Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
L'Institut Solvay a publié dans un récent numéro de sa revue un ensemble fort important d'articles consacré aux Problèmes d'une sociologie du roman. Cette importance ne tient pas seulement à la diversité et au nombre des informations réunies, mais au projet lui-même : il s'agit rien moins que de jeter les fondements méthodologiques d'une analyse scientifique qui répondrait à la question : qu'est-ce qu'un roman ? dans quelles conditions culturelles, idéologiques et, plus généralement, sociales le genre romanesque est-il né, s'est-il développé et s'est-il diversifié ? Le but visé est donc de combler une lacune fort significative de la sociologie de la connaissance qui, jusqu'ici, avait toujours préféré étudier des genres plus typiques et mieux limités (au moins dans la forme littéraire), et d'aborder de face et sans ruse une question difficile, la plus difficile sans doute de la sociologie de la connaissance, puisqu'elle tente d'élucider la nature profonde d'une « forme littéraire » qui recouvre les contenus les plus divers, de Chrétien de Troyes à André Malraux, de Delly à William Faulkner, de René Bazin à Henry Miller, en passant par Honoré d'Urfé, Balzac et Joyce…
page 490 note 1. Revue de l'Institut de Sociologie, Université libre de Bruxelles, 1963, n° 2, pp. 225-467; 250 FB.
page 497 note 1. Précisons bien qu'en évoquant cette parenté, nous ne songeons nullement à comprendre l'histoire comme on ne sait quel « roman du passé ».