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Pour une histoire médiévale de l'entreprise minière en Lombardie
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Extract
La partie des Alpes comprise dans les provinces de Brescia et de Bergame a constitué jusqu'au XXe siècle un des principaux centres italiens d'activités minières et métallurgiques. Au Moyen Age, c'est même vraisemblablement le plus important de ces centres, et il atteint son apogée pendant les premiers temps de la domination vénitienne. C'est ici qu'est accompli au XIIIe siècle un progrès décisif de la technique métallurgique, avec le passage du procédé direct de traitement du minerai de fer au procédé indirect ; les vallées lombardes conservent de ce fait pendant deux siècles une avance technologique considérable sur le reste de l'Europe.
Summary
The Alpine region covering the provinces of Brescia and Bergamo was probably the main Italian center for the production and transformation of iron ore during the Middle Ages, silver was also produced there, but in less significant quantities. This article sums up different aspects of the development of these activities between around 900 and the end of the 13th century, using certain already-known documents as well as others never published heretofore. We first discuss the location of mines and ore treatment plants, and then examine work speed and techniques (in the attempt to calculate the quantity of metal produced). A series of 13th century texts allow us to cursorily analyze systems of association amongst miners, as well as relations between miners and rural lords.
- Type
- Métallurgie Médiévale
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1987
References
Notes
1. Bonne synthèse sur les mines de fer : Stella, A., Le miniere diferro dell'Italia. Primo congresso minerario nazionale, Turin, 1921, pp. 63–134 Google Scholar. Voir aussi Rinaldi, G., Le minière del Bergamasco, Bergame, 1940 Google Scholar ; et la Storia di Brescia,Brescia, I, 1963, pp. 18-19.
2. La métallurgie bresciane est assez bien connue grâce aux rapports des gouverneurs vénitiens : Relazioni dei rettori veneti in Terraferma,XI, Milan, 1978 ; Giovanni DA Lezze, Il catastico bresciano (1609-1610),éd. fac-similé par C. Pasero, 3 vols, Brescia, 1969-1973 ; cf. aussi l'introduction, I, pp. 78-81. Elle a suscité une abondante littérature : outre la Storia di Brescia, Brescia, III, 1964, pp. 140-142, 345-349, etc., voir Tucci, U., « L'industria del ferro nel Settecento. La Val Tropia », dans Ricerche storiche ed economiche in memoria di Corrado Barbagallo, Naples, II, 1970, pp. 417–462;Google Scholar Ph. Braunstein, « Les entreprises minières en Vénétie au xve siècle », dans Mélanges d'Archéologie et d'Histoire de l'École Française de Rome, 11(1965), pp. 545-550 ; et les ouvrages cités plus bas. La métallurgie bergamasque, éclipsée à cette époque par celle de Brescia, n'a pas été étudiée ; voir les Relazioni dei rettori veneti…, op. cit.,XII, Milan, 1978, et B. Belotti, Storia di Bergamo e dei Bergamaschi,2e éd., Bergame, 1959, VII (Index), article : « Bergamo, industria » et aux divers noms de vallées. Pour une vue d'ensemble et une bibliographie plus complète, nous nous permettons de renvoyer à notre étude « La métallurgie lombarde au Moyen Age », à paraître dans les Actes du colloque La métallurgie au Moyen Age (Paris, mars 1984).
3. Sprandel, R., « Die oberitalienische Eisenproduktion im Mittelalter », dans Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, 52 (1965), pp. 289–329 Google Scholar ; Id., Das Eisengewerbe im Mittelalter,Stuttgart, 1968, en particulier les pp. 71-78, 109-118 ; Id.,« La production du fer au Moyen Age », Annales ESC,1969, pp. 305-321.
4. Rosa, G., « Primordii dell'escavazione del ferro in Lombardia », appendice, Id., Ifeudi ed i comuni délia Lombardia, 2e éd., Bergame, 1867, pp. 279–282 Google Scholar ; Storia di Brescia, op. cit.,I, p. 142, n. 1.
5. Rappelons que cette exploitation est également active en Valtelline, c'est-à-dire immédiatement au nord des chaînes qui ferment les vallées bergamasques et brescianes, et dans les Alpes occidentales : R. Sprandel, Die oberitalienische Eisenproduktion…, op. cit.,pp. 294-295 ; Besta, E., « L'estrazione e la lavorazione dei metalli nella Valtellina medioevale », dans Atti e Memorie del3 ° Congresso Storico Lombardo (Cremona, 1938), Milan, 1939, pp. 357–366 Google Scholar. Le fer est aussi exploité dans la partie occidentale des Alpes lombardes : R. Sprandel, op. cit.,; Id., Das Eisengewerbe…, op. cit.,pp. 110-111 ; Fanfani, A., « L'industria mineraria lombarda durante il dominio spagnolo », dans Id., Saggi di storia economica italiana, Milan, 1976, pp. 159– 254 Google Scholar (” Pubblic. dell'Università Cattolica del Sacro Cuore, série III : Scienze sociali », vol. XVI). Vers l'est, le Trentin constitue un autre grand centre minier : R. Sprandel, « Die oberitalienische Eisenproduktion… », op. cit.,pp. 295-296 ; Id., Das Eisengewerbe…, op. cit.,p. 112.
6. G. Bognetti, « Le minière di Valtorta e i diritti degli arcivescovi di Milano (sec. xn-xiv), dans Arch. Stor. Lomb.,série 6, t. 53 (1926), pp. 281-308 : l'archevêque loue la dîme des mines d'argent et un droit fixe sur les fours à fer à un groupe d'exploitants (1294 et 1345) ; cf. aussi n. 3 (1223). Les mines de fer sont encore actives au xvr2 siècle (B. Belotti, op. cit.,III, p. 391).
7. Bibl. Civ. A. Mai, Bergame, Perg. del Comune, n° 1383 (1227) : l'abbé du S. Sépulcre d'Astino renouvelle à Albert Baronzelli de Cambrembo l'inféodation d'un territoire provenant de l'héritage des comtes Giselbert et Atto de Bergame, y compris les filons ferrifères, « moyennant le loyer en métal habituel » ; même fonds, nc 1499 (1236) : transformation de ce loyer en médium centum ferri cocti… in verzellis,soit un peu moins d'un quintal d'acier en barres. B. Belotti, op. cit.,II, p. 180 (1223) : les habitants de Valleve (ou peut-être de Valtorta) partagent leurs mines de fer avec Bruno, Pierre et Alberic de Domo de Lecco. Bibl. Civ. A. Mai, Bergame, Perg. Capitolari, n° 3140 (début du xme siècle ?) : les sires de Brembate perçoivent un cens en fer, fromages et deniers pour l'usage des monts Anconnoet Anconnasca; pour la datation, cf. même fonds, n° 3581, et Ronchetti, G., Memorie istoriche délia città e chiesa di Bergamo, 2e éd.,.Bergame, 1975, II, p. 116;Google Scholar pour la localisation — probablement en Valleve —, cf. Exempta chartarum spectantium ad monasterium S. Iacobi de Pontida,ms. xvme siècle, Bibl. Queriniana Brescia, n° 19 (1097). Même ms., n° 1(1521) : le monastère de Pontida a un droit immémorial à 3pensa(24 kg) de fer et autant de fromage, dus par les habitants de Valleve pour le loyer d'un secteur d'alpages entre Foppolo, le mont Arele et celui d'Onedo,avec les mines d'argent, fer, cuivre et autres métaux qui s'y trouvent. Les confins de ce territoire et ceux de la propriété d'Astino (voir plus haut) sont en partie identiques : il s'agit d'une autre partie de l'héritage des comtes de Bergame ; les mines de fer existaient encore au xvm= siècle (B. Belotti, op. cit.,IV, p. 342). Pour les équivalences des mesures anciennes, nous suivons R. Sprandel, DasEisengewerbe…, op. cit.,pp. 406-409 :lalivre vaut de 300 à presque 500 g selon les lieux, celle de Brescia 330 g ; le pensumde Brescia équivaut à 8 kg ; le centenariumvaut normalement 100 livres, le miliarium1 000.
8. Si Casivico,où S. Julie perçoit 30 livres de fer, est identique à l'actuel Casnigo, comme le pense G. Boonetti dans Storia di Brescia, op. cit.,I, p. 512, l'identification de G. Pasquali (“ La distribuzione geografica délie cappelle e délie aziende rurali descritte neU'inventario di S. Giulia di Brescia », dans S. Salvatore di Brescia. Materialiper un museo,t. I, vol. 2, Brescia, 1978, p. 152) avec Cassivico, dans la plaine bresciane, paraît surprenante, puisque l'inventaire mentionne à Casiviconon seulement du fer, mais des montagnards : Pasquali, G. éd., dans Inventari altomedievali di terre, coloni e redditi, Rome, 1979 Google Scholar (” Ist. Stor. Ital. per il M. E. Fonti per la Storia d'Italia », 104), p. 64.
9. Conservés à l'Archivio Vescovile de Bergame, ces textes sont publiés — de façon peu scientifique mais intégralement — par G. Barachetti, Possedimenti del vescovo di Bergamo nella valle di Ardesio. Documenti dei secc. XI-XV(Bergomum,LXXIII, 1980, fasc. 1-3). Ils retracent l'achat par l'évêque des mines d'argent (1077-1080), la reconnaissance de la propriété communale de celles de fer (1145) et de l'autonomie de la même commune (1179), ainsi que de nombreux procès de la première moitié du xme siècle concernant l'exploitation de l'argent. Les principaux épisodes sont exposés par Antonucci, G., « La vertenza fra il vescovo e il comune di Bergamo per i capitoli minerari », dans Atti e Memorie del 2° Congresso Storico Lombardo (Bergame, 1937), Milan, 1938, pp. 51–56;Google Scholar cf. Id.,« Terre minerarie bergamasche nel secolo XIII », dans Atti dell' Ateneo… di Bergamo,1927-1928, pp. 17-21 et 49-55 ; B. Belotti, op. cit.,II, p. 140.
10. Die Urkunden Heinrichs III.,H. Bresslau et P. F. Kehr éds, Berlin, 1931, n° 199 (“ MGH Dipl. reg. et imp. Germ.», 5) ; Finazzi, G., Sulle antiche minière di Bergamo, Milan, 1860, p. 15 Google Scholar (1251). Sur l'expansionnisme économique et politique des Scalvini, Lupi, M., Codex Diplomaticus… Bergomatis, II, Bergame, 1799,Google Scholar col. 491 (1018) ; C. Manaresi, I placiti del « Regnum Italiae »,III, 2, Rome, 1960, nc 471 (1091) (” Ist. Stor. Ital. per il M.E. Fonti per la St. d'It. », 97) ; J. Ficker, Forschungen zur Reichs- und Rechtsgeschichte Italiens,IV, Innsbrùck, 1874, n° 89, p. 134 («après 1091 », en fait après 1167-1175); Arch. Vescovile Bergame, «Rotulus»,ff. 96 (1231), 105 (1120, 1127, 1202); Memorie délia famiglia Capitani,ms. xvme siècle, Bibl. Querin. Brescia (ms. diRosa 115), ff. 9-13 (1231) ; Elenco di documenti concernenti i capitani di Scalve,ms. xxe siècle, Arch. di Stato Cremona, Arch. Stor. Com., inv. 21/185 ; Regesto di documentiprovenienti dall’ archivioprivato dei capitanei di Scalve,ms. xxe siècle, Bibl. Govern. e Civ. Cremona (ms. Albertoni 198 et 209 ; le ms. Albertoni 204 est une copie des Memorie…, op. cit.);G. Antonucci, « I capitanei di Scalve », dans Atti dell'Ateneo di Bergamo, XXVIII (1927), pp. 10-17 ; G. Riva, « Un codice sconosciuto di privilegi bergamaschi », dans Arch. Stor. Lomb.,s. III, t. XVII (1902), pp. 277-307 ; Grassi, G. B., Alcunenotiziesulla Valledi Scalve scritte nel 1843, Bergame, 1899 Google Scholar. La collection Albertoni de la Bibl. Gov. e Civ. de Crémone contient de nombreux manuscrits provenant des archives de la communauté de Val di Scalve, de contenu rarement antérieur au xve siècle (en particulier les numéros 48-54, 127-216, 237-248). Sur l'histoire minière moderne de la vallée, G. Nanoeroni, « Note antropogeografiche sulla valle del F. Dezzo (Val Camonica) », dans Boll. d. R. Soc. Geo. It.,s. VI, vol. XI (1932), pp. 751-754.
11. L'idée selon laquelle il y avait des mines de fer (ou de tout autre minerai) sur la colline qui soutient le château de Brescia (R. Sprandel, « Die oberitalienische Eisenproduktion… », op. cit.,p. 295, 302) repose sur une lecture hâtive de certains passages des statuts de cette ville (F. Odorici éd., dans Hist. Pat. Mon.,XVI, 2, 1. II, §§ 81-83, col. 1671 et col. 1584 [136]) : il s'agit en fait de carrières de pierres, utilisées pour la construction urbaine aux xe-xne siècles (Storia di Brescia, op. cit.,I, pp. 21 et 23).
12. Inventari altomedievali…, op. cit.,p. 54 (Griliano),71 (Vuassaningus),72 (Bradellas). Vuassaningusest vraisemblablement Siniga, près de Pisogne, et Bradellasun des cinq lieux de ce nom de Valcamonica, et non Pradella de Val di Scalve (G. Pasquali, La distribuzione geografica…, pp. 72 et 154). Grilianos'identifie mieux avec Grignaghe, en pleine zone ferrifère, qu'avec une localité disparue de Franciacorta comme le pense G. Pasquali, op. cit.,p. 148. Quant à Bogonago,autre curtisminière (Inventari altomedievali…, op. cit.,p. 56), nous ne pouvons qu'exprimer un doute sur la localisation proposée par G. Pasquali (op. cit.),p. 149, en Franciacorta : le raisonnement qu'il applique à ces deux dernières curtes,appuyé sur l'ordre suivi dans le polyptyque, paraît correct, mais il semble bizarre que deux domaines situés si loin des lieux de production aient été assujettis à de fortes redevances en fer brut : ils auraient dû faire venir tout exprès par le lac d'Iseo le métal ou le minerai, ce qui exclut toute idée de rentabilité.
13. Doc. de 1127, op. cit.n. 10. L'identification est cependant infirmée par le texte de 1231 cité dans cette même note, qui semble situer Palodeaux confins de la Val di Scalve.
14. G. Rosa, Primordii dell'estrazione…, op. cit.,p. 278 (1299). A Fraine, au-dessus de Pisogne, fonctionnent à cette date plusieurs fuma etfoxinaeactionnés par la force hydraulique : Bibl. Querin. Brescia, fondo Odorici, VII, 1, n° 12, f. 10 v° ; cf. Odorici, F., Cenni sulle fabbriche d'armi délia provincia di Brescia, Brescia, 1860 Google Scholar (non paginé) ; R. Sprandel, « Dieoberitalienische Eisenproduktion… », op. cit.,n. 129, p. 316.
15. P. Guerrini, « Per la storia del potere temporale del vescovo d. Brescia », dans Memorie Stor. d. Dioc. di Brescia,XXIV (1957), p. 77 (1336), 83 (1350). Une série de documents sur la sidérurgie de Valcamonica aux xrve-xvie siècles est rassemblée par R. Putelli, Vita, storia ed arte bresciane nei secoli XIII-XVIII,Breno, V, 1938, pp. 37-58. Pour une vue d'ensemble, Simoncelli, R., « La Val Camonica : le condizioni geografiche e le vicende storiche dell'economia del ferro », dans Notiziario di geografia economica, Numéro spécial, Scritti in onore di Ferdinando Milone, Rome, 1971, pp. 239–263 Google Scholar.
16. Diplôme de 1047, op. cit.n. 10.
17. Giovanni DA Lezze, 77 catastico bresciano, op. cit.,pp. 238-239 ; cf. I. Valetti Bonini, Le comunità di valle in epoca signorile. L'evoluzione délia comunità di Valcamonica durante la dominazione viscontea (secc. XIV-XV),Milan, 1976 (” Pubblic. deU'Univ. Catt. del S.C., Scienze storiche », 13), p. 55 (fin xme siècle).
18. Nogara, B. éd., dans Statuti rurali bresciani delsecolo XIV, Milan, 1927 Google Scholar (” Corpus Statutorum Italicorum », X), §§ CLXXXVI, p. 80, CCLXXIV-CCLXXXI, pp. 104-106 ; cf. P. Toubert, « Les statuts communaux et l'histoire des campagnes lombardes au xive siècle », dans Mél. d'Arch. et d'Histoire de l'Éc. Franc, de Rome,72 (1960), pp. 493-494. Les archives de la commune, conservées depuis la fin du xne siècle et déposées à l'Arch. di Stato de Brescia, montrent sa richesse et son indépendance, mais ne donnent aucune indication sur les mines, à part l'existence d'une fucinaen 1314 (cf. F. Odorici, Cenni sulle fabbriche d'armi…, op. cit.).Les Annales Brixienses(L. Bethmann éd., dans MGH SS,XVIII, Hanovre, 1863, p. 815) indiquent d'autre part qu'en 1195 inventum fuit aurum in Bovagno.Des dispositions analogues à celles des statuts de Bovegno figurent dans ceux de Pezzaze (P. Bonetti et V. Rizzinelli, « L'estrazione e la fusione del ferro in Valtrompia », dans Atlante valtrumplino. Uomini, vicende epaesi délie valli del Mella e del Gobbia,Brescia, 1982, p. 112) et de Val di Scalve (B. Belotti, Storia di Bergamo…, op. cit.,III, p. 354), conservés dans des rédactions du xvic siècle.
19. Pratica délia mercatura,titre usuel de Délia décima e délie altre gravezze… tomo quarto, Lisbonne et Lucques, 1766, pp. 105-106 (1441). Le fer de Valtrompia jouit d'une exemption de taxes à l'exportation : F. Odorici, Cennistorici…, op. cit.(1405). Sur l'histoire minière de la Valtrompia, voir P. Bonetti et V. Rizzinelli, op. cit.; F. Piardi et C. Simoni, « Minière e forni fusori in Valtrompia », dans Atlante Valtrumplino…, op. cit., p.131-166.
20. Odorici, F., Storie bresciane daiprimi tempi sino all'età nostra, Brescia, VII, 1857, p. 22 Google Scholar (Vobarno, 1200) : fosinaplatéesunt de districto episcopi.Brescia, Arch. di Stato, Fondo diRelig., n° 39, 1244 : règlement intérieur de la consorteriafamiliale des de Sala : la mine d'argent de Preseglie restera commune ; la propriété en sera divisée en parts qui ne devront pas quitter la famille ; deux gastaldisalariés dirigeront les medallos et laborationes.L'inventaire de S. Julie (Inventari altomedievali…, op. cit., p.63) cite par ailleurs des redevances en socs et faux dans la curtis d'Audalvico,qui est Odolo, toujours en Valsabbia (identification : G. Pasquali, op. cit., p.151). Les mines d'argent de Valsabbia ont disparu après le xvie siècle : Storia di Brescia, op. cit.,I, p. 142, n. 1 ; sur les mines de fer, d'importance plus durable, Vaglia, U., L'arte del ferro in Valle Sabbia e lafamiglia Glisenti, Brescia, 1959 Google Scholar (” Suppl. ai Comm. dell'Ateneo di Brescia per l'anno 1959 »).
21. Bergame : Hist. Patr. Mon.,XVI, 2, col. 2021-2024, collatioXIV, §§ 3-4 ; Brescia : ibid.,col. 1584 (108) et col. 1715, 1. II, §§ 242-248, 257, 258. Voir aussi le traité de 1274 entre Venise et Crémone : L. Astegiano, Codexdiplomaticus Cremonae.l,Turin, 1896, n° 942, p. 358 (“ Hist. Pat. Mon.», XXII) ; le tarif milanais de 1317 : R. Sprandel, Das Eisengewerbe…, op. cit.,pp. 374-375 ; celui de Lecco du xrve siècle, dans Statuti dei laghi di Como e di Lugano, E. Anderloni et A. Lazzati éds, Rome, 1915 (” Corpus Statut. Italie. », VIII), pp. 47, 49-51 ; et dès le début du xinc siècle celui de Lodi : C. Vignati, Codice diplomatico laudense,III, Lodi, 1883 (” Bibl. Hist. Ital. », IV), p. 556, 1. III, § LIV ; et celui de Trente, de même époque : R. Sprandel, Die oberitalienische Eisenproduktion…, op. cit.,p. 291.
22. G. Barachetti éd., op. cit.,pp. 40-43, et G. Antonucci, Terre minerarie bergamasche…, op. cit.,pp. 18-20 ; sur la date : ibid.,p. 20.
23. A. Pertile, Storia del diritto italiano,,2e éd., Bologne, 1965, IV, pp. 424-431 ; G. Bognetti, Le minière di Valtorta…, op. cit.,pp. 302-303 ; cf. Brûhl, C., Fodrum, gistum, servitium régis, Cologne-Graz, 1968 Google Scholar (” Kôlner Hist. Abhandl. », 14), II, p. 522, n. 400.
24. Rappelons que cet inventaire est daté des environs de 900. A la même époque, des servide Bellagio doivent au monastère S. Ambroise de Milan 100 livres de fer annuelles : Codex Diplomaticus Langobardiae,G. Porro Lambertenghi éd., Turin, 1873 (” Hist. Pat. Mon.», XIII), n° 416 ; cf. aussi ibid.,n° 422 (907).
25. La chronique de Rodolphe le Notaire, utilisée par R. Sprandel (Die oberitalienische Eisenproduktion…, op. cit.,pp. 299-300 ; Das Eisengewerbe…, op. cit.,pp. 40-41 ; « Bergbau und Verhùttung im frùhmittelalterlichen Europa », dans Artigianato e teenica. Settimane di studio del Centro italiano di Studi sull'alto medioevo,XVIII, 1970, Spolète, 1971, p. 590) est un faux du xvme siècle, comme il l'admet d'ailleurs lui-même.
26. R. Sprandel, Die oberitalienische Eisenproduktion…, op. cit.,pp. 297-298 ; et surtout Id., Bergbau und Verhùttung…, op. cit., etld., La production du fer…, op. cit.
27. Die« Honorantie civitatis Papie »,C. Brûhl et C. Violante éds, Cologne-Vienne, 1983, pp. 20-21, §9.
28. Liste dans C. BRÛHL et C. Violante, op. cit.,p. 55. Le lavage de l'or est déjà cité dans un diplôme de 872 (A. Pertile, Storia del diritto…, op. cit.,IV, p. 426, n. 146).
29. Die Urkunden FriedrichsL,H. Appelt éd., II, Hanovre, 1979 (“ MGHDipl. reg. et imp. Germ.», X, 2), n° 421 a (1163) ; Akty Kremony,I, S. A. Aninsku éd., Moscou, 1937, n° 102 (1206). Ces textes, comme ceux du xie siècle, concernent surtout le cours inférieur de l'Adda. Les sables aurifères sont sans doute inclus tacitement dans les argentariedes regaliade 1158, cf. C. BRÛHL et C. Violante, op. cit.En 1311 encore, un diplôme royal concède le lavage de l'or (A. Pertile, op. cit.,IV, p. 426), et en 1466-1481 un noble milanais reçoit du duc et concède à son tour le monopole de la recherche de l'or dans le Pô (A. Fanfani, L'industria mineraria…, op. cit.,p. 167). Bibliographie complémentaire : R. Pracchi et P. L. Beretta, Lombardia, Rome, 1969 (” Cons. Naz. d. Rie. Comitato per le se. stor., filol. e filos. Collana di bibliografie geografiche délie regioni italiane », XIII), pp. 32-33, 82.
30. C. Vignati, Codice diplomatico laudense, op. cit.,II, n° 54, p. 66.
31. Foramenet medallumdoivent désigner n'importe quel genre d'excavation ; mais toutes les mines anciennes sont en galerie (décrites, toujours sans points de repère chronologiques, par A. Stella, Le minière d'Italia, op. cit.,p. 71 ; B. Belotti, Storia di Bergamo…, op. cit.,I, p. 100 ; G. Rosa, / primordii…, op. cit.,pp. 279-281 ; U. Tucci, L'industria del ferro…, op. cit.,p. 421 ; F. Piardi et C. Simoni, op. cit.,pp. 134-135) ; et les statuts de Bovegno indiquent aussi clairement cette forme (cf. n. 18). Medallum, metallumdésignent à la fois la mine et le métal.
32. Voir n. 7.
33. G. Barachetti, op. cit.,pp. 139-140 ; c'est vraisemblablement la mine d'argent proche du bois de Campiello, citée en 1179 (ibid.,p. 11). Nous identifions le Gromo médiéval avec Gromo S. Marino plutôt qu'avec l'actuel Gromo tout court, à cause de la proximité de Grabiasca.
34. G. Barachetti, op. cit.,p. 60.
35. Ibid.,p. 8.
36. Le suffixe en - ascumindique des biens communaux ou d'autres terrains de pâture ; sur les toponymes cornello etpaitone,voir D. Olivieri, Dizionario di toponomastica lombarda,Milan, 1961, à ces articles.
37. C'est ce que suggère l'utilisation pour cette mine du bois de Campiello, situé juste audessus du hameau de Grabiasca. La carte géologique simplifiée donnée par A. Stella, op. cit., pi. 6, confirme ces localisations ; elle montre aussi qu'en Val di Scalve le filon principal se trouve en fond de vallée et que les villages s'échelonnent sur lui.
38. G. Barachetti, op. cit.,pp. 30-71, 137-141 (1217-1249). On comparera avec les conditions de travail à la fin du xve siècle (Ph. Braunstein, Les entreprises minières…, op. cit., pp. 562-566), au xvme siècle (U. Tucci, L'industria delferro… op. cit.)et à la fin du xixe siècle (À. Stella, op. cit.,pp. 68-70) ; voir aussi U. Vaolia, L'arte delferro…, op. cit.,p. 9.
39. G. Barachetti, op. cit.,p. 9. C'est le dimanche de la Passion, appelé en Lombardie « de Lazare ».
40. Ibid.,p. 60.
41. La société de la mine à'Ardizzocomprend 17 parts de huit jours chacune : les associés travaillent donc au total 19 ou 20 semaines par an. D'autre part, on connaît bien le début effectif de chaque campagne à la Saint-Martin et au dimanche de Lazare : c'est dans les jours qui suivent ces dates que les gastaldiépiscopaux vont vérifier si les mineurs sont au travail et percevoir les redevances (G. Barachetti, op. cit.,pp. 62-71) ; c'est aussi à cette époque de l'année que sont portés en justice les litiges entre associés (ibid.,pp. 59-60, 138-140).
42. G. Barachetti, op. cit.,p. 138. Sur le travail jour et nuit, cf. Ph. Braunstein, op. cit., p. 565
43. La saison du travail aux mines est en outre celle où les troupeaux hivernent en plaine. Rythme de travail analogue aux hauts fourneaux du xvme siècle : U. Tucci, L'industria del ferro…, op. cit.,p. 432.
44. Détails sur l'équipement (outils de fer, lumière, bois ; transport par sacs ou par charrettes) : G. Barachetti, op. cit.; statuts de Bovegno, op. cit.,§ CCLXXVI, CCLXXXII. L'exploitation s'avère extrêmement coûteuse, cf. les estimations données dans le texte cité de F éd. Barachetti : en moyenne plus de deux sous par jour et par membre de société minière.
45. C'est le travail sub beyta,dans la cabane qui se trouve à l'entrée du foramen (G. Barachetti, op. cit.,p. 63, 64, 66). Ce travail à l'extérieur s'appelle aussi laborare in sterceriis (ibid.,p. 62). Sur le détail des opérations qu'il comprend, U. Tucci, op. cit.; A. Stella, op. cit.,pp. 72-73. Éléments de comparaison : B. Gille, « Les problèmes des techniques minières au Moyen Age », Revue d'Histoire des Mines et de la Métallurgie,I (1960), pp. 279-298.
46. Dès 1179, on cite ces deux types d'équipements à Ardesio (G. Barachetti, op. cit.,p. 12).
47. G. Barachetti, op. cit.,p. 37 (1232) : confiscation d'une part d'un four à argent.
48. Cf. n. 22. Les foxinaesont situées à Scalve, Bondione, Gromo, Ardesio, Clusone, Sarnico, en Valle Brembana, à Almenno, Capriate, Villa d'Adda : il s'agit dans l'ensemble de gros bourgs commerçants, situés sur des rivières importantes.
49. R. Sprandel, Die oberitalienische Eisenproduktion…, op. cit.,pp. 315-321 ; Id., Das Eisengewerbe…, op. cit.,pp. 226-231. Description des deux procédés : ibid.,et Enciclopedia Italiana, art. « Ferro ». Nombreux détails sur les techniques préindustrielles des vallées brescianes dans U. Tucci, op. cit.,F. Piardi et C. Simoni, op. cit.
50. E. Besta, L'estrazione…, op. cit.,pp. 358-359 ; R. Sprandel, Das Eisengewerbe…, op. cit.,pp. 372-373 ; Id., Die oberitalienische Eisenproduktion…, op. cit.,pp. 315-316.
51. Voir n. 7 : remplacement d'une redevance coutumière en fer (produit de la méthode directe) par de l'acier (ferrum coctum).
52. Description de four muni d'installations hydrauliques à Scalve en 1251 (voir p. 782, et R. Sprandel, Das Eisengewerbe…, op. cit.,n° 3, p. 373) ; mentions d'acier et de fonte dans le tarif douanier de Bergame, des environs de 1240 (cf. n. 21). Un terminus a quotrès sûr est constitué par l'absence de foxinaeà fer à Ardesio en 1179 (G. Barachetti, op. cit.,p. 12).
53. Tarif douanier cité n. 20, texte de 1346 concernant Edolo : unam fossinam ab aqua pro coquendo ferro et aliam fossinam a manu pro laborando ferrum coctum et illud bazegando, ambas cum manticis et aliis instrumentis et feramentis necessariis(cité par I. Valetti Bonini, Le comunità di valle…, op. cit.,p. 183) ; et installations de 1299 citées n. 14.
54. Enciclopedia Italiana,art. cit., col. 72, 76 ; R. Sprandel, Die oberitalienische Eisenproduktion…, op. cit.,pp. 319-321.
55. L'avance technique atteinte par les mineurs lombards se traduit par plusieurs indices caractéristiques : les Allemands, si densément présents dans les mines de Toscane et du Trentin, sont ici complètement absents. Les Brescians exportent au contraire leur savoir-faire en Piémont (cf. n. 83), les Bergamasques en Savoie (où le haut fourneau s'appelle « four à la bergamasque ») et en Lunigiana (B. Belotti, Storia diBergamo…, op. cit.,II, p. 186).
56. C'est ce qu'indiquent la localisation des redevances en fer perçues par S. Julie, le commerce des Scalvini en 1047, l'existence de fours à fer communaux à Ardesio en 1145, etc. Le coût de la descente du minerai jusqu'aux villages est d'ailleurs à lui seul énorme (évaluations : U. Tucci, op. cit.,p. 429) et interdit de penser à une prolongation du transport. Seul à l'extrême rigueur peut être envisagé un transport par voie d'eau, vers les hypothétiques curtesde S. Julie sur la rive sud du lac d'Iseo (cf. n. 12) et vers Bellagio (cf. n. 24). Sur le problème des redevances en fer imposées à des localités non minières, B. Giixe, « L'organisation de la production du fer au Moyen Age », Revue d'Histoire de la Sidérurgie,IX (1968), pp. 95-121.
57. C'est le cas à Bormio (1226), Scalve (1251), Ardesio (1179, acquisition par la commune des droits éminents sur tous les fours à argent et à fer, les moulins à blé et à foulon) ; cf. n. 52. En Valtorta (n. 6), les fours relèvent du seigneur. Pour la Valtrompia et la Valsabbia, on dispose d'indications depuis le xve siècle : certains fours sont communaux (et peuvent être loués à des sociétés), d'autres appartiennent à des sociétés (mais la commune intervient souvent dans leur gestion) : P. Bonettiet V. Rizzinelli, op. cit.,pp. 116-119.
58. Voir le système en vigueur au xvme siècle dans U. Tucci, L'industria del ferro…,et le contrat de location du four de Bormio, cité note précédente.
59. L'importance du commerce du fer à Brescia dès 1155 est suggérée par le paiement d'une maison, effectué partie en deniers et partie en fer (Arch. di Stato Milan, Perg. Fondo Relig., cart. 83).
60. G. Barachetti, op. cit.
61. Voirn. 22.
62. R. Sprandel, Die oberitalienische Eisenproduktion…, op. cit.,pp. 298-301 ; Id., Bergbau und Verhiittung…, op. cit.(et la discussion).
63. Sans en connaître précisément le contexte, mais en la confrontant à des sources d'autres pays, J. Schneider estime que la redevance des Scalvini « suggère une production très importante » : Schneider, J., « Fer et sidérurgie dans l'économie européenne du xie au xviie siècle », dans Le fer à travers les âges. Hommes et techniques. Actes du Colloque international (Nancy, 5-6 octobre 1955), Nancy, 1956, p. 123 Google Scholar, n. 25.
64. Inventari altomedievali…, op. cit.,p. 72. Pour la localisation, voirn. 12.
65. Ibid.,p. 54 ; cf. n. 12.
66. Ibid.,p. 56, Bogonago (cf. n. 12) : un manensdoit 20 1. de fer ; p. 63, Casivico(cf. n. 8) : un sorsoccupé par huit manentesen doit 30 1. ; p. 71, Vuassaningus(cf. n. 12) : un sorsen doit 130 1. ; autre cas : cf. n. 24. La plupart de ces mineurs ne doivent pas grand-chose d'autre à leur maître : la métallurgie est donc pour eux une activité importante, ou du moins leur maître la privilégie.
67. Les très grands propriétaires cherchent cependant à s'assurer le contrôle de quelques mines, même lorsqu'elles sont fort éloignées de leurs domaines principaux. C'est un phénomène analogue à la recherche des olivettes des lacs Majeur et de Garde par les propriétaires de la plaine, ou à celle des vignobles de la France du Nord par les monastères belges. Ainsi S. Julie, outre les domaines miniers énumérés dans le polyptyque, possède des biens à Ardesio (G. Barachetti, op. cit.,p. 91, 1157, et 178, s.d.) et à Artogne et Gratacasolo, zones ferrifères de Valcamonica (G. A. Astezati, Indice alfabetico… dell'archivio… di S. Salvatore e S. Giulia di Brescia…,ms. xviic siècle, Bibl. Querin. Brescia, II, p. 190, 1286) ; S. Benoît de Leno a des propriétés très excentriques en Valsabbia (Zaccaria, F. A., Dell'antichissima badia di Leno libri tre, Venise, 1767, p. 128)Google Scholar ; l'archevêque de Milan contrôle la Valtorta qui n'a guère d'intérêt en dehors des métaux ; et encore autour de 1100, les monastères d'Astino et de Pontida acquièrent des parts de mines en Valleve, assez loin des régions qui les intéressent (cf. n. 7). Les grands vassaux de ces évêques et monastères pratiquent une politique analogue : ainsi les de Sala à Preseglie (n. 20 et 70), les Rivola à Ardesio (n. 70, 1193), les vassaux de S. Julie à Ardesio et Artogne-Gratacasolo. Les Brusati se constituent une véritable seigneurie minière en obtenant des fiefs en Val di Scalve, en Val Palotto, à Pradella et à Vobarno (cf. n. 10,1120 ; Guerrini, P., Ignorate reliquie archivistiche del monastero di S. Giulia, Brescia, 1930, n° II, p. 66, 1070;Google Scholar Kehr, P., Italia Pontificia, VI, 1, Berlin, 1913, p. 311 Google Scholar, 1134).
68. A. Pertile, op. cit.
69. Mines d'Astino en Valleve et des de Sala à Preseglie (voir plus haut).
70. G. Barachetti, op. cit.,pp. 10-13 (1179), 200-203 (1193). Les de Sala tiennent vraisemblablement leur mine de Preseglie de l'évêque de Brescia. Dans leur cas et dans celui du fief tenu d'Astino en Valleve, les vassaux exploitent eux-mêmes les mines.
71. Ardesio (G. Barachetti, op. cit.,pp. 8-9), Bovegno (mais au xive siècle, cf. n. 18-21), Val di Scalve (n. 10, 1231) ; en Valtorta et à Vobarno (n. 6 et 20), le seigneur ne contrôle que les fours.
72. Listes d'associés : G. Barachetti, op. cit.,pp. 60-69, 137-139, 194 ; le seul étranger à la Valseriana est Jean de Capitaneis(p. 198), qui doit être des Capitanei de Scalve ; ce lignage, installé dans la vallée limitrophe, apparaît en Valseriana à cette époque (1222) : ibid.,p. 49.
73. G. Barachetti, op. cit.,pp. 35-38.
74. Un des associés possède une part de fourneau à argent : ibid.,pp. 37-38.
75. Voir n. 22.
76. Une part sociale vaut 10 1. imp. (G. Barachetti, op. cit.,p. 205, 1225) ; sur les frais d'exploitation, cf. n. 44.
77. Parmi les dirigeants de la société du foramen Ardizzonisfigurent en 1217 (G. Barachetti, op. cit.,pp. 139-141) Zanonnus Bonizoni,gastald ou fermier de la seigneurie épiscopale vers 1200 (ibid.,p. 25) puis consul de Gromo (p. 141, 1219) ; ser Ayardus fil. quond. ser Lan)ranci Ayardi, consul d'Ardesio (ibid.)puis gastald (p. 61, 1243) ; Dominicus ser Borandi de Gromo,plus tard gastald (ibid.); et Zambonus Rancasca,fils de consul (p. 10, 1179) et parent de gastald (p. 25, v. 1200). Une bonne partie des autres associés sont fils de personnages qualifiés de ser,et donc notables (pp. 63-65).
78. Nous reviendrons dans une étude ultérieure sur ces contrats d'affermage.
79. Voirn. 75.
80. G. Barachetti, op. cit.,p. 69. Mais dans certaines occasions (p. 66) on trouve les associés au travail personnellement.
81. Voir n. 41, et G. Barachetti, op. cit.
82. Ibid.,p. 47, et statuts de Bovegno, op. cit.,p. 104 et § CCLXXXI.
83. Un système analogue est connu en Valtrompia à partir du xve siècle : P. Bonetti et V. Rizzinelli, op. cit.,pp. 112-116. Et en 1230, la commune de Verceil confie à une société de Brescians des mines d'argent « et autres métaux » : Settia, A. A., « L'esercito comunale vercellese del secolo XIII : armamento e tecniche di combattimento nell'Italia occidentale », dans Congresso storico vercellese (octobre 1982), Verceil, 1984, pp. 8–9 Google Scholar, 21-22.
84. Les indices que la création des sociétés est récente ne sont d'ailleurs pas irréfutables : elles n'apparaissent pas avant le xnie siècle ; la division des parts reste alors limitée (quelques demiparts et peut-être des quarts) ; seule la société de la mine d'Ardizzoa éclaté en plusieurs sociétés indépendantes, établies sur différents filons du même mont (G. Barachetti, op. cit.,pp. 60, 68, 139).
85. Voir le travail du fer décrit en 1145, libre et communautaire (ibid.,p. 9).
86. Sur les associations minières, voir Pertile, A., Storia del diritto…, op. cit., II, 1, p. 499– 500;Google Scholar Ph. Braunstein, Les entreprises minières…, op. cit.,pp. 562-565.
87. Voirn. 10.
88. G. Barachetti, op. cit.,p. 12 (1179) ; Arch. di Stato Brescia, Comune di Bovegno, Perg., 76-87 (1283-1287) ; hauts fournaux : n. 10 et 57.
89. Voir n. 10, et Arch. di Stato Brescia, fonds cité, 26-41.
90. L'exploitation minière n'est cependant pas un gage de prospérité assurée : à beaucoup de communautés montagnardes, et surtout aux plus reculées, elle ne permet pas d'échapper à une pauvreté pour ainsi dire structurelle. Voir sur ce point l'analyse d'un cas des Alpes vénitiennes, dont beaucoup de traits se retrouvent dans les vallées lombardes à l'époque vénitienne : Vergani, A., « Una comunita mineraria di montagna : Riva d'Agordo », Storia d'Italia Einaudi, Annali, 6, Turin, 1983, pp. 611–648 Google Scholar.
91. Memorie délia famiglia Capitani (op. cit.n. 10), f. 1 (1195) ; n. 10 (1202) ; p. 3 et plus haut, passim(1229) ; n. 21 (tarif sur le fer).
92. Voir n.10 et 89 ci-dessus.
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- Cited by