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Aspects sociaux de la Question d'Orient : aux origines des troubles agraires libanais en 1858

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Pouvons-Nous Reconstituer les mouvements profonds qui ébran lèrent l'encadrement social traditionnel |du Proche-Orient au cours du XIXe siècle ? Laissés, aujourd'hui encore, dans l'obscurité, ils sont pourtant liés étroitement à l'évolution des régions arabes de l'Empire Ottoman et aux crises « orientales » au cours desquelles intervinrent les grands Etats européens. Un cas original a été choisi pour en montrer l'importance : ce sont les troubles qui éclatèrent en 1858 dans un district chrétien du Liban, le Kesrouane, et qui opposèrent les paysans maronites à leurs cheykhs maronites. Il s'agit, certes, d'une situation différente de celle qui se rencontre dans les pays islamiques voisins. Mais il permet de saisir le contexte social de tels mouvements en pays arabes.

Type
Etudes
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Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1959

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References

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2. Ces limites du Kesrouane n'ont été précisées qu'au XIXe siècle. Auparavant d'autres territoires avaient été aussi compris sous ce nom, ce qui explique les divergences entre les voyageurs à propos de l'étendue de cette région.

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6. Esquisse de l'état politique et commercial de la Syrie, Paris, 1862 ; tableau n° 7 : Statistique du gouvernement du Mont Liban en 1846.

7. Cf. A.D.A. 5763 : mécontentement du muchyr de Sayda à propos des renseignements numériques fournis sur la population du Kesrouane en 1849.

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2. A.D.A. 6898 (IV).

3. « Par ce mot (cheykh), l'on entend les plus Notables des habitants, à qui l'ancienneté de leurs familles et l'aisance de leur fortune donnent un état plus distingué que celui de la foule » (Volney, op. cit., t. I I , p . 16).

4. A.D.A. 2859.

1. Op. cit., t. II, p. 16.

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3. H. Guys, Relations…, t. II . p . 164 ; cit. par Chéhab, M., « Le costume au Liban », Bull, du Musée de Beyrouth, t. IV, p. 72.Google Scholar

4. H. Guys, Esquisse…, p. 264. — Aussi les émirs du Liban avaient-ils cherché à étendre leur domination sur la plaine de la Biqa', entre le Liban et l'Anti-Liban, pour en contrôler la production céréalière. Mais toute l'activité rurale du Kesrouane implique le poids des échanges. Ce qui explique aussi la densité relative de la population sur ce territoire.

1. Malgré la prépondérance d'une branche de la famille, c'était la communauté d'intérêts qui faisait l'unité des Khazen. A cette condition, il leur était possible de maintenir leur ferme domination sur les paysans et contre les empiétements des autres pouvcirs. Cependant leur fractionnement était aussi une faiblesse ; en 1758, les Khazen établirent entre eux un règlement fort intéressant pour préciser les modalités de leurs privilèges fiscaux et leur rôle dans la perception des impôts, source de revenus et moyen d'assurer le maintien de leur autorité (A.D.A. 6668, III).

2. Mémoires du chevalier d'Arvieux, Paris, 1735, t. II, p. 855 et suiv. — Ris-Telhueber, R., Traditions françaises au Liban, Paris, 1918 Google Scholar, chap. v.

1. A.D.A. 5549.

2. Bukckhardt, J.-L., Travels in Syria and the Holy Land, Londres, 1822, p. 182189.Google Scholar

3. A.D.A. 6670 (VI-6), 6992 (VI-6).

1. L'année où ces pièces ont été rédigées, est indiquée entre crochets : A.D.A. 6728 (V-7) [1744], 5362 [1808], 2269 [1815], 6623 (V-7) [1817], 5342 [1818], 632 [1818], 5288 [1823], 4497 [1824], 5136 [1825], 4333 [1826], 7349 (V-7) [1829], 4787 [1830], 5967 [1836], 2251 [1838], 7144 (V-7) [1839], 5283 [1841], 4537 [1847], 1894 [1847], 4316 [1848], 873 [1851], 5284 [1855], 4886 [1856], 5291 [1857], 4572 [1857], 1953 [1857], 5279 [1857], 5280 [1857], 5285 [1857], 2442 [1861].

2. A.D.A. 4572.

1. A.D.A. 1904.

2. A.D.A. 6748 (III).

3. A.D.A. 5967.

1. Prix du quart de la charge de feuilles de mûrier relevés dans les pièces étudiées et exprimé3 en piastres : 1808, 1 8/4 ; 1815, 10 ; 1817, 5 ; 1816, 6 et 7 ; 1823, 5 ; 1824, 7 ; 1825, 20 ; 1826, 10 ; 1829, 20 ; 1836, 15 ; 1838, 7 ; 1839, 10 ; 1841, 7 1/2 ; 1847, 12 et 10 ; 1848, 7 ; 1851, 15 ; 1855, 10 ; 1856, 15 ; 1857, 10 ; 1861, 10.

2. A.D.A. 5283.

3. A.D.A. 1894.

1. Pour des terrains appartenant à des Chéhab et se trouvant à H'adet, au Sud de Beyrouth, das contrats, plus détaillés mais postérieurs à 1864, indiquent que l'associé versait une indemnité compensatrice au propriétaire quand c'étaient les cocons, et non la soie filée, qui étaient vendus. Cf. A.D.A. 7623 (V-7), 7624 (V-7).

2. A.D.A. 1042 (22 mars 1853).

1. Féghali, M., Proverbes et dictons syro-libanais, Paris, 1938, p. 495 Google Scholar, n° 2108.

2. A.D.A. 5967-5283-5332, 5284, 4886, 5291, 4572.

3. Sauf dans le cas de la plantation importante que nous venons de citer : A.D.A. 5967. L'associé de cette plantation qui, grâce au nombre des mûriers, pouvait avoir un élevage important de vers à soie, payait 2 piastres par once de « graines » de ver à soie, — ce qui indique vraisemblablement qu'il s'était spécialisé dans cette production.

1. A.D.A. 7811 (III) (1840) ; 6736 (III) (25 décembre 1843) : les denrées ainsi versées étaient notamment destinées au devoir d'hospitalité que se réservaient les cheykhs.

2. Cf. aussi A.D.A. 6668 (III).

3. A.D.A. 632.

4. A.D.A. 5283.

1. A.D.A. 2889 (10 octobre 1844).

2. A.D.A. 6891 (XI-I).

3. H. Guys, Relations…, t. II, p. 148 ; cf. également t. II, p. 209.

1. Févbet, M., « La sériciculture au Liban », Revue de Géog. de Lyon, t. XXIV (1949), p. 256.Google Scholar

2. Ducousso, G., L'industrie de la soie en Syrie et au Liban, Paris-Beyrouth, 1913, p. 108.Google Scholar

1. A.D.A. 6738 (XI-I), 6769 (XI-1), 6772 (XI-I), 6779 (XI-I), 6780 (XI-I).

2. A.D.A. 3440, 4030.

1. A.D.A. 4552.

2. A.D.A. 6636 (XII). — Cf. A.D.A. 2066 : en 1747, dans le seul village de Boq'ata, le cheykh Kan'an al-Khazen possède des terrains produisant 840 charges de feuilles de mûriers, pouvant être ensemencés par 14 Kayls et 1 700 vignes.

3. A.D.A. 6748 (III), 6751 (III).

1. Us n'y voyaient d'ailleurs pas un abandon de propriété ; au milieu du XVIIIe siècle, lorsque les Maronites s'opposèrent aux Jésuites dans l'affaire de la religieuse visionnaire Hendyé, les Khazen écrivaient au Saint-Siège : « Les couvents sont à nous et nous viennent de nos ancêtres ; nous y recevons qui nous voulons, et nous restons soumis au Siège Apostolique en ce qui a trait à la croyance » (Requête du 15 juin 1752, Arch. Prop. vol. VI Cong. Maroniti. f° 825 ; reproduit dans Masa'd, B. et AL-Khazen, N. W., al-uçoul at-tarykhya, ‘ Achqout (s.d.), vol. I, p. 418.Google Scholar

2. A.D.A. 4787 (30 mars 1880).

3. Cf. A. Latron, op. cit., p. 207-208.

4. A.D.A. dossier V-6.

1. A.D.A. 2197.

2. Cit. par Chebli, M., Une histoire du Liban à Vépoque des émirs (1635-1841), Beyrouth, 1955, p. 146.Google Scholar

3. H. Guys, Relations…, t. II , p. 147.

2. A.D.A. dossier VI-1 : nombreuse correspondance sur l'utilisation constante des garnisaires.

3. A.D.A. 4511. — B. Masa'd et N. W. AL-Khazen, op. cit., vol. I, p. 72.

4. A.D.A. 5699, 5836.

1. Jouplain, op. cit., p. 348 et suiv.

2. Série de lettres, réclamations, etc., dans A.D.A., dossier VI-1.

3. V. B. Poujoulat, op. cit., p. 59.

4. A. D'Aher AL-'Aqyqy, op. cit., p. 72. Cet auteur cite aussi des exemples de meurtres et de vols impunis que les paysans reprochaient aux cheykhs. Des poursuites furent cependant engagées — signe de temps nouveaux — contre Mançour al-Khazen qui avait violé puis tué uns jeune paysanne pauvre ; l'officier que le qaïmaqam envoya pour enquêter, l'aurait puni en faisant couper quelques-uns de ses mûriers (Ibid., p. 73-77).

1. M. Chebli, op. cit., p. 177-185.

2. H. Guys, Esquisse…, tableau n° 7.

1. A. D'Aher AL-'Aqyqy, op. cit., p. 69-70.

2. A.D.A. 2429.

3. C. H. Churchill, op. cit., p. 125. — A.D.A. 6835 (IV-1).

4. A.D.A. 6869 (XI-1).

5. Cit. par H. Guys, Esquisse…, p. 277-278.

1. Cf. Emerit, M., « La crise syrienne et l'expansion économique française en 1860 », Revue Historique, t. CCVII (1952), p. 211 Google Scholar et suiv.

1. A. D'Aiier AL-*Aqyqy, op. cit., p. 161-163.

2. Juste avant la rédaction de cette pétition au Patriarche, lors d'une réunion tenue à Ghoust'a en présence de certains cheykhs, les Kesrouanais demandèrent que l'administration de la région fût confiée à un seul cheykh et qu'il lui fût adjoint quelqu'un qui serait élu par la population. Les Khazen refusèrent (Ibid.j p. 84).

2. Juste avant la rédaction de cette pétition au Patriarche, lors d'une réunion tenue à Ghoust'a en présence de certains cheykhs, les Kesrouanais demandèrent que l'administration de la région fût confiée à un seul cheykh et qu'il lui fût adjoint quelqu'un qui serait élu par la population. Les Khazen refusèrent (Ibid.j p. 84).