Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
« Être ou ne pas être », pour Shakespeare, ce n'est plus la question. au bout d'un siècle, l'hypercritique antistratfordienne se meurt. Ceux qui voyaient en Shakespeare un acteur inculte presque illettré, un usurier sordide, un ivrogne à en mourir, un sédentaire incapable de connaître les cours italiennes ou françaises ont sans doute précisé tel ou tel aspect de l'environnement de l'homme ou de l'oeuvre : ils n'ont guère convaincu qu'eux-mêmes. Un Shakespeare aristocrate proche du pouvoir ? Mais au procès d'Essex et de ses complices, qui à la veille de leur soulèvement avaient commandé aux comédiens du Globe une reprise de Richard II dans l'espoir de donner par la scène de la déposition un avertissement à Elizabeth, sinon de préparer les esprits à son détrônement, Bacon, Oxford et Derby figuraient parmi les accusateurs, ce qui supposerait une bonne dose de machiavélisme.
page 144 note 1. Dison les principaux.
page 144 note 2. Clara Longworth-Chambrun, Shakespeare retrouvé, Plon, 1947.
page 144 note 3. J. B. Fobt fait le point de la question antistratfordienne dans son article, «Le Mystère Shakespeare », in Études anglaises, n° spécial, octobre 1964.
page 144 note 4. Rowse, A. L., William Shakespeare, Plon, 1964, 503 p.Google Scholar, meilleur que Quennkl, Peter, Shakespeare et son temps, Fayard, 1964, 380 p.Google Scholar, honnête ouvrage de vulgarisation, utile pour le lecteur français pas toujours familier avec les structures et les événements de l'époque élizabéthaine.
page 145 note 1. Rowse, A. L., The England of Elizabeth, the structure of society ; Macmillan, 1950.Google Scholar
page 145 note 2. Henri Fluchère, dont les essais critiques dans le Shakespeare de la Pléiade (1959) forment une somme shakespearienne sans égale hors du monde anglo-saxon, précise que la naissance à court terme de Suzanna « ne prouve en rien que le mariage ait dû être célébré hâtivement, car à cette époque, on pouvait contracter mariage devant témoins et passer plus tard à l'église ».
page 146 note 1. En fait, plutôt sceptiques et coperniciens.
page 148 note 1. Paris, Jean, Hamlet ou les personnages du fils, Paris, Seuil, 1953, 188 p.Google Scholar
page 150 note 1. Arnold, Paul, Esotérisme de Shakespeare, Paris, Mercure de France, 1955, 280 p.Google Scholar
page 150 note 2. Cette doctrine est en fait assez proche de la pensée indienne : on y retrouve le retour de Yâtman au brahmcm, après un cycle de renaissances selon le Karman de chacun.
page 151 note 1. Son déguisement en homme est dramatiquement nécessaire pour qu'elle incarne la totalité de la condition humaine.
page 153 note 1. Cette interprétation n'est pas contradictoire avec une interprétation platement populiste ou anticolonialiste du personnage, mais la dépasse largement en l'absorbant.
page 153 note 2. Félix Carrière, « Shakespeare artisan de théâtre », in Europe, janvier 1964, numéro spécial sur Shakespeare.
page 154 note 1. Dans son compte rendu du livre d'Arnold, in Études anglaises, 1956, pp. 256- 258.
page 155 note 1. Pakis, Jean, Shakespeare par lui-même, Paris, le Seuil, 1934, 192 p.Google Scholar Bref essai, bien plus excitant pour l'esprit que le consciencieux Shakespeare et le théâtre élizabéthain de José Axelrad et Michelle Willem, Paris, P.U.F., 1964 (Que sais-je î).
page 156 note 1. Dans cette optique, Henri V, même détaché de ses passions par le renvoi de Falstaff, ne pouvait apporter qu'un répit au conflit puisque l'unité n'était pas retrouvée.
page 157 note 1. Jan Kott, Shakespeare notre contemporain, Verviers, Girard, 1965, Marabout Université n° 72, 393 p. L'édition Julliard de 1962 ne comporte pas les études sur Othello, le Songe d'une nuit d'été, la Nuit des Rois et Comme il vous plaira.
page 158 note 1. « Roger Planchon a rêvé d'adapter à l'écran un Richard I I I qui s'appellerait Staline » (Guy Gauthier, « Shakespeare au cinéma », in Europe, op. cit.).
page 160 note 1. Duvignaud, Jean, Sociologie du Théâtre, P.U.F., 1965, p . 208.Google Scholar
page 160 note 2. Peter Brook, qui a d'ailleurs construit sa mise en scène de 1962 dans cette optique à la Beckett, a rêvé d'une représentation où les acteurs seraient nus, non d'une nudité de musio-hall mais d'une nudité concentrationnaire.
page 162 note 1. Je laisse à Jan Kott la responsabilité de cette comparaison. |
page 162 note 2. Cf. Chastel, André, Art et Humanisme à Florence au temps de Laurent le Magnifique, Paris, P.U.F., 1959.Google Scholar
page 163 note 1. Henri Fluchère, « Shakespeare et nous », Europe, op. cit.
page 163 note 2. Duvignaud, Jean, Sociologie du théâtre, Paris, P.U.F., 1965, p. 206.Google Scholar
page 164 note 1. ld., p. 210.
page 164 note 2. Fluchere, Essais critiques, Pléiade, p. 358.
page 164 note 3. Id., p. 329.
page 165 note 1. Op. cit., p. 208.
page 165 note 2. Jean Jacquot, Shakespeare en France, Mises en scènes d'hier et d'aujourd'hui, Paris, le Temps, 1964,142 p., premier volume (bien illustré) de la collection « Théâtres, fêtes, spectacles ».
page 165 note 3. Revue d'Histoire du Théâtre, octobre 1964 et janvier 1965, notamment les articles de Nina Goukfinkel sur la Russie, Jean Boubiixy sur la Pologne, Bernard Dort sur Brecht.
page 166 note 1. Sylvie Chevalley, Ducis, Shakespeare et les Comédiens français, R.H.T., octobre 1964, janvier 1965.
page 167 note 1. Toutefois Shakespeare a été traduit en frison par Rince Posthumus dans la première moitié du xixe siècle avant de l'être en néerlandais
page 169 note 1. Jean-Louis Barrault, A propos de Shakespeare et du théâtre, 1049.
page 170 note 1. Cf. Meyerhold, Vsevolod, le Théâtre théâtral, Gallimard, 1964.Google Scholar