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Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Dans son Traité des Images, Théodulphe, évêque d'Orléans au IXe siècle, a parfaitement exprimé l'ambiguïté du signe pictural : sans légende écrite, nous courons le danger de prendre toute image d'une belle femme portant son enfant pour la Madone, et par conséquent de l'adorer. Fort opportunément, à défaut de légende, nimbes et auréoles, attributs des martyrs et autres repères nous évitent les faux-pas. La piété commune et le code figuratif entretenu par la mémoire collective ont permis, pendant des siècles, de reconnaître immédiatement nombre de schémas illustrés.
A partir de la fin du Moyen Age, l'image fut, à la faveur des fables antiques, largement sécularisée ; la gravure la diffusa généreusement, puis les procédés de reproduction de l'époque contemporaine. Vint enfin le détournement de sens systématiquement pratique par la poétique du hasard, puis par le cynisme commercial et publicitaire. Brusquemen oaven, multiplié à l'infini, le code figuratif occidental comporte, depuis la Renaissance, un vocabulaire aussi riche et aussi mal connu que peut l'être celui d'un dictionnaire encyclopédique par rapport au langage usuel.
1. Sur cette célèbre peinture, cf. l'interprétation passionnante et discutée de Ginsburg, Carlo, Indagini su Piero. Il Battesimo, il ciclo di Arezzo, La Flagellazione di Urbino, Turin, Giulio Einaudi Editore, « Microstorie, 1 », 1981, 110 p.Google Scholar
2. Settis, Salvatore, La « Tempesta » interpretata. Giorgione, i commiuenli, il soggetto, Turin, Einaudi, 1978.Google Scholar