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Les « Solidarités » médiévales. Une société en transition : La Flandre en 1127-1128
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
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Un prince assassin : le fait, au moyen âge, est assez banal. Et si le successeur désigné est en place, l'événement n'a que la portée d'un incident ; il en va autrement si, à ce moment précis, manque l'indispensable et indiscutable successeur. Ce qui caractérise, en effet, les institutions gouvernementales du moyen âge, c'est que l'administration, la bureaucratie si l'on veut, n'est pas encore cette puissance autonome capable d'agir en vertu de sa force acquise, d'amortir les chocs et de traverser sans dommage les époques d'intérim toujours dangereuses. D'autre part, l'autorité suprême du VIIe au XIIIe siècle, c'est bien, — malgré la fugitive parenthèse carolingienne, — l'autorité proche du prince territorial, cette complexe combinaison de pouvoirs régaliens, personnels, domaniaux et autres qui pèse sur les conditions d'existence des habitants d'une grande, mais non trop vaste région.
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- Études
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- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1957
References
page 529 note 1. Par puissances, j'entends les différentes forces sociales, plus ou moins permanentes, à même d'agir d'une manière autonome dans la poursuite de leurs intérêts. dynasties baronniales, villes, solidarités régionales, etc.
page 530 note 1. La grande majorité de nos références viennent du récit de Galbert, dont il existe deux éditions principales, celle des Monumenta Germaniae Historica (SS, XII, p. 561- 619), et celle de Pirenne (dans la « Collection Picard », 1891). La division en chapitres de ces deux éditions étant la même, nous renvoyons aux chapitres et non aux pages. Malheureusement, au paragraphe 59 de son édition, Langebek (l'éditeur des Monumenta) s'est trompé dans sa numérotation. il. sauté le numéro 59.. partir de ce chapitre, il faut donc, pour retrouver nos références, retrancher une unité de nos indications de chapitre. Autres sources importantes auxquelles nous renvoyons. La vie du comte Charles, par Gauthier De Therouanne (MGH, SS, XII, p. 537-561) et le texte de l’Enquête (désigné ci-après par « Enquête ») menée pour la punition des meurtriers et qui est inséré dans la chronique de Baudouin d'Avesnes (MGH, SS, XXV, p. 441-442).
page 530 note 2. En dehors de Galbert, il s'agit de Gauthier De Therouanne (MGH, SS, XI, p. 537, sq.), de Herman de Tournai (SS, XIV, p. 285-286) et de Suger, . Vie de Louis le Gros, éd. Waquet, Paris, 1929)Google Scholar.
page 530 note 3. Galbert, Histoire du meurtre de Charles le Bon, ch. 35, p. 58.
page 530 note 4. Par moyen âge, j'entends dans cet exposé la période qui s'étend approximativement de l'an 600 à l'an 1200. Pour la justification de cette conception, cf. infra, p. 532.
page 530 note 5. Cette pauvreté est encore plus marquée qualitativement que quantitativement. les données des sources narratives se rapportent essentiellement à l'histoire politique et individuelle des souverains et des princes, ou à l'histoire semi-collective des communautés religieuses. Les autres groupes sociaux apparaissent beaucoup moins.
page 532 note 1. Non pas fragmentée à l'infini. Il est faux de se représenter l'autorité comme totalement diluée jusqu'au niveau des plus petites seigneuries. bien que de tout petits seigneurs disposent de fragments de la puissance publique, dans la réalité il existe des paliers où s'arrête, pour l'essentiel, cette fragmentation. le roi n'a certainement aucune influence directe dans la plus grande partie du royaume, mais le prince territorial. certainement une influence directe dans la plus grande partie de son État. seules lui échappent les seigneuries de. « barons », mais ceux-ci exercent bien certainement l'essentiel de l'autorité dans toute la baronnie. J'ai tenté d'établir les effets « politiquement fragmentants » d'une économie à base agraire dans mon livre Etudes sur la naissance des principautés territoriales en France (Bruges, 1948), particulièrement dans les chapitres. et 5.
page 532 note 2. N'exagérons pourtant pas trop. il est évident que la machine administrative n'est pas encore à même d'assurer automatiquement l'intérim en époque de crise de succession, mais il apparaît déjà clairement que le prince ne peut guère régner sans son administration. le prévôt-chancelier de Flandre. tenté de conserver les archives dans l'espoir de les faire parvenir à son candidat au trône (ch. 35, p. 57). Le comte Cliton s'efforce d'obliger les receveurs de Flandre à se joindre à lui (ch. 112, p. 159).
page 533 note 1. Cela se marque très nettement dans l'argumentation des « partis » en lutte pour la succession. Thierry d'Alsace, voulant s'attacher les Brugeois, leur promet de grandes facilités pour leur commerce (ch. 99, p. 144). Les Brugeois, justifiant leur opposition à Guillaume Cliton, l'accusent d'avoir détruit leur commerce (ch. 106, p. 152). Les habitants de Saint-Omer mettent pour condition à leur ralliement à Guillaume Cliton une foule d'avantages pour leur négoce (privilège de Guillaume Cliton pour Saint-Omer, 1127.) Cf. plus généralement Ganshof, F. L., « Le droit urbain en Flandre au début de la première phase de son histoire, 1127 (Revue d'Histoire du Droit, XIX, 1951 Google Scholar, 407-410). Tout cela apparaît banal aux époques ultérieures, mais s'est manifesté ici pour la première fois avec une grande vigueur. Contraste frappant. les paysans ne jouent aucun rôle. Chez Galbert ils apparaissent exclusivement comme de la « matière à piller » en temps de guerre (ch. 9, ch. 10, ch. 26, ch. 111, ch. 112).
page 533 note 2. Essentiellement les chapitres 11, 12, 15-19.
page 533 note 3. Chapitres 26-75.
page 533 note 4. Chapitres 48, 56, 57-58, 80, 81, 84.
page 533 note 5. Il s'agit principalement de la lutte entre Guillaume Cliton et Thierry d'Alsace, ch. 96-122.
page 533 note 6. Cet aspect. été étudié en détail par F. L. Ganshof, « Le roi de France en Flandre en 1127 et 1128 », Revue historique de Droit français et étranger, 1949.
page 533 note 7. L'intervention du roi d'Angleterre en Flandre était tellement tenue pour acquise, et, dans un sens, déterminante, que les partis en lutte pour le trône s'efforçaient par tous les moyens de faire croire que le roi d'Angleterre leur avait donné son investiture (cf. ch., 49). Le roi intervint d'ailleurs effectivement, mais surtout après que son neveu et ennemi Guillaume Cliton ait été fait comte (ch. 99, 101).
page 533 note 8. Il s'agit principalement des comtes de Hainaut et de Hollande, et du duc de Brabant (cf. surtout ch. 99 et 101).
page 534 note 1. Outre Thierry d'Alsace et Guillaume Cliton, Baudouin, comte de Hainaut, Thierry VI, comte de Hollande, Guillaume d'Ypres, un bâtard de la dynastie comtale et enfin Arnould, un beau-frère de Charles le Bon firent valoir leurs droits à la couronne.
page 534 note 2. C'est là un des aspects les plus curieux de toute l'affaire. après avoir tué le comte et pris possession de son château, les meurtriers se firent remettre les clefs du trésor comtal (ch. 18 et 20). On ignore avec précision ce qu'il en advint. une somme considérable se retrouva aux mains de Guillaume d'Ypres, le candidat des meurtriers au comté (ch. 49, il s'agit de 500 livres d'argent). un des meurtriers, Guillaume de Wervik, en emporte une bonne part (Gauthier De Thérouanne, ch. 52). Pour le reste, certains des assiégeants obtinrent diverses sommes des assiégés, en échange de la promesse (souvent non tenue) de les laisser échapper. les chanoines de Saint-Donatien (l'église dans laquelle les meurtriers furent assiégés) réussirent à emporter en fraude quelques parcelles, mais, malgré les recherches et la torture, il ne semble pas qu'on ait pu retrouver le gros du trésor, si tant est qu'il en resta quelque chose (ch. 29, 39, 41, 61, 75, 85, et l'enquête sur le meurtre publiée par Baudoin D'Avesnes, MGH, SS, XXV, p. 441-442). Il ne fait aucun doute, à lire Galbert, que l'attrait de ce trésor n'ait exercé une influence puissante sur tous les assiégeants, depuis la racaille brugeoise jusqu'aux barons et au roi de France lui-même. Particulièrement pittoresque est l'attitude du doyen du chapitre, Hélias « qui cum cujusdam quasi sanctitatis rigore hactenus degisset, per susceptionem rapinae hujus nimis declinavit qua suae sanctitatis ac simplicitatis terrorem simulaverat. Namque thesaurum illum [deux objets en or provenant du trésor] invitus comiti [à Guillaume Cliton] reddidit, per hoc satis ostendens quantum, rapinam illam amaverat » (ch. 83, p. 127).
page 534 note 3. En face du clan des Erembauld, on en distingue un autre et rival. Thancmar de Straten — qui mène, on l'a vu, une guerre privée contre les Erembauld — aspire à la charge de châtelain de Bruges (ch. 45) et dessert de toutes ses forces les Erembauld auprès du comte (ch. 45). C'est lui d'ailleurs qui incite le comte à remettre les Erembauld à l'état de servitude. sur ce point, un autre chambellan du comte, Gauthier de Locre, lui prête assistance (ch. 17). Un autre membre du clan est Richard de Woumen, allié à la famille de Straten (ch. 16), engagé dans de longs procès avec les Erembauld (ch. 16). Fromold le Jeune, lui, est le favori du comte (ch. 19), et il aspire à supplanter Bertulf dans sa charge de chancelier. Il paraît même toucher à son but (ch. 19). Gervais de Praat, un autre chambellan et ami intime du comte (ch. 26), appartenait également au clan des rivaux des Erembauld en même temps que d'autres « hostes… de curia comitis » dont le châtelain de Bourbourg (ch. 16). Il apparaît donc bien clairement que la Cour du comte était répartie en deux clans. les Erembauld constituent le noyau de l'un.
page 534 note 4. Galbert (ch. 7, et 13), Gauthier De Thérouanne (ch. 15). Ces passages sont souvent cités, parce qu'ils constituent un exemple frappant du passage, par voie d'élévation sociale, de la servitude à l'apparence tout au moins de liberté. Il est clair que l'origine servile des Erembauld était bien oubliée puisque les premiers seigneurs de la Flandre épousaient des filles de cette Maison. et cela depuis le milieu du XIe siècle.
page 535 note 1. Galbert, ch. 70.
page 535 note 2. IBID., ch. 71.
page 535 note 3. Gervais, qui échappe avec peine aux meurtriers (ch. 16), est le premier à engager la lutte.avec les assassins, au moment où personne n'avait encore osé prendre parti contre eux (ch. 26). C'est lui qui, par une ententeconclue avec quelques Brugeois, entre dans la ville et force les assassins à s'enfermer dans le castellum (ch. 27, 28). Il est fait châtelain de Bruges par le nouveau comte de Flandre, Guillaume Cliton (ch. 54), mais se trouve fort embarrassé lorsqu'une partie des villes, et notamment Bruges, se soulève contre ce prince. Après avoir timidement tenté de ne rompre avec aucun parti (ch. 98- 99), il se rallie à Thierry d'Alsace qui, sur l'insistance des Brugeois, le confirme dans sa charge de châtelain (ch. 103, 104).
page 535 note 4. Gauîebt, ch. 11, 60, 65, 73, 74, 82, 84.
page 535 note 5. Moyen âge, toujours pris dans le même sens, époque s'arrêtant au. n. siècle. Chacun pensera naturellement ici à un autre « cas », le De Vita Sua, de Guibert de Nogent. Mais cette oeuvre remarquable offre sur le récit de Galbert le désavantage qu'il s'agit d'un travail a posteriori. Chez Galbert, les fluctuations de la pensée sont notées au jour le jour, et les contradictions même de ses conceptions donnent à l'ensemble un son étrangement humain.
page 535 note 6. « Une mentalité du douzième siècle, Galbert de Bruges » (Revue du Nord, 1957).
page 536 note 1. Au début, meurtre du comte par les Erembauld. Durant quelques jours, ces derniers sont maîtres de Bruges et Galbert s'exprime avec prudence, mais il est clair qu'il est contre les meurtriers, sentiment qui s'exprime avec plus de vivacité lorsque, ces derniers repoussés dans le castrum de Bruges, il n'y. plus de danger personnel pour Galbert. Il est certain que la majorité agissante des Brugeois passe exactement par les mêmes phases, puisqu'elle se joint rapidement aux assiégeants. Jusque dans les détails (par exemple hostilité contre les Gantois, ch. 33), Galbert s'identifie aux Brugeois. réserves sur la culpabilité d'une partie des assiégés (ch. 36), haine pour les seigneurs de Straten (ch. 45). Mais bientôt va se poser le problème du choix d'un nouveau comte, et un certain antagonisme va se manifester entre « barons » et villes (ch. 51, 52). Avec les Brugeois, Galbert se laisse séduire par les concessions de Guillaume Cliton, qui dès ce moment est « son comte ». Les assiégeants capitulent alors, et Galbert exprime à leur égard une certaine pitié, sentiment évidemment populaire (ch. 65, 73, 74). Il exprime en passant ce qui équivaut à un doute sur la « justice » de la cause de Guillaume Cliton, puisqu'il reconnaît les meilleurs droits à la succession au comte de Hainaut (ch. 67), mais il demeure bien essentiellement attaché à Guillaume Cliton. Il commence à changer (ch. 88) quand ce comte méconnaît les aspirations des Brugeois, puis des villes en général (ch. 93 et suivants). Thierry d'Alsace commence à remporter des succès, et Galbert évolue à vue d'oeil (ch. 96) pour identifier sa cause de plus en plus à celle de Thierry, qui est le candidat des Brugeois. Mais la cause de Thierry subissant des revers, Galbert va repasser au parti de Guillaume.
page 536 note 2. Ch. 111, où Galbert exprime l'avis que les Brugeois ont expulsé injustement Guillaume Cliton, mais surtout ch. 114 et suivants, c'est-à-dire après la grande victoire d'Axpoele remportée par Guillaume sur Thierry. Désormais Galbert prend une attitude extrêmement critique à l'égard de ses concitoyens (ch. 116, p. 167. ch. 118, p. 169).
page 536 note 3. Mêmes passages que ceux cités à la note précédente, où Galbert se plaint amèrement de ce qu'un homme sage se fait rabrouer et même menacer quand il tente d'exprimer des doutes sur la justesse du choix des Brugeois et la validité de leur cause.
page 536 note 4. C'est ce qui se dégage de l'anecdote qu'il raconte au ch. 120. au moment même où le comte Guillaume est tué au siège d'Alost, les « chevaliers d'Oostkerke » qui avaient d'abord abandonné le parti de Guillaume Cliton pour celui de Thierry, mais qui — comme Galbert — ont dû estimer entre temps qu'ils avaient opté pour le parti voué à la défaite, reprochent aux Brugeois d'être « des traîtres ».. peine ont-ils parlé, voilà un messager qui accourt avec la nouvelle de la mort de Guillaume. Galbert laisse clairement entendre que ces chevaliers d'Oostkerke sont des sots. Il est tellement content de pouvoir s'identifier à nouveau aux conceptions politiques ambiantes, qu'il en oublie que lui-même précédemment. exprimé des idées semblables aux leurs.
page 537 note 1. Et peut-être — mais cela aussi est discutable — le rôle de l'individu peut-il se faire valoir plus aisément en nos temps de fortune mobilière (donc assez indépendante de l'entourage géographique) et de supertechnique (où un individu placé à un posteclef de l'agencement technique dispose d'une très grande puissance).
page 537 note 2. C'est d'ailleurs pourquoi les historiens en tiennent si peu compte (je parle du moyen âge). ils indiquent ou suggèrent que les « forces agissantes » sont, ou bien les princes et les grands féodaux, ou bien des forces anonymes comme « les paysans » ou les « prolétaires des villes » ou les « marchands ». Dans tout cela, il. a du vrai, mais c'est fort peu satisfaisant dans son immense imprécision.
page 538 note 1. A cela une seule exception, semble-t-il. à la tête. La veuve du souverain, la veuve du prince, parvient assez fréquemment à se faire valoir effectivement. En l'espace de cinquante ans, deux comtesses de Flandre ont joué un rôle actif. Richilde, veuve de Baudoin V, et Clémence, veuve de Robert II. C'est sans doute en partie parce que l'étendue de leur domaine leur assurait une puissance considérable.
page 538 note 2. Je ne veux évidemment pas dire que tout le monde était vassal, mais que tout le monde vivait dans un ensemble dont le représentant ou le chef prêtait hommage. La formule est trop générale, mais je ne veux point entrer ici dans le problème des petits alleutiers.
page 538 note 3. L'existence parmi ceux qui font hommage, des deux groupes précédents (chefs de potentia ou barons, chevaliers simples. ce que l'on appelle ailleurs vavasseurs) ne doit point être démontrée. On sera davantage surpris de voir mentionner ici les marchands comme faisant hommage au comte. C'est pourtant ce qui est dit expressément dans Galbert, ch. 25. « captivati sunt rnercatores Flandriae, de quocumque loco apud forum convertissent in Ipra, et constricti ut in Willelmo [Guillaume d'Ypres, prétendant au trône de Flandre] fidem, securitatem et hominia facerent, et sic in comiten sibi assumèrent ».
page 538 note 4. L'hommage des villes au comte est mentionné à plusieurs reprises chez Galbert, ch. 55. « cives… hominia fecerunt ei [comiti] et securitates, sicut prius predecessoribus suis naturalibus principibus terrae et dominis [il s'agit de Bruges] ». ch. 66. « hominia et securitates fecerunt… [il s'agit de Saint-Omer] ». ch. 103. … deinde Brudgenses consuli et hominia fecerunt [cette fois au nouveau comte, Thierry d'Alsace] ».
page 538 note 5. Leur position est ambiguë. toute la Flandre (sauf les seigneuries hautes-justicières) est répartie en châtellenies administrées au nom du comte par un châtelain. Dans ce sens donc, il existe une pyramide administrative (comte — châtelains — sujets de tout rang) qui se superpose. la juxtaposition des solidarités. Mais ce que l'on appelle couramment la féodalisation des fonctions, et ce que nous préférons appeler la tendance à la formation de potentia, s'est promptement fait sentir ici aussi. un lien personnel s'est établi entre tout ou partie des habitants de la châtellenie et le châtelain. nous ne sommes renseignés (pour l'époque dont nous traitons ici) que pour les villes. les Brugeois avaient prêté serment à leur châtelain (ch. 59). « [le châtelain s'adresse aux Brugeois] fidem et securitatem inter nos firmatam dissolvo… ». Ce qui est encore bien plus caractéristique. à plusieurs reprises, les Brugeois parlent de la famille des Erembauld comme des domini nostri (ch. 25, 45), ce qui ne peut pas s'expliquer autrement que par ce fait. cette famille détient la charge de châtelain de Bruges depuis plusieurs générations. Dans une mesure que les sources ne permettent point de préciser, mais qui paraît indubitable, les habitants de la châtellenie, ou une partie d'entre eux, étaient donc entrés dans la potentia des châtelains.
page 539 note 1. Rappelons que toute indépendance est toujours relative et dépend des rapports de force momentanés. L'indépendance est le plus souvent potentielle, elle ne devient réelle que dans un rapport de force favorable. Ceci n'est point un sophisme. il est trop évident qu'un vavasseur n'a aucune chance, en 1127, de jouer un rôle indépendant à l'échelle du comté. En revanche, les chefs de potentia le peuvent.
page 539 note 2. Ainsi Iwan, frère (et co-seigneur ?) du baron d'Alost (ch. 30), Daniel, seigneur de Termonde (ch. 31), Gauthier de Vladsloo, seigneur d'Eine (Ibid.), Hugues, comte de Saint-Pol (ch. 67), Robert, seigneur de Béthune.
page 539 note 3. Ch. 100.
page 539 note 4. Il s'agit bien de cavaliers, équités, et non de chevaliers (Gauthier De Thé- Rouanne) ch. 30. Cf. pour les combattants à pied, Galbert, ch. 26.
page 540 note 1. Il est bien difficile ici de serrer de près la réalité. il est de fait que (Servais, dont nous venons de parler, n'a apparemment aucune difficulté à entraîner ses vassaux dans une entreprise (la lutte contre les meurtriers du comte) qui, au moment où elle commençait, devait apparaître désespérée. La fidélité va donc ici fort loin. Borsiard, le meurtrier du comte, est assisté dans ce crime par ses chevaliers, cela est encore plus fort, bien qu'il semble devoir les encourager par des primes substantielles (ch. 11). Dans l'autre sens, il apparaît que les vassaux se défont assez aisément de leurs obligations (cf. note suivante).
page 540 note 2. On rencontre dans Galbert des exemples nombreux d'effestucationes, et bien instructifs. au ch. 38, et alors seulement (c'est-à-dire alors que les meurtriers sont déjà assiégés depuis plusieurs jours) se situe la rupture entre les suzerains (assiégés) et ceux de leurs vassaux qui se sont joints aux assiégeants. Ceux-ci ont offert à ceux des assiégés qui seraient innocents de se livrer. Offre repoussée par les assiégés, qui se déclarent tous solidaires. Et un porte-parole des assiégeants déclare. Ita deinceps fidem et hominia, quae haetenus vobis servammus, exfestucamus, damnamus, abjicimus. Aderat huic collocutioni totius obsidionis multitudo, qui statim, finita responsione ista, arreptis festucis, exfestucaverunt illorum obsessorum hominium, fidem et securitatem ». Donc ces vassaux portaient déjà avant Veffestucatio les armes contre leurs suzerains et le motif de Veffestucatio est que les suzerains se sont mis « hors la loi » (lé discours du porte-parole des assiégeants avait commencé par une énumération des crimes des assiégés, concluant: « sine fide, sine lege vos fecistis ». On remarquera aussi, toutefois, que ces vassaux ont attendu que « les jeux soient faits » pour se soustraire formellement. la vassalité envers les meurtriers. Les autres exemples d'effestucatio se rapportent à la lutte entre Guillaume Cliton, comte, et Thierry d'Alsace, son compétiteur favorisé par les villes et certains barons. un premier est fourni par ces derniers (ch. 95). Nous ne le retiendrons pas particulièrement, les barons étant par définition d'une fidélité chancelante envers le comte. Plus curieuse est l'attitude de Gervais, ce seigneur d'importance moyenne que Guillaume Cliton. fait châtelain de Bruges. il commence par protester bien haut qu'il entend conserver inviolés sa foi en son unico domino, le comte Guillaume Cliton. Mais, dans le même discours, il s'engage à trahir ce comte, en renseignant les Brugeois sur les desseins que Guillaume pourrait nourrir à leur égard (ch. 100). Et huit jours plus tard, jour pour jour, Gervais vient annoncer qu'il. rejeté son hommage à Guillaume Cliton, celui-ci étant « sine lege, sine fide » (ch. 104). Que s'est-il donc passé. Tout simplement qu'un autre amateur à la charge de châtelain de Bruges s'est manifesté, avec des chances de succès (eh. 103). Ce cas me paraît particulièrement clair. le lien d'hommage n'était ni plus ni moins fort qu'une promesse. Quand l'intérêt du vassal l'exigeait, il trouvait sans peine un prétexte pour se libérer. La désinvolture assez grande des vassaux se marque dans la manière d'agir des « milites ex Ostkercka » qui envoient tout simplement un parchemin portant leurs noms au comte, lui annonçant qu'ils ont renoncé à l'hommage (ch. 101). Il semble bien toutefois qu'ils aient procédé à Veffestucatio, « sur place », c'est-à-dire chez eux. Quand toutefois la cause de Guillaume Cliton parut à nouveau triompher, ces mêmes chevaliers accusèrent les Brugeois, demeurés fidèles à Thierry, d'être des traîtres (ch. 120).
page 541 note 1. Cela fortement impressionné Galbert, qui en plusieurs endroits s'applique à relever la multiplicité des prétendants au trône de Flandre reconnus les uns ou les autres par l'une ou l'autre ville de Flandre. Cf. ch. 96 tout entier, mais particulièrement ce passage. « Et valde mirandum est, quod Flandria tôt dominos susciperet…. nom istum Normannum [Guillaume Cliton] consulem nostrum, Theodericus castellanus et ipsius cognati et amici, Arnoldum vero [un neveu de Charles le Bon] Mi in Sancto Audomaro, comitem de Montibus illi de Abretato et Mis confiniis, Theodericum istum [Thierry d'Alsace] Iwan et Daniel et Gendenses in comitem assumere festinabant. »
page 541 note 2. Ch. 34.
page 541 note 3. Ch. 67, 80.
page 541 note 4. Ch. 96.
page 541 note 5. Ibidem.
page 541 note 6. Ibidem.
page 541 note 7. Guillaume apparaît de tout temps en possession d'Ypres jusqu'au moment où cette ville sera prise par Guillaume Cliton, avec la complicité d'ailleurs d'une faction parmi les citoyens d'Ypres (ch. 79). La ville était certainement défendue par les habitants d'Ypres, sans quoi certains d'entre eux n'auraient pas eu les moyens de livrer une porte aux assiégeants.
page 541 note 8. Ch. 93.
page 541 note 9. Ardenbourg (Reddenbourg chez Galbert) exige du comte des privilèges (ch. 55).
page 541 note 10. Ch. 67. On n'a toutefois point ici de preuve du rôle actif joué par les habitants de ce lieu. On sait seulement qu'Aire appartenait à Guillaume d'Ypres.
page 541 note 11. Le terme communio est employé par Galbert à propos de Gand dans un contexte assez peu clair (ch. 83). « mandaverat castellanus ipsorum, ut collecta virtute et communione sua — insultum facerent ad castrum ». Le mot est employé deux fois pour Saint-Omer, dans le privilège de Guillaume Cliton ( Vercauteren, , Actes des Comtes de Flandre, Bruxelles, 1936 Google Scholar, n° 127). Il est sans doute fort proche d'amicitia, employé pour désigner la communauté d'Aire ( Espinas, , Recueil de documents relatifs au Droit municipal Artois, (Paris, 1934 Google Scholar, n° 20).
page 541 note 12. Le serment de commune est mentionné dans le privilège de Guillaume Cliton pour Saint-Omer cité ci-dessus.
page 541 note 13. Il paraît évident que Y effestucatio n'était qu'un moyen extrême. Sa possibilité donne tout son sens à la valeur du consilium pour les vassaux.
page 542 note 1. Nous en donnons des preuves bien certaines pour Bruges, ville dont toutes les fluctuations d'opinion se reflètent chez Galbert. quand le chevalier Gervais entama la lutte contre les assassins du comte, qui se trouvaient à Bruges, il mit le siège devant la ville. L'unanimité dans le désir de défendre la ville contre tout assaillant était tellement grande que tous les Brugeois, même le clergé, participèrent aux travaux de défense (ch. 25). Gervais s'aboucha avec certains Brugeois, qui lui livrèrent une porte d'entrée et se mirent de son côté (ch. 28). Les autres Brugeois ignoraient tout de ces tractations (ibid.), mais une fois Gervais et sa troupe entrés dans la ville, le mot d'ordre se répandit rapidement et simul irruerant contre les meurtriers. Un simple mot d'ordre avait suffi pour déterminer l'attitude commune des Brugeois. Une autre preuve bien certaine de leur unanimité se trouve au ch. 118. Nous avions signalé plus haut ce passage à propos de Galbert, où notre auteur se plaint amèrement de ce que tout doute énoncé à haute voix quant à la justice de la cause de Thierry d'Alsace valait à son auteur des menaces de mort.
page 542 note 2. Avantages considérables et de nature très diverses, que l'on trouve énumérés chez Galbert ou dans les chartes que les comtes Guillaume Cliton et Thierry d'Alsace ont accordées aux villes à l'occasion des événements de 1127-1128. ils sont groupés par F. L. Ganshof dans son article. « Le droit urbain en Flandre au début de la première phase de son histoire » (Revue d'histoire du Droit, t. XIX, 1951, p. 387-416). Outre des garanties contre l'arbitraire, ils comportaient des avantages matériels immédiats. affranchissements du cens foncier, du paiement des tonlieux en Flandre et même à l'étranger, limitation très grande du droit d'ost comtal, enfin usage des communaux. On conçoit que l'appât de telles concessions soit de nature à encourager la solidarité urbaine dans l'action.
page 542 note 3. Tous les petits seigneurs pillards qui s'attaquaient aux marchands et aux citadins (ch. 20, Gauthier De Thérouanne ch. 43), la politique comtale en général, lorsqu'elle met en danger le commerce. C'est ce qui se produisit en Flandre à ce moment: Guillaume Cliton, devenant comte, entraînait automatiquement la Flandre dans la lutte avec l'Angleterre. D'où un mécontentement profond dont Galbert se fait à maintes reprises l'écho et qui constituait de toute évidence l'argument principal des villes contre le nouveau comte (ch. 99, ch. 106). L'Angleterre pratiquait le blocus des côtes de Flandre, ainsi qu'il ressort des articles. et 16 de la charte de Guillaume Cliton pour Saint-Omer, déjà citée à plusieurs reprises. D'autres ennemis des villes sont les petits seigneurs voisins, qui sans doute prélèvent des droits sur les marchands. Les seigneurs de Straten, à l'Ouest de Bruges, agissent probablement ainsi, la haine des Brugeois pour eux est immense (cf. eh. 45 et 113). Enfin, dernier ennemi commun des populations urbaines. les châtelains. Mais ici il faut s'entendre. le châtelain commande normalement à toute la châtellenie, et le siège de son administration est fixé dans le château qui habituellement se trouve au coeur d'une ville. entre citadins et châtelains, existent normalement des rapports fréquents. Ils peuvent être excellents, au point que, nous l'avons dit, la ville entre plus ou moins dans la potentia du châtelain. Il en était ainsi à Bruges, où les Erembauld, qui détiennent normalement la charge jusqu'en 1127, sont considérés, nous l'avons dit, par les Brugeois comme leurs domini. Il en alla de même sous Gervais, devenu en 1127 châtelain de Bruges (ch. 59, 98, 103). Mais il pouvait en être tout autrement, et en 1128 plusieurs villes se soulèvent contre les châtelains qui procédaient à des « exactions » (ch. 94, Saint-Omer, 95, Gand).
page 543 note 1. Dans l'assemblée des États de Flandre, le clergé ne joue aucun rôle avant l'extrême fin du xvie siècle, lorsqu'il. est introduit par la volonté expresse des souverains.
page 543 note 2. Ch. 17, 18, 19.
page 543 note 3. L'expression se trouve déjà chez Galbert (ch. 22), racontant les événements du. mars, le jour suivant la mort du comte. Comme ce même jour se produisit le miracle du paralytique guéri par le sang du comte, on voit bien que le corps du comte. été presque immédiatement considéré comme une relique particulièrement précieuse. Ajoutons que le comte. fait depuis l'objet d'un culte. On ne comprendrait point autrement que les Brugeois d'une part, les Gantois de l'autre, aient fait des efforts désespérés les uns, pour conserver, les autres, pour emporter le corps du défunt (ch. 22, 43).
page 543 note 4. Ch. 22. « laetus quod evasisset ».
page 543 note 5. Ch. 25.
page 543 note 6. Ch. 113, 114.
page 543 note 7. Ch. 116.
page 543 note 8. Ch. 48, un chevalier parent d'un bourgeois de Bruges. ch. 59, un bourgeois beau-frère d'un chevalier.
page 543 note 9. Quand on voit d'une part le châtelain Gervais partisan de Guillaume Cliton promettre de renseigner les bourgeois de Bruges, adversaires de Guillaume Cliton, sur les desseins de ce dernier à leur égard (eh. 100), d'autre part les bourgeois insister auprès du comte Thierry pour qu'il maintienne Gervais en possession de la charge de châtelain (ch. 103), n'est-on pas bien près de la solidarité ?
page 544 note 1. Tout cela est scrupuleusement repris au chapitre 71 de Galbert. J'explicite uniquement la position personnelle de Duva, qui était la descendante et héritière des châtelains et non, comme on l'a cru longtemps, uniquement l'épouse de l'infortuné Boidran. Cf. J. Dhondt, Note sur les Châtelains de Flandre (Mémoires de la Commission départementale des Monuments historiques du Pas-de-Calais, V-2, 1947, 219-227). Il peut. avoir quelque intérêt pour la démographie historique à souligner que des cinq fils du couple, qui sont nés aux alentours de 1070 (et plutôt avant qu'après, puisque Erembauld est déjà châtelain de Bruges et donc époux de Duva en 1067, et que par ailleurs Bertulf est déjà chancelier de Flandre en ou vers 1091), quatre sont encore en vie en 1127.
page 544 note 2. Gauthier De Thérouanne, ch. 14. « Bertulfus…. qui cum immensas…. congregasset divitias…. ». Cette fortune fut constituée par trois moyens. les biens lui furent attribués par les comtes (Ibid.. « principum…. liberalitate possessiones amplissimias…). la vente des charges dont il avait la disposition (Galbert, ch. 13, où Bertulf vend des prébendes). la mainmise, par toutes espèces d'abus, sur des terres d'Église (cf. des actes de restitution dans Miraeus-Foppens, Opéra Diplomatiea, III, p. 30 dans Van Lokeren, Chartes…. abbaye de Saint-Pierre de Gand, n° 214 et d'autres dans Wauters, Table chronologique des diplômes, II, p. 170-171). Bien qu'il. ‘y ait aucune preuve documentaire, on peut admettre que la fonction de receveur général des domaines du comte, qui était liée à la charge de prévôt et chancelier, constituait une quatrième et non moins importante source d'enrichissement. Tout ceci vaut d'abord pour le chancelier Bertulf, mais sans doute en allait-il de même, dans une mesure moindre, pour les autres membres de la dynastie, et en tout cas pour la branche des châtelains de Bruges. Du moins avons-nous aussi, pour eux, la preuve qu'ils s'emparaient indûment des biens des églises. Une autre branche, celle de Lambert Nappin et qui s'était « installée » dans la ville d'Ardenbourg, levait sur les habitants des « exactions intolérables » et notamment, détail intéressant, des tonlieux (ch. 55). Il s'était aussi rendu maître des communaux et n'en autorisait l'usage que contre paiement (ibid.). On voit que la dynastie des Erembauld donne assez bien l'image d'une pieuvre dont les tentacules aspirent toutes les diverses sources de richesse existant dans le pays.
page 544 note 3. Wulfric Cnop, frère du chancelier (ch. 27), et Isaac, un de ses neveux (ch. 28), avaient une maison-forte tout près de Bruges. Un autre neveu, Borsiard, avait un domaine avec une maison-forte à Straten [Saint-André] (ch. 9, 10), un autre encore possédait aussi domaine et maison-forte à Ravenschoot, près Eekloo (ch. 26).
page 544 note 4. Le châtelain de Bergues (ch. 49) et celui de Saint-Omer (Gauthier De Thé- Rouanne, ch. 37).
page 544 note 5. Guy de Steenvoorde (ch. 58). Alard, seigneur de Warneton (Gauthier, ch. 37); Christian de Ghistelle (Enquête, p. 442), Gauthier de Lissewege (Ibid.), Robert de Crecques (ch. 7).
page 544 note 6. Gauthier de Vladsloo, sire d'Eine et bouteiller (ch. 89, l'histoire rocambolesque de l'enfant supposé de Gauthier). Il est frappant qu'il. ait dans ces mariages une certaine « spécialisation géographique ».. l'exception d'Alard de Warneton, tous ces alliés des Erembauld appartiennent à la zone côtière.
page 545 note 1. Ils auraient joué, un rôle dans l'élévation au trône de Robert le Frison (ch. 70), qu'ils auraient ensuite essayé d'assassiner (ibid.). Ils auraient aussi aidé Charles le Bon à accéder au trône (ch. 8).
page 545 note 2. Ch. 8 : « prepositus cum tota nepotum successione post comitem in regno potentior ». Soulignons, s'il est besoin, que Galbert (passim, mais particulièrement ch. 9) et Gauthier (ch. 14) indiquent très fortement le caractère Hgnager de la puissance des Erembauld. Notons aussi que, malgré leur immense succès, ces parvenus n'appartiennent tout de même pas. la couche supérieure de la noblesse flamande, c'est-à-dire au petit groupe des pairs ou seigneurs hauts-justicïers. Leur puissance d'origine récente repose encore dans une large mesure sur les charges comtales que les Erembauld occupent. L'alliance avec un des pairs, Gauthier, indique toutefois que la famille commençait à s'introduire même dans le groupe social le plus élevé.
page 545 note 3. Ch. 25. « Transmandavit Furnensibus prepositus, qui in amicitia steterant ut…. sese Willelrriô constituèrent ». Amicitia a, bien entendu, un sens plus fort qu'amitié, et plus proche d'alliance et même de solidarité.
page 545 note 4. Ch. 9 : « prepositus…. universos milites provinciae nostrae, tum pretio, tum potentia, tum petitione acciverat in auxilium… ». Ch. 25. « prepositus mandavit pro Flandrensibus illis qui circa mare sibi vicini manerent… ».
page 545 note 5. Ch. 7 et passim ; Gauthier De Thékouanne, ch. 15.
page 545 note 6. Ch. 8 : « Maluit [prepositus] cum tota nepotum successione perire quam servituti comitis mancipari… »
page 545 note 7. Nous ignorons, bien entendu, quels étaient les projets exacts du comte à l'égard des Erembauld, puisqu'il fut assassiné afin de ne pouvoir les mettre à exécution. Une allusion très claire est faite pourtant à son intention d'enlever la charge de chancelier à Bertulf (ch. 19). Il est difficile de croire qu'il pût être question effectivement de soumettre ces personnages aux incapacités diverses que comportait le statut de servage.
page 546 note 1. Indépendamment en effet du cas des Erembauld, on voit le comte Charles s'appliquer activement à « leges et jura regni revocare » (ch. 1). Dans un acte, ou il est question justement du statut juridique de personnes, le comte exprime l'intérêt particulier qu'il porte à ces problèmes, avec un accent très personnel (Vercauteren, Actes des comtes de Flandre, n° 108, p. 250). Notons, pour bien situer ces problèmes de liberté et de servage dans la perspective de leur époque, qu'il ne s'agit pas ici de serfs tentant d'échapper à la servitude, mais bien de personnes libres qui se font passer pour sainteurs afin de bénéficier d'avantages fiscaux.
page 546 note 2. Ch. 13, où Galbert semble dire que Bertulf cherchait à provoquer des conflits pour bien asseoir la suprématie de sa dynastie.
page 546 note 3. Le châtelain de Dixmude, Thierry, est l'adversaire le plus constant des Erembauld à travers tous les événements. il est toujours dans l'autre camp (par exemple ch. 31 et 96, avec ses cognati et amici). Dixmude se trouve dans le voisinage immédiat du pays de Fûmes. nul doute que les. ennemis des gens de Fumes », qui viennent ravager leur contrée après la défaite décisive du parti des Erembauld (ch. 79), ne soient précisément le lignage de Dixmude. impression de lutte entre les « gens de la mer » (les Furnenses) et les gens de la forêt. En effet, le seigneur Richard, qui opère toujours aux côtés de Thierry de Dixmude (ch. 81, 114, et Gauthier De Therouanne ch. 36) est qualifié de Waldman (homme de la forêt) et plus précisément « Gualnensis », c'està- dire de la Forêt d'Houthulst.
page 546 note 4. Ch. 16.
page 546 note 5. Il semble qu'il ait existé à Ardenbourg un parti pour et un parti contre Lambert d'Ardenbourg. Cf. ch. 55 et 108.
page 546 note 6. Straat en flamand veut dire chaussée, c'est l'équivalent de l'estrée.
page 547 note 1. C'est ce qui apparaît pendant la lutte entre Thierry d'Alsace et Guillaume Cliton. les Brugeois sont pour Thierry, mais tous les petits seigneurs voisins tiennent jusqu'au bout pour Guillaume (ch. 107, 108, 109, 114, 120).
page 547 note 2. Ch. 9.
page 547 note 3. Ch. 16.
page 547 note 4. Ils sont les « hostes [des Erembauld]… de curia comitis » (ch. 16-18).
page 547 note 5. Ch. 19.
page 547 note 6. Ch. 18.
page 547 note 7. Surtout Gauthier De Thérouanne ch. 36. Sa position n'est pourtant pas très claire, et Galbert le suspecte fort.
page 547 note 8. Gauthier, ch. 51.
page 547 note 9. Galbert, ch. 11 et passim.
page 548 note 1. Ch. 26.
page 548 note 2. Ch. 19.
page 548 note 3. Ch. 28.
page 548 note 4. Ch. 58. Il est de ceux qui sont mentionnés le plus fréquemment parmi les témoins des chartes de Charles le Bon.
page 548 note 5. Ch. 41, 60, 65.
page 548 note 6. Gauthier, ch. 52.
page 548 note 7. Ch. 51, les représentants ou chefs des diverses communautés de la « Flandre » jurent d'agir conjointement dans l'élection du comte, ce qui est effectivement observé (ch. 52). Même chose l'année suivante (ch. 97).
page 548 note 8. Cf. ci-dessus p. 546, n. 3.
page 548 note 9. Quand les Gantois agissent en accord avec leur châtelain (ch. 30, 33, 65) il est difficile de dire s'il s'agit d'une action ordonnée par le châtelain ou d'une action de la solidarjté régionale (ville et seigneur d'Alost en l'espèce). Dans la lutte contre Guillaume Chton il en va autrement, puisque le châtelain est partisan de Guillaume. Ici nous constatons que les deux plus puissants barons de « l'espace gantois » (le seigneur de Termonde et celui d'Alost) marchent la main dans la main avec les Gantois, tandis que le pays de Waas et les Quatre Métiers contribuent à l'effort commun (ch. 114). C'est là prati quement tout ce qui constituera à travers le moyen âge et l'époque moderne le « quartier de Gànd » et qui agit donc bien en accord.
page 548 note 10. Voyez l'énumération très précise des « conjurés » au ch. 51. Notons toutefois, pour rester dans le réel, que lors de la seconde conjuration de la solidarité régionale brugeoise, les franges sont hésitantes (les « chevaliers d'Oostkerke ». cf. ch. 101, 120) ou hostiles (Oudenbour, Ghistelles, Jabbeke. ch. 113). il s'agit de places, qui dans la première conjuratio faisaient partie de la solidarité régionale brugeoise. On ne saurait trop insister. les alliances du moyen âge ne sont pas plus ne varietur que celles de notre temps. les intérêts spécifiques ne cessent jamais de jouer, particulièrement à la périphérie des groupes.
page 549 note 1. Les familles seigneuriales du pays d'Alost sont des avoués dès le Xe siècle (donc avant l'annexion du pays d'Alost) des abbayes gantoises.
page 549 note 2. Nous sommes ici en pleine incertitude, parce que d'une part nous ne possédons point de liste certaine ni complète des « pairs », et d'autre part les comtes de la maison d'Alsace ayant au. n. siècle poursuivi une politique d'extension en profondeur de la juridiction comtale à travers la Flandre, et ayant aussi systématiquement mis la main sur les seigneuries hautes-justicières au. n. siècle, nous ne savons pas grand-chose de l'existence de ces dernières. Ce peu montre pourtant que dans presque tous les cas il s'agissait certainement de seigneurs hauts-justiciers, ou peut-être plus précisément (car « hauts-justiciers » est trop juridique) des chefs de ces seigneuries à l'intérieur desquelles le comte n'avait pas plus d'autorité que le roi de France en Flandre. On peut assez facilement reconnaître les « barons » chez Galbert, soit qu'il les qualifie avec précision de « pairs », soit qu'il les mentionne avec un relief particulier, réservé. un très petit nombre de personnages. dans les ch. 30-31, il mentionne l'arrivée des barons au siège de Bruges, ce sont le châtelain de Gand, seigneur d'Alost, Daniel, qui est seigneur de Termonde, Richard de Woumen, Thierry de Dixmude, Gauthier le Bouteiller. Dans le chapitre 52, et Gauthier De ThéRouanne ch. 36, autre liste de barons, qui comprend outre les précédents Baudouin, seigneur d'Alost (frère d'Ivan), Robert, seigneur de Béthune, et le châtelain de Lille. Voir encore les ch. 33, 67, 89, 91, 98 100, 102, 114 où sont, soit mentionnés d'une manière particulièrement emphatique avec leur potentia, soit signalés comme pairs, soit enfin mentionnés comme chefs d'armée, outre les précédents, Rasse, seigneur de Gavre, Etienne de Boulare, le seigneur de Lillers et le comte de Saint-Pol. Il. a là, en résumé, les seigneurs de la partie orientale du comté (Flandre Impériale). il s'agit des seigneurs d'Alost, de Termonde, de Bornhem (le châtelain de Gand), de Gavre et de Boulare (sur les seigneurs de cette région, cf. L. Dhondt-sevens, « Les seigneurs d'Alost, Termonde et Bornhem, » Annales de la Société d'Archéologie de Bruxelles, 1943). il manque le sire de Pamele, les seigneurs de l'extrême Sud du comté (comte de Saint-Pol, seigneurs de Béthune, de Lillers). il manque le comte de Hesdin et celui de Boulogne-Lens, les seigneurs de la région de Furnes (seigneurs de Vladsloo qui sont en même temps seigneurs d'Eine, châtelain de Dixmude et seigneur de la forêt d'Houthulst (Richard de Woumen, qui appartenait, aux dires de Lambert de Wattrelos, aux principales familles de Flandre [MGH, SS, XVI, p. 312, n” 1108]).
page 550 note 1. Pour tout cet aspect du rôle des pairs et barons, cf. Dhondt, J., Les Origines des Etats de Flandre (Anciens Pays et Assemblées d'Etats, I, 1950, p. 3–53 Google Scholar).
page 550 note 2. Cela est vraisemblable en soi. plus on est puissant, plus on. d'importance comme conseiller, et le fait crée le droit. Ce rôle semble d'ailleurs bien être exprimé par Galbert là où il reproche (ch. 121) à ceux qui ont élu Guillaume Cliton pour comte, de ne pas lui avoir enseigné les bonnes règles de gouvernement.
page 550 note 3. C'est sous cette forme que Galbert, mais beaucoup plus explicitement Gauthier De ThÉrouanne (ch. 36) et surtout Herman De Tournai (MGH, SS, XIV, p. 286, ch. 31) présentent l'action concertée des barons.
page 550 note 4. Un grand nombre de passages de Galbert, mais surtout le texte de l'Enquête sur les complices des meurtriers (MGH, SS, XXV, p. 441-442) prouve que les barons ont constamment été en relation avec les meurtriers qu'ils assiégeaient et qu'ils leur ont à maintes reprises offert de les laisser échapper individuellement en échange de grosses sommes, ce qui s'est effectivement produit dans plusieurs cas (cf. surtout le ch. 29 de Galbert, mais aussi les ch. 42, 54). Les barons n'étaient pas les seuls à tenter de mettre la main sur le trésor du comte. tout le monde en faisait autant (cf. le ch. 41). Les barons se connaissent assez eux-mêmes pour se défier profondément les uns des autres. aussi ne manquent-ils pas de se lier par de puissants serments pour qu'aucun d'entre eux n'entre en accord particulier avec les assiégés (ch. 31).
page 551 note 1. C'est ce qui explique leur faveur pour les candidats qui sollicitent leur appui (le comte de Hollande, ch. 34) et leur hostilité à ceux des candidats qui visent au trône sans passer par leur intermédiaire (Guillaume d'Ypres, ch. 34. Thierry d'Alsace, ch. 47). Un fait bien éloquent. Beaudoin d'Alost reçut 380 livres d'argent pour son adhésion à la candidature de Guillaume Cliton (ch. 56).
page 551 note 2. Que des biens des Erembauld aient été saisis, ressort a contrario du fait que deux seigneurs, alliés par mariage à cette famille, furent exceptés de la saisie (Enquête, p. 442). Par ailleurs, il faut évidemment rattacher à cette politique un aspect particulier des événements. il apparaît que lors des négociations entre le roi Louis VI et les « pairs » sur la personne du futur comte de Flandre, « les meurtriers » furent condamnés à mort sans qu'il fût permis de leur faire grâce, même au roi (ch. 65). On ne voit point à cette exigence des barons d'autre explication que la volonté d'éviter un arrangement de dernière heure qui aurait permis aux Erembauld d'échapper à la proscription générale qui les frappa.
page 551 note 3. Les chevaliers pillent les paysans (ch. 9) et les marchands (ch. 20). Lors du siège, tous, chevaliers et citadins, pensent avant tout à piller (ch. 33, 45, 63, etc.). Indépendamment du vol du corps du comte Charles par les Gantois, les ecclésiastiques brugeois ne se montrent pas davantage dégoûtés des biens de ce monde (ch. 85). Nous avons déjà parlé des barons. Le roi de France fait torturer un prisonnier pour découvrir le trésor comtal (ch. 83).
page 551 note 4. Il. eut en fait plusieurs serments. un serment de paix mutuelle (Herman De Tournai, MGH, SS, XIV, p. 286) qui sert apparemment de base à leur action collective, visant à punir les meurtriers (Gauthier De Thérouanne, ch. 36), puis un serment de ne pas reconnaître Guillaume d'Ypres pour comte (ch. 34), ce qui implique déjà une action collective dans le choix du nouveau comte.
page 551 note 5. Ch. 87.
page 551 note 6. Pour ces enquêtes, cf. ch. 87etl ‘Enquête. Dans cette dernière il est fait mention de l'insistance des Flamands pour limiter les poursuites. Cela ressort d'ailleurs aussi implicitement du ch. 88 de Gaxbert, où Guillaume Cliton résiste aux exigences nouvelles des « vengeurs ».
page 552 note 1. Ch. 102 et 110.
page 552 note 2. En libérant son rival Guillaume d'Ypres (ch. 101).
page 552 note 3. Galbert raconte fort en détail la prestation du serment d'assassiner le comte par des membres de la dynastie des Erembauld (ch. 11).
page 553 note 1. Cette « solidarité des villes » se manifeste sur différents plans. Il. a d'une part une très constante alliance des villes du Nord-Est du comté, Gand et Bruges,. comprises les villes secondaires de la région de Bruges (ch. 51-53 et 95 et suivants). Une partie des Yprois désire aussi se rallier à cette alliance (ch. 114). Voilà pour les faits d'alliance positive. Sur un autre plan, il est bien clair que la conception tout au moins d'une alliance de toutes les villes est présente dans les esprits. c'est à la réaliser que visent les partisans de Thierry d'Alsace (ch. 95). Sur un plan un peu différent, il est clair que la conception d'un « état juridique des villes » (c'est-à-dire une collectivité des villes, se manifestant par ses représentants, parallèlement à la collectivité des seigneurs) existe. on voit d'une part les partisans de Thierry d'Alsace (ch. 95), de l'autre le roi de France (ch. 106) inviter « toutes les villes » à envoyer leurs représentants pour délibérer sur les problèmes de la succession de la Flandre. Enfin, il existe aussi une conscience des intérêts collectifs des habitants des villes. Elle s'exprime chez Galbert sans emphase, ce qui n'en est que plus significatif (ch. 106).
page 553 note 2. Ch. 106. ceux qui ont élu Guillaume Cliton sont indiqués comme suit. « milites et proceres et cives Flandriae ».
page 554 note 1. Aperçu d'ensemble dans Dhondt, J., « Initiative comtale et développement urbain en Flandre » (Revue du Nord, XXX, 1948, p. 133 CrossRefGoogle Scholar, 157).
page 554 note 2. Pour le Brabant, cf. Bonenfant, P., « L'Origine des villes brabançonnes (Revue belge Philologie et Histoire, XXXI, 1953, p. 399–447)CrossRefGoogle Scholar. Pour la région mosane, cf. J. Dhondt, L'essor urbain à l'époque mérovingienne (Mélanges Sapori, 1957.)
page 554 note 3. Cf. Ganshof, L., « Le droit urbain en Flandre au début de la première phase de son histoire » (Revue d'Histoire du Droit, XIX, 1951, p. 412)Google Scholar.
page 554 note 4. Ch. 66. « et libertatem obtineant rustici nostri exeundi et depascendi pecudes suas… »
page 554 note 5. C'est ce qui est assez difficile à établir, parce que les châtelains possèdent, même postérieurement à l'affranchissement de la ville, des prérogatives en tant que représentants du comte. Mais à Bruges, ville pour laquelle nous sommes particulièrement renseignés par Galbert, il semble bien qu'on en soit encore à un stade très primitif dans les rapports ville-châtelains, puisque les Brugeois qualifient la famille des châtelains brugeois de « leurs seigneurs » (cf. ci-dessus p. 538, n. 5) et sont inversement qualifiés de « hommes » du châtelain par Galbert (ch. 103). Le fait que ces mêmes Brugeois font entendre leur voix lorsqu'il s'agit de déterminer le choix d'un châtelain nouveau (ch. 103) confirme cet état de choses.
page 554 note 6. Aperçu d'ensemble dans Ganshof, op. cit.
page 554 note 7. Ch. 59 (Bruges), 94 (Saint-Omer), 95 (Gand).
page 554 note 8. Cambrai (Gesta Episcoporum Cameracensium, MGH, SS, VII, p. 498) sous Gérard II, 1076-1092. Cologne en 1074-1106. Laon (Guibert De Nogent, De Vita Sua, éd. Bourgin). Il semble qu'à Saint-Omer, la commune ait été jurée récemment, puisque Guillaume Cliton permet aux habitants de conserver la commune qu'ils ont jurée (Vebcauteren, Actes des Comtes de Flandre, n° 127, p. 296, ch. 12).
page 555 note 1. Cf. Surtout le ch. 108 où un Erembauld, appuyé par les « gens des îles », met un acharnement particulier à combattre les habitants de la ville d'Oostbourg, appuyé par une partie des habitants d'Ardenbourg.
page 555 note 2. Il est vrai que la noblesse, toujours étouffée par la puissance des villes, n'a jamais joué grand rôle dans les Etats de Flandre.
page 555 note 3. Dhondt, J., Les Origines des Etats de Flandre (Anciens pays et assemblées d'Etats, I, 1950)Google Scholar.
page 556 note 1. Dont les représentants les plus anciens sont la Généalogie de Witger (MGH, SS, IX, p. 302-304) et les Gesta Abbatum Sithiensium de Folcuin (MGH, SS, XIII, p. 600-634) qui datent tous deux d'environ 960. Au XIe siècle, l'hagiographie « blandinienne » (c'est-à-dire rédigée à Saint-Pierre de Gand) est très nettement teintée d'exaltation de la dynastie.
page 556 note 2. Légendes, bien entendu, qui se rapportent aux ancêtres réels et mythiques des comtes, les « forestiers de Flandre ». Cf. sur les origines de ces légendes, mon article « De Forestiers van Vlaanderen » ﹛Bulletin de la Commission royale d'Histoire, 1940, p. 38-42), qui est en grande partie erroné sur les origines « harlebekoises » de la légende, mais. n. q. e bien l'essentiel du développement chronologique. Qu'il circulât aussi des légendes, on dirait peut-être mieux des « histoires », sur les comtes beaucoup plus proches du temps de Galbert, ressort à mon sens des éléments « légende populaire » dont sont truffés ses chapitres 68-70, où il raconte la sombre histoire de la « trahison » de Robert le Frison.
page 556 note 3. Galbert, Introduction, p. 1 : « naturalis noster dominus et princeps ».
page 556 note 4. Patria apparaît très souvent chez Galbert pour désigner la Flandre. Dans le ch. 121, p. 174-175, patria, terra et comitatus sont employés comme synonymes (dansles deux phases consécutives du début). Il faut noter que terra est évidemment la traduction du mot flamand Land qui est plus proche de « patrie » que de « pays ».
page 557 note 1. Du moins dans le domaine domanial. L'importance attachée à la possession des archives du comte le prouve. Cf. ch. 35, p. 57.
page 557 note 2. Pour tout cela, cf. Galbert ch. 1, p. 4, ch. 3, p. 6-7, explicité par Gauthier De Thérouanne, ch. 11, p. 544. Ces mesures vont assez loin. le comte ordonne de confectionner des pains moitié moindres que les pains ordinaires, pour que les pauvres puissent s'acheter un pain d'une obole au cas où ils n'auraient pas le denier que coûte le pain ordinaire. Il interdit temporairement la fabrication de la bière, afin que les céréales servent exclusivement à confectionner du pain. il ordonne de confectionner des pains d'avoine. Il prend même des mesures indirectes intéressantes. il impose un prix de vente maximum au vin, pour en rendre la vente moins profitable, prévenir par là la formation de grands stocks de vin, de manière — c'est ce qui est dit expressément dans Galbert—. amener les marchands à constituer plutôt des stocks de vivres.
page 557 note 3. MGH, SS, XV-2, p. 855. Lettre de l'archevêque de Reims au comte Baudoin V.
page 557 note 4. « Développement urbain et initiative comtale en Flandre au XIe siècle » ﹛Revue du Nord, XXX, 1948, p. 133-156).. noter que Philippe d'Alsace, dans la seconde moitié du. n. siècle, entreprendra lui aussi de grands travaux d’ « amélioration » de l'équipement économique de la Flandre, fondant par exemple plusieurs ports (cf. Dhondt, J., Geschiedenis der Nederlanden, II, p. 120 Google Scholar).
page 558 note 1. Et, pour commencer, dans le contrat vassalique.
page 558 note 2. Quand, la lutte entre Guillaume Cllton et Thierry d'Alsace se prolongeant, les Brugeois perdent l'espoir de voir triompher leur candidat par des moyens normaux, ils s'adressent constamment à des magiciens. Leurs adversaires font d'ailleurs de même (Galbert, ch. 113, 115). L'existence de ces pratiques, révélée accidentellement ici, laisse supposer que l'emploi de la magie était fréquent.
page 558 note 3. L'intervention des barons à chaque succession est bien attestée.
page 558 note 4. Cf. Verlinden, Ch., Le règne de Robert le Frison (Gand, 1937, p. 40–73 Google Scholar).
page 558 note 5. Herman De Tournai (MGH, SS, XIV, p. 282. « Clementia…. cum genuisset très filios infra très annos, timens ne si plures adhuc generaret, inter se de Flandria contenderent, arte muliebri egit ne ultra pareret… »
page 559 note 1. Ce fait assez surprenant résulte du succès qu'eut certainement durant quelque temps en 1127 la candidature de Thierry VI de Hollande. Il. avait bien eu deux mariages entre des membres de la dynastie de Hollande et des membres de la dynastie de Flandre, mais sans que des enfants naissent de ces mariages.
page 559 note 2. Ch. 95.
page 559 note 3. Ch. 104, un partisan de Guillaume Cliton change son allégeance en invoquant que « pares terrae et omnis populus illum [Guillaume Cliton] comdempnaverint ». C'est bien entendu un prétexte, mais il est le fondement de la jurisprudence.
page 559 note 4. Organisation qui est proposée au ch. 95.
page 559 note 5. Ch. 106. « milites et proceres et cives Flandriae assensum de eligendo et ponendo illo Willelmo sibi in consulem ».
page 559 note 6. Ch. 106.
page 559 note 7. Sur ces problèmes, cf. Ganshof, F. L., « Les origines du concept de souveraineté nationale en Flandre » (Revue d'Histoire du Droit, XVIII, 1950, p. 135–158).Google Scholar
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