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Anthroponymie et comportements démographiques : les « cherches de feux » bourguignonnes des XIVe et XVe siècles

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Patrice Beck*
Affiliation:
Centre de Recherches Historiques EHESS

Extract

Si à la fin du Moyen Age, les sources démographiques sont relativement abondantes, elles se bornent presque toujours à une énumération des feux. Les recensements d'individus, tels le Catasto florentin de 1427 , sont exceptionnels et, dans le domaine français, ponctuels dans le temps et dans l'espace. Aussi, faute de pouvoir cerner lés comportements individuels, les recherches sont rapidement bloquées : en Bourgogne comme ailleurs, il reste impossible de mesurer dans les séquences positives de l'évolution du nombre des feux, le rôle de la vitalité familiale, des alliances et de l'immigration, et, dans les séquences négatives, la part respective des mortalités, de l'émigration et du resserrement lignager.

Summary

Summary

Extensive use has long been made of censuses of households as indicators of demographic change in the late Middle Ages. These serial documents, which often take the form of name lists of “heads of households” (chefs de feux), have served primarily as source material for anthroponymic studies. Yet changes in the patronymic stock can also yield demographic information. The emergence and disappearance of surnames, as well as the patterns of dispersion and concentration of groups of hononymous households, no doubt reflect the instability of surnames in the fourteenth and fifteenth centuries. But in all likelihood these phenomena are also an indication of mortality rates, migration patterns, and the development of lineages. They afford an insight into—if not a way of quantifying—these forms of demographic behavior, which influenced the changes in the number of households. The article uses an example from Burgundy to test the validity of this working hypothesis.

Type
Expériences en Cours
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1983

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References

Notes

1. Herlihy, D., Klapisch, Ch., Les Toscans et leurs familles, Paris, 1978 Google Scholar.

2. R.-H. BAUTIER, « Feux, population et structure sociale au milieu du xve siècle, l'exemple de Carpentras », Annales E.S.C.,n° 2, 1959, pp. 255-268 ; P. DESPORTES, « La population de Reims d'après un dénombrement de 1442 », Le Moyen Age,n° 3-4, 1966, pp. 453-509 ; Maillard, F., Bautier, R.-H., « Dénombrement des feux, des individus et des fortunes dans deux villages du Fenouillèdes en 1306 », Bulletin philologique et historique, Paris, 1968, pp. 309328 Google Scholar.

3. L'intérêt d'une telle étude a été largement perçu par de nombreux auteurs, mais, semble-t-il, incomplètement : l'analyse n'a jamais été poussée à fond, sans doute du fait que les paramètres aléatoires sont nombreux. Citons les recherches les plus récentes : M.Zerner, « Une crise de mortalité au xve siècle à travers les testaments et les rôles d'imposition », Annales E.S.C.,n° 3, 1979, pp. 566-589 ; Hioounet-nadal, A., Périgueux auxXIVe et XVe siècles. Étude de démographie historique, Bordeaux, 1978, p. 458 Google Scholar.

4. Archives départementales de la Côte-d'Or : cherches des feux, de B 11526 à B 11537 ; comptes de la châtellenie d'Argilly, de B 2141 à B 2208 ; comptes de la châtellenie de Vergy, de B 6475 à B 6513 ; comptes de la prévôté de Nuits, Vosne et Chaux, de B 5561 à B 5565 ; terriers, B 400 et B 472.

5. Archives départementales de la Côte-d'Or, B 11530 f° lv°. Les recensements de 1397 et de 1399 (B 3173 et B 3174), ne mentionnent pour Nuits que les feux solvables et sont donc d'une utilité réduite.

6. Voir par exemple la récente mise au point de A. Higounet-Nadal, « La démographie des villes françaises au Moyen Age », Annales de Démographie historique,1980, pp. 187-211.

7. H. Neveux, « Déclin et reprise : la fluctuation biséculaire 1350-1560 », dans Histoire de la France rurale,sous la direction de G. Dubyeta. Wallon, 1975, t. 2, p. 107.