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Un évêque militant et gallican au XIXe siècle

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Au soir de sa vie, M. l'abbé ERNEST SEVRIN nous a livré enfin «l'ouvrage auquel, dit-il, j'ai pensé toute ma vie », plus qu'une biographie épiscopale et individuelle, qui commence à la Restauration et s'achève à l'avènement du Second Empire, car l'évêque de Chartres dont il s'agit (de 1824 à 1852) est fort représentatif de l'épiscopat français de son temps. Comme l'auteur l'écrit dès l'abord : « Nous n'en sommes plus à l'histoire dite édifiante », comme il s'est documenté aux sources chartraines et aux archives diocésaines, qu'il a disposé de 800 lettres environ de son personnage, l'ouvrage, par l'esprit indépendant qui l'anime, a une portée qui dépasse singul'èrement l'histoire locale.

Type
Notes Critiques
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1957

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References

page 331 note 1. Mgr Clausel de Montais, évêque de Chartres (1769-1857). Bibliothèque de la Société d'Histoire ecclésiastique de la France. Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1955 ; 2 vol. in-8°, 756 p., 2 pi. h. t. Index général et Index chartrain (p. 741-756). A cet épiscopat l'auteur avait consacré déjà de remarquables articles dans la Revue de l'histoire de l'Eglise de France (1930,1989,1942 et 1946), op. cit. p. 52 n. — Ici résumés, des chapitres du livre ont également paru dans la Revue du Rouergue (1951-1952).

page 331 note 2. Cf. p. 561 : « Je n'écris pas la Vie de Mgr Clausel comme je l'eusse fait au temps de ma jeunesse et même plus tard… » I

page 331 note 3. Gallican certes (on y insistera), et partisan résolu des anciennes doctrines, même sur des points particuliers. Aux limites du social et du religieux, la question du prêt à intérêt (et, par conséquent, l'usure) faisait alors encore l'objet de polémiques. Vers 1830, des évêques et des théologiens consultent le Saint-Siège à ce sujet. Et l'évêque de Chartres s'indignait des réponses, qu'il jugeait trop conciliantes, de Rome : elles lui semblaient des démentis que la Papauté s'infligeait a elle-même après des Encycliques antérieures, comme celle de Benoît XIV (1745), p. 189-191. De même Mgr d'Astros, archevêque de Toulouse, où l'opposition systématique et radicale du Catholicisme empêcha l'établissement d'un Mont-de-Piété jusqu'au Second Empire : P. Droulers, S. J., Action pastorale et problèmes sociaux sous la Monarchie de Juillet chez Mgr d'Astros (1054), p. 258-274.

page 332 note 1. Comme on tenait au culte public, note justement l'abbé Sévrin, et aux rites traditionnels, on avait su gré aux assermentés de les continuer. « On ne savait quelle conduite tenir. On manquait de direction », expliquait l'un d'eux (mort en 1855).

page 332 note 2. Colportage qui se poursuit sous Louis-Philippe (op. cit., p. 259).

page 332 note 3. Le fermier moyen de laBeauce est (en 1841) yoltainen, selon un futur député d'Eureet-Loir ; plus ignorant, le Percheron « accomplit machinalement certains rites sans y attacher aucun sens » (témoignage de 1846). — Deux essais de presse catholique (en 1830 et 1849) échouèrent : double ëchec significatif. Sur la conception paysanne du prêtre et de l'office, voir encore p. 260 : on veut un curé à cause des offices dominicaux, le curé étant le « fonctionnaire du culte », attirant la population, favorisant aussi le commerce local ; selon l'axiome populaire, « la religion est la grande branche du commerce » (p. 260).

page 332 note 4. Op. cit. L'auteur parle de la « foi un peu intellectualiste et désincarnée d'un d'Astros » (p. 353), de son « esprit trop abstraitement déductif » (p. 160). Le propos de l'évêque de Carcassonne est cité p. 308. Sur ce livre, voir le compte rendu d'H. M. Vicaire, Annales, 1955, p. 253-255.

page 332 note 5. E. Sévrin, op. cit., p. 268. Sur les rapports du clergé avec les paroissiens, également p. 265. Sur les démêlés’ de l'évêque avec le journal en question, et son rédacteur, Sellèque, p. 499 ; ce qui frappe chez ce dernier, c'est un « souci constant de la question sociale » précisément !

page 332 note 6. Rappelons du même auteur les Missions religieuses en France sous la Restauration (1948), dont seul, à notre connaissance, le premier tome a paru.

page 333 note 1. On ne peut s'empêcher de citer l'opinion parallèle de P. Droulers : « La Mennais apparaît comme l'homme qui a le mieux senti l'existence des problèmes religieux-sociaux modernes… L'on ne peut s^empêcher de se demander si… l'incompréhension dont l'autorité ecclésiastique témoigna à l'égard du problème profond que posaient les théories de La Mennais ne fut pas pour quelque chose dans le succès qu'obtint l'impiété dans ce siècle… On objectera que l'intransigeance sévère était la seule attitude alors efficace pour sauver la Religion, mais cela ne semble point hors de doute » (p. 1S8 et 160-161). Et sur la Censure de Toulouse, p. 182-149.

page 333 note 2. Voir, en appendice, les lettres de Mgr Pie au curé de la Trinité d'Angers (1841- 1857), p. 782-740. Il écrit, par exemple (en 1854) : « Notre pauvre vieux évêque oublie tous les torts de l'Université pour ne penser qu'à ceux des ultramontains. C'est une monomanie déplorable » (p. 788), etc.

page 333 note 3. De l'état actuel du clergé en France (18391. Voir p. 215 et 236. Cf. J.-B. DUROSEIAE, L'abbé Clavel et les revendications du bas-clergé sous Louis-Philippe dans Etudes d'histoire moderne et contemporaine p.p. la Société d'Histoire moderne, 1.1 (1947), p. 104-107. Ajoutons que Michelet recommanda l'ouvrage des deux frères à Lamartine (1843) : « Ce livre hautement approuvé du Pape, mais étouffé par les évêques, est un gémissement si profond, si douloureux, si sincère. Voltaire lui-même en aurait pleuré » (G. Monod, La vie et la pensée de Michelet, 1924, édit. H. Hauser, p. 20.)

page 334 note 1. « Cette façon dure et même brutale de substituer un curé à un autre et de forcer en quelque sorte le prêtre évincé de recevoir à sa table, de loger sous son toit un remplaçant venu à l'improviste et naturellement démuni de tout, cette façon aussi d'humilier l'un et de torturer l'autre, en face d'une paroisse ahurie, ce n'était pas là l'esprit de l'Eglise, mais l'arbitraire du pouvoir absolu » (p. 246). Ce qui n'empêchait pas d'ailleurs l'évêque de défendre auprès des préfets les prêtres calomniés ou persécutés.

page 334 note 2. Clause! de Montais n'ajoutait cependant pas foi aux prophéties d'un Martin, de Gallardon (Eure-et-Loir) sur l'avènement de Louis XVII (op. cit., p. 164-166). Charles X, réfugié à Rambouillet en 1830, aurait fait consulter Martin (voir l'appendice I, p. 781-732). Or il y avait des prélats survivantistes, tel Tharin, évêque de Strasbourg, avant de devenir précepteur du duc de Bordeaux. Voir La Légitimité, t. II (1884), passim et L. Massignon, « Marie-Antoinette », dans Les Lettres Nouvelles, sept.-oct. 1955, p. 416 et suiv.