 sqq.Google Scholar) ; N. VAN DER WAL et J. H. A. LOKIN, Historiae iuris Graeco-Romani…, op. cit., pp. 73-74.
33- Guemara, Roudha, « La libération et le rachat des captifs. Une lecture musulmane », in Cipollone, G. (dir.), La liberazione dei « captivi »…, op. cit., pp. 333–344 Google Scholar ; M. Campagnolo-Paothitou, « Les échanges de prisonniers… », art. cit., pp. 8-10 ; Coran, sourate XLVII, 4-10.
34- Selon le fiḳh, la jurisprudence arabe : voir Brunschvig, Robert, « ‘Abd », Encyclopédie de l’Islam, vol. 1, 1960, p. 27.Google Scholar
35- Donner, Fred M., Narratives of Islamic origins. The beginnings of Islamic historical writing, Princeton, The Darwin Press, 1998, pp. 160–168 Google Scholar ; Denny, Frederick M., « Ummah in the Constitution of Medina », Journal of Near Eastern studies, 36, 1977, pp. 39–47 CrossRefGoogle Scholar. Le cas des musulmans résidants de dār al-ḥarb (ou dār al-kufr) et de leur sujétion à la loi islamique devient ainsi un vrai problème juridique, surtout à partir du XIIe siècle ( Fadl, Khaled Abu El, « Islamic law and Muslim minorities: The juristic discourse on Muslim minorities from the second/eighth to the eleventh/seventeenth centuries », Islamic law and society, vol. 1, fasc. 2, 1994, pp. 141–187 CrossRefGoogle Scholar).
36- Pour l’étude exhaustive de ce document avec la présentation des différentes versions, se référer à Serjeant, Robert B., « The Sunnah Jāmiʾah, pacts with the Yathrib: Analysis and translation of the documents comprised in the so-called “Constitution of Medina” », Bulletin of the school of Oriental and African studies, 41, 1978, pp. 1–42 CrossRefGoogle Scholar, reimpr. dans Rubin, Uri (dir.), The life of Muhammad, Aldeshot-Brookfield, Ashgate Variorum, 1998, p. 8 Google Scholar ; ID., « The “Constitution of Medina” », The Islamic quarterly, 8, 1964, pp. 3-16.
37- Trad. fr. dans Hamidullah, , Le Prophète de l’Islam, sa vie, son oeuvre, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1979, vol. 1, p. 133 Google Scholar.
38- R. B. Serjeant, « The Sunnah Jāmiʾah… », art. cit., pp. 26-27 (2a) ; Rubin, Uri, « The “Constitution of Medina”: Some notes », Studia islamica, 62, 1985, pp. 1–23 Google Scholar ; F. M. Denny, « Ummah in the Constitution of Medina », art. cit.
39- Dans les passages sur Médine. Voir Denny, Frederick M., « The meaning of ummah in the Qurʾân », History of religions, 15/1, 1975, pp. 34–70 CrossRefGoogle Scholar, qui montre le développement chronologique dans l’usage du terme ; Lambelet, Claude, « La constitution de la Umma dans le Coran : quelques références coraniques », in Jargy, S. (dir.), Islam communautaire (al-Umma). Concept et réalités, Geneve, Editions Labor & Fides, 1984, pp. 9–17 Google Scholar.
40- Bashear, Suliman, Arabs and others in early Islam, Princeton, The Darwin Press, 1997 Google Scholar.
41- Voir la lettre d’Abū Bakr aux apostats (AL-Ṭabarī, Tarikh al-Rusul wa al-Muluk [Annales], I, pp. 1882-1884) et le cas exceptionnel relaté par al-Ṭabarī sur les deux rebelles ʾUyaynah b. Hg isgn et Qurrah b. Hubyra, lesquels sont accusés d’apostasie. Le premier répond qu’il n’a jamais été croyant et embrasse l’islamisme, tandis que le second insiste sur le fait qu’il n’a jamais abandonné la foi musulmane (Ibid., I, p. 1896).
42- Crone, Patricia, Slaves on horses. The evolution of the Islamic polity, Cambridge, Cambridge University Press, 1980 CrossRefGoogle Scholar, chap. 8. Ils le font en Syrie pour assimiler la population indigène n’ayant ni identité politique ni identité ethnique – autrement dit quand il n’y a nulle menace politique ( Crone, Patricia et Cook, Michael, Hagarism. The making of the Islamic world, Cambridge, Cambridge University Press, 1977, chap. 9Google Scholar).
43- P. Crone et M. Cook, Hagarism…, op. cit. Pour un résumé voir chap. 12.
44- Dès les Umayyades, les califes se rattachent à la famille du Prophète. Cela leur confère une légitimité non seulement religieuse, mais aussi politique et juridique ( Sharon, Moshe, « The Umayyads as Ahl Al-Bayt », Jerusalem studies in Arabic and Islam, 14, 1991, pp. 115–152 Google Scholar).
45- Les juifs ont ainsi leur propre dīn, que ce texte distingue du dīn musulman. Voir R. B. Serjeant, « The Sunnah Jāmiʾah… », art. cit., pp. 26-27 (2a). Cela explique aussi pourquoi le cas des musulmans qui résident en dehors du monde musulman pose problème (voir supra, n. 34).
46- Ibid., 2b-2j, pp. 16-21, dans la version d’Ibn Isḥāḳ ; par exemple : «Les Banū ʾAuf, comme il est de règle chez eux, se cotiseront pour acquitter le prix du sang et paieront, selon l’usage, la rançon de leur prisonniers en la partageant entre les croyants (muʾminūn) » (trad. fr. dans Hamidullah, Le Prophète de l’Islam…, op. cit., p. 133, corrigée selon le texte et la traduction donnés par R. Serjeant qui traduit ḳisṭ par « fair sharing »).
47- Comparer la tribu arabe, une unité basée sur des liens de parenté, à la famille paternelle romaine, toutes deux conservant la notion de liberté de l’individu.
48- Al-Masʾūdī, Kitāb al-Tanbīh wa-l-ishrāf (Le Livre de l’avertissement et de la révision), édité par Michael Jan De Goeje, Biblioteca Geographorum Arabicorum [BGA], vol. 8, Leyde, Brill, [1838-1839] 1870-1871, p. 188 (p. 254 dans la traduction de Bernard Carra De Vaux, Le Livre de l’avertissement et de la révision, Paris, Imprimerie nationale, 1896).
49- ID., cité dans M. Campagnolo-Pothitou, « Les échanges de prisonniers… », art. cit., p. 21.
50- Bosworth, Clifford E., « Byzantium and the Arabs: War and peace between two world civilizations », Journal of Oriental and African studies, 3-4, 1991-1992, pp. 1–23 Google Scholar, reimpr. dans ID., The Arabs, Byzantium and Iran, Londres, Variorum, 1996, sur le déclin militaire et politique des Omeyades pendant le règne de Hishām (724-743).
51- Khadduri, Majid, The Islamic law of nations. Shaybānī's Siyar, Baltimore, The Johns Hopkins Press, 1966 Google Scholar.
52- Sur les captifs comme butin voir Ibid., chap. III. Sur les traités de paix, Ibid., chap. V.
53- Le premier échange mentionné est celui de 769 relaté par Théophane, AM 6261, (Theophanes Confessor, Chronographia, éd. par Carl de Boor, Hildesheim, Leibnitz, [1883-1885] 1963, p. 444). Pour les échanges suivants, cf. supra, n. 28.
54- Al-Ṭabari, Annales, op. cit., III, p. 1353 ; voir aussi Ragib, Yusuf, « Les esclaves publics aux premiers siècles de l’Islam », in Bresc, H. (dir.), Figures de l’esclave au Moyen Âge et dans le monde moderne, Paris, L’Harmattan, 1996, pp. 7–30 Google Scholar.
55- Vasiliev, Alexander Alexandrovich, Byzance et les Arabes, Bruxelles, Institut de philologie et d’histoire orientales, 1935, vol. 1, pp. 336–337 Google Scholar.
56- M. Campagnolo-Pothitou, « Les échanges de prisonniers… », art. cit., p. 17 et n. 94.
57- Par exemple dans le traité de 561-562 entre les Romains et les Sassanides (Ménandre le Protecteur, fragment 6.1. sqq., in Blockley, R. C., The history of Menander the Guardsman. Introductory essay, text, translation and historiographical notes, Liverpool, Cairns, 1985 Google Scholar.
58- Jeffreys, Elizabeth, Digenis Akritis. The Grottaferrata and Escorial versions, Cambridge, Cambridge University Press, 1998 Google Scholar.
59- Constantin Porphyrogénète, De cerimoniis aulae byzantinae, II, 49 (p. 695). Mais les captifs crétois qui refusent de se convertir sont torturés (Theophanes Continnatus [Theoph. Cont.], V, 61).
60- Seul le caractère romanesque de l’histoire de Digénis Akritas fait que l’amour de l’émir a l’égard de la jeune Byzantine qu’il avait enlevée est la raison de sa désertion et de sa conversion.
61- Canard, Marius, Histoire de la dynastie des Hʾamdanides de Jazīra et de Syrie, Paris, PUF, 1953, pp. 737–739 Google Scholar.
62- ID., « Quelques “à-cotés” de l’histoire des relations entre Byzance et les Arabes », in Studi orientalistici in onore di Giorgio Levi Della Vida, Rome, Istituto per l’Oriente, 1956, pp. 98-119, réimpr. dans ID., Byzance et les musulmans du Proche-Orient, Londres, Variorum, 1973, XV ; ID., « Deux épisodes des relations diplomatiques arabo-byzantines au Xe siècle », Bulletin d’études orientales de l’Institut français de Damas, 13, 1949-1950, pp. 51-69, reimpr. dans ID., Byzance et les musulmans du Proche-Orient, op. cit., XII ; Vasiliev, A. A., Byzance et les Arabes, op. cit., vol. 1, pp. 196-19Google Scholar7 ; R. GUEMARA, « La libération et le rachat… », art. cit.
63- Theoph. Cont., VI, 20. Leon de Tripoli est appelé Rasīำ al-Wardāmī dans les sources arabes. Il est aussi surnommé Ghulām Zurāfā. Alexander Vasiliev pense que ce surnom indique que Leon avait d’abord été l’esclave d’un nommé Zurāfa ( Vasiliev, A. A., Byzance et les Arabes, op. cit., vol. 2/1, p. 163 et n. 2Google Scholar). Pour Damien (Damyāna en arabe), voir Ibid., vol. II/1, p. 212 sqq.
64- Beševiliev, Veselin, Die protobulgarischen Inschriften, Berlin, Akademie-Verlag, 1963 Google Scholar, suivant A. Kolia-Dermitzaki, « Some remarks… », art. cit., p. 607, n. 98. Cette inscription mentionne specifiquement un échange de prisonniers « âme contre âme » (psuhin anti psuhis).
65- A. Kolia-Dermitzaki, « Some remarks… », art. cit., pp. 606-612 : voir la description de la mission de Léon Choerosphaktes, envoyé par Léon VI aux Bulgares pour qu’ils relâchent leurs prisonniers byzantins, et les nombreuses lettres adressées à Syméon (Léon Choerosphactes, Correspondance, éd. par Georgios T. Kolias, Léon Choerosphactès, magistre, proconsul et patrice, Athènes, Verlag der « Byzantinisch-neugriechischen Jahrbücher », 1939, I sqq.) ; Michael McCormick montre d’apres les Vies slavonnes des freres Constantin-Cyril et Methode que les saints restituent a deux reprises des Byzantins captures par les Russes et les Slaves (MICHAEL MCCORMICK, Origins of the European economy. Communications and commerce, A. D. 300-900, Cambridge, Cambridge University Press, 2001, pp. 188 et 190).
66- NIKEPHOROS [patriarche de Constantinople], Short history, § 38, éd. par Cyril Mango, Washington, Dumbarton Oaks, 1990, p. 92. Il s’agit là d’une politique qui remonte à l’Antiquité tardive ; voir aussi le cas des captifs perses que Bélisaire envoya en Italie (PROCOPE, De bello persico, II, 19).
67- Rotman, Youval, Les esclaves et l’esclavage, VIe-XIe siècles. De la Méditerranée antique à la Méditerranée médiévale, Paris, Les Belles Lettres, 2004, chap. 2 et 4.Google Scholar
68- Sur le sens géographique, culturel et politico-historique plutôt qu’ethnique de ce terme, voir Patlagean, Évelyne, « Nommer les Russes en grec, 1081-1294 », in Swierkosz-Lenart, S. W. (dir.), Le origini e lo sviluppo della cristianità slavo-bizantina, Rome, Istituto storico italiano per il Medio Evo, 1992, pp. 123–141 Google Scholar.
69- Y. Rotman, Les esclaves et l’esclavage…, op. cit., chap. 4. 2.
70- Crone, Patricia, Roman, provincial and Islamic law. The origins of the Islamic patronate, Cambridge, Cambridge University Press, 1987, chap. 3CrossRefGoogle Scholar.
71- Cf. supra, n. 55 et 56.
72- L’exemple le plus connu est celui de la Sainte Face, le mandylion. En 942/943, les Byzantins proposent d’échanger leurs prisonniers arabes pour récupérer cette icòne, qui se trouvait dans l’église d’Édesse : Histoire de Yahia ibn Said d’Antioche, dans Patrologia orientalis, t. XVIII, fasc. 5, p. 730 ; Theophanes Confessor, Chronographia, op. cit., AM 6118, p. 327 ; Patlagean, Évelyne, « L’entrée de la Sainte Face d’Edesse à Constantinople en 944 », in La religion civique à l’époque médiévale et moderne (Chrétienté et Islam), Rome, Ecole française de Rome, 1995, pp. 21–35 Google Scholar, réimpr. dans ID., Figures du pouvoir à Byzance (IXe-XIIe siècle), Spolète, Centro italiano di studi sull’alto Medievo, 2001, pp. 37-52 ; Cameron, Averil, « The mandylion and Byzantine iconoclasm », in Kessler, L. H. et Wolf, G. (dir.), The Holy face and the paradox of representation, Villa Spelman Colloquia, 6, Bologne, Nuova Alfa, 1998, pp. 33–54 Google Scholar.
73- Contrairement à l’époque moderne. Voir aussi Suzanne Saïd (dir.), Hellenismos. Quelques jalons pour une histoire de l’identité grecque. Actes du colloque de Strasbourg, 25- 27 octobre 1989, Leyde, E. J. Brill, 1991.
74- Menandre Le Protecteur, fragment 16.1 (publie dans Blockley, R. C., The history of Menander…, op. cit., p. 153 Google Scholar).
75- PROCOPE, De bello persico, II, 19.
76- Brock, Sebastian P., « Christians in the Sasanian empire: A case of divided loyalties », in Mews, S. (dir.), Religion and national identity. Papers read at the nineteenth summer meeting and the twentieth winter meeting of the Ecclesiastical history society, Oxford, Basil Blackwell, 1982, pp. 1–19 Google Scholar.
77- S. P. Brock, « Christians in the Sasanian empire… », art. cit.
78- P. Crone et M. Cook, Hagarism…, op. cit., chap. 1-5.
79- On peut alors dire que les Arabes réussirent dans leur programme idéologique. Sur la fondation de l’Islam sous la forme d’un seul État, voir Donner, Fred M., « The formation of the Islamic state », Journal of the American Oriental society, 106, 1986, pp. 283–296 CrossRefGoogle Scholar.
80- Sur les relations politiques et religieuses de Byzance dans les Balkans aux VIIIe-IXe siècles, voir Obolensky, Dimitri, The Byzantine commonwealth. Eastern Europe, 500-1453, Londres, Weidenfeld & Nicolson, 1971, chap. 3Google Scholar ; Browning, Robert, Byzantium and Bulgaria. A comparative study across the Early Medieval frontier, Londres, Temple Smith, 1975 Google Scholar.
81- Sur un autre cas de soumission politique à l’empereur byzantin au Xe siecle, celui des Serbes, voir la description de Constantin VII (CONSTANTIN Porphyrogénète, De administrando imperio, 32).
82- Iréne Sorlin, « Les traités de Byzance avec la Russie au Xe siècle », Cahiers du monde russe et soviétique, 2, 3, 1961, pp. 313-360, 2, 4, 1961 et pp. 447-475.
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86- Contrairement à ce qui se passe dans les Balkans, ou l’arrivée du christianisme occidental menace la primauté religieuse byzantine, surtout dans le cas des Bulgares dont le roi, Boris II, oscille entre les deux Églises.
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88- Cinquième clause (Ibid., p. 165).
89- I. Sorlin, « Les traités de Byzance… », art. cit., pp. 330, 348-349 et 448-449.
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94- Le sac de Thessalonique est décrit par Ioannes Cameniates, De expugnatione Thessalonicae (surtout 35 sqq.) ; Vasiliev, A. A., Byzance et les Arabes, op. cit., vol. 2/1, p. 166 sqq.Google Scholar ; Christides, V., The conquest of Crete…, op. cit., pp. 159–161 Google Scholar.
95- Voir par exemple le cas des Juifs enlevés par des pirates arabes et mis en vente. Les autorités de la ville (probablement Alexandrie) annulerent alors la vente et donnérent un délai à la communauté juive locale pour réunir le montant de la rançon. Le cas est relaté dans une lettre conservée à la Geniza du Caire ( Mann, Jacob, The Jews in Egypt and in Palestine under the Fatimid caliphs, vol. 2, Oxford, Oxford University Press, 1920, supp. 2, pp. 363–365 Google Scholar).
96- Methodios, Éloge de Nicolas de Myre, 42-43, publié dans Anrich, Gustav, Hagios Nikolaos der Heilige Nikolaos in der griechischen Kirche, Berlin, Teubner, 1913, pp. 151–182 Google Scholar.
97- Trois miracles de Nicolas de Myre, 8 sqq., Anrich, Gustav, Hagios Nikolaos…, op. cit., pp. 183–197 Google Scholar. Ces scènes qui concernent des actes de piraterie commis par des Arabes de Crète aident à dater ces récits ( Kazhdan, Alexander, « Hagiographical notes », Byzantion, 4, 1984, pp. 176–181 Google Scholar).
98- Vie de Nil de Rossano, 68-69, éd. par Germano P. Giovanelli, Grottaferrata, 1972 ; Récits de Paul de Monembasie, 8, édité dans Wortley, John, Les récits édifiants de Paul, évêque de Monembasie, et d’autres auteurs, Paris, Éditions du CNRS, 1987 Google Scholar.
99- Actes d’Iviron, éd. par Jacques Lefort, Nicolas Oikonomides et Denise Papachryssanthou, Paris, Lethielleux, 1985, vol. 1, doc. 16 (1010).
100- M. Khadduri, The Islamic law of nations…, op. cit., pp. 17-18, dans les Siyar de Shaybāni, Ibid., chap. VI. C’est probablement pour cette raison que Nil de Rossano s’oppose au voyage du metropolite calabrais en Afrique pour racheter des captifs (Vie de Nil de Rossano, op. cit., 68-69).
101- Ibn Ḥawḳ Al, Kitāb Ṣūrat al-ardญ (Configuration de la Terre), éd. par Michael Jan De Goeje, BGA, vol. 2, p. 205 (ici dans la traduction française de Johannes Hendrick Kramers et Gaston Wiet, Beyrouth, Dār Maktabat al-Yaḥāh, 1964, vol. 1, p. 19).
102- Sylloge tacticorum quae olim « inedita Leonis Tactica » dicebatur, édité par Alphonse Dain, Paris, Les Belles Lettres, 1935, § 50 (en suivant A. Kolia-Dermitzaki, « Some remarks… », art. cit., pp. 585-586) ; Hārūn ibn Yahḥyā raconte l’histoire de sa captivité (entre 880-890 ou entre 912-913) dans un passage cité dans le Kitāb al-Aʾlāḳ al-nafī sa d’Ibn Rusta, ed. par Michael Jan De Goeje, BGA, vol. 7, p. 119 sqq. La traduction du passage decrivant Constantinople est donnée dans A. A. Vasiliev, Byzance et les Arabes, op. cit., vol. 2/2, pp. 382-394. La description la plus connue est celle du poète Abū Firās. Ses Rīmiyyāt (Poèmes byzantins) furent composés pendant son emprisonnement à Constantinople entre 962-966. Voir aussi Simeonova, Liliana, « In the depths of tenth-century Byzantine ceremonial: The treatment of Arab prisoners of war at imperial banquets », Byzantine and Modern Greek studies, 22, 1998, pp. 75–104 CrossRefGoogle Scholar), qui souligne que seuls les prisonniers illustres bénéficiaient d’un tel traitement.
103- Al-Muḳaddasī, Aḥsan al-taḳāsīm fī maʾrifat al-aḳālīm (La meilleure répartition pour la connaissance des provinces), traduction partielle annotée par André Miquel, Damas, Institut français d’études arabes, 1963, pp. 209-210.
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105- Voir les conseils militaires pour combattre les razzias dans Le Traité sur la guérilla (De velitatione) de l’empereur Nicéphore Phocas (963-969), éd. par Gilbert Dagron et Haralambie Mihaescu, Paris, CNRS Éditions, 1986, pp. 47-49, 57-73 et 107 (Three Byzantine military treatises, éd. par George Denis, Washington, Dumbarton Oaks, 1985, pp. 160-162, 168-182 et 214).
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