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Les statuts de travail des esclaves et des affranchis dans les grands ports du monde romain(Ier siècle av. J.-C.-IIe siècle apr. J.-C.)
Published online by Cambridge University Press: 20 January 2017
Résumé
Cet article porte sur le rapport au travail des esclaves et des affranchis impliqués dans les économies portuaires du monde romain, entre le Ier siècle av. J.-C. et le IIe siècle apr. J.-C.La documentation textuelle, épigraphique ou issue de la tradition manuscrite révèle la grande diversité de conditions qui régnaient dans ces milieux. Cette hétérogénéité était liée au degré de technicité des tâches accomplies et donc à la qualification professionnelle des dépendants, comme dans d’autres environnements urbains. Néanmoins, des facteurs propres aux économies portuaires, de nature spatiale en particulier, entraient en ligne de compte. Le clivage entre travailleurs de peine et homme de confiance ne recouvre qu’une partie de ce large spectre. La complexité observée réside dans l’absence de coïncidence,voire dans les dissonances, entre le statut juridique, le statut social et le statut de travail des individus.
Abstract
This article investigates the work identities of slaves and freedmen involved in Roman harbor economies between the first century BCE and the second century CE. Textual evidence (epigraphic or belonging to the manuscript tradition) reveals the great diversity of these social categories. This heterogeneity was related to the level of technical difficulty involved in the tasks that were performed and thus to workers’ professional skills, as was the case in other urban economies. Nevertheless, factors specific to harbor economies, particularly with regard to long-distance trade, were also important. The opposition between unskilled workers and trusted agents represents only a part of this broad spectrum. The complexity that can be observed lies in the lack of concurrence—and even in the dissonance— between the legal, social, and working statuses of individuals.
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- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2013
Footnotes
Je tiens à remercier Jean Andreau, Vincent Azoulay et André Tchernia de leurs pré-cieuses remarques.
References
1 Gaius, Institutes, I, 9.
2 Par exemple, les ordres supérieurs et les ordres de décurions des cités de l’Empireleur étaient interdits.
3 À propos des débats sur la proportion d’esclaves dans la population, voir Andreau, Jean et Descat, Raymond, Esclave en Grèce et à Rome, Paris, Hachette, 2006, p. 74–85 Google Scholar.
4 Andreau, Jean, «Originalité de l’historiographie finleyenne et remarques sur lesclasses sociales », Opus, 1, 1982, p. 181–185 Google Scholar, ici p. 182.
5 On évoquera plus bas le statut des affranchis latins juniens.
6 Veyne, Paul, « Vie de Trimalcion », Annales ESC, 16-2, 1961, p. 213–247, ici p. 230Google Scholar ; Łoś, Andrzej, « La condition sociale des affranchis privés au Ier siècle après J.-C. », Annales HSS, 50-5, 1995, p. 1011–1043, ici p. 1026CrossRefGoogle Scholar.
7 TITE-LIVE, Histoire romaine, 42, 27, 3 et 43, 12, 9 ; AULU-GELLE, Nuits attiques, 5, 19, 2 ;CICÉRON, Catilinaires, 4, 16. Voir Thesaurus Linguae Latinae, IX-2, p. 961, l. 23-24.
8 Digeste, 7, 1, 15, 2 (ULPIEN, 18, ad Sabinum).
9 Béranger, Jean, «Ordres et classes d’après Cicéron », Recherches sur les structuressociales dans l’Antiquité classique, Paris, Éd. du CNRS, 1970, p. 225–242 Google Scholar, ici p. 236 ;Benjamin COHEN, «La notion d’ordo dans la Rome antique », Bulletin de l’AssociationGuillaume Budé, 4-2, 1975, p. 259-282, ici p. 267 ; Nicolet, Claude, «Les ordres romains :définition, recrutement et fonctionnement », in Nicolet, C. (dir.), Des ordres à Rome, Paris, Publications de la Sorbonne, 1984, p. 7–21, ici p. 9-10Google Scholar.
10 Ibid., p. 15-16.
11 Sur la largeur du « spectre » des différentes relations de dépendance, qui partici-pait de la stratification très fine de la société romaine, voir Finley, Moses I., The AncientEconomy, Berkeley/Los Angeles, University of California Press, 1973, p. 67–68 Google Scholar.
12 Il s’agit d’une idée-force du livre d’Henrik MOURITSEN, The Freedman in the RomanWorld, Cambridge, Cambridge University Press, 2011, qui cherche à expliquer pourquoiles Romains affranchissaient si souvent leurs esclaves. Certes, les maîtres romains pro-mettaient la liberté à leurs esclaves pour les encourager à l’obéissance, mais cette expli-cation n’est pas suffisante, car de telles promesses ont été faites dans des sociétés oùl’affranchissement était moins répandu (p. 143). Au total, en ce qui concernait le travail :” If manumission merely converted slave labour into free labour, it became a part of adifferent system of rewards – one where manumission did not mark the end of a processbut represented a point on a broad continuum of incentives that covered the entireworking life of a slave/freedman. The apparent expectation of continuity raises thequestion of how this was achieved in practice and puts the focus on ties, which boundthe freedman to his patron. […] The change in status therefore required new incentivesand forms of control to enhance performance and ensure loyalty » (p. 152).
13 L’idée selon laquelle le rachat de la liberté (suis nummis) permettait de ne plusrien devoir à son ancien maître s’est répandue dans les années 1980 : Garnsey, Peter, « Independent Freedmen and the Economy of Roman Italy Under the Principate », Klio, 63, 1981, p. 359–371 CrossRefGoogle Scholar ; Morabito, Marcel, Les réalités de l’esclavage d’après le Digeste, Paris, Les Belles Lettres, 1981, p. 169 Google Scholar ; Georges FABRE, Libertus. Recherches sur les rapportspatron-affranchi à la fin de la République romaine, Rome, École française de Rome, 1981,p. 322-323. Elle doit beaucoup à Buckland, William W., The Roman Law of Slavery: TheCondition of the Slave in Private Law from Augustus to Justinian, Cambridge, The University Press, 1908, p. 642 Google Scholar, qui s’est fondé sur des fragments du Digeste ne permettant guère,pourtant, de l’étayer. En conséquence, elle n’a pas été retenue par les travaux strictementjuridiques : Wolfgang WALDSTEIN, Operae libertorum. Untersuchungen zur Dienstpflichtfreigelassener Sklaven, Stuttgart, F. Steiner, 1986. Sur les liens économiques entre patronset affranchis, et la critique de la notion d’affranchis indépendants, voir De Quiroga, Pedro Lópezbarja, «La dependencia económica de los libertos en el Alto ImperioRomano », Gerion, 9, 1991, p. 163–174 Google Scholar.
14 J. ANDREAU, «Originalité de l’historiographie finleyenne… », art. cit. ; Id., «Moder-nité économique et statut des manieurs d’argent », Mélanges de l’École française de Rome.Antiquité, 97-1, 1985, p. 373-410, ici p. 378 ; Id., La vie financière dans le monde romain.Les métiers de manieurs d’argent, IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle ap. J.-C., Rome, École française de Rome, 1987, p. 25-33 ; Id., « L’affranchi », in A. GIARDINA (éd.), L’homme romain,Paris, Éd. du Seuil, 1992, p. 219-246, ici p. 232-233 ; Id., La banque et les affaires dans lemonde romain, IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle ap. J.-C., Paris, Éd. du Seuil, 2001, p. 17.
15 J. ANDREAU, La vie financière dans le monde romain…, op. cit., p. 31.
16 Tran, Nicolas, Dominus tabernae. Le statut de travail des artisans et commerçants del’Occident romain (Ier siècle av. J.-C.-IIIe siècle ap. J.-C.), Rome, École française de Rome,à paraître en 2013 Google Scholar.
17 Sur la notion de port d’entrepôt, voir Tchernia, André, «Épaves antiques, routesmaritimes directes et routes de distribution », in Marin, B. et Virlouvet, C. (éd.), Nourrir les cités de Méditerranée. Antiquité, Temps modernes, Paris/Aix-en-Provence, Maisonneuve & Larose/Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, 2003,p. 613–624 Google Scholar.
18 Ägyptische Urkunden aus den Staatlichen Museen zu Berlin. Griechische Urkunden (ci-aprèsBGU), I, 27 ; voir Giovanni GERACI, « Sekomata e deigmata nei papiri come strumenti dicontrollo delle derrate fiscali e commerciali », in V. CHANKOWSKI et P. KARVONIS (éd.), Tout vendre, tout acheter. Structures et équipements des marchés antiques, Bordeaux/Athènes,Ausonius/École française d’Athènes, 2012, p. 347-364, ici p. 348.
19 Par exemple, ROUGÉ, Jean, Recherches sur l’organisation du commerce maritime enMéditerranée sous l’Empire romain, Paris, Sevpen, 1966, p. 179–185 Google Scholar.
20 Freu, Christel, «Dockers et portefaix du monde romain : réflexions à partir duCode Théodosien 14.22.1 concernant le corpus des saccarii du Portus Romanus », in Aubert, J.-J. et Blanchard, P. (dir.), Droit, religion et société dans le Code Théodosien, Genève, Université de Neuchâtel/Librairie Droz, 2009, p. 303–326 Google Scholar.
21 Tran, Nicolas, «La mention épigraphique des métiers artisanaux et commerciauxen Italie centro-méridionale », in Andreau, J. et Chankowski, V. (éd.), Vocabulaire etexpression de l’économie dans le monde antique, Bordeaux, Ausonius, 2007, p. 119–141, icip. 124Google Scholar.
22 PÉTRONE, Satiricon, 117, 11 ; AULU-GELLE, Nuits attiques, 5, 3, 1-6.
23 Tabulae Pompeianae Sulpiciorum (ci-après TPSulp.), 46, correspond au contrat delocation de la pièce de stockage : « Sous le consulat de C. Laecanius Bassus et deQ. Terentius Culleo, le troisième jour avant les ides de mars [le 13 mars 40], moi,Nardus, esclave de P. Annius Seleucus, j’ai écrit, en présence et sur l’ordre de monmaître P. Annius Seleucus, parce qu’il a déclaré ignorer les lettres, avoir loué àC. Sulpicius Faustus le vingt-sixième emplacement à l’étage des entrepôts de Barbatus,situés dans la propriété deDomitia Lepida, où se trouvent 13 000 modii de blé d’Alexandrieque mon maître mesurera avec ses esclaves, pour un loyer de 100 sesterces par mois.Fait à Pouzzoles » ; 53, 13 mars 40 : L. Marius Iucundus, affranchi de Dida, reconnaîtdevoir 20 000 sesterces à Faustus ; 79 : Iucundus remet le gage de 13 000 modii de bléd’Alexandrie à Faustus. Il est vraisemblable que Seleucus, porteur d’un cognomen grec,soit un affranchi.
24 Giovanni BECATTI, Scavi di Ostia, vol. IV, Mosaici e pavimenti marmorei, Rome,Istituto poligrafico dello Stato, 1961, no 58, p. 35-37, pl. CLXXXVII-CLXXXVIII.
25 Sur Arles et ses lenuncularii : L’année épigraphique (ci-après AE), 2009, 822-823 ; Bollini, Maria, « Il mosaico riminese », Analisi di Rimini antica. Storia e archeologia per un museo, Rimini, Commune di Rimini, 1980, p. 287–296, ici pl. XCIGoogle Scholar.
26 Sur les monnaies et médaillons de Néron, Trajan et Commode : Roman ImperialCoinage, I, 178-181 et 441 ; II, 632 ; Gnecchi, Francesco, I medaglioni romani, Milan, U. Hoepli, 1912, no 174–175 Google Scholar.
27 Thylander, Hilding, Inscriptions du port d’Ostie, Lund, C.W.K. Gleerup, 1951-1952, no A 61, p. 64–65 Google Scholar ; Zimmer, Gerhard, Römische Berufsdarstellungen, Berlin, G. Mann, 1982,no 24, p. 113–114 et no 56, p. 208-209Google Scholar.
28 Voir aussi M. Quintilius [---], qui a appartenu aux corps des lenuncularii traiectusLuculli et des calfats (stuppatores) : AE, 1987, 196.
29 Des scapharii sont connus à Hispalis (Séville) : Corpus inscriptionum latinarum(ci-après CIL), II, 1168, 1169, 1180 et 1183. Sur les corpora lenunculariorum d’Ostie, voirNicolas TRAN, «Un Picton à Ostie : M. Sedatius Severianus et les corps de lénunculairessous le principat d’Antonin le Pieux », Revue des études anciennes, 114-2, 2012, p. 323-344.
30 Voir en particulier CIL, XIV, 246, 250 et 251.
31 Les associations pouvaient admettre des esclaves en leur sein, avec l’autorisationdes maîtres : Digeste, 47, 22, 3, 2 (MARCIANVS, 2, De iudiciis publicis).
32 Tran, Nicolas, Les membres des associations romaines. Le rang social des collegiati en Italie et en Gaule sous le Haut-Empire, Rome, École française de Rome, 2006, p. 124–137 CrossRefGoogle Scholar.
33 D’où l’intérêt des autorités pour l’entretien des rives. La curatelle du Tibre étaitconfiée à d’anciens consuls. Dans les années 160, le chevalier Sex. Iulius Possessor aété procurator Augg(ustorum) ad ripam Baetis (CIL, II, 1180).
34 Rieth, Éric (éd.), Les épaves de Saint-Georges, Lyon, Ier-XVIIIe siècles. Analyse architectu-rale et études complémentaires, Paris, CNRS Éditions, 2010 Google Scholar ; David DJAOUI, Sandra GRECKet Sabrina MARLIER (éd.), Arles-Rhône 3 : le naufrage d’un chaland antique dans le Rhône.Enquête pluridisciplinaire, Arles, Actes Sud, 2011 ; Giulia BOETTO, «Tra il fiume e il mare.Le caudicariae di Fiumicino », in W.V. HARRIS et K. IARA (éd.), no spécial «MaritimeTechnology in the Ancient Economy: Ship-Design and Navigation », Journal of RomanArchaeology, 2011, p. 103-112.
35 PROCOPE DE CÉSARÉE, Histoire de la guerre contre les Goths, 1, 26 ; Gall, Joël Le, Le Tibre, fleuve de Rome, dans l’Antiquité, Paris, PUF, 1953, p. 325 Google Scholar.
36 Pompéi, I, 14, 7 (Casa del Larario del Sarno) ; Carratelli, Giovanni Pugliese(dir.), Pompei. Pitture e mosaici, vol. II, Regio 1, parte 2, Rome, Istituto della Enciclopedia Italiana fondata da Giovanni Treccani, 1990-1991, p. 938–943 Google Scholar, fig. 3 et 6.
37 Le commentaire le plus complet demeure celui de Gall, Joël Le, Recherches sur leculte du Tibre, Paris, PUF, 1953, p. 3–22 et plGoogle Scholar. I-V.
38 PHILOSTRATE, Vita Apollonii, 7, 16.
39 Cavalier, Odile, « La scène de halage de Cabrières-d’Aygues », in Long, L. et Picard, P. (éd.), César. Le Rhône pour mémoire. Vingt ans de fouilles dans le fleuve à Arles, Arles, Actes Sud/Musée départemental Arles antique, 2009, p. 35 Google Scholar ; André BLANC, «Lascène de halage de Colonzelle (Drôme) », Revue archéologique de Narbonnaise, 9, 1976,p. 247-250. Les nautes de la Durance avaient leur siège à Arles ; ceux du Rhône, à Lyon.
40 Voir aussi le relief de Rome, conservé au Palazzo Massimo : J. LE GALL, Le Tibre…, op. cit., pl. XXXI.
41 MARTIAL, Épigrammes, IV, 64, 22.
42 Voir, par exemple, CIL, XIII, 1972 et 2020 (de Lyon).
43 AE, 1974, 123 bis.
44 CIL, XIV, 4234. L’exercice simultané des trois activités est très probable : la dédicacediffère des épitaphes sur lesquelles les défunts pouvaient présenter les étapes de leurcarrière. Voir aussi CIL, XIV, 309 (épitaphe de L. Calpurnius Chius, mensor frumentarius, idem codicarius).
45 CIL, XIII, 1966-1967. Deux nautes basés à Arles ont exercé une seconde activité detransport en qualité d’utriculaires : CIL, XII, 731 et 4107. Voir aussi les nautes lyonnaiscités par CIL, VI, 29722 (Cn. Sentius Regulianus, naute de la Saône et négociant envin) ; XIII, 1954 (M. Inthatius Vitalis, naute de la Saône et négociant en vin) et 1972(Toutius Incitatus, naute de la Saône, marchand de blé et centonarius) ; AE, 1982, 702(naute et centonarius). Les centonarii étaient des fabricants et des marchands de textiles.
46 Sur les boulangeries d’Ostie : Bakker, Jan Theo (éd.), The Mills-Bakeries of Ostia:Description and Interpretation, Amsterdam, J. C. Gieben, 1999 Google Scholar. Sur l’explication de leurtaille et de leur nombre par l’avitaillement des navires : Claire DE RUYT, «Boulangers etfoulons d’Ostie à l’époque impériale : quelques réflexions sur l’implantation de leursateliers et sur leurs fonctions précises dans la ville portuaire », in J.-C. BÉAL et J.-C. GOYON(éd.), Les artisans dans la ville antique, Paris/Lyon, De Boccard/Université Lumière Lyon 2,2002, p. 49-55. CIL, XIV, 374, mentionne un riche affranchi impliqué à la fois dans laconstruction publique et la fabrication de pain.
47 Les associations professionnelles ont pu assurer une mise en réseau propice à detels arrangements.
48 TPSulp., 78 ; Giuseppe CAMODECA, « Per un primo aggiornamento all’edizionedell’archivio dei Sulpicii (TPSulp.) », Cahiers du Centre Gustave Glotz (ci-après CCG), 11,2000, p. 173-191, ici p. 188-190 ; Id., « Il credito negli archivi campani. Il caso di Puteolie di Herculaneum », in E. LO CASCIO (éd.), Credito e moneta nel mondo romano, Bari,Edipuglia, 2003, p. 69-98, ici p. 88-90 : « [En grec] Sous le consulat de Marcus AquilaIulianus et de Publius Nonius Asprenas, le troisième jour avant les ides d’avril, àDicerarcheia [nom grec de Pouzzoles]. Moi, Ménélas, fils d’Irénée, de Ceramos, j’ai écritavoir reçu de Primus, esclave de P. Attius Severus, mille deniers, au titre d’une naulotikèscellée par nous, deniers que je restituerai selon les accords pris dans la naulotikè conclueavec lui. En outre, j’ai nommé comme garant du paiement des mille deniers suscritsMarcus Barbatius Celer. [En latin] Moi, Q. Aelius Romanus, j’ai écrit à la demande etsur le mandat de Marcus Barbatius Celer, en sa présence, parce qu’il ignore les lettres,qu’il s’est porté garant des mille deniers suscrits à l’égard de Primus, esclave de PubliusAttius Severus, en faveur de Ménélas, fils d’Irénée, de Ceramos, ainsi qu’il est écritplus haut. »
49 Tchernia, André, Les Romains et le commerce, Naples, Centre Jean-Bérard, 2011,p. 340–345 Google Scholar, résume les discussions soulevées par ce document. Un prêtmaritime classique,assurant le débiteur, est improbable, car le mot naulotikè ne désigne jamais ce type deprêt. Deux hypothèses différentes ont donc été avancées par les spécialistes. Fondéesur des parallèles de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne, la premièreconsiste à envisager un « prêt fictif » consenti au nauclère et remboursable au marchand,si sa marchandise n’arrivait pas à bon port. Selon la seconde, l’argent correspondrait àune uectura (la rémunération du transporteur) payée en avance et à rembourser en casde naufrage.
50 CIL, XV, 3642-3645 et 4748-4749.
51 Voir D. Caecilius Abascantus, lictor curiatus, diffusor olearius ex prouincia Baetica(CIL, VI, 1885 = AE, 1994, 193 : épitaphe de son épouse Caecilia Hellas), et D. CaeciliusOnesimus, uiator apparitor Augustorum, diffusor olearius ex Baetica (AE, 1980, 198 et 1994,194 : épitaphe rédigée par ses héritiers). L’association du prénomDecimus et du gentiliceCaecilius n’est pas courante. Aussi est-il possible que D. Caecilius Singenus, bienfaiteurd’appariteurs romains, soit à rapprocher du même groupe familial (CIL, VI, 1947).
52 Voir, par exemple, les amphores de L. Antonius Epaphroditus : AE, 1981, 626-630(intervention de Primus), 632-633 (intervention de Héra, à Astigi) ; CIL, XV, 3706 (datéede 149, intervention de Polycarpus, à Astigi).
53 Liou, Bernard et Gassend, Jean-Marie, «L’épave Saint-Gervais 3 à Fos-sur-Mer(milieu du Ier siècle ap. J.-C.). Inscriptions peintes sur amphores de Bétique. Vestigesde la coque », Archaeonautica, 10, 1990, p. 157–264, ici p. 177-182CrossRefGoogle Scholar. Le titre de l’articleoriginal comporte une coquille : la documentation est bien du IIe siècle.
54 LUCIEN, Le navire, 13 :.
55 Ibid., 18: : « Puisse Hermès, le maître des gains, approuver tout cela.Puisse le navire et tout ce qui s’y trouve être à moi : la cargaison, les marchands, lesfemmes, les marins et tout ce qu’il peut y avoir de biens plaisants. »
56 Trone, PÉ, Satiricon, éd. et trad. par Ernout, A., Paris, Les Belles Lettres, 1962, 76 Google Scholar :Concupiui negotiari. Ne multis uos morer, quinque naues aedificaui, oneraui uinum – et tunc eratcontra aurum –misi Romam. Putares me hoc iussisse : omnes naues naufragarunt : « L’envie meprit de faire des affaires. Pour abréger, vous saurez que je fis construire cinq navires. Jeles charge de vin – c’était de l’or à cette époque – et les envoie à Rome. On aurait ditun fait exprès : tous mes navires font naufrage. » Voir P. VEYNE, «Vie de Trimalcion », art.cit., p. 231-236. Comme le souligne Aubert, Jean-Jacques, «Les Institores et le commercemaritime dans l’Empire romain », Topoi, 9-1, 1999, p. 145–164, ici p. 146CrossRefGoogle Scholar, le texte dePétrone ne laisse pas entendre que Trimalcion ait embarqué à bord d’un des navires.
57 A. TCHERNIA, Les Romains et le commerce, op. cit., p. 47, évoque les exemptions decharges publiques des individus qui armaient au moins cinq navires de 10 000 modii etles faisaient naviguer au bénéfice de l’annone (Digeste, 50, 5, 3 ; CERVIDIUS SCAEVOLA,3, Regulae), ainsi que L. Ferranius Celer dont le nom apparaît sur les ancres de plusieursépaves abîmées au large de l’Italie et de l’Hispanie ( Gianfrotta, Piero Alfredo et Hesnard, Antoinette, «Les bouchons d’amphores en pouzzolane », Amphores romaineset histoire économique. Dix ans de recherche, Rome, École française de Rome, 1989, p. 393–441,ici p. 435, no A 15Google Scholar).
58 Digeste, 14, 1, 1 pr. Selon J.-J. AUBERT, «Les Institores et le commerce maritime… »,art. cit., p. 147-155, l’actio institoria est antérieure à l’actio exercitoria : la seconde aurait étéune extension de la première, prenant en compte les spécificités du commercemaritime.
59 Andreau, Jean, «Les esclaves ‘hommes d’affaires’ et la gestion des ateliers et descommerces », in Andreau, J., France, J. et Pittia, S. (éd.), Mentalités et choix économiquesdes Romains, Bordeaux, Ausonius, 2004, p. 111–126, ici p. 120Google Scholar : «Le principe et les règlesgénérales de la préposition sont très homogènes, mais la variété des fonctions auxquelleson prépose un esclave est extrême. »
60 Digeste, 45, 1, 122, 1 (CERVIDIUS SCAEVOLA, 28, Digesta) : « Callimachus a reçu unprêt maritime de Stichus, esclave de Seius, pour un voyage entre la cité de Beyrouth,dans la province de Syrie, et Brindes. Ce crédit était pour deux cents jours de navigationau total. Il était garanti, au titre de gages et d’hypothèques, par les marchandises acquisesà Beyrouth pour être transportées à Brindes et par celles que [Callimachus] achèteraità Brindes et importerait à Beyrouth par mer. Il fut convenu entre eux que, quandCallimachus atteindrait Brindes, après avoir acheté d’autres marchandises et les avoirchargées sur un navire, il voguerait vers la Syrie, avant les ides de septembre prochain ;ou alors, s’il ne s’était pas procuré des marchandises et n’avait pas quitté cette cité avantla date susdite, il rendrait immédiatement l’intégralité de l’argent, comme si le voyageavait été accompli, et assumerait toutes les dépenses pour les convoyeurs qui amène-raient cet argent à Rome. Stichus, esclave de L. Titius, a stipulé cela et Callimachus apromis. Les marchandises ayant été placées à bord avec Eros, le co-esclave de Stichus,conformément à la convention, [Callimachus] met les voiles pour la Syrie avant les idessusdites. Le navire ayant coulé, alors que Callimachus avait chargé les marchandisessur le navire conformément à l’accord, à un moment où il aurait déjà dû rendre l’argentà transporter de Brindes à Rome, le consentement donné par Eros, qui avait été envoyéavec lui, et à qui rien de plus n’avait été permis ou demandé après le jour de la conven-tion concernant l’argent susdit, sinon de le récupérer et l’envoyer à Rome, ne profite-t-ilen rien à Callimachus ? Et la responsabilité de Callimachus envers le maître de Stichusest-elle tout de même engagée, dans une actio sur la stipulation ? [Le juriste] a réponduque, suivant les faits exposés, sa responsabilité était engagée. De même, si Eros, l’esclavesusdit, a donné son accord à Callimachus, qui naviguait après le jour susdit, l’actio déjàdonnée à son maître peut-elle être annulée ? [Le juriste] a répondu que ce n’était paspossible, mais que, si on avait laissé à la discrétion de l’esclave le remboursement del’argent, à tout moment et en tout lieu, Callimachus pourrait opposer une exception. »
61 Sirks, Adrian J. B., « Sailing in the Off-Season with Reduced Financial Risk », in Aubert, J.-J. et Sirks, A. J. B. (éd.), Speculum Iuris: Roman Law as a Reflection of Socialand Economic Life in Antiquity, Ann Arbor, University of Michigan Press, 2002, p. 134–150,ici p. 142-149Google Scholar.
62 Sur le prêt maritime, voir notamment Biscardi, Arnaldo, Actio pecuniae traiecticiae.Contributo alla dottrina delle clausole penali, Turin, G. Giappichelli, 1974 Google Scholar ; CharlesR. WHITTAKER, «Le commerce romain avec l’Inde et la prise de décision économique », Topoi, 10-1, 2000, p. 267-288, ici p. 283 ; Andreau, Jean, La banque et les affaires dans lemonde romain, IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle ap. J.-C., Paris, Éd. du Seuil, 2001, p. 108–112(avec la bibliographie antérieure)Google Scholar. Dominic RATHBONE, «The Financing of MaritimeCommerce in the Roman Empire, I-II AD», in E. LO CASCIO (éd.), Credito e moneta…, op. cit., p. 197-229, ici p. 207 et 213, souligne que le navire lui-même n’est en rien assuré.
63 Philostrate, , Vita Apollonii, trad. de Grimal, P., Paris, Les Belles Lettres, 1958,p. 1163–1164, 4, 32Google Scholar : « et s’ils font de bonnes affaires, leur bateau a une heureuse traver-sée, et ils n’en finissent pas de raconter qu’ils n’ont jamais fait naufrage, ni volontaireni involontaire, mais si leur bénéfice se révèle inférieur à ce qu’ils doivent, ils s’em-barquent sur les chaloupes et jettent leur navire à la côte, enlevant ainsi, en vrais marins,de leur plein gré, leur gagne-pain aux autres et prétendant dans leur impiété que c’estun cas de force majeure, et que le dieu l’a voulu ». Plusieurs textes tardifs se réfèrentà ces fraudes. Par exemple, Augustin, évêque d’Hippone, refuse le legs d’un naviculaire,car, propriétaire d’un navire mis au service de l’annone, l’Église aurait dû accepter queles marins de condition servile soient torturés, dans le cadre d’une éventuelle enquêtesur un naufrage (SAINT AUGUSTIN, Sermons, 356, 4).
64 Cuvigny, Hélène et BüLow-Jacobsen, Adam, « Inscriptions rupestres vues et revuesdans le désert de Bérénice », Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 99, 1999,p. 133–193 Google Scholar, ici p. 137-139, no 2-3 (d’où AE, 1999, 1720-1721, daté de juillet en 6 apr. J.-C.).À rapprocher de PLINEL’ANCIEN, Histoire naturelle, 6, 84. Voir aussi Laudanes, esclave deCalpurnius Moschas : H. CUVIGNY et A. BÜLOW-JACOBSEN, « Inscriptions rupestres… »,art. cit., p. 137, no 1 (d’où AE, 1999, 1719). Sur le Paneion de Ouadi Menih, voir De Romanis, Federico, Cassia, cinnamomo, ossidiana. Uomini e merci tra Oceano indiano e Mediterraneo, Rome, L’Erma di Bretschneider, 1996, p. 203–217 Google Scholar. Sur les liens entre Pouzzoles et l’Orientlointain : A. TCHERNIA, Les Romains et le commerce, op. cit., p. 62-73.
65 Sammelbuch Griechischer Urkunden aus Aegypten, XVIII, 13167, étudié notamment par Casson, Lionel, «New Light on Maritime Loans: P. Vindob. G 40822 », Zeitschrift fürPapyrologie und Epigraphik, 84, 1990, p. 195–206 Google Scholar. Voir en dernier lieu, citant la biblio-graphie antérieure, Morelli, Federico, «Dal Mar Rosso al Alessandria. Il verso (ma ancheil recto) del ‘papiro di Muziris’ (SB XVIII 13167) », Tyche, 26, 2011, p. 199–233 CrossRefGoogle Scholar.
66 Digeste, 5, 1, 19, 3 (ULPIEN, 60, Ad edictum) : «Un problème est soulevé dans Labéon,à propos d’un provincial qui a un esclave préposé à Rome pour vendre des marchandises.Ce qui a été contracté avec cet esclave doit être considéré comme ce qui a été contractéavec le maître, c’est pourquoi [le maître] devra se défendre sur place. »
67 Aubert, Jean-Jacques, Business Managers in Ancient Rome: A Social and Economic Studyof Institores, 200 B.C.-A.D. 250, Leyde, E. J. Brill, 1994, p. 10–13 Google Scholar.
68 Digeste, 14, 1, 1, 14 : «Et si, comme beaucoup le font, [unmaître] prépose [ses agents]demanière à ce que l’un ne puisse contracter sans l’autre, [un tiers] qui contracterait avecun seul engagerait sa responsabilité. » J. ANDREAU, «Les esclaves ‘hommes d’affaires’… »,art. cit., p. 123.
69 Ibid., p. 121, à propos de Digeste, 14, 1, 1, 12-13.
70 Digeste, 14, 5, 8, pr. (PAUL, 1, Decreta) : «Titianus Primus avait placé un esclave à latête d’une activité de mise à disposition d’argent et d’enregistrement de cautions. Cetesclave avait aussi pour habitude, avec des marchands d’orge, d’assumer les sommesdues par les acheteurs et de les liquider. L’esclave s’était enfui et un individu, auquelil avait été envoyé pour le versement du prix de l’orge, mettait en cause la responsabilitédu maître de l’esclave au nom de son représentant. Le maître déclarait qu’on ne pouvaitmettre en cause sa responsabilité à ce titre, parce que cela n’entrait pas dans l’activitéà la tête de laquelle il avait placé son esclave. Cependant, comme il était prouvé quele même esclave avait conduit d’autres affaires encore, qu’il avait pris en location desentrepôts et qu’il avait fait des versements dans l’intérêt de beaucoup de monde, lepréfet de l’annone donna un jugement défavorable au maître », traduit et commentépar Julien DUBOULOZ, « Propriété et exploitation des entrepôts à Rome et en Italie(Ier-IIIe siècles) », Mélanges de l’École française de Rome. Antiquité, 120-2, 2008, p. 277-294,ici p. 292-293.
71 Digeste, 14, 3, 13, pr. (ULPIEN, 28, Ad edictum) : «Quelqu’un avait préposé un esclaveau commerce de l’huile, à Arles, et l’avait aussi autorisé à recevoir de l’argent en emprunt.Celui-ci avait emprunté. Le créancier, pensant que le prêt concernait des marchandises,intenta une action sur la préposition, mais ne put prouver que l’esclave avait empruntépour son commerce. Bien que l’action soit épuisée et que le créancier ne puisse agirdavantage au motif que l’esclave avait été préposé à emprunter, Julien dit néanmoinsqu’il devait avoir une actio utilis. » Pour une étude de ce fragment, voir Nicolas TRAN,«Un esclave préposé au commerce de l’huile dans le port d’Arles. À propos de Dig.,14, 3, 13, pr. (Ulpien, 28 ad ed.) », Mélanges Jean Andreau, Bordeaux, Ausonius, à paraître.
72 Sur C. Novius Eunus : TPSulp., 45, 51 et 52 ; Virlouvet, Catherine, «Les denréesalimentaires dans les archives des Sulpicii de Pouzzoles », CCG, 11, 2000, p. 131–149 CrossRefGoogle Scholar ; Lintott, Andrew W., « Freedmen and Slaves in the Light of Legal Documents fromFirst-Century A.D. Campania », The Classical Quarterly, 52-2, 2002, p. 555–565 CrossRefGoogle Scholar, ici p. 557 ;A. TCHERNIA, Les Romains et le commerce, op. cit., p. 336-340.
73 Christol, Michel, «Remarques sur les naviculaires d’Arles », Latomus, 30, 1971,p. 643–663 Google Scholar (à propos de CIL, XII, 704 et 982), met en évidence le financement de navi-culaires d’Arles par des patrons vivant sur le territoire de Nîmes ou d’Aix-en-Provence.Le second cas de figure s’applique au negotiator olearius lyonnais L. Hilarianius Cinnamus,dont des proches ont probablement vécu à Arles : Christol, Michel, Une histoire provin-ciale. La Gaule narbonnaise de la fin du IIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle ap. J.-C., Paris, Publications de la Sorbonne, 2010, p. 615–621 Google Scholar ; François BÉRARD, «Les corporations dutransport fluvial à Lyon à l’époque romaine », in M. DONDIN-PAYRE et N. TRAN (éd.),Collegia.Le phénomène associatif dans l’Occident romain, Bordeaux, Ausonius, 2012, p. 135-154,ici p. 142-145 (à propos de CIL, XIII, 1996 et XII, 851).
74 Digeste, 40, 9, 10 (GAIUS, 1, Res cottidianae siue aureae) : « Il semble qu’une personneaffranchisse au détriment du créancier, s’il n’est pas solvable au moment de l’affranchis-sement ou s’il devenait insolvable une fois la liberté donnée. Souvent, les hommesespèrent de leurs richesses qu’elles soient plus grandes que ce qu’il en est. Cela arrivefréquemment à ceux qui font des affaires par le biais de leurs esclaves et de leursaffranchis, outre-mer et dans d’autres régions où ils ne résident pas eux-mêmes.Souvent, ils ignorent que ces affaires ont périclité pendant longtemps et concèdent laliberté à leurs esclaves sans intentions frauduleuses. »
75 Sur les comportements économiques des Romains analysés comme le choix d’unestratégie de risque ou de sécurité : Veyne, Paul, «Mythe et réalité de l’autarcie à Rome », La société romaine, Paris, Éd. du Seuil, [art. 1979] 1991, p. 131–162 Google Scholar. Mais, selon Jean ANDREAU, « Sur les choix économiques des notables romains », in J. ANDREAU, J. FRANCEet S. PITTIA (éd.), Mentalités et choix économiques…, op. cit., p. 71-85, ici p. 72-77, la palettede stratégies était beaucoup plus variée.
76 GAIUS, Institutes, 3, 42.
77 Ibid., 3, 56. Sur le statut de Latins Juniens, défini au début de l’époque augustéenne : López, Pedro De Quiroga, Barja, « Junian Latins: Status and Number », Athenaeum, 86-1, 1998, p. 133–163 Google Scholar.
78 GAIUS, Institutes, 1, 32c ; A. TCHERNIA, Les Romains et le commerce, op. cit., p. 51-52.
79 Sirks, Adrian J. B., «The Lex Iunia and the Effects of Informal Manumission and Iteration », Revue internationale des droits de l’Antiquité, 30, 1983, p. 211–292, ici p. 254Google Scholar.
80 PÉTRONE, Satiricon, 76, 9-10 : Postquam coepi plus habere quam tota patria mea habet,manum de tabula : sustuli me de negotiatione et coepi libertos fenerare. Et sane nolente menegotium meum agere exhortauit mathematicus, qui uenerat forte in coloniam nostram, Graeculio,Serapa nomine, consiliator deorum.
81 A. TCHERNIA, Les Romains et le commerce, op. cit., p. 49.
82 D’Arms, John H., Commerce and Social Standing in Ancient Rome, Cambridge, Harvard University Press, 1981, p. 101 CrossRefGoogle Scholar.
83 P. VEYNE, « Vie de Trimalcion », art. cit., p. 237.
84 Verboven, Koenraad, «Cité et réciprocité. Le rôle des croyances culturelles dansl’économie romaine », Annales HSS, 67-4, 2012, p. 913–942 Google Scholar.
85 Digeste, 17, 2, 52, 7 (ULPIEN, 31, Ad edictum), évoque une société de construction demonuments funéraires : l’un des partenaires apporte de l’argent (pecunia), le second sontravail et son savoir-faire (opera et peritia). Sur ce type de sociétés, voir GAIUS, Institutes,3, 149. TPSulp., 66, traite d’un partenariat entre un producteur de colorant et Faustusqui fournit 3 000 sesterces : G. CAMODECA, « Per un primo aggiornamento… », art. cit.,ici p. 185-188 ; Verboven, Koenraad, « L’organisation des affaires financières desC. Sulpicii de Pouzzoles (Tabulae Pompeianae Sulpiciorum) », CCG, 11, 2000, p. 161–171,ici p. 166-167CrossRefGoogle Scholar. Au Ier siècle av. J.-C. au moins, Pouzzoles exportait par mer des colo-rants : Tchernia, André, «Les fouilles sous-marines de Planier (Bouches-du-Rhône) », Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 113-2, 1969, p. 292–309 Google Scholar ; Id., « Premiers résultats des fouilles de juin 1968 sur l’Épave de Planier 3 », Lesétudes classiques, 3, 1968-1970, p. 51-82. Selon CICÉRON, Les paradoxes des Stoïciens, 6, 46,Crassus a constitué des sociétés avec des esclaves, des affranchis ou des clients.
86 Broekaert, Wim, « Joining Forces: Commercial Partnerships or Societates in theEarly Roman Empire », Historia, 61-2, 2012, p. 221–253 Google Scholar.
87 CIL, XV, 3788-3790.
88 J. H. D’ARMS, Commerce and Social Standing…, op. cit., p. 97-120.
89 Digeste, 34, 2, 4 (PAUL, 54, Ad edictum) : « Alors que quelqu’un avait envoyé sonaffranchi en Asie pour acheter des étoffes de pourpre et qu’il avait légué par testamentsa laine pourprée à son épouse, Servius a répondu que la pourpre achetée du vivant dutestateur par l’affranchi appartenait à celle-ci. »
90 J.-J. AUBERT, Business Managers in Ancient Rome…, op. cit., p. 42.
91 CICÉRON, Verrines, 5, 154.
92 P. A. GIANFROTTA et A. HESNARD, «Les bouchons d’amphores en pouzzolane »,art. cit., p. 398-400.
93 CIL, XII, 4406, de Narbonne : hommage des sévirs augustaux à leur confrère, lenaviculaire P. Olitius Apollonius ; AE, 1987, 192, d’Ostie : dédicace de [---] T. f. Ser(gia)[---]sus au Génie du corps des naviculaires de l’Adriatique.
94 P. A. GIANFROTTA et A. HESNARD, «Les bouchons d’amphores en pouzzolane »,art. cit., p. 437, no 24 ; A. TCHERNIA, Les Romains et le commerce, op. cit., p. 43.
95 TPSulp., 48 : « Sous le consulat d’Aulus Vitellius et de Lucius Vipstanus Poblicola,la veille des nones de […], moi, Caius Iulius Prudens, j’ai écrit que j’ai requis CaiusSulpicius Cinnamus et lui ai donné mandat, pour que tout l’argent que lui, Eros,[---]us, Titianus ou Martialis, ses esclaves, ou Caius Sulpicius Faustus, ou une autrepersonne agissant selon l’ordre, à la demande ou sous le mandat de l’un d’entre eux,une fois ou plus souvent, auraient donné en prêt à mon affranchi Suavis, à mon esclaveHyginus ou à une autre personne à leurs ordres, ou auraient promis et garanti au nomde l’un d’entre eux, ou aurait ordonné de mettre à leur crédit ou aurait engagé d’uneautre manière, quelle que soit la somme ainsi donnée en prêt ou engagée d’une autremanière, comme il a été précisé plus haut, qu’il soit fait en sorte qu’il soit donné et quele dol soit et demeure absent de cette affaire et de cette promesse, à mon égard et àl’égard de mon héritier et de tous ceux concernés par l’affaire dont il est question. Sile dol n’est et ne demeure pas ainsi absent de cette affaire, que l’on fasse en sorte qu’une telle somme d’argent soit donnée et que cela soit donné et accompli conformément audroit. Caius Sulpicius Cinnamus a stipulé et moi, Caius Iulius Prudens, j’ai promis. Faità Pouzzoles. » Sur l’interprétation de ce document : Jean ANDREAU, « Roman Lawin Relation to Banking and Business: A Few Cases », in P. F. BANG, M. IKEGUCHI etH. ZICHE (éd.), Ancient Economies, Modern Methodologies: Archaeology, Comparative History,Models And Institutions, Bari, Edipuglia, 2006, p. 201-213, ici p. 202-204.
96 TPSulp., 25, 36 et 37.
97 Digeste, 40, 9, 10 (GAIUS, 1, Res cottidianae siue aureae).
98 Digeste, 14, 3, 19, 1 (PAPINIEN, 3, Responsa) : « Si un maître, qui a préposé un esclavepour l’encaissement d’argent dans une banque, exerce ensuite la même activité par lebiais de son affranchi après lui avoir donné la liberté, le changement de statut n’affecterapas le risque financier. »
99 H. MOURITSEN, The Freedman in the Roman World, op. cit., p. 141-159. L’ingratitudedes affranchis était réprouvée, mais les patrons avaient peu de moyens de s’en prémunir.Par exemple, rien de comparable aux dispositifs visant à éviter la fuite des esclavesn’existait pour les affranchis qui décidaient de rompre toute relation avec leur patron.
100 Kavanagh, Bernard J., «Lollia Saturnina », Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 136, 2001, p. 229–232 Google Scholar.
101 TPSulp., 54.102 - Ibid., 73.103 - Ibid., 109.
104 Ibid., 48.
105 Ibid., 72 et 74.
106 Ibid., 25.
107 K. VERBOVEN, «L’organisation des affaires financières… », art. cit., p. 161-171 ; A. W. LINTOTT, « Freedmen and Slaves… », art. cit., p. 557, envisage aussi des formesde partenariat ponctuelles.
108 TPSulp., 87.
- 7
- Cited by
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Translation available: The Work Statuses of Slaves and Freedmen in the Great Ports of the Roman World (First Century BCE–Second Century CE)*