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Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Les problèmes de dot en Inde et les violences qu’ils suscitent, de même que les questions démographiques, ont depuis un certain temps attiré l’attention de l’opinion publique et donné à penser que la dot était dans ce pays un fléau social. En fait, et malgré les recommandations des livres sacrés, la pratique des dots est assez nouvelle en Inde. Voici quarante ans, le gros de la population recevait des compensations matrimoniales. Ce basculement en faveur de la dot est un fait anthropologique majeur qui n’est pas inconnu dans l’histoire : l’Antiquité classique, l’Europe occidentale des XIe-XIIe siècles ont connu le même schéma. L’expérience indienne est donc riche d’interrogations.
Dowry cases and dowry murders (as well as the gender gap) have recently drawn public attention in India and this has enabled some to think that the dowry in this country is a social evil. In fact, and despite the recommendations of the Hindu sacred books, practising the dowry is fairly new in India. Forty years ago the bulk of the population received brideprices. This shift in favour of the dowry is a major anthropological and historical fact which is not unknown in history. Classical Antiquity and 11th-12th century Western Europe have made similar moves. The Indian experience is thus worth being surveyed.
L’auteur remercie l’Institut français de Pondichéry d’avoir mis ses fonds documentairesà sa disposition.
1 - L’expression désigne ce que les Anglo-Saxons appellent « brideprice » ou « bridewealth » et que l’on hésitera à appeler « prix de la mariée » ou « dot à rebours », comme le font certains, pour préférer parler de « compensation » matrimoniale.
2 - Sur l’Antiquité, voir Finley, Moses I., « Marriage, sale and gift in the Homeric world », Revue internationale des droits de l’Antiquité, II, 1955, pp. 166–194 Google Scholar, ici p. 167 sqq.; Rawson, Beryl (dir.), The family in ancient Rome: New perspectives, New York, Cornell University Press, 1986 Google Scholar; Andreau, Jean et Bruhns, Hinnerk, Parenté et stratégies familiales dans l’Antiquité romaine, Rome, École française de Rome, 1990 Google Scholar; Coriat, Jean-Pierre, «La dot en droit romain: une vue d’ensemble », Annales de Clermont-Ferrand, 32, 1996, pp. 121–131 Google Scholar. Sur l’histoire de la dot, voir Hughes, Diana, « From brideprice to dowry in Mediterranean Europe », Journal of family history, 3, 1978, pp. 262–291 CrossRefGoogle Scholar; Klapisch-Zuber, Christiane, « Le complexe de Griselda: dot et dons au Quatrocento », Mélanges de l’École francaise de Rome, 1982, 94, 1, pp. 7–43 Google Scholar, et infra, n. 11, sur les études transversales.
3 - Le védisme, sorte d’hindouisme primitif, est la plus ancienne religion connue en Inde (approximativement 2000 ans av. J.-C.). Sur le mariage hindou, voir Dubois, Jean Antoine, Hindu manners, customs and ceremonies, Calcutta, Rupa&Co., [1825] 1992, p. 231 Google Scholar, et, sur les aspects juridiques, Kane, Pandurang Vaman, History of Dharma-sastra, vol. II, Poona, Bhandakar Oriental Research Institute, 1930–1962 Google Scholar; Dumont, Louis, « Marriage in India: The present state of the question », in Contribution to Indian sociology, vol. 4, 1961, pp. 75–95 Google Scholar, vol. 7, 1964, pp. 77 -98, et vol. 10, 1966, pp. 90 -114; Apte, Usha Mukund, The sacrament of marriage in Hindu society, from Vedic period to dharmaśāstras, Delhi, Ajanta Publications, 1978 Google Scholar; Chatterjee, Heramba N., Forms of marriage in Ancient India, vol. 2, Calcutta, Sanskrit Pustak Bhandar, 1974 Google Scholar; Dumézil, Georges, Mariages indoeuropéens, Paris, Payot, 1979, pp. 31–40 Google Scholar; Gupta, Giri Raj, Marriage, religion and society: Pattern of change in an Indian village, Delhi, Vikas Pub., 1974 Google Scholar; ROLAND LARDINOIS, «En Inde, la famille, l’État, la femme », in Burguière, A. et alii (dir.), Histoire de la famille, Paris, Armand Colin, [1986] 1994, vol. I, pp. 267–299 Google Scholar; Fezas, Jean, « La dot en Inde: des textes classiques aux problèmes contemporains », Annales de Clermont-Ferrand, 32, 1996, pp. 183–202 Google Scholar.
4 - GLORIA GOOODWYN RAHEJA, « Crying when she's born and crying when she goes away », in Lingsey, H. et Courtright, P. B., From the margins of Hindu marriage, Oxford, Oxford University Press, 1995, pp. 19–55 Google Scholar, ainsi que ID., The poison in the gift: Ritual, prestations and the dominant caste in a North Indian village, Chicago, Chicago University Press, 1988, pp. 118 -121; Raheja, Gloria Goodwyn et Gold, Ann Grodzins, Listen to the heron's words: Reimagining gender and kinship in North India, Berkeley, University of California Press, 1993, p. 30 Google Scholar; J. FEZAS, « La dot en Inde… », art. cit.
5 - La coutume du mariage précoce est interdite par le Child Marriage Act. Il semble peu respecté notamment au Rajasthan; voir les ouvrages cités aux notes 3 et 4.
6 - G.DUMÉZIL, Mariages indo-européens, op. cit.; J.FEZAS, « La dot en Inde », art. cit.; Godelier, Maurice, Métamorphoses de la parenté, Paris, Fayard, 2004, pp. 152–160 Google Scholar.
7 - Les « deux fois nés » sont ceux qui, après la naissance, ont bénéficié d’une éducation religieuse, ou seconde naissance. Ils comprennent les brahmanes Kshatriya (guerriers) et Vaishya (commerçants); en seraient exclus les Sudra (serviteurs) et les ex-intouchables.
8 - Voir la remarquable et éclairante thèse d’ethnologie de Bénéï, VÉRonique, La dot en Inde, un fléau social ?, Paris, Karthala/Institut français de Pondichéry, 1996, p. 140 Google Scholar; ID., « Les représentations sociales de la dot en Inde: une étude de cas au Maharastra », Cahiers internationaux de sociologie, 100, 1996, pp. 125 -150.
9 - La notion de caste en Inde est floue (voir Dumont, Louis, Homo hierarchicus, Paris, Gallimard, 1966, p. 36 Google Scholar). Les quatre varna fournissent un premier classement en Brahmanes (chargés du culte), Kshatriya, Vaishya et Sudra; ces catégories sont divisées en jāti, qui est la vraie caste, puis en sous-castes. L’endogamie est circonscrite à une sous-caste, à un jāti ou au varna.
10 - Murdock, George Peter, « The ethnographic atlas: A summary », Ethnology, 6, 1967, pp. 109–236 Google Scholar.
11 - JACK GOODY, « Bridewealth and dowry in Africa and Eurasia », in Goody, J. et Tambiah, S. T. (dir.), Bridewealth and dowry, Cambridge, Cambridge University Press, 1973, pp. 1–58 Google Scholar. D’autres études transversales ont été menées: Comaroff, John L. (éd.), The meaning of marriage payments, Chicago-Londres, The University of Chicago Press/Academic Press, 1980 Google Scholar, plus spécialement l’introduction; et surtout ALAIN TESTART, « Pourquoi ici la dot et là son contraire ? Exercice de sociologie comparative », Droit et cultures, 32, 1996, pp. 7 -36, 33, 1997, pp. 117 -138, et 34, 1997, pp. 99 -134 (repris dans Annales de Clermont-Ferrand, 32, 1996, pp. 287 -365), qui renouvelle la matière.
12 - Littéralement, strı?-dhana signifie « propriété de la femme ». Le code de Manu distingue six catégories de possessions à l’intérieur du strı-dhana (voir J. FEZAS, « La dot en Inde… », art. cit.); mais la dot, en Inde comme en Occident, est un terme vague, qui peut désigner des cadeaux de type parure ou trousseau, les frais des cérémonies nuptiales ou des valeurs transmises lors des épousailles par la mariée ou sa famille. Dans le mariage traditionnel hindou, les cadeaux remis en même temps que la mariée avaient des vertus magiques pour ceux qui les remettaient (voir G. G. RAHEJA et A. G. GOLD, Listen to the heron's words…, op. cit., p. 79; Menski, Werner, « Dowry: A survey of issues and the litterature », in ID. (dir.), South Asians and the dowry problem, Londres, Trentham Books/School of Oriental and African studies, 1998, pp. 37–55 Google Scholar; pour la complexité des échanges, voir aussi V. BÉNÉÏ, La dot en Inde…, op. cit., p. 99).
13 - Laroche-Gisserot, Florence, « Pratiques de la dot en France au XIXe siècle », Annales ESC, 43 -6, 1988, pp. 1433–1452 Google Scholar.
14 - Ibid., p. 1442: la mainmise sur la dot en France par le mari était fréquente, puisque, jusqu’en 1965, il gérait les biens propres de son épouse, mais des contrefeux existaient: action en séparation de biens, versement de la dot en rente, etc.; dans de rares cas, en milieu rural méridional, la dot était accaparée par les parents du mari qui s’en servaient pour établir leurs filles.
15 - Pour Mahdu Kishwar, un auteur indien très autorisé (fondatrice et rédactrice en chef de la revue féministe Manushi), la dot serait un héritage, mais futur, indirect et incertain, celui que la femme recevra de la famille de son mari si elle devient veuve et dont ses parents achètent le droit à celle-là en leur versant la dot. La dot compenserait ainsi son arrivée comme « dépendante déshéritée » dans sa belle-famille et la préserverait du sati (la crémation des veuves). Ceci conduit l’auteur à suggérer l’égalité successorale entre frères et soeurs comme moyen de casser la logique de dot ( Kishwar, Madhu, Off the beaten track: Rethinking gender justice for Indian women, Delhi, Oxford University Press, 1999, chap. 2Google Scholar, « Dowry calculations: Daughter's rights in her parental family »); la loi indienne vient de la réaliser (cf. infra note 42).
16 - Boserup, Ester, Woman's role in economic development, Londres, George Allen & Unwin Ltd, 1970, p. 25 Google Scholar sqq. (trad. fr., La femme face au développement économique, Paris, PUF, 1983).
17 - Kolenda, Pauline, Regional differences in family structures in India, Jaipur, Rawat Pub., 1987 Google Scholar; Uberoi, Patricia, Family, kinship and marriage in India, Delhi-New York Oxford University Press, 1994 (reprint 2005)Google Scholar. Les anciens « intouchables » sont maintenant désignés comme Dalits ou Scheduled castes.
18 - Annoussamy, David, « Le mariage entre oncle et nièce dans le Sud de l’Inde », in Mélanges en hommage à Eugène Schaffer, Bruxelles, Bruylant, 2002, pp. 63–75 Google Scholar.
19 - Srinivas, Mysore N., « Some reflection on the dowry », in ID. (dir.), The village, caste, gender, method, Delhi, Oxford University Press, 1984, pp. 158–179 Google Scholar.
20 - V. BÉNÉÏ, La dot en Inde…, op. cit., pp. 39 et 140, l’a relevé dans son étude approfondie conduite au Maharastra dans les années 1970 -1980.
21 - Shah, A.M., Baviskar, B. S. et Ramaswamy, E. A. (éd.), Social structure and change, vol. 2, Women in Indian society, New Delhi, Sage Publications, 1996, p. 31 Google Scholar.
22 - Voir Srinivas, Mysore N., Religion and society among the Coogs of South India, Oxford, Clarendon Press, 1952 Google Scholar; ID., « A note on sanskritisation and Westernisation », The Far East quarterly, XV, 1956, pp. 481 -496; ID., Social change in modern India, Berkeley-Los Angeles-Delhi, University of California Press/Orient Longman Pub., 1966, p. 95; ID., The changing position of Indian women, Delhi, Oxford University Press, 1978; ID. (éd.), Caste: Its 20th century avatar, Delhi, Viking Penguin India, 1996, introduction et chap. 1, 3 et 4; voir aussi Epstein, Scarlett T., South India yesterday, today, tomorrow, Londres, Macmillan, 1973, p. 188 Google Scholar. Sur le mouvement des castes au Bengale, voir Sarkar, Sumit, « Une ou plusieurs histoires ? Formations identitaires au Bengale à la fin de l’époque coloniale », Annales HSS, 60 -2, 2005, pp. 293–328 CrossRefGoogle Scholar.
23 - M.N. SRINIVAS (éd.), Caste…, op. cit., « Introduction », p. XV.
24 - ID., The changing position…, op. cit., pp. 144 -145.
25 - ID., Social change…, op. cit., pp. 100 -101.
26 - ID., « Some reflections on the dowry », art. cit., pp. 170 -171.
27 - L. S. VISHWANATH, « Female infanticide and the position of women in India », in A. M. SHAH, B. S. BAVISKAR et E. A. RAMASWAMY (dir.), Social structure…, op. cit., p. 192. On retrouve au XXe siècle les Patidar en Grande-Bretagne, où ils ont massivement émigré – venant souvent de l’Ouganda – et réussi dans le commerce; leurs communautés se signalent par de dures pratiques de dot associées à des tendances hypergamiques et à des suicides de filles (RAHIT BAROT, « Dowry and hypergamy among the Gujeratis in Britain », in W. MENSKI (dir.), South Asians…, op. cit., pp. 163 -173).
28 - Hardgrave, Robert L. Jr., The Nadars of the Tamil Nadu, Bombay, Oxford University Press, 1969, p. 108 Google Scholar.
29 - L. S. VISHWARNATH, « Female infanticide… », art. cit., p. 200.
30 - Ibid., « Introduction ».
31 - Voir les ouvrages cités note 2.
32 - Les travaux souvent remarquables de ces historiens du droit qui retracent les origines du douaire d’Ancien Régime dans le droit fil de la compensation matrimoniale (” dos ex marito ») des Barbares, puis décrivent le déclin du douaire qui recouvre la réapparition de la dot, ont été insuffisamment exploités (par exemple, GENOT, Les origines du douaire d’Ancien Régime, Thèse de Droit, Université de Paris, 1926; Vandenbossche, André, La dos ex marito dans la Gaule franque, Paris, Domat-Montchrestien, 1953 Google Scholar; Ourliac, Paul et Malafosse, Jean De, Histoire du droit privé, Paris, PUF, 1967, p. 233 Google Scholar; Poumarède, Jacques, « Géographie coutumière des prestations matrimoniales de l’Ancien Droit », Annales de Clermont-Ferrand, 32, 1996, pp. 133–151 Google Scholar.
33 - Malgré leur rejet des castes et y compris dans la communauté émigrée en Grande- Bretagne: voir JAGBIR JHUTTI, « Dowry among Sikhs in Britain », in W. MENSKI (dir.), South Asians…, op. cit., pp. 175 -195.
34 - WERNER MENSKI, « Legal strategies for curbing the dowry problem », in ID., South Asians…, op. cit., ici p. 107.
35 - P. C. JAÏN et S. JAÏN, « Trends of change in scheduled caste women in an urban setting », in Indira, R. et Behera, D. K. (éd.), Gender and society in India, Delhi, Manak Pub., 1999, pp. 128–137 Google Scholar, ici pp. 131 -133.
36 - V. BÉNÉÏ, La dot en Inde…, op. cit., p. 168.
37 - M.N. SRINIVAS, The village…, op. cit., pp. 15 et 172; S. T. EPSTEIN, South India…, op. cit., p. 199.
38 - En retirant à la femme la jouissance de son strı-dhana (cf. Ibid., « Introduction »).
39 - Une réaction semble se dessiner depuis les remarques de E. BOSERUP, Women's role…, op. cit., observant la société indienne dans les années 1950. Une école d’anthropologues influencée par Gary Becker a tenté de démontrer que la structure des transactions matrimoniales suit un modèle influencé par les considérations économiques: Becker, Gary S., A treatise on the family, Londres-Cambridge, Harvard University Press, 1991 Google Scholar; Grossbard-Shectman, Shoshana, Contemporary marriage: Comparative perspective on a changing institution, Tel Aviv, Gilead & Kaisch, 1984, p. 74 Google Scholar; Lemennicier, Bertrand, Le marché du mariage et de la famille, Paris, PUF, 1988, p. 69 Google Scholar; voir aussi le magistral travail d’ALAIN TESTART, « Pourquoi ici la dote… », art. cit., qui critique l’accent souvent mis sur les facteurs symboliques et propose une nouvelle classification des transactions matrimoniales. Sur la dot indienne, la démonstration de BISAKHA SEN, « Why dowry still persist in India? An economic analysis using human capital », in W. MENSKI (dir.), South Asians…, op. cit., pp. 75 -93, ici p. 75, est éclairante.
40 - Sur la joint family, voir Annoussamy, David, Le droit indien en marche, Paris, Société de législation comparée, 2001, pp. 275–284 Google Scholar, et P. V. KANE, Histoire du Dharma…, op. cit., t. III, pp. 557 -560.
41 - Dans le modèle rival dit daya?bhaga, suivi au Bengale, en Assam et au Manipur, le père est propriétaire et, à sa mort, les biens passent à ses fils; les femmes peuvent être partenaires à défaut de fils. Voir D. ANNOUSSAMY, Le droit indien…, op. cit.; Kapur, Ratna et Cossman, Brenda, Subversive sites: Feminist engagement with law in India, New Delhi, Sage Publications, 1996, chap. 2Google Scholar.
42 - L’amendement rectificatif est entré en vigueur en septembre 2005: BINA AGARWAL, « Landmark step to gender equality », The Hindu, 29 septembre 2005, p. 1.
43 - C’est souvent le cas dans les contrées de compensation matrimoniale; en Afrique subsaharienne, le coût de la main-d’oeuvre salariée rend très appréciable la disponibilité d’un travailleur familial supplémentaire.
44 - La joint family n’a pas totalement disparu. Une présomption d’indivision existe encore dans les entreprises familiales, mais son déclin partout en Inde est certain (S. T. EPSTEIN, South India…, op. cit., p. 200).
45 - Sur cette évolution, voir Ibid.
46 - Les statistiques relatives à l’emploi en Inde sont trompeuses, quand il s’agit des femmes. Certains recensements considèrent la femme d’un agriculteur comme active, d’autres non; d’autres agriculteurs, notamment dans le Nord, déclarent faussement que leur femme ne travaille pas.
47 - On estime en général qu’un tiers des foyers ruraux sont dirigés par une femme ( Harder, Robert, A perspective in development: Gender focus, Dakha, University Press Ltd, 1995 Google Scholar; Chatterji, Shoma A., The Indian women's search for an identity, Delhi, Vikas Pub., 1997, p. 38 Google Scholar). De plus, les femmes ont plus souvent que les hommes conservé les métiers de caste (LEELA DUBE, « Caste and women », in M. N. SRINIVAS (éd.), Caste…, op. cit., pp. 1 -27).
48 - Venkateswaran, Shri S., Environment, development and the gender gap, Londres-New Delhi, Thousand Oaks/Sage Publications, 1995, p. 31 Google Scholar.
49 - Voir E. BOSERUP, Woman's role…, op. cit.
50 - S. T. EPSTEIN, « Culture, women and India's development », in, A.M. SHAH, B. S. BAVISKAR et E. A. RAMASWAMY (dir.), Social structure…, op. cit., pp. 33 -55.
51 - Bagwe, Anjali Narottam, Of woman caste: The experience of gender in rural India, Delhi, ZED Books, 1995, p. 205 Google Scholar; Baka, S. L., Employment for women, Delhi, Har Anand Pub., 1995, p. 19 Google Scholar; S. A. CHATTERJI, The Indian women’s…, op. cit., p. 158.
52 - S. T. EPSTEIN, South India…, op. cit., p. 194. Pour la bordure himalayenne de l’Uttar Pradesh, voir Pande, Vasudha, « Law, women and family in Kumann », India international center quarterly, 23, 3 -4, 1986, pp. 106–119 Google Scholar.
53 - M.N. SRINIVAS, « Some reflection… », art. cit., p. 170.
54 - S. S. VENKATESMARAN, Environment, development…, op. cit.; sur le sex-ratio, voir la note 82 infra. Tout aussi troublant est le fait que la réapparition de la dot en Europe aux XIe-XIIe siècles ait fait suite à d’importants changements dans les techniques agricoles (collier d’épaule, charrue) conduisant à impliquer davantage les hommes.
55 - Deshpande, Lalit K. (éd.), The Indian labour market and economic structural change, Delhi, B. R. Pub. Corp., 1994, p. 88 Google Scholar.
56 - Ramu, G.N., Women, work, and marriage in urban India: A study of dual- and singleearner couple, New Delhi, Sage Publications, 1989, pp. 28–29 Google Scholar.
57 - S. L. BAKA, Employment for women, op. cit., p. 18; S. A. CHATTERJI, The Indian women’s…, op. cit., p. 158.
58 - Voir B. SEN, « Why dowry still persist… », art. cit.; cette thèse, étayée par une étude au Punjab, est reprise par Oldenburg, V. T., Dowry murder: The imperial origins of a cultural crime, New Delhi, Oxford University Press, 2003 Google Scholar.
59 - S. L. BAKA, Employment for women, op. cit. Le groupe des États indiens accusant un retard économique est appelé « Bimaru » (Bihar, Maya-Pradesh, Rajasthan, Uttar-Pradesh).
60 - L. K. DESHPANDE (éd.), The Indian labour…, op. cit., p. 115.
61 - Jeffrey, Patricia et Jeffrey, Roger, Don't marry me to a ploughman: Everyday life in rural North India, Delhi-Boulder, Viskaar Pub./Westview Press, 1996 Google Scholar, spécialement « Introduction » et p. 1.
62 - M.N. PANINI, « The political economy of caste », in M. N. SRINIVAS (éd.), Caste…, op. cit., p. 48.
63 - Ibid., p. 49.
64 - La lecture des magazines en langue anglaise destinées à ce groupe (India today, Femina, Cosmopolitan) est révélatrice: la publicité insiste sur le fait que, aujourd’hui, le statut découle de la consommation, mais les rubriques familiales sont bien-pensantes.
65 - Le Bharatiya Janata Party (BJP) a beaucoup recruté au sein de cette classe moyenne.
66 - Il apparaît même que la motivation essentielle à l’éducation d’une fille est de payer le versement d’une dot moins élevée (SUBRATA MISHRA, « Women and work: Development experiences in rural Orissa », in Indira, R. et Behera, D. K. (éd.), Gender and society…, op. cit., vol. II, pp. 27–44 Google Scholar).
67 - La classe moyenne est fortement liée aux Indiens résidant à l’étranger (NRI). Il apparaît que l’émigration importante d’informaticiens indiens a comme conséquence de faire flamber les dots que ceux-ci réclament ( Biao, Xiang, « Gender dowry and the migration system of Indian information technology professionals », Indian Journal of gender studies, 12, 2 -3, 2005, pp. 356 -380, ici p. 357 Google Scholar sqq.).
68 - Sur la politique des quotas et le Mandal Judgment, voir les contributions de A. M. SHAH, «The judicial and sociological view of other backward classes », et de B. SIVARAMAYA, «The Mandal Judgement: A brief description and critique », in M. N. SRINIVAS (éd.), Caste…, op. cit., respectivement, pp. 174 -195 et pp. 221 -244, ici p. 174 et p. 221.
69 - Cette attitude est également très répandue dans les castes rurales moyennes dont les fils, après leur scolarité, deviennent chauffeurs, employés de bureau, policiers, etc.; la dot est âprement discutée. Voir Kapadia, Karin M., Gender, caste and class in rural South India, Delhi, Oxford University Press, 1996, chap. 3Google Scholar; M. N. SRINIVAS, « Some reflections… », art. cit., p. 171. Dans les communautés où la dot n’a pas pénétré, tels les groupes d’origine indienne vivant en Afrique du Sud (BISRAAM RAMBILASS, « Why dowry does not exist among Indian South Africans », in W. MENSKI (dir.), South Asians…, op. cit., pp. 61 -68, ici p. 61) ou certains groupes ruraux indiens (Assam), cette absence peut s’expliquer par l’extrême isolement ou le déracinement de groupes misérables et sans perspective d’amélioration de leur condition.
70 - M.N. PANINI, « The political economy… », art. cit., p. 50.
71 - G. K. GARANTH, « Caste in comtemporary rural India », in M. N. SRINIVAS (éd.), Caste…, op. cit., pp. 87 -110, ici p. 91.
72 - V. BÉNÉÏ, La dot en Inde…, op. cit., p. 155.
73 - M.N. SRINIVAS, The village…, op. cit., p. 148.
74 - Ibid.; G. K. GARANTH, « Caste in contemporary… », art. cit., p. 101; ANDRÉ BETEILLE, « Caste in contemporary India », in Fuller, C. J. (éd.), Caste today, Delhi, Oxford University Press, 1996, pp. 150–182 Google Scholar.
75 - Kapadia, Karin M., Siva and her sisters, Boulder, Westview Press, 1995, chap. 2, p. 14 sqq. Google Scholar; D. ANNOUSSAMY, « Le mariage… », art. cit.
76 - M.N. SRINIVAS, The changing position…, op. cit., p. 137; ID., Social change…, op. cit., « Introduction », p. 16; sur l’impact de la dot et la législation anti-dot, voir R. KAPUR et B. COSSMAN, Subversive sites…, op. cit., p. 250; et les contributions de WERNER MENSKI, « Legal strategies for curbing the dowry problem »,MANJAREE CHOWDHARY, « Milestogo: An assesment of the enforcement hurdles in the implementation of the anhti-dowry law in India », et HIMENDRA THAKUR, « Practical steps towards eradicating dowry and bride-burning in India », in W. MENSKI (dir.), South Asians…, op. cit., respectivement pp. 97 -123, pp. 151 -162 et pp. 209 -220. Se reporter aussi à R. INDIRA et D. K. BEHERA, Gender and society…, op. cit., et à MADHU KISHWAR, Off the beaten track…, op. cit., ainsi que Kishwar, Madhu et Vanita, Ruth (éd.), In search of answers: Indian women voices from Manushi, Londres, Zed Books, 1984 Google Scholar; Mukherjee, Geetanjali, Dowry death in India, Delhi, Indian Pub. Diff., Vedams, 1999 Google Scholar; Umar, Modh, Bride burning in India, Delhi, APH Pub. Corp. (Nataraj Books), 1998 Google Scholar; Haas-Dubosc, Danielle et alii (dir.), Enjeux contemporains du féminisme indien, Paris, Éditions de la MSH, 2002 Google Scholar. Ajoutons que la plupart des femmes détenues en Inde le sont pour le meurtre de leur bru. Un nouveau projet de loi, dit « Protection of Women from Domestic Violence Bill », a été approuvé en juin 2005 par le gouvernement indien.
77 - Gowariker, Vasant (éd.), The inevitable billion plus. Science, population and development, Delhi, Unmesh Communications, 1992 Google Scholar, spécialement la contribution de KUMUD SHARMA, « Women, population and development: Some reflections », pp. 391 -400.
78 - L. S. VISWANATH, « Female infanticide… », art. cit., p. 179 sqq.; S. A. CHATTERJI, The Indian women’s…, op. cit., p. 235; voir aussi Bumiller, Elizabeth, May you be the mother of a hundred sons, New Delhi, India Penguin Books, [1990] 1991, p. 101 Google Scholar. Au Tamil Nadu, existe un système de berceaux anonymes où l’on peut déposer les nouveau-nés.
79 - Dans les grandes villes, le nombre de cliniques spécialisées a explosé malgré l’interdiction légale du « sex testing »; la publicité « Mieux vaut dépenser 500 roupies aujourd’hui que 500 000 demain » n’est pas passée inaperçue (Le Monde, 1er avril 2006, p. 6).
80 - Courrier international de l’Unesco, 641, 13 -19 février 2003, p. 58; Id., 727, 7 -13 octobre 2004, p. 44. Le prix Nobel d’économie Amartya Sen estime plutôt le déficit à 37 millions de femmes et confirme une forte disparité Nord-Sud, les régions riches du Punjab et de l’Haryana, où l’on a relevé les problèmes de dot les plus sérieux, connaissant le déficit le plus élevé; le film Matrubhoomi, de Manish Jha (2004), décrit l’Inde comme un monde sans femmes qui serait revenu à la compensation matrimoniale.
81 - F. LAROCHE-GISSEROT, « Pratiques de la dot… », art. cit., p. 1.
82 - A. TESTART, « Pourquoi ici la dot… », art. cit., chap. I, « Problèmes de définition ».
83 - Même les bijoux seront engagés si la belle-famille en a besoin, et le dévouement de la femme indienne se mesure traditionnellement à son empressement à offrir ses parures en gage (J. FEZAS, « La dot en Inde… », art. cit., p. 197).
84 - F. LAROCHE-GISSEROT, « Pratiques de la dot… », art. cit.
85 - K. AJITHA, « Violence and women in Kerala », in R. INDIRA et D. K. BEHERA, Gender and society…, op. cit., vol. 1, chap. 7; MRIDUL EAPEN et PRAVEENA KODOTH, « Demystifiing the high status of women in Kerala: An attempt to understand contradiction in social development », in Mukhodapaya, S. et Sudarshan, R. M., Tracking gender equity under economic reforms, Delhi, Kali for Women Pub, 2003, pp. 227–268 Google Scholar.
86 - Voir la modération à ce sujet de V. BÉNÉÏ, La dot en Inde…, op. cit., dans les conclusions de son enquête. La plupart des ouvrages publiés au tournant du siècle (supra n. 77) font état d’une aggravation de la situation; mais la pénurie de femmes devrait entraîner mécaniquement une baisse des dots.
87 - F. LAROCHE-GISSEROT, « Pratiques de la dot… », art. cit., p. 1441.
88 - Ibid., p. 1438.