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A propos d'un « bon » rapport social (note critique)
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Parenté et famille sont récemment passées au premier plan de notre actualité et clles promettent d'y rester. De fait, la mise en cause de leurs formes traditionnelles suscite des réactions extrêmement sensibles. Comme Agnès Fine l'observe dans son introduction au récent volume qu'elle a dirigé sur les formes de l'adoption à travers le monde, ces réactions sont à la mesure des changements qui affectent la filiation dans les sociétés occidentales. Ses propres recherches rassemblent les matériaux et les analyses nécessaires à une réflexion, moins épidermique et défensive, sur les iraditions qui ont historiquement façonné en Europe les représentations dominantes de la parenté. Les travaux qui les encadrent, dans les volumes collectifs auxquels il sera fait ici référence, témoignent de la variété des démarches et des interprétations. Ces enquêtes ont pour point commun d'avoir suscité un échange sérieux entre historiens, ethnologues et sociologues. Leurs résultats importent à tous, chercheurs et citoyens.
* A propos des ouvrages suivants : Fine, Agnès, Parrains, marraines. La parenté spirituelle en Europe, Paris, Fayard, 1994, 389 p.Google Scholar ; La parenté spirituelle, textes rassemblés et présentés par Françoise Héritier-Augé et Élisabeth Copet-Rougier, Paris, Éditions des Archives Contemporaines, 1995, 293 p. ; Adoptions. Ethnologie des parentés choisies, Agnès Fine (dir.), Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, 1998, 311 p.
1. Sur le Haut Moyen Age, voir Lynch, Joseph H., Godparents and Kinship in Early Medieval Europe, Princeton, 1986 Google Scholar ; Jussen, Bernhard, Patenschaft und Adoption im frühen Mittelalter, Göttingen, 1991 Google Scholar ; Cramer, Peter, Baptism and Change in the Early Middle Ages, c. 200-c. 1150, Cambridge, 1993.Google Scholar
2. Julian Pitt-Rivers s'élève vigoureusement contre l'assimilation trop fréquemment faite entre le compérage et un lien defictive kinship analogue à celui de l'adoption ; voir demièrement sa contribution « Le parrain de Montesquieu », dans La parenté spirituelle, op. cit., pp. 1-16.
3. Agnès Fine, « Le don d'enfant dans l'ancienne France », dans Adoptions…, op. cit., pp. 61-95.
4. On verra aussi sur ce thème la contribution d'Isac Chiva, « Les fraternités dérivées. Formes et usages dans les sociétés européennes », dans La parenté spirituelle, op. cit., pp. 265-286.
5. J. Pitt-Rivers, « Le parrain de Montesquieu », art. cité, p. 9.
6. Paul-Henri Stahl, « L'accouchement et le baptême. La transmission lignagère de deux formes d'apparentement », dans La parenté spirituelle, op. cit., pp. 17-50.
7. Pour finir, exprimons toutefois un regret. L'ouvrage ne comporte ni bibliographie ni index, p;is même des noms d'auteurs. Le livre met en œuvre un matériau érudit et abondant que i'aisance de sa lecture ouvre à un large public. Celui-ci ne méritait-il pas de recevoir aussi le minimum d'outils par lesquels prolonger ou faciliter sa réflexion ?
8. Anita Guerreau-Jalabert, « Spiritus et Caritas. Le baptême dans la société médiévale » dans La parenté spirituelle, op. cit., pp. 133-203, cité p. 154.
9. Ibid.