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Survivances de pratiques communautaires dans l'agriculture limousine
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
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Les pratiques communautaires étaient de règle dans l'agriculture des pays de champs ouverts. Elles s'observent aussi en certains pays, comme le Limousin, où dominent les, champs clos. Sur les « coutures, — lieux défrichés (au milieu d'autres restés longtemps stériles), — les champs cultivés, les « terres » constituent des zones de plusieurs dizaines d'hectares, où les champs sont ouverts et où l'on retrouve lés pratiques communautaires des pays de champs ouverts.
- Type
- Mises au Point
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1947
References
1. Les ouvrages suivants fourniront des indications intéressantes : Recueil des usages locaux du département de la Haute-Vienne, Limoges, H. Ducourtieux, 1857. — Même titre, mais n'est pas une réédition du précédent, Limoges, 1942. — Boudias, juge de paix à Neuvic, Recueil des usages locaux du département de la Corrèze, Tulle, 1928. — Lacrocq, avocat à Guéret, Recueil des usages locaux du département de la Creuse, Guéret, 1939.
2. « Couture » se retrouve comme nom de lieux-dits. L'abbé Led'er en signale dix pour le département de la Creuse, huit pour te département de la Haute-Vienne. — A. Lecler, Dict. topographigue du département de la Creuse, Limoges, 1919-1926.
3. Parfois, ces champs ouverts, qui appartiennent à des propriétaires différents, sont entourés d'une clôture générale. On compte jusqu'à sept, huit propriétés dans un même enclos (région de Seilhac, Corrèze).
4. Variantes : Chodan, forme rencontrée dans des textes patois limousins du XVIIIe siècle ; — Chazan, forme usitée dans les régions de iRochechouart, Confolens.
5. Dom Léonard Dulou, Dictionnaire de la langue limousine, petit in-4°, 306 pages, achevé en 1777. Resté manuscrit, il se trouve à la Bibliothèque municipale de Limoges. Ne ipas confondre avec Joseph Duelou, Bénédictin aussi, le collaborateur de la Gallia Christiana et de l'Histoire littéraire de la France. Le mot Chodan se retrouve dans les anciennes langues romanes, en Languedoc, en Provence. Pris dans l'acception de « terre », il semble propre au Limousin.
page 103 note 1. II. Courivaud, notaire à Cieux, Le mot « Chadan », Société archéologique et historique du Limousin, tome 81, année 1946. Procès-verbaux, p. 48.
page 103 note 2. II. Courivaud, o. c.
page 103 note 3. Variante : étialo dans te Vendonnais (N.-O. die la Corrèze).
page 103 note 4. Au village de La Courrière (commune de Château-Ponsac, Haute-Vienne), certaines terres cultivées sont situées sur une hauteur, d'autres en contrebas. Une année, le chadan du haut est cultivé en céréales ; l'année suivante, c'est le chadan du bas. Toutes les propriétés respectent l'usage établi.
page 103 note 5. Béronie, Dictionnaire du patois du bas Limousin (Corrèze) et plus particulièrement des environs de Tulle, publié en 1822 par Anne Vialle.
page 103 note 6. L'assolement triennal et les assolements plus compliqués se pratiquent principalement dans le Nord du département de la Haute-Vienne, la partie la plus riche et celle où la propriété est la plus étendue, l'ancienne basse Marche. En bas Limousin, l'assolement de la région de Brive a parfois une rotation de six ans. Les baux entre propriétaires et métayers précisent le système de rotalion et des cultures de l'assolement, s'il s'agit d'assolement biennal ou d'assolement quadriennal qui est souvent l'assolement triennal dédoublé. Les autres assolements n'interviennent pas dans les baux.
104 1 H. Courivaud, o. c.
page 104 note 2. Dans certains cantons de la Creuse, la limitation du temps de passage est prévue pour les champs de céréales, mais non pour les champs de légumes, poux cette même raison.
page 104 note 3. Lorsque le propriétaire du « fonds dominant » a ensemencé sa terre, le propriétaire du. « fonds servant » ensemence le chemin de jachère. Gaspilleur serait celui qui ne l'ensemencerait pas (Château-Ponsac, Haute-Vienne). Un même chemin peut être utilisé par sept ou huit propriétaires. Quand ils ont achevé leurs semailles, on peut l'emblaver (région de Seilhac, Corrèze).
page 104 note 4. La durée du passage est assurée généralement pour la période comprise entre l'enlèvement des récoltes et ile début des semailles, à des dates variant suivant les localités.
page 104 note 5. Dans le Confolentais, l'assolement triennal se développe. Des terres exploitées sous une même clôture et appartenant à divers propriétaires ne suivent pas dans l'assolement même rotation de culture.
A Saint-Chamant, près dl'Ailgentat, aussi loin que les documents peranettent de remonter (début du XVIIIe siècle), on ne trouve indication d'aucune pratique communautaire. La vaine pâture n'est pas mentionnée. Les moutons, au temps oîi se pratiquait cet élevage disparu aujourdhui, étaient conduits sur des landes de bruyère dans la partie haute de la commune. (Jean Chassain, Monographie de Saint-Chamant. Bulletin de la Société des Lettres de la Corrèze, 1938). Les régions du haut Limousin considérées dans cette note sont depuis longtemps consacrées à l'élevage bovin.