Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
On ne saurait trop féliciter le Fondo de Cultura Economica de Mexico — cette puissante et bienveillante maison d'édition — de l'excellence de ses choix en matière de publication1. Embrassant, dans ses préoccupations, le domaine entier des sciences de l'homme, le Fondo est en passe de constituer une bibliothèque unique, telle qu'il n'en existe pas d'équivalente dans le vaste espace culturel des peuples de langues ibériques, voire même, dans une large mesure, de langues latines.
page 216 note 1. N'a-t-il pas publié récemment l'Érasme et l'Espagne de Marcel Bataillon (en 1950), et La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, de Fernand Braudel (en 1954), ne va-t-il pas publier le Martin Luther, de Lucien Febvre (en 1955)? Au sein d'une production sans cesse croissante de par le monde, le Fondo va droit, sans hésiter, aux plus authentiques chefs-d'oeuvre. Et l'on dispose aussi, grâce à lui, d'une édition espagnole du grand livre d'Eli F. Heckscher, et de quelques-uns des plus sûrs classiques de l'économie anglosaxonne.
page 216 note 2. Los Libros del conquistador. Traduction de Mario Monteforte Toledo, révisée par Julien Calvo. Fondo de Cultura Economica. Seccion de Lengua y Estudios Literarios, Mexico, Buenos Aires, 1953 ; in-8°, 400 pages, 8 planches phot. hors texte.
page 216 note 3. L'édition anglaise intitulée : Books of the Brave. Being an account of books and of men in the Spanish conquest and seulement of the sixteenth cenlury new world, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1949.
page 217 note 1. I, Le conquistador espagnol ; II, Les livres de chevalerie ; III, Le conquistador et les histoires fabuleuses ; IV, Les Amazones, livres et conquistadores au Mexique ; V, Les Amazones : en Amérique du Sud ; VI, Conquistadores et moralistes ; VII, La littérature populaire et la loi.
page 217 note 2. Les livres suivent le conquistador (VIII) ; les oeuvres de fiction favorites (IX) ; La Casa de Contrataciàn et les livres du conquistador (X) ; Navires et livres (XI) ; « Visites » et livre (XII) ; Le commerce des livres au Mexique en 1576 (XIII) ; Les livres populaires sur le marché de Lima, 1583 (XIV) ; Une bibliothèque privée à Manille en 1583 (XV) ; Le Commerce des livres au Mexique en 1600 (XVI) ; Le picaro suit le Conquistador (XVII) ; Don Quijote envahit les Indes espagnoles (XVIII) ; Don Quijote dans la terre des Incas (XIX).
page 217 note 3. L'héritage littéraire (XX). A la suite viennent 130 pages de documents chiffrés, de bibliographies et d'index.
page 218 note 1. Pierre Chaunu, Eugène Sue, témoin de son temps (Annales E. S. C, 1948, n° 3, p. 302-303).
page 218 note 2. 50 gros livres publiés de 1508 à 1550, 9 de 1551 à 1590, 4 petites nouvelles seulement de 1591 à 1600. Ir. A. Léonard, ouvr. cité, p. 30.
page 218 note 3. Fernand Beaudel, Cours professé au Collège de France, 1954.
page 220 note 1. Irving Léonard, ouvr. cité, p. 92.
page 220 note 2. Irving Léonard, ouvr. cité, p. 171. La première de 341 volumes, la seconde de 1 190.
page 220 note 3. Irving Léonard, ouvr. cité, p. 186. Il y a intérêt à compléter avec l'article du même, On the Lima Book Trade, 1951. Hispanic American Historical Review, 1953, n° 4, p. 511-525.
page 220 note 4. Irving Léonard, ouvr. cité, document publié, p. 300 à 302.
page 220 note 5. Le Registre de La Trinidad, maître Tomas Anis Manriique. Seville A. G. I. Contratacion 1135.
page 220 note 6. Cf. à ce propos, Huguette et Pierre Chaunu, Séville et l'Atlantique (sous presse), t. I et VIII surtout.
page 221 note 1. C'est à cette connaissance statistique générale que nous nous efforçons dans notre Séville et l'Atlantique.
page 221 note 2. Sur ce point nous renvoyons à notre article : Pour une histoire sociale de VHispano-Amérique coloniale (Revue Hist., 1954, n° 2, p. 309-316) ; on y voit les deux types d'histoire très différents que l'on peut faire avec les premiers paragraphes, et avec le dernier paragraphe des cédules royales. Dans ce genre de document, il faut tenir plus compte en règle générale des considérants du début que de Ta stipulation finale, le plus souvent lettre morte.
page 221 note 3. Il faudrait, pour cela, dépouiller méthodiquement tous les envois de livres signalés par les Registres d'Aller, et rapporter ces données à l'ensemble du mouvement tel qu'il est possible de le faire en se reportant aux tables et tableaux des tomes II à VI de Séville et l'Atlantique.
page 221 note 4. Encore que sur ce point il y aurait, peut-être, intérêt à nuancer le jugement d'Irving Léonard, à l'aide des Catalogos de pasajeros a Indias, 3 volumes parus de 500 à 600 pages in-8°, et des solides articles de C. Perez Bustamente, et de J. Rodriguez Arzua (Revista de Indias, 1941, n° 6, p. 81-101 et Ibid., 1947, n° 30, p. 698-748). Ces travaux font bien ressortir l'énorme proportion des Andalous, des extremenos, des nouveaux et vieux Castillans (tous de langue castillane) parmi les hommes qui sont allés faire, de leur chair, l'Amérique.
page 221 note 5. Fernand Braudel a bien montré récemment (Cours professé au Collège de France, en 1954) que, s'agissant de certaines catégories d'ouvrages, il ne faut pas se faire trop d'illusion sur l'audience véritable du latin au xvie siècle. Un livre de cette sorte n'a de portée effective que dans la mesure où il s'accompagne d'une traduction en langue vulgaire.
page 221 note 6. Deux ou trois volumes, tout au plus, en catalan.
page 222 note 1. Le second roman de Montalvo, créateur du genre avec VAmadis de Gaula, dont la vogue bat son plein en Espagne et hors d'Espagne, en Europe espagnole et aux Indes, entre 1521 et 1525, si on en juge par la fréquence des rééditions à Tolède, Burgos et Mexico. Irving LÉOnard, ouvr. cité, p. 49.
page 222 note 2. Un peu plus loin, Irving A. Léonard (p. 50) tire argument de certaines descriptions des richesses du Mexique par Bernai Diaz del Castillo, un incontestable lecteur et admirateur des romans de chevalerie, qui lui semblent fidèlement inspirées, voire même calquées, du Sergas de Esplandiàn. Ce qui, en soi, n'est pas surprenant.
page 222 note 3. Irving Léonard, op. cit., p. 59.
page 222 note 4. Constantino Bayle (S. J.), El Dorado fantasma, Madrid, 1943 ; in-8°, 394 pages (lr e édit., 1934).
page 223 note 1. Gerraan Arciniegas a souvent développé cette idée dans ses oeuvres et notamment dans un article en français (Le Monde français, 19 avril 1947, Supplément. Et à ce propos F. Braudel, Annales, 1948, n° 4, p. 460). Cf. également Preston James, E., Latin America, Londres, Sydney, Toronto, 1945 ; in-8°, XX–909 p.Google Scholar
page 224 note 1. Irving Léonard, Ouvt. cité, p. 215 et suiv.
page 224 note 2. Francisco Rodriguez Marin, El « Quijote » y Don Quijote en America, Madrid, 1911.
page 224 note 3. Le succès du Quijote en Amérique est commandé, entre autres, par l'extraordinaire succès qu'y avait connu la littérature chevaleresque. Le Quijote en est la négation, il la présuppose donc.
page 224 note 4. Et naturellement du très classique Clarence Haring, H., Trade and Navigation betiveen Spain and Indias, Cambridge (Mass.), 1918 Google Scholar, in-8°.
page 224 note 5. Irving A. Léonard n'est pas à l'abri, toutefois, de quelques erreurs, sur le mécanisme des contrôles d'exportations. S'agissant des relations jurées (relaciones juradas) par exemple — (p. 123-124), Irving A. Léonard les interprète comme un relâchement des contrôles alors que, bien au contraire, leur fonctionnement eût impliqué un contrôle beaucoup plus strict que celui qui fut jamais effectué. Quand l'administration espagnole parle, en effet, d'imposer aux marchands l'obligation de lui fournir des « relations jurées » du contenu des caisses embarquées, elle implique, en échange, la possibilité d'exercer une vérification sur un certain nombre de caisses ouvertes, au hasard…. Rien là, qui ne nous paraisse parfaitement naturel, rien là, en vérité, qui pût être pratiquement jamais appliqué. Petit « grand problème » qui conduit au coeur de la conception des contrôles économiques dans l'État du xvie siècle, et qui n'oppose pas simplement les marchands et les agents du Roi — ce qui impliquerait des agents du Roi indépendants des groupes d'intérêts marchands. Cette question est traitée dans notre Séville et l'Atlantique, t. I.
page 225 note 1. Irving Léonard écrit, ouvr. cité, p. 92 : « … des imprimeurs sévillans sans scrupules firent de vraies fortunes en exportant aux colonies de grandes quantités de livres non autorisés, en particulier des pièces de théâtre en trois actes qui étaient très populaires (au xvn” siècle) et des éditions de travaux médiocres faussement attribués à des écrivains célèbres ».
page 225 note 2. Irving Léonard emploie la forme Casa de Contrataciôn, comme le font d'ordinaire les historiens anglo-saxons, derrière l'autorité de la tardive et castillane Recopilaciôn de leyes de los Reynos de las Indias. La forme Casa de la Contrataciôn est plus conforme à l'usage du xvie siècle et à l'usage andalou.
page 225 note 3. Irving A. Léonard doit beaucoup, par l'intermédiaire du Registre, aux contrôles de la Casa de la Contrataciôn, mais il n'est pas douteux qu'on pourrait se livrer sur ce point précis à une étude beaucoup plus poussée : on arriverait, peut-être, à chiffrer le volume et la nature des exportations de livres. Un décret du 5 septembre 1550, qui semble avoir été exécuté, stipule, en effet, que les livres figurent, désormais, avec détails, sur les registres des naos. Or, comme nous savons, par ailleurs, que c'est à partir de 1550 que sont conservés, dans les archives des Indes, grand nombre de registres, l'étude détaillée des exportations de livres, au delà de 1550, risquerait fort d'être rentable.
page 225 note 4. Irving Léonard, ouvr. cité, p. 81-82.
page 225 note 5. Barriques remplies de livres… ; plusieurs ouvrages sous une même couverture portant le titre le plus anodin…, etc….
page 225 note 6. Séville et l'Atlantique, t. I et t. VIII.
page 226 note 1. Il y a un petit problème du livre espagnol imprimé dans les « imprentas » des Indes mêmes. Léonard souligne les difficultés matérielles presque insurmontables, à quoi l'auteur créole d'un ouvrage de quelque importance désireux de le faire imprimer sur place se heurtait, et finalement se brisait le plus souvent. Il lui était plus commode de le faire imprimer en Espagne. Il évitait, ainsi, après l'obtention de l'autorisation royale, un dangereux voyage de retour pour son manuscrit. Petites tracasseries, lenteur des autorisations, imposées par une métropole désireuse de s'assurer un fructueux monopole de fait, et toujours affolée de contrôles.
page 226 note 2. En tête d'un grand livre étrange, dont on dira bientôt les mérites, Mariano de Carcer y Disdier y sacrifie naturellement, et plus longuement qu'il n'est coutume : Apuntes para la Historia de la Transculturariân Indoespanola, Instituto de Historia, Mexico. 1953 ; gr. in-8°, xvi-500 pages.
page 226 note 3. Chap. I, El Conquistador espahol.
page 227 note 1. Irving Léonard, ouvr. cité, p. 20-21.
page 227 note 2. Irving Léonard, ouvr. cité, p. 17. Il est regrettable que l'auteur n'ait pas pris connaissance dans l'intervalle qui a séparé l'édition anglaise (1949) de l'édition espagnole (fin 1953), de la Méditerranée de Fernand Braudel : il aurait certainement, à la lueur de cette lecture, corrigé certains paragraphes qui semblent aujourd'hui un peu désuets.
page 227 note 3. Très vraie aussi la fringale constante des armateurs en gens de mer, et l'ouverture de la Carrera de Indias aux schismatiques et aux hérétiques…. On pourrait citer, à l'appui, toute la correspondance de la Casa de la Contrataciân, dont Irving Léonard n'a pas fait usage.
page 228 note 1. Pourquoi ne pas avoir parlé de la plus grande, la plus extraordinaire, de la plus folle de toutes ces villes tentaculaires, Potosi ?
page 228 note 2. Je renvoie sur ee point à mon article déjà cité de la Revue Historique : Pour une histoire sociale de l'Hispano-Amérique coloniale.
page 228 note 3. Liste de ces travaux dans l'article précédemment cité.