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Annexe 1 – Brève présentation de la DB MAP

Published online by Cambridge University Press:  02 April 2025

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Abstract

Type
Tables de l’année
Copyright
© Éditions de l’EHESS

La base de données MAP est une base de données relationnelle développée en langage PostgreSQL. Elle est enrichie grâce au dépouillement systématique des corpus, recueils et publications éparses d’inscriptions et de monnaies grecques et ouest-sémitiques. Sont retenus les documents (inscriptions ou types monétaires) contenant au moins une séquence onomastique divine. Chaque document est appelé « source » et dispose d’une fiche « source » qui lui est dédiée. Différentes informations y sont enregistrées, notamment la catégorie (épigraphie, numismatique, etc.) et le type (dédicace, honorifique, funéraire, etc.) de source, la ou les langues du document et son support (type d’objet et matériau). Dans tous ces cas, la personne qui remplit la fiche doit faire un choix parmi une liste de réponses pré-enregistrées. La fiche « source » contient par ailleurs une ou plusieurs références bibliographiques, des indications sur la datation et le lieu de découverte et d’origine du document, ainsi qu’un champ permettant d’ajouter des commentaires et de décrire une éventuelle iconographie.

Chaque source contient une ou plusieurs attestations, c’est-à-dire des passages nommant une ou plusieurs puissances divines. Par exemple, dans une inscription de Palmyre (PAT 0177 = DB MAP S#830), les dieux Baalshamin et Durahlun, qualifiés de « dieux bons », apparaissent ensemble dans une même attestation, car ils sont les destinataires d’une dédicace commune « pour Baalshamin et Durahlun, dieux bons ». Au contraire, dans le calendrier sacrificiel de Mykonos (CGRN 156 = DB MAP S#1192), qui contient au total 11 attestations, Poséidon Temenitès, Poséidon Phykios et Déméter Chloè sont nommés dans 3 attestations distinctes (A#1508, #1509, #1510). En effet, chaque divinité reçoit un sacrifice différent (un bélier, un agneau et deux truies, respectivement), même si les trois sacrifices ont lieu le même jour.

Chacune de ces attestations fait l’objet d’une fiche « attestation », dans laquelle différents champs sont complétés : le texte de l’attestation, sa translittération (dans le cas du grec) et sa traduction ; s’il s’agit d’un texte en prose ou en vers. D’autres informations peuvent être renseignées parmi une liste de réponses pré-enregistrées : la qualité de lecture du texte, c’est-à-dire sa fiabilité ; les pratiques éventuellement associées à la ou aux divinités nommées dans l’attestation (une libation, des concours, une malédiction, etc.), l’occasion (des récoltes, un conflit territorial, une guérison, etc.), le matériel associé (par exemple, un animal, un bijou ou un bâtiment offert à la ou aux divinités). La fiche « attestation » contient également des champs liés aux agents, c’est-à-dire aux individus ou collectivités qui interagissent avec les divinités. On peut indiquer leur dénomination, leur agentivité (s’il s’agit d’agents qui s’adressent aux dieux ; qui font référence aux dieux sans s’adresser à eux directement ; de personnes pour lesquelles on mobilise les divinités ; d’opérateurs rituels, comme des prêtres ; ou de personnes qui sont associées aux divinités, par exemple dans le cas de souverains qui sont honorés avec elles). Pour chaque agent, on renseigne son genre, son statut (citoyen, étranger, collectivité, esclave, etc.), son activité (artisanat, musique/théâtre, sport, etc.) et sa localisation éventuelle, c’est-à-dire sa cité d’origine ou de résidence lorsqu’elle est indiquée.

Chaque attestation est formée d’un ou, plus fréquemment, de plusieurs éléments onomastiques, chacune des « briques » qui composent les séquences onomastiques. Il peut s’agir de « théonymes » (Melqart, Astarté, Athéna, etc.), d’adjectifs (par exemple ʾdr, « puissant », E#55, ou Σύριος, α, ον, « Syrien », E#957) ou d’autres types d’éléments comme des propositions (par exemple, ὃς νιφοβόλους πέτρας Ἑλικωνίδας ναίει, « qui habite les roches neigeuses de l’Hélicon », E#4717). Dans la fiche « attestation » sont renseignés, pour chaque élément, le genre, le nombre, le cas grammatical en grec et la présence éventuelle d’un suffixe en sémitique. À l’aide de quatre opérateurs prédéfinis (qualification, juxtaposition, coordination et équivalence), nous indiquons, pour chaque attestation, une formule, qui indique comment les différents éléments de la séquence onomastique sont agencés entre eux.

Enfin, chaque élément onomastique dispose de sa propre fiche « élément », qui inclut une ou plusieurs traductions, des informations sur sa nature grammaticale (substantif, adjectif, verbe, etc.), des références bibliographiques éventuelles ainsi qu’une à trois catégories sémantiques auxquelles se rattache l’élément onomastique, parmi une liste d’une quarantaine de catégories pré-enregistrées (destin/fortune, justice, louange, protection/bienfaisance, etc.).

Cinq interfaces de recherche permettent ensuite de réaliser des requêtes très précises en renseignant un ou plusieurs critères. Par exemple, si l’on cherche à étudier les noms des divinités protectrices de la mobilité, plusieurs requêtes différentes sont possibles : on peut chercher tous les éléments onomastiques dont la catégorie sémantique est « mobilité » ; toutes les attestations dont l’occasion ou l’activité de l’agent est « mobilité » ; toutes les sources inscrites sur une ancre ; ou encore toutes les sources comprenant une iconographie et dont le champ de commentaires contient le terme « bateau ». Les requêtes peuvent être affinées en combinant ou excluant plusieurs critères de recherche. Par exemple, pour étudier les dieux en réseau, il est possible d’obtenir la liste de toutes les attestations en langue grecque qui comprennent au moins trois puissances divines, en excluant les attestations dont la lecture est incertaine et en limitant la recherche aux époques archaïque et classique. Les résultats peuvent ensuite être visualisés sur une carte grâce à l’outil de webmapping, et exportés sous forme d’un fichier csv. Les quatre études de cas présentées dans cet article s’appuient sur des données obtenues grâce à des requêtes similaires et exportées dans des fichiers csv.