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Tyrannie et mariage forcé. Essai d'histoire sociale grecque

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

David Asheri*
Affiliation:
Faculté des Lettres, Jérusalem

Extract

Les disciples de Sénèque l'Ancien s'exerçaient, entre autres, sur le thème suivant :

Un tyran a donné aux esclaves la permission, après assassinat de leurs maîtres [de s'emparer de leurs femmes]. Les notables de la cité se sont enfuis ; l'un de ces notables qui avait une femme et une fille est parti à l'étranger. Alors que tous les esclaves ont déshonoré leurs maîtresses, l'esclave de cet homme a veillé sur la virginité de la jeune fille. Après la mort du tyran, les notables sont revenus. Ils ont crucifié les esclaves ; mais ce notable affranchit le sien et lui donne sa fille en mariage. [Son fils] l'accuse de démence (Controv., VII, XXI).

Summary

Summary

Forced marriage of emancipated slaves or serfs and the women of an exiled or executed aristocracy is a well-known commonplace of ancient rhetoric about Greek tyranny. This paper presents an analysis of sources concerning five historical tyrants, whom an ancient hostile tradition has charged of this crime (Aristodemus of Cume, Dionysius the Elder, Clearchos of Heraclea, Chairon of Pellene, Nabis of Sparta). By comparing these cases to similar evidence concerning situations of emergency and decolonisation, the conclusion is reached that such forms of forced marriage are better explained against the background of the recurrent demographic and military crises of the Greek city-state.

Type
Le Domaine Grec
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1977

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References

Notes

1. Sur les sources, voir spécialement, Alföldi, A., Early Rome and the Latins, 1963, p. 56 Google Scholar ss. et Cozzoli, U., dans Miscellanea greca e romana, 1965, p. 5 Google Scholar ss. Sur Aristodème, voir parmi les publications récentes, Berve, H., Die Tyrannis bei den Griechen, I, 1967, p. 160 Google Scholar ss. et Welwei, K. W., dans Talanta, III, 1971, p. 44 Google Scholar ss.

2. Pour les divergences entre Denys et Plutarque, Stadter, voir P. A., Plutarch's historical methods, 1965, p . 118 Google Scholar ss.

3. Voir ci-dessous. Pallottino, (Par. del Pass., 11, 1956, p. 82 Google Scholar ss.) romanise peut-être un peu les choses en parlant, pour Cumes, de « ius connubi tra patrizi e plebei ».

4. Cf. mon étude Distribuzioni di terre nell'antica Grecia, 1966, p. 83 ss.

5. Sur le « philo-étruscisme » d'Aristodème et la « barbarisation » de Cumes, Combetfarnoux, voir B., dans Mél. Éc. Fr. Rome, 69, 1957, p. 31 Google Scholar ss. et Pallottino, op. cit.

6. Voir op. cit., note 4. Pour d'autres interprétations du passage de Diodore, voir la bibliographie dans Stroheker, Dionysos, I, 1955, p. 241, n. 32.

7. Les esclaves libérés ont-ils été les derniers Killyriens travaillant encore dans la campagne syracusaine ? C'est une hypothèse discutée ; voir Stroheker, op. cit., p. 240, n° 22 et Berve, op.cit., p. 225. L'affranchissement n'a sans doute concerné que les serviteurs des riches oligarques et des hippeis (voir CIC, Tusc, v, 20, 58 et VAL. MAX., IX, 13, 4) : cf. Stroheker, op. cit., p. 152. Pour d'autres affranchissements sous Denys, voir DIOD., XIV, 58, 1 et 96, 3. Mercenaires et affranchis dans la nouvelle élite : cf. DIOD., XIV, 78, 2.

8. Cf. Ed. Meyer, GA2, V, p. 111 ss. ; R. Laqueur, « Timaios », dans P. W., col. 1142; Stroheker, op. cit., 17 ; Meister, K., Die sizilische Geschichte bei Diodor (Diss. München, 1967), p. 92 Google Scholar ss.

9. Cf. Stroheker, op. cit., p. 157.

10. Sur Cléarque, cf. Berve, op. cit., I, p. 315 ss. et notes.

11. Parmi les sources, voir avant tout le témoignage des contemporains (Énée Tact., XII, 5 ; ISOCR., Epist., VII, 1, 4, 6), ou quasi contemporains (THÉOP., 115 F 181 Jacoby). La narration de Justin (XVI, 4-5) provient peut-être en dernière analyse d'un historien d'Héraclée du IVe-IIIe siècle av. J.-C. (Nymphis ?). Cf. aussi les anecdotes de POLYEN (II, 30, 1-3) et SOUDA, S.V. λέαρχος.

12. Cf., sur les Mariandyniens, ma contribution dans Oest. Akad. d. Wiss., Phil.-hist. Kl, Denkschriften 106 Bd, 1972, p. 17 ss. Selon Vidal-Naquet, P. (Actes du Colloque 1971 sur l'esclavage, Besançon, 1974, p. 38 Google Scholar et n° 85 à p. 44), le topos du mariage forcé se retrouve uniquement dans les cités possédant des « dépendants ruraux » comme les Mariandyniens. Je pense qu'il est un peu difficile de généraliser, parce que nous ne savons pas sûrement qui étaient les douloi affranchis à Cumes, à Syracuse (voir ci-dessus) et à Pellène (voir ci-dessous).

13. L'original grec de ce passage ne devait pas être très différent du passage d'Énée le Tacticien sur Denys le Grand, cité ci-dessus.

14. Cf. Arist., Politique, 1327 B 13 (xαí vũv c'est-à-dire au temps de la composition de la Politique, qui est postérieure à Cléarque d'une dizaine d'années).

15. Sur Chairon, voir Berve, op. cit., I, p. 307 ss. et Das Alexanderreich auf prosopographischer Grundlage, II, 1926, n°818.

16. Démocharès (qui est la dernière source citée par Athénée, XI, 509 A, avant le passage sur Chairon) a soutenu le projet de loi de Sophoclès contre les philosophes en 307-306 av. J.-C. (ATH., XIII, 610 EF ; EUSEB., Praep. ev., xv, 2, 6) et à cette occasion présentait peut-être des exemples de tyrans-philosophes. La citation d'Athénée trahit, de toute façon, une source contemporaine («et maintenant… ils sont célèbres, comme Chairon»).

17. Le livre d'Hermippos, , est cité à col. XI, 1, 4, à propos de Chairon. Dicéarque, cité ibid., 1.18, a écrit entre autres une « Constitution de Pellène » (fr. 69 Wehrli).

18. Cf. tout récemment Berve, Tyrannis I, p. 410, et Oliva, P., Sparta and her social problems, 1971, p. 280.Google Scholar

19. Sur les exilés après Nabis, Shimron, cf. B., Late Sparta, 1972, p. 138 Google Scholar ss.

20. Sur les émancipations d'Hilotes et sur les hypomeiones à l'époque de Nabis, Willetts, cf. R. F., CPh, 49, 1954, p. 27 Google Scholar ss. ; Robins, W. S., dans Birmingham Hist. Journ., 6, 1957-1958, p. 93 Google Scholar ss. et tout spécialement Shimron, B., dans CPh, 61, 1966, p. 1 Google Scholar ss.

21. Cf. op. cit., p. 98 ss., note 4.

22. Cf. op. cit., p. 31, note 20, suivi par Robins, op. cit., p. 95 ss. Voir les justes observations de Shimron, op. cit., p. 4.

23. La littérature sur cet épisode est très vaste. Parmi les études les plus systématiques, Seymour, voir P. A., JHS, 42, 1922, p. 24 CrossRefGoogle Scholar ss. ; Willetts, R. F., Hermes, 87, 1959, p. 495 Google Scholar ss. ; Forrest, W. G., CQ, n.s. 10, 1960, p. 221 CrossRefGoogle Scholar ss. ; Kiechle, F., Philologus, 104, 1960, p. 197 CrossRefGoogle Scholar ss. ; M. Wörrle, Untersuchungen z. Verfassungsgesch. v. Argos im 5. Jahrhund. v. Chr. (Inaug.-Diss., Erlangen-Nürnberg, 1964). Pour la date de la bataille, voir Beloch, GG2 II, 1, 14 et note 1, et Sanctis, De, Scritti minori, I, 1966, p. 51 Google Scholar ss. (la datation haute, vers 520 av. J.-C, suggérée par J. Wells, Lenschau et d'autres, est aujourd'hui généralement exclue). Cet article était déjà sous presse lorsque parut la dernière contribution au sujet, due à Van Compernolle, R., « Le mythe de la gynécocratie-doulocratie argienne » (Le monde grec. Hommages à Claire Préaux, Bruxelles, 1975, p. 355 Google Scholar ss.).

24. Cf. Beloch, loc. cit., note 3 ; Herzog, R., Philologus, 71, 1912, p. 22 CrossRefGoogle Scholar ss. Voir aussi Crahay, R., La littérature oraculaire chez Hérodote, 1956, p. 172 Google Scholar ss. et P. A. Stadter, op. cit., p. 45 ss., note 2. Luria, S., dans son étude bien connue « Frauenpatriotismus und Sklavenemanzipation in Argos», Klio, 26, 1933, p. 211 CrossRefGoogle Scholar ss., considère que seuls les noms (Cléomène, Télésilla) sont historiques et que tout le reste est un aition ou « literarische Schablone ». Pour une analyse structurale récente, cf. Vidal-Naquet, P., « Esclavage et gynécocratie dans la tradition, le mythe, l'utopie », dans Recherches sur les structures sociales dans l'Antiquité classique, 1970, p. 68 Google Scholar ss. Contre le scepticisme extrême, réagissent Wells, J., Studies in Herodotus, 1933, p. 91 Google Scholar ss. ; D. Lotze, , 1959, 54, n. 1, et Willetts, op. cit., p. 502 ss.

25. Nombre des tués: 6 000 (HDT., VII, 148, 2); 5 000 (Paus., III, 4, 1); le nombre de 7 777 tués trouvé chez le même Plutarque est naturellement légendaire (Mor., 245 D ; cf. Polyen, VIII, 33, les sept jours de Plut., Mor., 223 A et la « semaine » de Arist., Pol., 1303 A 6). Selon Kiechle, op. cit., p. 88, note 3, le nombre de 6 000 comprendrait les morts d'Égine et ailleurs en 488/487 av. J.-C, soit environ 1 000 (HDT., VI, 92, 2-3). Willetts définit avec raison (p. 495) les andres comme des « free men, i.e. Argive citizens, landowners, masters ». Tomlinson, R. A., Argos and the Argolid, 1972, p. 96 Google Scholar, estime que les mâles mineurs constituaient environ la moitié de la force numérique de la phalange argienne. Voir aussi le calcul de Zambelli, M., RFIC, 102, 1974, p. 449 Google Scholar. L'anecdote de Plutarque, Mor., 231 EF, sur Argos vide d'hommes, « où les femmes étaient restées » pendant l'attaque de Polydoros (fin VIIIe siècle), a tout l'air d'un doublet de l'épisode de Cléomène.

26. Plut., Mor. 245 DE ; 223 BC ; Paus. II, 20, 8-9 ; Polyen, VIII, 33 ; Luc , Amores, 30 ; MAX. TYR., 37, 5 ; Souda, s.v. . Voir aussi l'allusion dans l'oracle d'Hérodote (VI, 77, 2) avec l'interprétation de Pausanias (loc. cit.) : si cet oracle, comme on le croit, est trop obscur pour être faux, il ne peut pas servir comme source de l'histoire de Télésilla. Voir M. Zambelli, op. cit., p. 448 ss. Cette histoire aurait été inventée par les historiens argiens après l'attaque de Pyrrhus en 272 av. J.-C. ; cf. Jacoby, Kommentar, 310, n° 90, et Stadter, op. cit., p. 59 ss. Cinq éléments au moins suggèrent que l'histoire de Télésilla est un aition : l'oracle d'Hérodote (cf. Parke-Wormell, DOII, n° 84) ; les Hybristica (Plut., Mor., 245 B ; Polyen, VIII, 33) ; le nomos de Plutarque, Mor., 245 F ; la statue d'Arès (Plut., ibid. E) ; et le relief de Télésilla (Paus., II, 20, 8 ; cf. Souda, loc. cit.). L'histoire de Marpessa de Tégée est apparemment un double mythique de celle de Télésilla (Paus., VIII, 48, 4-5).

27. Notons que Socrate (310 F 6 Jacoby) est cité par Plutarque uniquement à propos de la retraite de Démarate (Mor., 245 E) ; cf. Jacoby, loc. cit.

28. Sur les Gymnètes (ou Gymnésioi), voir Lotze, op. cit., p. 53 ss. et 79, qui les considère comme des gens libres de la dernière classe (thètes) ; cf. Chiron, 1, 1971, p. 109. On suggérera que les Gymnètes étant vraiment « entre libres et esclaves » pouvaient être considérés par les sources comme esclaves ou libres (c'est-à-dire périèques), sans que les deux termes soient usités trop erronément ; cf. Kirsten, E., Die Insel Kreta im fünften u. vierten Jahrhund. (Inaug.-Diss., Leipzig, 1936), p. 93 Google Scholar ss. (avec la critique de Lotze, p. 54) et Wörrle, op. cit., p. 107 ss. Cf. aussi De Sanctis, op. cit., p. 49 ss. Willetts (p. 506) souligne l'origine pré-dorienne de cette classe ; sur la tribu des Hyrnathioi, constituée avant le milieu du Ve siècle et certainement non-dorienne, cf. Lotze, Chiron, 1, 1971, p. 104. Que les Gymnètes se soient appelés aussi Whediestai ( Vollgraff, W., dans Mnemosyne, n.s., 57, 1929, p. 226 Google Scholar ss.) reste plus qu'incertain ( Boissevan, cf. U. Ph., ibid., n.s., 59, 1930, p. 17 Google Scholar ss.). Pour les théories variées sur les « douloi » et « perioikoi » à Argos, cf. KIECHLE, op. cit., p. 181 ss., et Lotze, Chiron, 1, 1971, p. 95 ss. Geschnitzer, F., Abhängige Orte im griech. Altertum, 1958, p. 75 Google Scholar ss., fait une distinction nette entre l'émancipation des esclaves et le processus de synoecisme (à ce sujet, voir en particulier ISOCR., Panath., 178, et PAUS., VIII, 27, 1). Pour Forrest, op. cit., p. 222 ss., douloi serait le terme abusif employé par les informateurs aristocratiques d'Hérodote, et pour cette raison on devrait préférer la version d'Aristote et de Plutarque. Sur l'usage aristotélicien de perioikoi, cf. Willetts, op. cit., p. 496 ss., avec la critique de Kiechle, op. cit., p. 183 ss. Pour une analyse du passage aristotélicien, voir Lotze, Chiron, 1, 1971, p . 97 ss.

29. Pour Forrest, au contraire (op. cit., 223), même les meilleurs Gymnètes « are not the stuff of which governments are made », opinion bien digne de ces « political opponents of the douloi » interviewés, selon Forrest, par Hérodote. L'aspect agraire du mariage argien est bien mis en relief par Seymour, op. cit., 26 ; Willetts, op. cit., p. 501 (cf. Tomlinson, op. cit., p. 99) et Kiechle, op. cit., p. 185.

30. Le caractère contractuel de l'émancipation et de l'admission des douloi aux charges est bien compris par Seymour, op. cit., p. 25 ss. Pour Tomlinson (op. cit., p. 99 ; Diamantopoulos, cf. A., JHS, 77, 1957, p. 221 CrossRefGoogle Scholar ss.), le but du mariage fut la procréation de fils-héritiers ; en réalité dans beaucoup de cas, des fils-héritiers existaient déjà, bien sûr, mais ils étaient mineurs, et le besoin le plus immédiat était de remplir les vides de l'armée et de la classe hoplitique par des mâles adultes, aptes immédiatement à porter les armes et à exercer des charges.

31. Pour la durée de l'interrègne servile, nous acceptons les conclusions de Willetts, op. cit., p. 499 ss. (cf. déjà Seymour, op. cit., p. 25), beaucoup plus convaincantes que la datation haute (ca. 488/487) proposée par Busolt (GG, II, p. 564, n. 2 ; cf. Kiechle, op. cit., p. 194) et que la datation basse de Forrest, op. cit., p. 225 ss., qui place l'expulsion des douloi exactement pendant l'hiver 469/468 ou au printemps de 468. L'hypothèse de Pomtow (Syll. 3, 28), acceptée par Forrest, selon laquelle le groupe des Épigones à Delphes (cf. PAUS., x, 10, 4) est l'offrande des fils des tués à Sépéia, n'est pas suffisamment fondée. Il est d'ailleurs légitime de supposer que les fils procréés par les douloi, là où il n'y avait pas de fils légitimes des tués, restèrent à Argos comme héritiers, même après l'éloignement de leurs pères : peut-être l'athlète Théaios était-il le fils d'un doulos, noble seulement par sa mère (Pind., Ném., x, p. 69 ss.).

32. Pour les vicissitudes de Tirynthe et des émigrés, voir Kiechle, op. cit., p. 197 ss. ; sur le synoécisme de l'Argolide, cf. Geschnitzer, op. cit., p. 68 ss.

33. Sur la monarchie argienne, cf. Beloch, GG2 , I, 2, p. 191 ss. ; Kiechle, op. cit., p. 196 et Tomlinson, op. cit., p. 196 ss. Willetts observe très finement que non seulement les femmes et les esclaves mais aussi la monarchie profitèrent de la situation.

34. L'analogie avec Gortyne est proposée par Willetts, op. cit., p. 497 ss. ; cf. aussi Tomlinson, op. cit., p. 99. Mais les analogies Crétoises, on le sait, sont dangereuses.

35. Voir Diamantopoulos, op. cit., p. 220 ss.

36. Il s'agit d'une des thèses principales de Forrest et de Wörrle, op. cit. : voir déjà Beloch, , GG2 , II, 1, p. 139.Google Scholar Seymour (op. cit., p. 26 ss.) parlait avec raison de continuité dans le régime politique après Sépéia ; cf. maintenant zambelli, G., RFIC, 99, 1971, p. 150 Google Scholar ss. et Lotze, , Chiron, 1, 1971, p . 95 Google Scholar ss., qui critiquent Wôrrle.

37. Cf. Kiechle, op. cit., p. 184 ss.

38. Pour une interprétation « démocratique » de IG, IV, 554 (que l'on peut dater ca. 470 av. J.-C.), cf. Zambelli, op. cit., p. 152 ss.

39. Cf. De Sanctis, op. cit.

40. Cf. G. Vitucci, Il regno di Bitinia, 1953, p. 14 ss. avec la bibliographie.

41. Cf. Holleaux, M., REA, 22, 1920, p. 252 CrossRefGoogle Scholar ss. ; Magie, D., Roman Rule in Asia Minor, II, 1950, p. 944 Google Scholar, n. 42 ; repris dans Études d'épigraphie et d'histoire grecque, IV, 1952, pp. 226-229 ; Walbank, F., ad Polybe, XVI, 2 Google Scholar, 1. Voir sur cet épisode, Garlan, Y., Actes du Colloque d'histoire sociale 1970, Besançon, 1972, p. 34.Google Scholar

42. Walbank, loc. cit.

43. Cf. Stadter, op. cit., p. 44.

44. Voir Thuc, VIII, 40, 2 (411 av. J . - C ) ; Polyen, III, 9, 23 (389/388 av. J.-C). Sur la révolte de Drimacos, Fuks, cf. A., Athenaeum n.s. 46, 1968, p. 102 Google Scholar ss. Des mouvements serviles à Chios ont continué aussi après Drimacos (qui est mort vieux) et, peut-être, pendant le siège de Philippe, des bandes de rebelles se trouvaient-elles encore dans le maquis.

45. Heurgon, Cf. J., Recherches sur… Capoue préromaine, 1942, p. 122 Google Scholar ss.

46. Tite-Live place l'événement en 423, date préférable à 438/437 (si Diodore, XII, 31, 1 se rapporte au même fait). Cf. Heurgon, op. cit., p. 85 ss. et Salmon, T., Samnium and the Samnites, 1967, p. 38 Google Scholar ss. En 342, les garnisons romaines cantonnées en Campanie auraient projeté l'occupation de Capoue avec des techniques semblables (DENYS d'HAL., XV, 3, p. 2 ss. ; Tite-Live, VII, 38, 5-6; Front., I, 1, 1 ; APP., Samn., 1).

47. Cf. Heurgon, op. cit., p. 97 ss.

48. Voir aussi Tite-Live, IV, 44, 12 et Denys d'Hal., XV, 6, 4. Une partie des Cuméens se réfugia à Naples (Salmon, op. cit., p. 39 et note 2). Ciaceri, Selon, SMG, II, p. 399 Google Scholar, la dominance campanienne a succédé à une période de « cohabitation civile » entre vainqueurs et vaincus, fait qui servirait à expliquer la persistance de la culture grecque dans la Cumes samnite (cf. Strabon, loc. cit.), jusqu'à ce que Cumanos Osca mutavit vicinia, Vell. Pat., I, 4, 2.

49. La source de Diodore pour l'occupation d'Entella est certainement Ephore (cf. 70 F 68 Jacoby). En 342/341 av. J.-C, les Campaniens étaient encore à Entella (DIOD., XVI, 73, 2). Pour les monnaies et l'histoire d'Entella campanienne, Gabrici, cf. E., Problemi di numismatica greca della Sicilia e Magna Grecia, 1959, p. 100 Google Scholar ss. (une correction à la p. 102 : le chiffre de 800 est celui des Campaniens à Egeste en 410 (DIOD., XIII, 44, 1) et non celui des Campaniens à Entella en 404). Avec beaucoup de subtilité, mais en donnant peut-être trop de poids à la terminologie de Diodore, Freeman, E., HS, IV, p. 24 Google Scholar observe que les femmes d'Entella « are spoken of as the lawful wives of their captives, which may suggest a wish to connect themselves with the former owners of Entella and to keep alive the traditions of the place ».

50. Voir Diodore, XXI, 18, 3 ; XXI, 3. Pour Dion Cassius, IX, 40, 8, les Campaniens étaient de garnison à Messine (confusion probable avec Rhégion). Sur les Mamertins en Sicile, Vallone, cf. A., dans Kokalos, 1, 1955, p. 22 Google Scholar ss. Pour les sources, La Bua, cf. V., Filino-Polibio, Sileno-Diodoro, 1966, p. 202 Google Scholar ss. Sur le passage d'Alphuis, Heurgon, voir J., Trois études sur le « ver sacrum », 1957, p. 68 Google Scholar ss. et Salmon, op. cit., 39. A la tradition philo-mamertine se rattache peut-être STRABON, VI, 2, 3 ; cf. Zon, VIII, 8, 4 Boiss.

51. Cf. DIOD., XXI, 2-3. Pour des expulsions et des exilés, voir Polybe, I, 7, 3 et Diod., XXII, 13, 4.

52. Cf. Heurgon, Trois études, p. 78 ss. Pour les traditions grecques à Messine mamertine voir, entre autres, CALL. Aet., H, 43, Pfeiffer (avec W. Ehlers, Die Gründung v. Zankle i.d. Aitia d. Kallimachos, Diss. Berlin, 1933), et les monnaies avec Apollon Archégète ( Säström, M., A Study in the Coinage of the Mamertines, 1940, p. 103 Google Scholar ss.). Malgré les « meddices », la civitas mamertina ne fut jamais un état « purement osque » (comme le pensait Pareti, Storia di Roma e del mondo romano, I, 1952, p. 772).

53. La source annalistique de Denys date le cantonnement au consulat de C. Fabricius Luscinus (282 av. J.-C), tandis que pour Polybe (I, 7, 6) qui, généralement, est considéré comme ayant pour source Fabius Pictor (pour La Bua, op. cit., p. 209 ss., la source serait Timée), les événements seraient postérieurs à l'arrivée de Pyrrhus en Italie. Moins plausibles sont les sources qui parlent d'une legio campana (TITE-LIVE, Per., XII et XV ; cf. XXVIII, 28, 2 et XXXI, 31, 6) ou d'une octava legio (ȮRose, IV, 3, 4) avec au moins 4 000 hommes (POLYBE, I, 7, 7 ; TITE-LIVE, XXVIII, 28, 3 ; Front., IV, 1, 38; voir aussi DENYS d'HAL., xx, 16, 2, qui parle d'au moins 4 500 hommes pour sa « deuxième révolte »). Voir pour l'ensemble, J. Heurgon, Capoue préromaine, p. 203 ss. et P. LEVÊQUE, Pyrrhos, 1957, p. 310 ss.

54. Les ‘ des tuiles de Rhégion, appartenant à cette période (IG,XIV, 2400, 14 b) sont probablement les anciens habitants de Rhégion, restitui (cf. APP., Samn., IX, 3 : )en 270, qui veulent se distinguer des « faux » citoyens de Rhégion de la décennie campanienne ; mais voir Mingazzini, P., dans Atti e Mem. Soc. Magna Grecia, 1954, p. 55 Google Scholar et Cristofani, M., dans Studi Etruschi, 36, 1968, p. 45 Google Scholar ss.

55. Cf. Tite-Live, XXVIII, 28, 6 ; voir Heurgon, Capoue préromaine, p. 93 ss. Salmon, et, op. cit., p. 39, n. 1.Google Scholar

56. HDT., VI, 23, 2-3, avec Macan, ad loc. Freeman, et, HS, II, p. 111.Google Scholar Pausanias, IV, 23, 8, qui confond les Messéniens avec les Samniens et Anaxilas avec Hippocrate et transfère l'ensemble des faits au VIIe siècle, dit que les colons furent invités à massacrer les hommes et à « vendre comme esclaves tous ceux qui restaient, avec femmes et enfants ».

57. Cf. DIOD., xxx, 13. Pour le traité entre Kydonia et Apollonia, Muttelsee, cf. M., Zur Verfassungsgesch. Kretas (Diss. Hamburg, 1925), p. 37 Google Scholar ss. et p. 62 ss. Ce cas ne figure pas dans la liste des traités d'isopolitie étudiés par Gawantka, W., Isopolitie, Vestigia, 22, 1975.Google Scholar

58. Voir l'observation de Denys d'Hal., XX, 4, 1, à propos des gens de Rhégion. Autres exemples d'introduction de soldats ou d'étrangers dans des maisons privées : DIOD., XIII, 58, 3 : Plut., Mor., 788 A ; Seg, XI, 1107, 1, 3, etc. Voir aussi un cas semi-légendaire dans POLYBE, IV, 33, 5 et PAUS., IV, 22, 2. Le logement des soldats dans des maisons privées est d'usage courant dans les monarchies hellénistiques.

59. Cf. mon article dans Arch. Giur., VI ser., 28, 1960, p. 7 ss.

60. Op. cit., p. 24 ss., p. 32 ss.

61. Qu'on pense à l'archonte éponyme athénien et aux tuteurs publics des enfants des tués à Athènes et ailleurs. Pour les gynéconomes comme « tuteurs collectifs » dans la période hellénistique, Vatin, cf. C., Recherches sur le mariage et la condition de la femme mariée à l'époque hellénistique, 1970, p. 254 Google Scholar ss. (la gynéconomie n'est pourtant pas une tutelle au sens de ).

62. Le roi d'Argos dans les Suppliantes d'Eschyle se déclare , avec ses concitoyens, des Danaïdes (v. 963 ss.) : dans l'Argos historique, après Sépéia, ce fut peut-être le roi qui, en un premier temps, remplissait les functions de tuteur des femmes, c'est-à-dire des maisons désertes. Intéressant est le dialogue entre Aristotimos (tyran d'Elise, peu après 272 av. J.-C.) et les femmes des exilés, qui se refusent à reconnaître dans la personne du tyran leur tuteur (Plut., Mor., 252 B).

63. Wolff, Cf. H. J., dans Traditio, 4, 1946, p. 70 CrossRefGoogle Scholar ss. et Harrison, A. R. W., The Law of Athens, I, 1968, p. 9 Google Scholar ss.

64. Le décret athénien était mentionné par Hieronymos de Rhodes (fr. 44 Wehrli), péripatéticien du IIIe siècle av. J.-C. ; cf. Harrison, op. cit., p. 16 ss. avec la bibliographie. L'oligandria athénienne, après la catastrophe de Sicile, se reflète, comme on le sait, dans Lysistrata.

65. Voir sur la liberté d'esprit des tyrans en matière de mariage l'intéressante étude de Gernet, L., «Mariages de tyrans », dans Anthropologie de la Grèce antique, 1968, p. 344 Google Scholar ss.

66. La formule stéréotypée est connue : les vainqueurs « tuèrent les hommes et réduisirent en esclavage les enfants et les femmes ». Voir pour l'ensemble, Volkmann, H., dans Abhandl. Akad. Mainz, 1961, p. 14 Google Scholar ss., et aussi Kiechle, F., dans Historia, 7, 1958, p. 129 Google Scholar ss.

67. Sur ces termes, cf. Harrison, op. cit., p. 1 ss. Notons quelques expressions dans les cas étudiés : (Aristodème), nubere, nuptiae (Cléarque), (Chairon), matrimonium (Nabis), (Entella). Ailleurs, le terme est ). On s'intéressera aux mots adressés par Timocleia au capitaine thrace qui s'est emparé d'elle et de sa maison après l'occupation de Thèbes en 335 av. J.-C. : « … s'il faut te considérer à la fois comme gardien , comme maître et comme mari », etc. (Plut., Mor., 260 A).

68. Polyen, H, 1, 29 ; vin, 68 ; Plut., Pyrrh., 34, 2, etc. Autres exemples : Plut., Mor., 245 AB ; Polyen, VIII, 69. La maxime de Paidarètos dans Plut., Mor., 231 B est intéressante. Les stratagèmes de travestissement sont nombreux (voir, par exemple, Polyen, I, 20, 2, II, 3, 1, et v, 1, 4).

69. POL., 1313 B 33 : cf. 1319 B 27. Cf. les πoταγωγίδες, (ibid., 1313 B 13), femmes-espionnes des tyrans de Syracuse (cf. Polyen, V, 2, 13) ; mais selon Plutarque, Dion, 28, 1 et Mor., 522 F, les étaient des hommes.

70. Voir Xén., Hiéron, III, 8. Célèbres sont les cas d'Aristodème de Cumes (voir ci-dessus), d'Alexandre de Phères (Xén., Hell., VI, 4, 35-6, Plut., Pélop., 35, p. 3 ss.), de Laarchos (Plut., Mor., 261 B) et de Nikokratès de Cyrène (Polyen, VIII, 38 ; Plut., Mor., 225 E ss.). Pour le thème rhétorique de la femme tyrannicide, Berve, cf., Tyrannis, I, p. 504 Google Scholar et notes ; tyrannicidestravestis : Arist., fr. 611, 64 Rose; [Quint.], Decl. min., 282, etc.

71. Voir, en particulier, Pembroke, S., dans Journal Warb. and Court. Inst., 30, 1967, p. 1 CrossRefGoogle Scholar ss. ; id., dans Annales ESC, 25, 1970, n° 5, p. 1240 ss. ; P. Vidal-Naquet, op. cit., ci-dessus note 24 ; Rougé, J., dans Cahiers d'histoire, 15, 1970, p. 307 Google Scholar ss.