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Les études médiévales après le tournant global

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2022

Thomas Ertl
Affiliation:
Freie Universität [email protected]
Klaus Oschema
Affiliation:
Ruhr-Universität [email protected]

Les études médiévales après le tournant global

Cette contribution cherche à évaluer l’influence du « tournant global » sur les études médiévales, et notamment sur le Moyen Âge européen. Développer des perspectives globales pour la période prémoderne constitue un véritable défi. Tout d’abord, la notion même de « Moyen Âge » est un concept eurocentrique dont application à des contextes non européens peut être critiquée. Ensuite, si l’observation de contacts et de réseaux d’échanges de grande envergure a ouvert de considérables voies de recherche en histoire prémoderne, l’importance quantitative de ces contacts reste difficile à évaluer. Enfin, il existe une tension permanente entre différentes visions de la fonction de l’histoire (médiévale) dans la société. Malgré ces problèmes, les récentes contributions au « Moyen Âge global » ont ouvert de nouvelles approches à des phénomènes qui sont tout aussi pertinents pour les études médiévales européennes. Si le tournant global ne remodèle pas entièrement l’histoire de l’Europe médiévale, il ajoute certainement des nuances importantes et de nouvelles perspectives à de nombreux sujets qui non seulement résonnent avec les intérêts actuels, mais ont longtemps été une préoccupation de l’histoire médiévale européenne, comme la migration, le commerce et la religion. En dépit des difficultés et des défis (méthodologiques, linguistiques, etc.) qu’il pose, le tournant global a le potentiel de contribuer au développement de nouvelles approches thématiques ainsi que de nouvelles formes de coopération dans le domaine des études médiévales.

Medieval studies after the global turn

Medieval Studies after the Global Turn

This contribution seeks to evaluate the influence of the “global turn” on medieval studies, with an accent on the European Middle Ages. Developing global perspectives for the premodern period constitutes a real challenge. First, the very notion of the “Middle Ages” is a Eurocentric concept and its application in non-European contexts can be criticized. Second, while the observation of far-ranging contacts and networks of exchange has opened important avenues for research in premodern history, the quantitative significance of those contacts remains difficult to evaluate. Third, there is an ongoing tension between different visions of (medieval) history’s function in society. Despite these problems, recent contributions to the “global Middle Ages” have opened up new approaches to phenomena that are equally pertinent for European medieval studies. While the global turn might not entirely reshape the history of medieval Europe, it certainly adds important layers and new perspectives to subjects that not only resonate with contemporary interests but have long been a concern of European medieval history, such as migration, commerce, and religion. In spite of the difficulties and challenges (methodological, linguistic, etc.) that it poses, the global turn has the potential to contribute to the development of new thematic approaches and new forms of cooperation in the field of medieval studies.

Type
L’histoire européenne après le tournant global
Copyright
© Éditions de l’EHESS

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Footnotes

Traduction de Laurent Perez

References

1 Michael Borgolte, « Mittelalter in der größeren Welt. Eine europäische Kultur in der globalen Perspektive », Historische Zeitschrift, 295, 2012, p. 35-61, ici p. 35-43, fournit une réflexion utile sur ces différents concepts (histoire globale, histoire universelle et histoire mondiale) du point de vue d’un médiéviste.

2 Citons notamment The Medieval History Journal (depuis 1998) ; Journal of Transcultural Studies (depuis 2010) ; Medieval Worlds (depuis 2014) ; Journal of Medieval Worlds (depuis 2019). Voir aussi Jérôme Baschet, « Faut-il mondialiser l’histoire médiévale ? », in Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public (dir.), Histoire monde, jeux d’échelles et espaces connectés, Paris, Éd. de la Sorbonne, 2017, p. 13-36.

3 Peter Frankopan, « Why We Need to Think about the Global Middle Ages », Journal of Medieval Worlds, 1-1, 2019, p. 5-10, ici p. 8.

4 Jeremy Adelman, « What Is Global History Now? », Aeon, 2 mars 2017, https://aeon.co/essays/is-global-history-still-possible-or-has-it-had-its-moment. Voir aussi Chris Jones, Conor Kostick et Klaus Oschema, « Why Should We Care about the Middle Ages? Putting the Case for the Relevance of Studying Medieval Europe », in C. Jones, C. Kostick et K. Oschema (dir.), Making the Medieval Relevant: How Medieval Studies Contribute to Improving our Understanding of the Present, Berlin, De Gruyter, 2020, p. 1-29, ici p. 16-17 ; Damiano Matasci, « L’histoire mondiale : un modèle historiographique en question », Schweizerische Zeitschrift für Geschichte, 71-1, 2021, p. 333-346, ici p. 335-336.

5 Voir par exemple Otto Gerhard Oexle, Die Gegenwart des Mittelalters, Berlin, De Gruyter, 2013 ; id., « Das entzweite Mittelalter », in G. Althoff (dir.), Die Deutschen und ihr Mittelalter. Themen und Funktionen moderner Geschichtsbilder vom Mittelalter (Ausblicke. Essays und Analysen zu Geschichte und Politik), Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1992, p. 7-28.

6 Sur Otto Brunner, voir Reinhard Blänkner, « Von der ‘Staatsbildung’ zur ‘Volkwerdung’. Otto Brunners Perspektivenwechsel der Verfassungshistorie im Spannungsfeld zwischen völkischem und alteuropäischem Geschichtsdenken », in L. Schorn-Schütte (dir.), Alteuropa oder Frühe Moderne. Deutungsmuster für das 16. bis 18. Jahrhundert aus dem Krisenbewußtsein der Weimarer Republik in Theologie, Rechts- und Geschichtswissenschaft, Berlin, Akademie-Verlag, 1999, p. 87-135, ici p. 117-119 ; pour des positions autres, voir Christian Jaser, Ute Lotz-Heumann et Matthias Pohlig (dir.), Alteuropa – Vormoderne – Neue Zeit. Epochen und Dynamiken der europäischen Geschichte (1200-1800), Berlin, Duncker & Humblot, 2012.

7 Voir, par exemple, Jacques Le Goff, Faut-il vraiment découper l’histoire en tranches ?, Paris, Éd. du Seuil, 2014.

8 Bernhard Jussen, « Richtig denken im falschen Rahmen ? Warum das ‘Mittelalter’ nicht in den Lehrplan gehört », Geschichte in Wissenschaft und Unterricht, 67-9/10, 2016, p. 558-576.

9 Geraldine Heng, « Early Globalities, and Its Questions, Objectives, and Methods: An Inquiry into the State of Theory and Critique », Exemplaria: Medieval, Early Modern, Theory, 26-2/3, 2014, p. 234-253, ici p. 235-239.

10 Michael Borgolte, « Hat sich das Mittelalter erledigt ? », Frankfurter Allgemeine Zeitung, 3 sept. 2018, https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/alternativ-begriff-fuer-mittelalter-eufrasisches-zeitalter-15760171.html. Cette notion a récemment été employée de façon légèrement différente par Dorothea Weltecke, Minderheiten und Mehrheiten. Erkundungen religiöser Komplexität im mittelalterlichen Afro-Eurasien, Berlin, De Gruyter, 2020.

11 Benjamin Z. Kedar et Merry E. Wiesner-Hanks (dir.), The Cambridge World History, vol. 5, Expanding Webs of Exchange and Conflict, 500 CE-1500 CE, Cambridge, Cambridge University Press, 2015, p. 1.

12 Voir Charles West, « ‘European’ History and ‘Eurocentrism’: A Conversation between Dina Gusejnova (LSE) and Charles West (Sheffield) », History Matters, 12 mai 2021, http://www.historymatters.group.shef.ac.uk/eurocentrism-conversation/.

13 Voir par exemple J. Clara Chan, « Medievalists, Recoiling from White Supremacy, Try to Diversify the Field », Chronicle of Higher Education, 16 juill. 2017, https://www.chronicle.com/article/medievalists-recoiling-from-white-supremacy-try-to-diversify-the-field/.

14 Voir le site du collectif MoC, https://medievalistsofcolor.com/, qui témoigne d’une activité particulièrement intense en 2017-2018 ; voir aussi le blog In the Middle, https://www.inthemedievalmiddle.com/.

15 Voir Onyeka Nubia, « Who Was the Ipswich Man? », Our Migration Story, s. d., https://www.ourmigrationstory.org.uk/oms/the-ipswich-man ; W. Mark Ormrod, Joanna Story et Elizabeth M. Tyler (dir.), Migrants in Medieval England, c. 500-c. 1500, Oxford, Oxford University Press, 2020. Sur la présence de « Sarrasins » convertis au christianisme dans la France du xiiie siècle, voir William Chester Jordan, La prunelle de ses yeux. Convertis de l’islam sous le règne de Louis IX, trad. par J. Dalarun, Paris, Éd. de l’EHESS, [2019] 2020.

16 Voir, par exemple, Andrew Albin et al. (dir.), Whose Middle Ages? Teachable Moments for an Ill-Used Past, New York, Fordham University Press, 2019. Le phénomène de l’usage politique abusif n’a rien de nouveau, mais les publications plus anciennes tendaient à ignorer ses effets sur la culture populaire : voir par exemple János Bak et al. (dir.), Gebrauch und Missbrauch des Mittelalters, 19.-21. Jahrhundert, Munich, Wilhelm Fink, 2009.

17 Patrick Boucheron (dir.), Histoire mondiale de la France, Paris, Éd. du Seuil, 2017 ; voir aussi, dans le présent numéro, l’article de Richard J. Evans, « Histoires globales de l’Europe contemporaine », Annales HSS, 76-4, 2021, p. 803-810.

18 Les débats actuels, particulièrement vifs aux États-Unis, subissent la forte influence des théories postcoloniales. Voir par exemple Cord J. Whitaker, Black Metaphors: How Modern Racism Emerged from Medieval Race-Thinking, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2019.

19 Voir Jerome Jeffrey Cohen (dir.), The Postcolonial Middle Ages, New York, Palgrave, 2000 ; Kathleen Davis et Nadia Altschul (dir.), Medievalisms in the Postcolonial World: The Idea of “The Middle Ages” Outside Europe, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2009.

20 Pour une analyse critique, voir Patrick J. Geary, Quand les nations refont l’histoire. L’invention des origines médiévales de l’Europe, trad. par J.-P. Ricard, Paris, Flammarion, [2003] 2011.

21 Voir Michael Borgolte, Der Gesandtenaustausch der Karolinger mit den Abbasiden und mit den Patriarchen von Jerusalem, Munich, Arbeo-Gesellschaft, 1976 ; Kirill Dmitriev et Klaus Oschema, « ʿAbbāsid Caliphs and Frankish Kings », in J. Scheiner et I. Toral-Niehoff (dir.), Baghdād: The History of a Metropolis, Leyde, Brill, à paraître en 2022.

22 Voir Klaus Oschema et Christoph Mauntel (dir.), Order into Action: How Large-Scale Concepts of World Order Determine Practices in the Premodern World, Turnhout, Brepols, à paraître en 2022 ; Christoph Mauntel, « The T-O Diagram and its Religious Connotations: A Circumstantial Case », in C. Mauntel (dir.), Geography and Religious Knowledge in the Medieval World, Berlin, De Gruyter, 2021, p. 57-82.

23 Klaus Oschema, Bilder von Europa im Mittelalter, Ostfildern, Thorbecke, 2013.

24 La relation entre conceptions théoriques de l’ordre du monde et action individuelle ou collective est étudiée dans K. Oschema et C. Mauntel (dir.), Order into Action, op. cit.

25 Janet Abu-Lughod, Before European Hegemony: The World System, A.D. 1250-1350, New York, Oxford University Press, 1989.

26 Éric Vallet, « L’océan Indien vers 1300. Le ‘monde’ de ‘Izz al-Dīn al-Ḥalabī al-Kūlamī », in Société des historiens médiévistes de l’Enseignement supérieur public (dir.), Histoire monde…, op. cit., p. 309-325.

27 Voir par exemple Kathleen Bickford Berzock (dir.), Caravans of Gold, Fragments in Time: Art, Culture, and Exchange Across Medieval Saharan Africa, Princeton, Princeton University Press, 2019 ; Eric Ramirez-Weaver, « Islamic Silver for Carolingian Reforms and the Buddha-Image of Helgö: Rethinking Carolingian Connections with the East, 790-820 », in D. C. Wong et G. Heldt (dir.), China and Beyond in the Mediaeval Period: Cultural Crossings and Inter-Regional Connections, New Delhi, Cambria, 2014, p. 171-186.

28 Valerie Hansen, L’an 1000. Quand les explorateurs ont connecté l’humanité et que la mondialisation est née, trad. par A.-S. De Clercq, Lausanne, Quanto, [2020] 2021.

29 Voir le programme de recherches du Käte Hamburger Kolleg, à Munich, « Dis:connectivity in Processes of Globalisation », établi en 2021.

30 Voir par exemple Michael Borgolte et al. (dir.), Europa im Geflecht der Welt. Mittelalterliche Migrationen in globalen Bezügen, Berlin, Akademie Verlag, 2012 ; Michael Borgolte et al. (dir.), Integration und Desintegration der Kulturen im europäischen Mittelalter, Berlin, Akademie Verlag, 2011 ; Michael Borgolte et al. (dir.), Mittelalter im Labor. Die Mediävistik testet Wege zu einer transkulturellen Europawissenschaft, Berlin, Akademie Verlag, 2008.

31 Voir l’introduction de ce numéro par David Motadel « Globaliser l’Europe », p. 645-667, ici p. 661.

32 Robert Bartlett, The Making of Europe: Conquest, Colonization and Cultural Change, 950-1350, Londres, Allen Lane/Penguin Press, 1993.

33 Mischa Meier, Geschichte der Völkerwanderung. Europa, Asien und Afrika vom 3. bis zum 8. Jahrhundert n. Chr., Munich, C. H. Beck, 2019.

34 Victor Roudometof, Glocalization: A Critical Introduction, New York, Routledge, 2016. Voir aussi les observations méthodologiques de Francesca Trivellato, principalement centrées sur l’époque moderne : Francesca Trivellato, « Is There a Future for Italian Microhistory in the Age of Global History? », California Italian Studies, 2-1, 2001, http://dx.doi.org/10.5070/C321009025, et celles de John-Paul Ghobrial (dir.), « Global History and Microhistory », Past & Present, 242, supplément 14, 2019.

35 Voir Martin Bauch et Gerrit J. Schenk (dir.), The Crisis of the 14th Century: Teleconnections between Environmental and Societal Change?, Berlin, De Gruyter, 2020.

36 Voir par exemple Michael Borgolte, Christen, Juden, Muselmanen. Die Erben der Antike und der Aufstieg des Abendlandes 300 bis 1400 n. Chr., Munich, Siedler Verlag, 2006.

37 Voir, parmi de nombreuses autres contributions, Wolfram Drews et Christian Scholl (dir.), Transkulturelle Verflechtungsprozesse in der Vormoderne, Berlin, De Gruyter, 2016 ; Georg Christ et al., Transkulturelle Verflechtungen. Mediävistische Perspektiven, Göttingen, Universitätsverlag Göttingen, 2016.

38 Klaus Herbers et Nikolas Jaspert (dir.), Grenzräume und Grenzüberschreitungen im Vergleich. Der Osten und der Westen des mittelalterlichen Lateineuropa, Berlin, Akademie Verlag, 2007.

39 Ce constat ne concerne pas seulement l’époque médiévale : Françoise Briquel-Chatonnet et Muriel Debié, Le monde syriaque. Sur les routes d’un christianisme ignoré, Paris, Les Belles Lettres, 2017 ; voir aussi Thomas Ertl, « Repercussions from the Far East: A Comparison of the Catholic and Nestorian Presence in China », Transcultural Studies, 2, 2015, p. 38-63. Pour une perspective complémentaire sur le bouddhisme, voir Tansen Sen, « The Spread of Buddhism », in B. Z. Kedar et M. E. Wiesner-Hanks (dir.), The Cambridge World History, vol. 5, op. cit., p. 447-479. Voir aussi les études réalisées dans le cadre du projet « Visions of Community: Comparative Approaches to Ethnicity, Region and Empire in Christianity, Islam and Buddhism (400-1600 CE) », https://viscom.ac.at/home/.

40 Le domaine des « études méditerranéennes » doit beaucoup à Peregrine Horden et Nicholas Purcell, The Corrupting Sea: A Study of Mediterranean History, Oxford, Blackwell, 2000. La collection « Mittelmeerstudien », fondée par le Centre d’études méditerranéennes de l’université de la Ruhr, à Bochum, a publié un grand nombre de travaux pertinents. Une figure majeure, comme précurseur et pionnier, est celle de Shelomo D. Goitein, A Mediterranean Society: The Jewish Communities of the Arab World as Portrayed in the Documents of the Cairo Geniza, Berkeley, University of California Press, 6 vol., 1967-1993.

41 Une première exception importante est celle de Jerry H. Bentley, Old World Encounters: Cross-Cultural Contacts and Exchanges in Pre-Modern Times, New York, Oxford University Press, 1993. Une nouvelle synthèse est également annoncée : Michael Borgolte, Die Welten des Mittelalters. Globalgeschichte eines Jahrtausends, Munich, C. H. Beck, à paraître en 2022.

42 Voir par exemple Thomas Ertl (dir.), Die Welt 1250-1500, Vienne, Mandelbaum, 2009 ; Wolfgang Reinhard (dir.), Empires and Encounters, 1350-1750, Cambridge, The Belknap Press of Harvard University Press, 2015.

43 Johannes Fried et Ernst-Dieter Hehl (dir.), WBG Weltgeschichte. Eine globale Geschichte von den Anfängen bis ins 21. Jahrhundert, vol. 3, Weltdeutungen und Weltreligionen 600 bis 1500, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 2010. Sur la culture de cour, voir Ekaterini Mitsiou et al. (dir.), Courts on the Move: Perspectives from the Global Middle Ages, à paraître ; sur le fait dynastique, voir Jeroen Duindam, Dynasties: A Global History of Power, 1300-1800, Cambridge, Cambridge University Press, 2015 ; sur la communication et les pratiques politiques, voir Hilde De Weerdt et Franz-Julius Morche (dir.), Political Communication in Chinese and European History, 800-1600, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2021 et la collection « Macht und Herrschaft », publiée par le Centre de recherche collaboratif 1167 de l’université de Bonn, « Macht and Herrschaft: Premodern Configurations in a Transcultural Perspective » ; sur les fondations, voir Michael Borgolte (dir.), Enzyklopädie des Stiftungswesens in mittelalterlichen Gesellschaften, Berlin, De Gruyter, 3 vol., 2014-2017.

44 Catherine Holmes et Naomi Standen, « Introduction: Towards a Global Middle Ages », in C. Holmes et N. Standen (dir.), « The Global Middle Ages », Past & Present, 238, supplément 13, 2018, p. 1-44, ici p. 3 ; voir aussi la note critique de Roy Flechner, « How Far Is Global? », Medieval Worlds, 12, 2020, p. 255-266.

45 Caroline Dodds Pennock et Amanda Power, « Globalizing Cosmologies », in C. Holmes et N. Standen, « The Global Middle Ages », Past & Present, 238, supplément 13, 2018, p. 88-115, ici p. 105.

46 M. Borgolte, « Mittelalter in der größeren Welt », art. cit. ; sur la perspective des études littéraires, voir G. Heng, « Early Globalities… », art. cit.

47 Sebastian Conrad, What Is Global History?, Princeton, Princeton University Press, 2016, p. 67-72.

48 Monica H. Green, « The Four Black Deaths », American Historical Review, 125-5, 2020, p. 1601-1631.

49 Patrick Boucheron (dir.), Histoire du monde au xv e siècle, Paris, Fayard, 2009, associe des études thématiques ou régionales à de brefs articles sur des événements particuliers ou des sources.

50 Voir P. Boucheron, Histoire mondiale de la France, op. cit. ; D. Matasci, « L’histoire mondiale », art. cit.

51 Pour un exemple concernant l’Europe en général (pas seulement médiévale), voir Christophe Charle et Daniel Roche (dir.), L’Europe. Encyclopédie historique, Arles, Actes Sud, 2018.

52 Voir Bruce M. S. Campbell, The Great Transition: Climate, Disease and Society in the Late Medieval World, Cambridge, Cambridge University Press, 2016 ; M. Bauch et G. J. Schenk (dir.), The Crisis of the 14th Century, op. cit.

53 Michael Mitterauer, Warum Europa ? Mittelalterliche Grundlagen eines Sonderwegs, Munich, C. H. Beck, 2003 ; Eric Jones, The European Miracle: Environments, Economies and Geopolitics in the History of Europe and Asia, Cambridge, Cambridge University Press, 1981.

54 Robert I. Moore, « Medieval Europe in World History », in C. Lansing et E. D. English (dir.), A Companion to the Medieval World, Malden, Wiley-Blackwell, 2009, p. 563-580.

55 Id., « The First Great Divergence? », Medieval Worlds, 1, 2015, p. 16-24.

56 Voir Ian Morris, Why the West Rules – For Now: The Patterns of History, and What They Reveal about the Future, Londres, Profile Books, 2010.

57 Comme le suggère Thomas Bauer, Warum es kein islamisches Mittelalter gab. Das Erbe der Antike und der Orient, Munich, C. H. Beck, 2018, p. 11-31.

58 S. D. Goitein, A Mediterranean Society, op. cit.

59 Forgée afin de couvrir un millénaire d’histoire principalement européenne, la notion s’avère réductrice dans la mesure où elle tend à homogénéiser des périodes (le Moyen Âge tardif possède plus de points communs avec l’époque moderne qu’avec la période carolingienne) et des régions extrêmement différentes. Voir B. Jussen, « Richtig denken im falschen Rahmen ? », art. cit. et Peter von Moos, « Gefahren des Mittelalterbegriffs. Diagnostische und präventive Aspekte », in J. Heinzle (dir.), Modernes Mittelalter. Neue Bilder einer populären Epoche, Francfort, Insel Verlag, 1994, p. 33-63.

60 Arlie Russell Hochschild, Strangers in Their Own Land: Anger and Mourning on the American Right, New York, The New Press, 2016.

61 J. Adelman, « What Is Global History Now? », art. cit.

62 G. Heng, « Early Globalities… », art. cit., p. 242-245.

63 Voir par exemple T. Bauer, Warum es kein islamisches Mittelalter gab, op. cit. Rarement explicité, cet effet spécifique de la pratique consistant à « provincialiser l’Europe » est souvent sensible dans la « tonalité » des travaux les plus pertinents. Voir Jennifer R. Davis, « Western Europe », in E. Hermans (dir.), A Companion to the Global Early Middle Ages, Leeds/Amsterdam, ARC Humanities Press/Amsterdam University Press, 2020, p. 349-392, notamment p. 359-360 et 378, qui souligne l’asymétrie des perceptions et des contacts entre le califat abbasside et les cours carolingiennes ; ou, plus explicitement, Richard L. Smith, « Trade and Commerce », in E. Hermans (dir.), A Companion to the Early Global Middle Ages, op. cit., p. 425-475, ici p. 425. Pour le Moyen Âge tardif, voir les remarques minutieuses de Bernd Schneidmüller, Grenzerfahrung und monarchische Ordnung. Europa 1200-1500, Munich, C. H. Beck, 2011, p. 226.