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L'évolution des techniques agricoles en Flandre et en Brabant : XIVe au XVIe siècle*

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Marie-Jeanne Tits-Dieuaide*
Affiliation:
Collège de France

Extract

Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, l'agriculture qui se pratiquait dans certaines parties des anciens Pays-Bas était considérée par beaucoup comme la plus productive et la plus avancée de l'Europe. La Flandre surtout fascinait les visiteurs qui y venaient expressément pour s'instruire : pour eux, c'était le « jardin de l'Europe », et les paysans flamands étaient, suivant François de Neufchâteau, les « premiers laboureurs du monde ». Dans leur enthousiasme, ces passionnés d'agronomie oubliaient que, malgré des ressemblances, les conditions géographiques, climatiques et socio-démographiques de la Flandre n'étaient pas exactement les mêmes que celles de l'Angleterre, de la France ou de l'Allemagne, et, un peu précipitamment, ils prétendaient volontiers que les méthodes flamandes devraient être adoptées partout ailleurs.

Summary

Summary

While agricultural technology was essentially stagnant in most of Europe during the Late Middle Ages and Modern Times, agriculture methods in Flanders and Braband underwent important changes. These improvements began toward the end of the XIIIth century and lead progressively to an increase in cereal production and to a great diversification of crops which become particularly noticeable in the first half of the XVIth century.

The cultivation of legumes and the systematic and ingenious exploitation of all available ingredients to produce fertilizer (in particular straw, animal, human and other organic refuse) played an important role in this development. Also associated with these practices were the cultivation of fallow land, the introduction of new rotations (occasionally including temporary meadows) and new methods of cattle-breeding.

Several favourable circumstances made these changes possible : among the most important were the high population density of the region which was only lightly affected by the Black Death and the relative freedom the peasants enjoyed in adopting new techniques. It seems that they were bound neither by a strictly enforced three-fields system nor by a systematic three-year rotation.

Type
Les Sociétés Agraires
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1981

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Footnotes

*

Version française d'un exposé présenté au colloque « Rural History. Land and People » organisé en avril 1979 à Marlboro (Vermont) par The Institute for Research in History de New York.

References

Abréviations

A. E. Renaix : Archives de l'État, à Renaix.

A.G.R. : Archives Générales du Royaume, à Bruxelles.

A.P. Bruxelles : Archives de la Commission d'Assistance Publique de la Ville de Bruxelles, àBruxelles.

A.P. Louvain : Archives de la Commission d'Assistance Publique de la Ville de Louvain, aux A.G.R.

1. Cf. Bath, B. H. Slicher Van, « The rise of intensive husbandry in the Netherlands », dans Britain and the Netherlands. Papers delivered to the Oxford-Netherlands Historical Conférence, 1959, Bromley, J. S. et Kossmann, E. H. éds, Londres, 1960, pp. 130153 Google Scholar et Fussell, G. E., « Low Countries in fluence on English farming », English hist. Rev., 74, 1959, pp. 611622 Google Scholar. L'expression « jardin del'Europe » est citée sans référence par Lindemans, P. dans son introduction à Sir Richard Weston. Verhandeling over de landbouw in Vlaanderen en Brabant, 1644-1645, Bruges, Desclée De Brouwer, 1950, p. 7 Google Scholar ; dans Der Isolirte staat in Beziehung auf Landwirthschaft und Nationalokonomie, 3e éd.,Berlin. 1875,1, p. 312, J. H. VON Thunen a écrit : « … in Ostflandern, dem Garten Europa's » : peutêtrea-t-il repris ces mots à des auteurs comme J. N. Schwertz ou S. von Grouner, qui ont voyagé enFlandre au début du XIXe siècle (on trouvera le titre de leurs ouvrages et d'autres écrits de la mêmeépoque relatifs à l'agriculture flamande dans DAVID, J., Ouvrages concernant l'agriculture belge parus avant 1850, Publication n° 47 du Centre belge d'Histoire rurale, Louvain, 1975, 87 p.Google Scholar). Pour le textede F. de Neufchâ'teau, basé du reste sur un rapport de Ch. Leclerc de Montlinot, voir Serres, O. De, Théâtre d'agriculture, éd. 1804, vol. I, p. 183.Google Scholar

2. Verhuist, A. et Vandenbroeke, C. éds, Productivité agricole en Flandre et en Brabant, XIVe-XVIIIe siècles, Publ. n° 56 du Centre belge d'Hist. rurale, Gand, 1979, 414 Google Scholar p., p. xn.

3. Citépar Festy, O., L'agriculture pendant la Révolution française. Les conditions de production et de récolte des céréales. Étude d'histoire économique, 1789-1795, Paris, Gallimard, 1947, p. 43 Google Scholar,note I.

4. Derville, A., « Le rendement du blé dans la région lilloise (1285-1541) », Bull, de la Comm. hist. du Dép. du Nord, XL, 1975-1976, paru en 1978, pp. 2339 Google Scholar (je remercie vivement M. A. Verhuist d'avoir attiré mon attention sur cet article, et l'auteur d'avoir bien voulu m'en envoyer unexemplaire). « Traité d'économie rurale composé en Angleterre au XIIIe siècle », Lacour, L. éd., dans Bibl. Éc. des Chartes, XVII, 1856, p. 137 Google Scholar. Titow, J. Z., Winchester Yields. A study in médiéval productivity, Cambridge Univ. Press, 1972 Google Scholar, Appendice K ; rigoureusement parlant, les chiffres de20,94 hl et de 11,62 hl ne sont pas tout à fait comparables, puisqu'il s'agit d'une moyenne de neufrécoltes dans le premier cas. et de cinquante-quatre récoltes dans le second : la différence entre lesdeux est cependant suffisante pour être significative.

5. Rendements moyens pour les fermes de Scueringhe et de Trente, calculés dans chaque cas àpartir de 25 rendements connus entre 1358 et 1389, et publiés par Mertens, J. dans De Laatmiddeleeuwse Landbouweconomie in enkele gemeenten van het Brugse platteland, Bruxelles Google Scholar, « ProCivitate », 1970, Appendices 16 et 17.

6. Chiffres repris à Tits-Dieuaide, M.-J., La formation des prix céréaliers en Brabant et en Flandre au XVe siècle. Éd. Univ. Bruxelles, 1975, pp. 84 Google Scholar, 93-96.

7. A. Derville, op. cit., p. 38 ; J. Z. Titow, op. cit., p. 42 ; Bois, G., La crise du féodalisme, Paris, 1976, p. 187 Google Scholar. On admet ici que I quintal métrique de froment = 1,25 hl (i.e. 1 hl de froment = 80 kg)pour traduire en hectolitres les 14 quintaux cités par G. Bois.

8. Morineau, M., Les faux-semblants d'un démarrage économique : agriculture et démographie en France au XVIIIe siècle, Paris, Cahier des Annales n° 30, 1971 Google Scholar ; G. Bois, op. cit., p. 170 ss ;A, Derville, op. cit.. p. 36.

9. Verhulst, A., « Het probleem van de verdwijning van de braak », Natuurwetenschappelijke Tijdschrift, 38, 1956(Gand, 1957),pp. 213219 Google Scholar ; Wee, H.VAN Der,the growth of the Antwerp market and the European economy (fourteenth-sixteenth centuries), La Haye, 1963, 3 vols, II, p. 298 Google Scholar ss ; Vandenbroeke, C. et Vanderpijpen, W., « The agricultural révolution in Flanders and in Belgium :myth or reality », dans H. Van Der Wee et E. Van Cauwenberghe éds, Produclivily of lund and agricultural innovation in the Low Countries (1250-1800), Presses Univ. de Louvain. 1978, pp. 163170.Google Scholar

10. E. Van Cauwenberghe et H. Van Der Wee, « Productivity, évolution of rents and farm-sizein the Southern Netherlands agriculture from the 14th to the 17th century », dans leur volume Productivity of land…, p. 141 ; H. Van Der Wee, «The agricultural development of the LowCountries as revealed by the tithe and rent statistics, 1250-1800. General survey », ibid., pp. 3-5 ;E. Thoen, « Landbouwproduktie en bevolking in enkele gemeenten ten zuiden van Gent gedurendehet Ancien Régime, 14e-18e eeuw », dans A. Verhuist et C. Vandenbroeke, Productivité agricole en Flandre…, pp. 141-142.

11. Ce pourcentage a été calculé sur la base des belles séries décimales du chapitre Sainte-Gerlude de Nivelles publiées par F. Daeiemans, « De tienden van het Sint-Geertrudekapittel vanNijvel, 15e-18e eeuw : een eerste benadering », dans A. Verhuist etC. Vandenbroeke, Productivité agricole…, pp. 200-366. Je n'ai pas utilisé l'index proposé par F. Daelemans parce qu'il n'est passystématiquement calculé d'après les données relatives aux mêmes villages (les chiffres manquentpour quelques paroisses à certains moments) : cette méthode peut produire des distorsions dans lesrésultats, car le produit de la dîme était fondamentalement plus élevé dans certains villages que dansd'autres ; c'est pourquoi j'ai établi un autre index dans lequel entrent les données relatives aux mêmesseize villages pendant toute la période considérée.

12. H. Van Der Wee, Antwerp market…, II, pp. 168-169 ; M.-J. Tits-dieuaide, « Peasant dues inBrabant. The example of the Meldert farm near Tirlemont, 1380-1797 », dans H. Van Der Wee etE. Van Cauwenberghe, Productivity ofland…, pp. 107-123 ; E. Van Cauwenberghe et H. Van Derwee, « Productivity, évolution of rents… », ibid., p. 143.

13. Les chiffres relatifs au XVe siècle ont été publiés dans mon livre La formation des prix céréaliers…, pp. 299-308. Pour le xvie siècle, je ne les ai publiés que sous forme de graphique dans« Cereal yields around Louvain, 1404-1726 » dans le volume déjà cité Productivity ofland…, pp. 100-101. Les rendements moyens sont les suivants :

L'augmentation plus forte pour les blés de printemps que pour le seigle pourrait s'expliquer par le fait que les blés de printemps ont désormais bénéficié des mêmes soins que ceux qui avaient étéréservés jusque-là au seigle.

14. Le texte de 1252 est cité par A. Verhuist dans « Hetprobleem… »,op.cil.,p. 215 ;exemplesde semailles de légumineuses parmi les blés d'été pour 1405 et 1416, notamment dans Lindemans, P., Geschiedenis van de landbouw in België, Anvers, De Sikkel, 1952, 2 vols, I, pp. 123124 Google Scholar, note 12 etp. 128, note 41.

15. H. Van Der Wee, Antwerp market, I, p. 228 ss ; R. Van Uytven, Stadsfinanciën en stadsekonomie te Leuven van de XIIe tôt het einde der XVIe eeuw (Verh. van de Kon. Vlaams Akad.voor Wetens. Lett. en Sch. Kunsten van België, Kl. der Lett, n° 44, 1961), pp. 315-316 ; le houblonn'apparaît pas, semble-t-il, dans les très riches sources utilisées par J. Mertens dans son livre déjà cité « De Laal-middeleeuwse Landbouweconomie… ».

16. La culture de la navette sur des exploitations paysannes se constate notamment dans lesenvirons de Gand : cf. les baux de 1366, 1375, 1376, 1389 mentionnés par Vos, A. De, Invenlaris van de Landbouwpachten in de Gentse Jaarregisters van de keure, Gand, 1958 Google Scholar, nos 11, 25, 33, 72. Voird'autre part les comptabilités de l'Hôpital de Grammont (A. E. Renaix), de l'Infirmerie du GrandBéguinage de Louvain (A.G.R., A.P. Louvain, 3858 ss), de l'Infirmerie du Grand Béguinage deBruxelles (A.P. Bruxelles, H 528 ss). Pour les distributions aux pauvres, cf. H. Van Der Wee, Antwerp market, I, p. 426 et mon article : « L'assistance aux pauvres à Louvain au xvc siècle », dans Hommage au Professeur Paul Bonenfant, Bruxelles, 1965, pp. 424 et 436. A Louvain, deux centspauvres recevaient environ 2,3 litres d'huile de navette par an.

17. P. Lindemans, Geschiedenis…, II, pp. 214, 218 ss; Verhulst, A., « De Boeren. I: De Middeleeuwen », dans Flandria Nostra, Anvers, 1957, 1, p. 112 Google Scholar ; H. Van Der Wee, Anlwerp market. I, p. 233. Les pourcentages relatifs à la progression du lin dans les environs de Gand ont été calculés àpartir des baux analysés par A. de Vos, dans X'Inventaris… op. cit.

18. Cf. R. Van Uytven, Stadsfinanciën, pp. 392-393.

19. Texte cité par Duby, G., L'économie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval. Paris, 1962, 2 vols, I, pp. 290291.Google Scholar

20. Fossier, R., La terre et les hommes en Picardie jusqu'à la fin du XIIIe siècle, Paris, 1968, 2 vols, I, p. 427.Google Scholar

21. J. Mertens, op. cit., Appendices 8 et 10.

22. A.P. Bruxelles, H 528 ss. Comme pour l'orge et l'avoine, les semailles de pois, fèves, vesceset graines de navette n'apparaissent dans les comptes qu'à partir de 1423 ; il est probable quel'Infirmerie les cultivait avant cette date, mais qu'il n'en était pas question dans la comptabilité parceque toutes ces cultures donnaient des fruits uniquement pour la consommation interne del'institution. Leur apparition dans les comptes peut s'expliquer par un sens accru de la précision, trèssensible par ailleurs dans ces documents au XVe siècle.

23. A.G.R., Archives Ecclésiastiques du Brabant, 10.927 (2 octobre 1409, bail de 12 ans pour laferme de Grand-Hallet).

24. Traité d'économie rurale…, L. Lacour éd., chap. 19 ; Grand, R. et Delatouche, R., L'agriculture au Moyen Age, de la fin de l'Empire romain au XVIe siècle, Paris, 1950, p. 261.Google Scholar

25. Weston, Richard, A discourse ofhusbandrie used in Brabant andFlanders, 2e éd., Londres, 1652, 27 Google Scholar p. ; je prépare une édition commentée de ce texte, le premier, semble-t-il. qui ait été écrit surl'agriculture flamande, et dont les éditions anciennes ne se trouvent qu'en très petit nombre dansquelques bibliothèques d'Angleterre et des États-Unis.

26. P. Lindemans, Geschiedenis…, I, pp. 43-47, 58, 72, 73. Il faut noter que la marne estparticulièrement indiquée pour les sols lourds. Ils deviennent facilement acides, et ont besoin alors ducalcium qu'elle peut leur apporter ; d'autre part, la marne améliore la qualité des sols lourds en aidantà réduire leur compacité.

27. P. Lindemans, Geschiedenis…, I, p. 22, qui cite au même endroit des exemples pour 1404 et1459; voir aussi un exemple pour 1496 dans Hentenrijk, R. Kurgan-Van, « Le domaine etl'exploitation du Prieuré de Sept-Fontaines au XVe siècle », Cahiers bruxellois, VI, 1961, p. 9.Google Scholar

28. Cf. la sentence du Conseil de Brabant, prononcée le 4 juillet 1464 en faveur des habitants deDuisbourg (Brabant) contre le curé de la paroisse ( Derveeghde, D. Van, Inventaire des archives de Saint-Jacques-sur-Coudenberg, Bruxelles, 1962, pp. 259260 Google Scholar). Le bail de la dîme de Corbais (Brabant), en 1550, prévoit que le fermier de la dîme devra vendre la paille des gerbes de dîme àCorbais, même si lui-même n'habite pas la paroisse (F. Daelemans, op. cit., p. 203).

29. A.G.R., A.P. Louvain, 3862, fol. 141 v°. Achat d'un vieux toit par l'Infirmerie du GrandBéguinage : Item tegen der vrouwen van Dormale gecocht een oui dac van enen nuise om mes! te makene.

30. Mentionnons l'achat d'une « faux pour le seigle » par l'Infirmerie du Grand Béguinage deLouvain au cours de l'exercice 1460-1461 : le texte donne à penser qu'il s'agit bien d'une fauxspécialement réservée à la moisson du seigle (A.G.R., A.P. Louvain, 3862, fol. 202 v°).

31. Un exemple explicite de cette pratique est donné par les comptes de l'Infirmerie du GrandBéguinage de Bruxelles : hem om 9,5 mandele stroe in de selve weke omme de beesten mede te strooeyene end mes daeraf te makene...(A.P. Bruxelles, H 531, a0 1431-1432, fol. 22 v°). Les comptesde l'Infirmerie du Grand Béguinage de Louvain consacrent parfois un chapitre à l'achat de paille pourle fumier : Duutgheven om stroe dat ic gecocht hebbe om mest afte makene (A.G.R., A.P. Louvain,3861, fol. 96 v°, a0 1433-1434).

32. J. Mertens, op. cit., pp. 64-65 ; Paijssy, B., « Recepte véritable par laquelle tous les hommesde la France pourront apprendre à multiplier leurs thrésors », dans OEuvres complètes de B. Palissy, P.A. CAP éd., Paris, 1961, p. 24.Google Scholar

33. P. Lindemans (Geschiedenis…, I, p. 61) mentionne un texte extrait de la chronique del'abbaye d'Affligem, en Brabant (XIIIe siècle), racontant l'histoire d'un moine qui, pour faire à la foisacte d'humilité et d'utilité, vidait la fosse d'aisances de l'abbaye ; mais il faut noter que le chroniqueurne dit pas où le moine a finalement déversé le contenu de la fosse (le texte est édité dans MGH, SS, ix,p. 414). La vidange des fosses faisait parfois partie des corvées, comme l'indique le censier de l'abbayede Forest (près de Bruxelles), en 1456 (P. Lindemans, loc. cit.). Voir aussi H. Van Der Wee, Antwerp market, II, p. 299, note 46, et P. Lindemans, Geschiedenis…, I, p. 62 et p. 81, note 112 bis.

34. A.G.R., Chambre des Comptes, 49931, fol. 23 ; voir aussi, pour le commerce du fumier au XVIIIe siècle, C. Vandenbroeke, Agriculture et alimentation. L'agriculture et l'alimentation dans les Pays-Bas autrichiens. Public, n° 49 du Centre belge d'Histoire rurale, Gand-Louvain, 1975,pp. 50-53. J. Mertens, op. cit., p. 65. H. Van Der Wee, Antwerp market, II, p. 299, note 46.

35. Pour le texte de 1328, voir A. Verhulst, « Het probleem van de verdwijning van de braak »,p. 216, qui attire ainsi l'attention sur un texte publié par Pirenne, H. dans Le soulèvement de la Flandre Maritime de 1323-1328, Bruxelles, 1900, p. 208 Google Scholar. Les autres textes ont été découvertsrécemment par Derville, A., « La réduction des jachères au Moyen Age dans la Flandre wallonne »dans le Bulletin du Centre d'Ét. médiév. et dialect. de l'Univ. de Lille III, n° I, mars 1978, pp. 3 Google Scholar, 4, 8.

36. A. Derville, « La réduction des jachères… », p. 4 : exemples pour 1278, 1295, 1332, 1351,1467.

37. Boon, J., « Het probleem ‘dries’ in de middeleeuwse landbouw van Vlaanderen », dans Handelingen van de Maatschappij voor Geschiedenis en Oudheidkunde van Gent, nouvelle série, XIX, 1965, pp. 3536 Google Scholar, note 40.

38. C'était le cas en Angleterre, comme le montrent les exemples de parcelles soustraites à lajachère en 1287 et en 1290 : cf. Homans, H. C., English villagers of the thirteenth century, HarvardUniv. Press, 1941 CrossRefGoogle Scholar, réimpr. Norton, New York, 1975, pp. 57-58.

39. P. Lindemans, Geschiedenis, I, p. 127, note 38, et p. 439 ; A.P. Bruxelles, H 530, a° 1423-1424, fol. 22 v°.

40. P. Lindemans, Geschiedenis, I, p. 27 ; A.P. Anvers, comptes de l'hôpital Sainte-Elisabeth, parexemple à l'année 1428-1429, fol. 10 r° v° ; A.G.R., A.P. Louvain, 3858, fol. 11 v°(a° 1403-1404).

41. G. Bois, op. cit., p. 117 ; Jacquart, J., La crise rurale en Ile-de-France, Paris, 1974, pp. 320321 Google Scholar. On peut se demander si les prairies de trèfle, bien connues dans le Pays de Waas au xvne siècle(cf. R. Weston, A discourse…, pp. 7-9) n'existaient pas déjà en Brabant au milieu du xvie siècle. Eneffet, dans son Frumentorum, leguminum, palustrium et aquatilium herbarum… historia, Anvers,1566, R. Dodoens écrit, pp. 186-187 : « Seritur et in arvis apud Brabantos nonnunquam huius generis trifolium est hoc, eo quod in pratis gignitur laetius et procerius… » Notons que sainteHildegarde de Bingen (1098-1179) savait déjà que le trèfle adpascua pecorum utile est, Patrol. lat,t. 197, col. 1172.

42. P. Lindemans, Geschiedenis…, I, p. 35.

43. J. Mertens, op. cit., p. 61, et appendices 4 et 12.

44. Pourcentages calculés d'après les données fournies par J. Mertens, op. cit., pp. 41-42.

45. Werveke, H. Van, De Zwarte Dood in de Zuidelijke Nederlanden, 1349-1351 (Bruxelles, 1950)Google Scholar était convaincu que la Peste Noire n'avait pas pénétré dans les Pays-Bas méridionaux. Desrecherches récentes montrent cependant que cette opinion doit être nuancée : cf. Verhulst, A., citépar Nicholas, D., « Economie reorientation and social change in fourteenth century Flanders », Past and Présent, 70, 1976, p. 18 Google Scholar, et Despy, G., « La ‘Grande Peste noire de 1348’ a-t-elle touché le romanpays de Brabant ? », dans Centenaire du Séminaire d'Histoire médiévale de l'Université Libre de Bruxelles, 1876-1976, Bruxelles, 1977, pp. 195217 Google Scholar. Baratier, E., La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle, Paris, 1961, p. 120 Google Scholar ; G. Bois, op. cit., p. 261. Sur les dimensions des exploitationsdépendant du domaine comtal en Flandre, voir E. Van Cauwenberghe et H. Van Der Wee,« Productivity, évolution of rents… », p. 153 ; les auteurs n'indiquent malheureusement pas lenombre d'exploitations sur lequel ils basent leur pourcentage : la thèse de E. Van Cauwenberghe, àparaître prochainement, devrait faire la lumière à ce sujet.

46. H. Van Der Wee, Antwerp market, I, p. 547.

47. P. Lindemans, Geschiedenis…, I, p. 100.

48. Sur des achats de paille pour faire du fumier, voir ci-dessus p. 369 ; P. Lindemans, Geschiedenis…, I, p. 47, donne des exemples d'achat de marne par des propriétaires pour les années1376 et 1385. Sur les baux après la révolte contre Louis de Maele, voir J. Boon, « De landbouweconomieen de pacht in Vlaanderen tijdens de late middeleeuwen : enkele peilingen », dans Handel. der Maatschappij v. Geschied. en Oudheidk. te Gent, nlle série, XVIII, 1964, pp. 19-29. En 1491 -1492, laGrande Table du Saint-Esprit de Louvain loue sa ferme de Boeslinter aux conditions suivantes : pasde loyer la première année, demi-loyer la deuxième année, loyer complet pour les dix annéessuivantes ; le fermier peut garder pour lui tout le foin trouvé dans la grange, et il reçoit en prêt, sansintérêt, 47,8 hl de seigle (pour les semailles et pour nourrir le fermier et sa famille), 9,4 hl d'orge, 11 hld'avoine, et 4 florins du Rhin pour acheter des semences de pois et de fèves, le tout étant à rembourserau cours des trois premières années du bail.

49. B. H. Sucher Van Bath, « Rise of intensive husbandry… », p. 150 ; H. Van Der Wee, Antwerp market, II, p. 115.