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Le bureau d’essai de Birmingham, ou la fabrique de la réputation au XVIIIe siècle

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Philippe Minard*
Affiliation:
Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie, Université Paris 8 Centre de Recherches Historiques, EHESS

Résumé

Le succès du secteur de l’argenterie, qui a fait la fortune de Birmingham au XVIIIe siècle, ne repose pas seulement sur l’inventivité de manufacturiers comme le célèbre Matthew Boulton. Il passe aussi par la mobilisation délibérée de ressources institutionnelles et réglementaires propres à garantir la qualité des produits et établir la réputation du label made in Birmingham. En effet, malgré l’affirmation du libéralisme économique, l’idée que la concurrence entraînera la suppression automatique des comportements déloyaux ne suffit pas toujours à assurer la confiance. L’établissement d’un « bureau d’essai » (pour tester la pureté du métal) en 1773 indique que, dans des secteurs comme l’orfèvrerie, certains « investissements de forme » sont nécessaires au bon fonctionnement du marché. L’action du Comité commercial de Birmingham et du collège des gardiens du standard montre aussi que les manufacturiers ne prennent pas à la légère les problèmes de l’organisation sociale de la confiance.

Abstract

Abstract

The success of the silverware industry, which accounted for Birmingham’s wealth in the eighteenth century, rested not only on the inventiveness of manufacturers like the famous Matthew Boulton. It depended also on the voluntary mobilization of institutional and regulatory resources appropriate to insure the quality of the products as well as the reputation of the “made in Birmingham” label. Indeed, in spite of the rise of laisser-faire and free-market ideology, the idea that competition would automatically neutralize dishonest behaviour was not always enough to induce confidence. The creation of the Assay Office in 1773–to test the purity of the metals–demonstrates that in some sectors, such as gold and silver plate, some “investments of form” were necessary for the market to operate. The actions of the Birmingham Commercial Committee and of the “Guardians of the standard of wrought plate” also indicate that the manufacturers did not take lightly the problems of the social organization of confidence.

Type
Histoire britannique (XVIIIe-XIXe siècle)
Copyright
Copyright © Les Áditions de l’EHESS 2010

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References

1 - The Anchor. The Newsletter of the Birmingham Assay Office, édition spéciale, février 2004, p. 1. Le bureau existe depuis 1773, et la page de titre proclame: « Over 700 years of consumer protection. British hallmarks renowned the world over. » Je remercie pour leurs commentaires les participants de différents séminaires au cours desquels une première version de ce travail a été présentée (à Oxford, Cambridge, Londres et Warwick), et en particulier Joanna Innes, pour sa générosité. Maxine Berg, Peter Jones, Shena Mason et Liliane Pérez ont guidé mes premiers pas à Birmingham, où les archivistes de la Central Library et de l’Assay Office ont été remarquablement accueillants. Merci enfin à Caroline Douki, Valérie Theis, Pascal Bontemps et Étienne Anheim pour leurs conseils.

2 - La même remarque s’applique, dans le secteur textile, à la qualité d’une teinture, que le test du débouilli pratiqué après l’achat altérerait irrémédiablement.

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4 - Forbes, John S., Hallmark: A history of the London Assay Office, Londres, Unicorn Press, 1999 Google Scholar.

5 - Birmingham City Archives (Birmingham Central Library), Matthew Boulton Papers (désormais MBP) 3782/12/88/24, copie des minutes des auditions du comité parlementaire chargé d’enquêter sur les procédures d’essai et de contrôle de qualité dans l’orfèvrerie. MBP 3782/12/89/1, Extracts from Acts of Parliament for preventing frauds in gold and silver wares and preserving the standards appointed for wrought plates; and also from the charters granted to the Company of Goldsmiths of the City of London, 1773; MBP 3782/12/89/3, Case of the Wardens and Assistants of the Company and Mystery of Goldsmiths of the City of London, concerning assay offices for assaying and marking gold and silver plate, 1773. L’immense documentation rassemblée à Birmingham à partir des papiers de Boulton et James Watt et de leur usine de Soho vient d’être re-cataloguée, et c’est ce nouveau système de références que nous avons utilisé. L’édition disponible sous forme de microfilms, Industrial Revolution: A documentary history, Marlborough, Adam Matthew Publications, ne couvre pas encore la totalité du fonds. Pour un aperçu de la constitution du fonds, voir Jones, Peter M., Industrial Enlightenment: Science, technology and culture in Birmingham and the West Midlands, 1760-1820, Manchester, Manchester University Press, 2008, p. ix-x Google Scholar.

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9 - Sur les attendus d’ensemble de la démarche: Minard, Philippe, «Marché, normes et institutions en France et en Angleterre dans le ‘long XVIIIe siècle’», Habilitation à diriger des recherches, décembre 2004 Google Scholar; Id., « Norme, istituzioni e regolazione dell’economia. Nuovi approcci del mercato in Francia (secoli XVIII-XIX)», Studi storici, 50-3, 2009, p. 695-716.

10 - Minard, Philippe, «Facing uncertainty: Markets, norms and conventions in the eighteenth century», in Gauci, P. (dir.), Regulating the British economy, 1660-1850, Aldershot, Ashgate, à paraître en 2011 Google Scholar. Voir aussi Fontaine, Philippe «‘L’opportunisme’ au siècle des Lumières», Dix-huitième siècle, 26, 1994, p. 89-101 CrossRefGoogle Scholar.

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12 - Ce sont bien là les questions discutées au XXe siècle par les économistes tels que Alsberg, Carl L., «Economic aspects of adulteration and imitation», The Quarterly Journal of Economics, 46-1, 1931, p. 1-33 CrossRefGoogle Scholar; Chamberlin, Edward H., «The product as an economic variable», The Quarterly Journal of Economics, 67-1, 1953, p. 1-29 CrossRefGoogle Scholar. Voir Stanziani, Alessandro (dir.), La qualité des produits en France, XVIIIe-XXe siècles, Paris, Belin, 2003 Google Scholar; Id., « La falsification du vin en France, 1880-1905: un cas de fraude agro-alimentaire», Revue d’histoire moderne et contemporaine, 50-2, 2003, p. 154-186; Id., Histoire de la qualité alimentaire, Xe, X, XIXe-XXe siècle, Paris, Le Seuil, 2005.

13 - Jean-Yves Grenier, «Une économie de l’identification. Juste prix et ordre des marchandises dans l’Ancien Régime», in A. Stanziani (dir.), La qualité des produits en France..., op. cit., p. 25-53.

14 - Gournay, Jacques Vincentde, Traités sur le commerce de Josiah Child avec les Remarques inédites de Vincent de Gournay, texte intégral d’après les manuscrits conservés à la Bibliothèque municipale de Saint-Brieuc, éd. par Tsuda, T., Tokyo, Kinokuniya, 1983, p. 257 Google Scholar.

15 - Ibid., p. 249. Dans un passage fameux de l’éloge de Vincent de Gournay, Turgot explique que les abus disparaissent du fait que la concurrence permet aux acheteurs de choisir entre les différents vendeurs: Anne Robert Turgot, Jacques, «Éloge de Vincent de Gournay» (1759), Écrits économiques, éd. par Cazes, B., Paris, Calmann-Lévy, 1970, p. 88 Google Scholar.

16 - Smith, Adam, Lectures on jurisprudence, Oxford, Clarendon Press, [1766] 1978, p. 538 et 539 Google Scholar.

17 - Smith, Adam, Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations, Paris, PUF, [1766] 1995, vol. 1, p. 152 Google Scholar.

18 - Eldridge, Abraham Lloyd, fabricant en draps dans le Gloucestershire, «Minutes of evidence taken before the committee, to whom the bill, respecting the laws relating to the woollen trade, is committed», House of Commons Parliamentary Papers, 1802-1803, vol. VII, p. 381-382 Google Scholar.

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20 - Archives nationales, Paris (désormais AN), F12 13100/1, Observations générales sur les manufactures de France, par John Holker, f. 8-9, 1756.

21 - AN F12 13100/12: Mémoire sur la situation actuelle des manufactures de France avec ses observations sur les principes des règlements, par John Holker, f. 7-8. Non daté mais écrit entre 1765 et 1779.

22 - Tucker, Josiah, A brief essay on the advantages and disadvantages, which respectively attend France and Great Britain, with regard to trade: With some proposals for removing the principal disadvantages of Great Britain in a new method (1753)Google Scholar: « Advantages of France », § 3, reprint in The collected works of Josiah Tucker, vol. III, Economics and social policy, Londres, Routledge/Thoemmes Press, 1993.

23 - J. Tucker, A brief essay..., op. cit., « Disadvantages of Great-Britain », § 14.

24 - Ce système est critiqué, avec les arguments libéraux d’un Gournay ou d’un Turgot, dans J. Tucker, Instructions for travellers (1757, 64 p. et 1758, 96 p.), in The collected works of Josiah Tucker, op. cit., vol. III, p. 52. Tout en reconnaissant ses effets positifs en termes de confiance dans les approvisionnements, il reprend les critiques sur la lourdeur et les rigidités de ce système de contrôle. Sur la récupération et la déformation du texte de Tucker par Plumard de Dangeul, voir Minard, Philippe, «France ‘colbertiste’ versus Angleterre ‘libérale’? Un mythe du XVIIIe siècle», in Genet, J.-P. et Ruggiu, F.-J. (dir.), Les idées passent-elles la Manche ? Savoirs, représentations, pratiques, France-Angleterre, Xe-XXe siècles, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2007, p. 197-210 Google Scholar.

25 - J. Tucker, A brief essay..., op. cit., « Certain proposals for remedying... », § 14, p. 121-122.

26 - Minard, Philippe, «L’inspection des draps du West Riding of Yorkshire, ou le jeu des normes au XVIIIe siècle», in Beaur, G., Bonin, H. et Lemercier, C. (dir.), Fraude, contrefaçon, et contrebande de l’Antiquité à nos jours, Genève, Droz, 2006, p. 621-638 Google Scholar. Dans les années 1770, un tel glissement, d’un contrôle des spécifications du produit à celui de la seule vérité des étiquettes, est proposé par J. Holker fils (qui s’appuie précisément sur l’exemple de Leeds et du West Riding) et débattu au Bureau du commerce.

27 - Thuderoz, Christian, Mangematin, Vincent et Harrisson, Denis, La confiance. Approches économiques et sociologiques, Levallois-Perret, Gaëtan Morin, 1999 Google Scholar, et Mangematin, Vincent et Thuderoz, Christian (dir.), Des mondes de confiance. Un concept à l’épreuve de la réalité sociale, Paris, CNRS Éd., 2003 Google Scholar.

28 - De 8 000 habitants en 1700, la ville passe à 24 000 en 1750 et 74 000 en 1801: Victoria County History for Warwickshire, Londres, Oxford University Press, 1964, vol. VII, p. 8.

29 - Sur cette société philosophique, la plus importante de province: Schofield, Robert E., The Lunar Society of Birmingham: A social history of provincial science and industry in eighteenth-century England, Oxford, Clarendon Press, 1963 Google Scholar; Uglow, Jennifer, The Lunar Men: The friends who made the future, 1730-1810, Londres, Faber, 2002 Google Scholar.

30 - J. Tucker, Instructions for travellers, op. cit., p. 31.

31 - Berg, Maxine, «Product innovation in core consumer industries in eighteenth-century Britain», in Berg, M. et Bruland, K. (dir.), Technological revolutions in Europe: Historical perspectives, Cheltenham, Edward Elgar, 1998, p. 138-157 Google Scholar; Prosser, Richard B., Birmingham inventors and inventions: Being a contribution to the industrial history of Birmingham, Wakefield, S. R. Publishers, [1881] 1970 Google Scholar.

32 - Voir Duggan, Ed, The impact of industrialization on an urban labor market: Birmingham, England, 1770-1860, New York, Garland Publ., 1985, p. 22-25 Google Scholar.

33 - Berg, Maxine, «Inventors of the world of goods», in Bruland, K. et O’Brien, P. (dir.), From family firms to corporate capitalism: Essays in business and industrial history in honour of Peter Mathias, Oxford, Clarendon Press/Oxford University Press, 1998, p. 21-50 Google Scholar, tableau p. 39, a montré le rôle innovateur considérable de Birmingham dans ces secteurs, en comparant le nombre et le type de patents déposés par les inventeurs de la ville à ceux de l’ensemble du Royaume-Uni, entre 1720 et 1800.

34 - Commons Journal, 28, 20 mars 1760, p. 496. Sur l’importance des marchés extérieurs: Wise, Michael J., «Birmingham and its trade relations in the early eighteenth-century», University of Birmingham Historical Journal, 2, 1949-1950, p. 67-85 Google Scholar; Reginald A. Pelham, «The West Midland iron industry and the American market in the eighteenth-century», ibid., p. 141-162.

35 - Ryland, Arthur, «The Birmingham Assay Office», in Timmins, S. (dir.), Birmingham and the Midland hardware district, Londres, Frank Cass, [1866] 1967, p. 499-509 Google Scholar.

36 - Maxine Berg, «Commerce and creativity... », art. cit., p. 173-201; Id., « Small producer capitalism in eighteenth-century England», Business History, 35-1, 1993, p. 17-39. Sur la «révolution de la consommation», la somme de Brewer, John et Porter, Roy (dir.), Consumption and the world of goods, Londres, Routledge, 1993 Google Scholar, permet de faire le point.

37 - Sur les révisions historiographiques concernant les voies de l’industrialisation, la bibliographie est immense. Retenons simplement Berg, Maxine, Hudson, Pat et Sonenscher, Michael (dir.), Manufacture in town and country before the factory, Cambridge, Cambridge University Press, 1983 CrossRefGoogle Scholar; Sabel, Charles F. et Zeitlin, Jonathan, «Historical alternatives to mass production: Politics, markets and technology in nineteenth-century industrialization», Past & Present, 108, 1985, p. 133-176 CrossRefGoogle Scholar; Sabel, Charles F. et Zeitlin, Jonathan (dir.), World of possibilities: Flexibility and mass production in Western industrialization, Cambridge, Cambridge University Press, 1997 CrossRefGoogle Scholar; Zeitlin, Jonathan, «Les voies multiples de l’industrialisation», Le Mouvement social, 133, 1985, p. 25-33 CrossRefGoogle Scholar; Berg, Maxine, «Revisions and revolutions: Technology and productivity change in manufacture in eighteenth-century England», in Mathias, P. et Davis, J. A. (dir.), Innovation and technology in Europe, from the eighteenth-century to the present day, Oxford, Blackwell, 1991, p. 43-62 Google Scholar. En contrepoint, voir Bergeron, Louis (dir.), La croissance régionale dans l’Europe méditerranéenne, 18e-20e siècles, Paris, Éd. de l’EHESS, 1992 Google Scholar.

38 - Berg, Maxine et Clifford, Helen (dir.), Consumers and luxury: Consumer culture in Europe, 1650-1850, Manchester, Manchester University Press, 1999 Google Scholar; Styles, John, «Product innovation in early modern London», Past & Present, 168, 2000, p. 124-169 CrossRefGoogle Scholar; Berg, Maxine, «In pursuit of luxury: Global history and British consumer goods in the eighteenth century», Past & Present, 182, 2004, p. 85-142 CrossRefGoogle Scholar.

39 - Sketchley’s Birmingham, Wolverhampton, and Walsall Directory upon an entire new and improved plan, Birmingham, J. Sketchley, 1767. C’est le plus ancien annuaire commercial que l’on connaisse pour la ville.

40 - Samuel Garbett (1717-1803) est sidérurgiste et affineur. Il est aussi fabricant d’acide sulfurique. Ami très proche de Matthew Boulton, il met ses relations politiques au service d’un intense lobbying en faveur des manufacturiers de Birmingham et d’entreprises comme la construction de canaux.

41 - Commons Journal, 34, 1773, p. 191, audition de Samuel Garbett le 12 mars 1773. Sur le marché des boucles: Hopkins, Eric, The rise of the manufacturing town. Birmingham and the industrial revolution, Stroud, Allan Sutton, [1989] 1998, p. 48-49 Google Scholar.

42 - Sketchley’s Directory..., op. cit.; Pearson, Ann et Rollason, James, The Birmingham Directory, Birmingham, Pearson & Rollason, 1777 Google Scholar; Pye, Charles, Directory of Birmingham, Birmingham, 1797 Google Scholar; West, William, The history, topography and directory of Warwickshire, Birmingham, 1830 Google Scholar. Le grand manufacturier John Taylor et la firme Boulton-Fothergill ont été parmi les principaux producteurs. John Taylor (1711-1775) est un très riche marchand et fabricant de boutons; très influent au sein de l’élite locale, il est aussi l’un des co-fondateurs de la banque Taylors & Lloyds en 1765. En 1755, un gentleman londonien de passage est frappé par le degré de division du travail qu’il observe dans la manufacture de John Taylor. « [He is] the most considerable maker of gilt-metal buttons and enamelled snuff-boxes. We are assured that he employs 500 persons in il est aussi l’un des co-fondateurs de la banque Taylors & Lloyds en 1765. En 1755, un gentleman londonien de passage est frappé par le degré de division du travail qu’il observe dans la manufacture de John Taylor. « [He is] the most considerable maker of gilt-metal buttons and enamelled snuff-boxes. We are assured that he employs 500 persons in these two branches, and when we had seen his workshop, we had no scruple in believing it. The multitude of hands each button goes thro’before it is sent to the market is likewise surprising; you will perhaps think it incredible when I tell you they go thro’70 different operations of 70 different work-folks » : P. R., Four topographical letters... upon a Journey thro’Bedfordshire, Northamptonshire, Leicestershire... from a gentleman of London to his brother and sister in town, &c., Newcastle-upon-Tyne, J. Thompson, 1757, p. 55.

43 - Jones, Kenneth Crisp (dir.), The silversmiths of Birmingham and their marks, 1750-1980, Londres, NAG Press, 1981 Google Scholar.

44 - de Bombelles, Marc, Journal de voyage en Grande Bretagne et en Irlande, éd. par Gury, J., Oxford, The Voltaire Foundation, [1784] 1989, p. 102 Google Scholar. L’industrie du plaqué occupe une place importante dans le secteur montant de la toy. Dès 1760, selon Samuel Garbett, sur les 20 000 personnes employées dans la toy, 6 000 travaillent les matières d’argent (et accessoirement, d’or): « At least 20 000 people are employed in the toy trade at Birmingham and neighbouring towns, about 6 000 whereof are employed in making toys consisting of articles in which gold or silver is manufactured »: Commons Journal, 28, 20 mars 1760, p. 496.

45 - En 1766, impressionné par sa visite des ateliers de Boulton et de Taylor, le comte de Shelburne attribue l’essor récent de la ville à la découverte de ces alliages métalliques « so mollient and ductile as easily to suffer stamping, the consequence of which is, they do bottons, buckles, toys, and everything in the hardware way by stamping machines which were before obliged to be performed by human labour»: extraits du journal de la comtesse de Shelburne, où sont consignées les notes de son mari, publiés dans Fitzmaurice, Lord Edmund G. P., Life of William, Earl of Shelburne, afterwards first Marquess of Lansdowne. With extracts from his papers and correspondence, Londres, Macmillan, 1875, vol. 1, § mai 1766 Google Scholar. William, futur marquis de Landsdowne, et Lady Sophia Shelburne visitent Birmingham en mai 1766 et sont accueillis par Samuel Garbett. Shelburne relève aussi l’importance de la division du travail: chaque bouton passe dans 50 mains, et il en passe peut-être 1 000 par jour dans chaque main (ibid., p. 404). Le passage de J. Tucker, Instructions for travellers, op. cit., p. 34-35, faisant l’éloge de cette division du travail, en 1757, est bien connu.

46 - Lord Fitzmaurice, Life of William..., op. cit., année 1766, passim . Dans une lettre de 1771 adressée à Shelburne, précisément, Boulton se désole du retard apporté à la livraison des deux paires de chandeliers d’argent que le comte lui a commandés: non seulement il a fallu 13 jours pour les faire contrôler à Chester mais, en outre, ils ont été endommagés lors du transport, faute d’un emballage correct: lettre de Boulton à Shelburne, 7 janvier 1771, citée par Westwood, Arthur, The Assay Office at Birmingham, Birmingham, 1936, p. 5 Google Scholar (courte brochure d’un ancien Assay Master de la ville, compilant un certain nombre de documents alors disponibles).

47 - Cet art consommé du lobbying fait partiedu«mythe» Boulton: voir Robinson, Eric, «Matthew Boulton and the art of parliamentary lobbying», The Historical Journal, 7-2, 1964, p. 209-229 CrossRefGoogle Scholar.

48 - Sur Boulton (1728-1809), voir Dickinson, Henry W., Matthew Boulton, Leamington Spa, TEE publishing, [1936] 1999 Google Scholar; Robinson, Eric, «Boulton and Fothergill, 1762-1782, and the Birmingham export of hardware», University of Birmingham Historical Journal, VII-1, 1959, p. 60 Google Scholar. Voir l’aperçu classique (et enthousiaste) donné par Mantoux, Paul, La révolution industrielle au XVIIIe siècle. Essai sur les commencements de la grande industrie moderne en Angleterre, Paris, Éd. Génin, [1928] 1973, p. 337-342 et 396-398Google Scholar; et plus récemment Harris, John, «Matthew Boulton: A slight adjustement of the halo», in Merger, M. et Barjot, D. (dir.), Les entreprises et leurs réseaux: hommes, capitaux, techniques et pourvoirs, XIXe-XXe siècles. Mélanges en l’honneur de François Caron, Paris, Presses de l’université de Paris-Sorbonne, 1998, p. 349-364 Google Scholar. Nouvelle approche dans Jones, Peter M., «‘England experts...’: Trading in liberty in the age of Trafalgar», in Crook, M., Doyle, W. et Forrest, A. (dir.), Enlightenment and Revolution: Essays in honour of Norman Hampson, Aldershot, Ashgate, 2003, p. 187-203 Google Scholar, et surtout P. M. Jones, Industrial Enlightenment..., op. cit.

49 - Robinson, Eric, «Eighteenth-century commerce and fashion: Matthew Boulton’s marketing techniques», The Economic History Review, 16-1, 1963, p. 39-60 CrossRefGoogle Scholar; M. Berg, « Commerce and creativity... », art. cit., p. 187-188.

50 - MBP 3782/12/89/23, Memorial relative to assaying and marking wrought plate at Birmingham, 1773.

51 - MBP 3782/12/89/13, Reply of the petitioners from Birmingham and Sheffield to the case of the goldsmiths, silversmiths and plate-workers of the City of London and places adjacent.

52 - Commons Journal, 34, 12 mars 1773, p. 191 et 193: devant les députés des Communes, John Carter, de Londres, avance le chiffre de 2 pence par livre-poids pour l’aller-retour Sheffield-Londres, mais un fabricant de Sheffield affirme qu’il lui en coûte £ 3 pour 100 lb!

53 - MBP 3782/12/89/23, Memorial..., op. cit.

54 - D’où l’importance du secret, qui explique le fait que « Birmigham was a very secretive place », comme l’écrit M. Berg, « Commerce and creativity... », art. cit., p. 186.

55 - On trouve tous les détails de cette longue bataille de lobbying parlementaire dans les papiers Boulton sous les cotes 3782/12/88 et 3782/12/89. Un certain nombre de pièces sont reprises, au moins sous forme d’extraits dans la brochure d’A. Westwood, The Assay Office..., op. cit.

56 - MBP 3782/12/89/10 (ancienne cote 271/11/a), Considerations upon the petition of the workers in silver in the towns of Birmingham and Sheffield for an assayer to be established in those places.

57 - Public Act 13 George III, cap. 52, 1772, An Act for appointing Wardens and Affay Masters for affaying Wrought Plate in the Towns of Sheffield and Birmingham. Le journal local, Aris’s Birmingham Gazette, qui paraît depuis 1741, a soutenu activement la campagne, ne manquant pas une occasion de célébrer les vertus des entreprises et de la main-d’œuvre de la ville, « universally acknowledged the seat of mechanic ingenuity in this Kingdom », les habitants alliant « sobriety » et « industry » (1er mars 1773, par exemple).

58 - Report from the committee appointed to inquire into the manner of conductiong the several assay offices in London, York, Exeter, Bristol, Chester, Norwich and Newcastle upon Tyne, 1773, in Lambert, S. (éd.), House of Commons sessional papers of the eighteenth-century, Wilmington, Scholarly Ressources Inc., 1975, vol. 25 Google Scholar. Voir A. Westwood, The Assay Office..., op. cit., p. 19-20.

59 - Tann, Jennifer, Birmingham Assay Office, 1773-1993, Birmingham, The Assay Office, 1993, p. 24 Google Scholar (je remercie Shena Mason pour ses indications précieuses). Voir Mason, Shena, Jewellery making in Birmingham, 1750-1995, Chichester, Phillimore, 1998 Google Scholar.

60 - Pour Londres, voir J. S. Forbes, Hallmark..., op. cit., et Clifford, Helen, «The myth of the maker: Manufacturing networks in the London goldsmiths’trade, 1750-1790», in Quickenden, K. et Quickenden, N. A. (dir.), Silver and jewellery: Production and consumption since 1750, Birmingham, The Article Press, 1995, p. 5-12 Google Scholar; ainsi que Pérez, Liliane, «La pièce et le geste. Entreprise, cultures opératoires et marchés à Londres au XVIIIe siècle», habilitation à diriger des recherches, 2008 Google Scholar, t. III. Le Public Act, 12 & 13 William III, c. 4, 1770, rappelle la législation en vigueur pour York, Exeter, Bristol, Chester et Norwich. La ville de Newcastle-upon-Tyne, oubliée en 1700, fait l’objet d’une loi en 1702: Public Act, 1 Anne I, c. 3, 1702. Mais vers 1770, les bureaux de York, Bristol et Norwich n’ont plus vraiment d’activité. Plus généralement, voir de Castro, John Paul, The law and practice of hall-marking gold and silver wares with a chapter on the licences to be taken out by auctioneers, pawnbrokers and dealers in gold and silver plate, Londres, Technical Press, [1926] 1935 Google Scholar.

61 - des Bruslons, Jacques Savary, Dictionnaire universel de commerce, Amsterdam, 1726 Google Scholar, « Marque », col. 676.

62 - Lalégende veut que ces deux marques renvoient à la taverne où Boulton rencontrait ses soutiens politiques: la Crown and Anchor Tavern, sur le Strand.

63 - On mesure le poids de l’argent en troy weights: 24 grains = 1 pennyweight (dwt); 20 dwt = 1 troy ounce (oz); 12 oz = 1 pound troy (lb). Le titre s’exprime par le nombre d’ounces et de pennyweights dans une livre troy (c’est-à-dire le poids de fin dans une livre troy d’alliage). On dit généralement que le métal est, par exemple, de « 11 oz 2 dwt », en omettant (par convention) d’ajouter « dans une livre troy ». Le standard le plus répandu est celui qui porte la marque du « Lion passant », le Sterling Silver: « In England, a pound weight of standard silver is 11 ounces 2 penny-weights of fine silver, and 18 penny-weights of fine copper, which together make 12 ounces, or one pound troy weight. » Le second standard, moins usité, est la Britannia, qui contient 11 oz 10 dwt d’argent pur. En vigueur à Londres entre 1697 et 1720, il a été estompé par le précédent depuis le Plate Assay Act de 1719: J. S. FORBES, Hallmark..., op. cit., p. 185-194.

64 - Postlethwayt, Malachy, The universal dictionary of trade and commerce, Londres, [1751-1755] 1774 Google Scholar, article « Assay »: « Assay or essay, in metallurgical operations, is the proof, or trial, by small quantities, of the goodness and value of metals, ores, and metalline substances; a matter no one should be unacquainted with who deals in bullion, gold, and silver, or in foreign coins, or the smelting and refining of any of the metals from their native ores. »

65 - Ibid.; J. Savary des Bruslons, Dictionnaire universel de commerce, op. cit., articles « Essai » et « Coupelle »; Brault, Solange et Bottineau, Yves, L’orfèvrerie française du XVIIIe siècle, Paris, PUF, 1959, p. 29 Google Scholar.

66 - MBP 3782/12/89/4, Case of the goldsmiths, silversmiths..., 1773: comme l’écrivent les orfèvres et argentiers de Londres: « The standards of the plate of this Kingdom are both for the Honour and the Riches of the Nation.» Voir Styles, John, «The goldsmiths and the London luxury trades, 1550 to 1750», in Mitchell, D., Goldsmiths, silversmiths and bankers: Innovation and the transfer of skill, 1550 to 1750, Londres, Alan Sutton/Centre for Metropolitan History, 1995, p. 112-120 Google Scholar.

67 - Ce qui fait précisément l’admiration du marquis de Bombelles, Journal de voyage en Grande Bretagne..., op. cit., p. 99: « Birmingham n’a ni magistrats ni bailli, ni aldermans (sic) enfin aucune corporation. Une industrie qui longtemps n’a reçu aucune entrave a fait d’un vrai village la troisième ville de fait de l’Angleterre après Londres et Bristol. »

68 - Birmingham Assay Office Archives, Guardians’ Minutes, premier registre de délibérations, 1773-1824. La première réunion a lieu le 5 juillet 1773.

69 - MBP 3782/12/88/38, lettre du 6 mai 1773 (ancienne cote 270/37). Dans une autre lettre du 25 mai 1773 (MBP 3782/12/88/42), Garbett explique combien il lui paraît important de « acquiring the nobility and gentry to be guardians of our manufactures. Guns and nails certainly want such protectors ».

70 - Il exercera la fonction jusqu’à sa mort en 1792 et sera remplacé par son assistant depuis 1789, Thomas Phipson (Guardians’ Minutes, passim).

71 - Birmingham Assay Office Archives, Guardians’ Minutes, 13 et 19 octobre 1775.

72 - Somme ramenée à un demi-penny par once en 1816 (Guardians’ Minutes, 1er juillet 1816).

73 - Guardians’ Minutes, 6 juillet 1778 et 4 juillet 1785. La question est rediscutée en 1797 et 1825, pour essayer de mieux adapter les horaires d’ouverture au rythme conjoncturel de la production.

74 - Guardians’ Minutes, 2 juillet 1810, décisions du 4 juillet 1785. Ces sommes sont portées respectivement à 2 £ 2 s. et 30 guinées en 1810.

75 - Guardians’ Minutes, 3 juillet 1813.

76 - Guardians’ Minutes, 21 septembre 1773.

77 - Guardians’ Minutes, registre des délibérations pour les années 1773-1824, passim. Le règlement a été discuté puis adopté les 21 septembre et 9 novembre 1773.

78 - Guardians’ Minutes, réunion extraordinaire du 1er décembre 1784, à propos de l’application du Public Act, 24 George III Session 2, c. 53, 1784, An Act for granting to His Majesty certain Duties on all Gold and Silver Plate imported, and also certain Duties on all Gold and Silver wrought Plate made in Grat Britain.

79 - Guyot, Joseph-Nicolas, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale, Paris, Dorez, 1775 Google Scholar, article « Marque et contrôle ». Voir Bimbenet-Privat, Michèle et de Fontaines, Gabriel, La datation de l’orfèvrerie parisienne sous l’Ancien Régime: poinçons de jurande et poinçons de la Marque, 1507-1792, Paris, Commission des travaux historiques de la Ville de Paris, 1995, p. 49-66 Google Scholar.

80 - MBP 3782/12/89/10, Considerations upon the petition of the workers in silver in the towns of Birmingham and Sheffield for an assayer to be established in those places: « Those who want the aid of a monopoly to protect their trade... », ce sont les orfèvres londoniens.

81 - MBP 3782/12/89/23, Memorial relative to assaying and marking wrought plate at Birmingham (ancienne cote 271/24): «There is no corporation in the Town, and the inhabitants are too sensible of the disadvantages of such societies to wish for any », précise ce mémoire de 1773.

82 - MBP 3782/12/88/41, Garbett à Boulton, 9 mai 1773: «... if we had an assay office under proper regulations to prevent our patterns and methods of work being immediately exposed ».

83 - Guardians’ Minutes, 3 juillet 1820: « It having been reported that two of the persons employed as markers in the office have of late become embossers of silver wares, it appears to this meeting that no such person should be employed in the office, it being inconsistent with the secrecy contemplated by the Act of Parliament to admit any persons connected with the silver trade to have an opportunity of seeing the various work sent to the office. Resolved that no embosser, worker or chaser in gold and silver shall in future be employed in the Assay office. »

84 - Guardians’ Minutes, 3 février 1813, lettre de la corporation des orfèvres de Londres aux gardiens du standard, se présentant comme les défenseurs des « sécurité et prospérité du marchand loyal et du public ». La nécessité de « protéger le marchand honnête » est un véritable leitmotiv: voir par exemple Aris’s Birmingham Gazette, 26 août 1799, au sujet de la qualité des boutons dorés, cette fois.

85 - Guardians’ Minutes, 3 juillet 1775: les gardiens dénoncent le laxisme des essayeurs londoniens qui marquent des cuillers et des boucles dont le métal est, selon eux, en dessous du standard, et réclament l’application universelle du Public Act 12 George II, cap. 26, 1738 sur les fraudes dans les ouvrages d’or et d’argent. Ils songent à demander une nouvelle loi mais finissent par renoncer, en partie parce que leurs collègues de Sheffield, en principe d’accord avec eux, font défection pour des raisons financières (séances du 12 janvier et du 20 mars 1776). Garbett revient à la charge en 1784, mais l’affaire n’a pas de suites (séances du 5 juillet et du 1er décembre 1784).

86 - Birmingham Assay Office Archives, Guardians’ Minutes, 2 et 16 novembre, 13 décembre 1814: en 1814, le conflit semble cependant apaisé. Les gardiens de Birmingham sont accueillis en délégation à Londres, dans le but d’harmoniser les usages des deux parties.

87 - Voir note 45.

88 - MBP 3782/12/89/11, Considerations upon the petition of the workers in silver in the towns of Birmingham and Sheffield for an assayer to be established in those places.

89 - Aris’s Birmingham Gazette, 11 octobre 1813. Sur la fabrication des armes à feu à Birmingham: E. HOPKINS, The rise of the manufacturing town..., op. cit., p. 40-44.

90 - MBP 3782/12/88/11: « The humble petition of the goldsmiths, silversmiths and plate workers of the City of London and places adjacent», adressée aux Communes en 1773. Pétition collective des praticiens et non de la corporation.

91 - Débat parlementaire rapporté dans l’Aris’s Birmingham Gazette du 24 mai 1773: « Est-ce que chaque personne allant acheter une pièce d’argenterie chez un orfèvre doit emporter avec lui des aimants et une balance hydrostatique ? »

92 - Commons Journal, 28, p. 497: comme l’explique le manufacturier John Taylor devant les députés en 1760, « the master workmen sell to the factor, the factor to the merchant, the merchant to country dealers or shopkeepers in the large towns, who sell to the shopkeepers of inferior rank in small town and villages ».

93 - Les expressions « the assay of conscience » et « the stamp of honesty » sont extraites d’un article de l’Aris’s Birmingham Gazette du 20 janvier 1800, au sujet du contrôle de la qualité des boutons.

94 - Aris’s Birmingham Gazette du 28 décembre 1795, article signé Boulton, reproduit sous forme de tract: MBP 3782/13/92, Correspondence and Papers, Button Manufacture; P. Mantoux, La révolution industrielle..., op. cit., p. 397.

95 - MBP 3782/12/88/42, Garbett à Boulton, 25 mai 1773: «Indeed we ought to get distinct information of the standards used in all considerable manufacturing towns in Europe [...] It would be allowing us a proper means of defending ourselves against foreigners who manufacture silver below standard. »

96 - MBP 3782/12/88/37, 40, 41 et 42, lettres de Garbett à Boulton, les 6, 8, 9 et 25 mai 1773; MBP 3782/12/89/9, General heads of enquiry in order to discover whether frauds are committed by London silversmiths and whether proper methods are established at Goldsmiths’Hall to prevent impositions upon the publick...; MBP 3782/12/88/47: « I don’t doubt buckles are made here below standart », écrit encore Garbett le 29 juin 1773. L’analyse de J. S. Forbes, Hallmark..., op. cit., tend au contraire à minimiser le non-respect des standards légaux par les essayeurs londoniens: il parle d’« erreurs »...

97 - Commons Journal, 34, 12 mars 1773, p. 190-193; Report from the committee appointed to inquire into the manner of conductiong the several assay offices, op. cit.

98 - Aris’s Birmingham Gazette du 10 mai 1773, de la plume de Samuel Garbett selon A. Westwood, The Assay Office..., op. cit., p. 18.

99 - MBP 3782/12/89/13, Reply of the petitioners from Birmingham and Sheffield to the case of the goldsmiths, silversmiths and plate-workers of the City of London and places adjacent. Dans sa réponse aux orfèvres londoniens, en 1773, Boulton le dit clairement: pour s’affirmer face à eux, les fabricants de Birmingham devront être irréprochables sur le plan de la qualité.

100 - Pour une période postérieure, voir Higgins, David et Tweedale, Geoffrey, «The trade marks and the Lancashire cotton textile industry, 1870-1914», Textile history, 27-2, 1996, p. 207-228 CrossRefGoogle Scholar, et Wilkins, Mary, «The neglected intangible asset: The influence of the trade mark on the rise of the modern corporation», Business History, 34, 1992, p. 66-95 CrossRefGoogle Scholar.

101 - Thevenot, Laurent, «Les investissements de forme», Cahiers du Centre d’Études de l’Emploi, 29, 1985, p. 21-72 Google Scholar; Id., « Économie et formes conventionnelles », et Eymard-Duvernay, François, «La qualification des produits», in Salais, R. et Thevenot, L. (dir.), Le travail. Marchés, règles, conventions, Paris, INSEE/Economica, 1986, respectivement p. 195-218 et 239-248Google Scholar. Voir également Karpik, Lucien, «L’économie de la qualité», Revue française de sociologie, 30-2, 1989, p. 187-210 CrossRefGoogle Scholar, et Id., « Dispositifs de confiance et engagements crédibles», Sociologie du travail, 38-4, 1996, p. 527-550; P. Minard, « Facing uncertainty... », art. cit.

102 - A. Stanziani (dir.), La qualité des produits en France..., op. cit., en particulier les postfaces de Salais, Robert et Woronoff, de Denis; Bourdieu, Jérôme, Bruegel, Marin, Stanziani, Alessandro (dir.), Nomenclatures et classifications: approches historiques, enjeux économiques, Versailles, INRA Éd., 2004 Google Scholar; le dossier-débat « la qualité», Sociologie du travail, 44-2, 2002, p. 255-287 et 45-2, 2003, p. 259-266; et les travaux plus récents Stanziani, d’Alessandro: «Les signes de qualité. Normes, réputation et confiance (XIXe-XXe siècles)», Revue de synthèse, 2, 2006, p. 329-358 CrossRefGoogle Scholar; Id., « À l’origine des appellations d’origine contrôlée. Économie et droit des marques collectives en France au XIXe siècle », in A. Drouard et J.-P. Williot, Histoire des innovations alimentaires, XIXe-XXe siècles, Paris, L’Harmattan, 2007, p. 165-194; Id., « La définition de la qualité des produits dans une économie de marché», L’économie politique, 37, 2008, p. 95-112.

103 - Higgins, David, «‘Made in Sheffield’: Trade marks, the Cutlers’company and the defence of ‘Sheffield’», in Binfield, C. et Hey, D. (dir.), Mesters to masters: A history of the Company of Cutlers in Hallamshire, Oxford, Oxford University Press, 1997, p. 85-114 Google Scholar, ici p. 87.

104 - MBP 3782/12/87/76: Birmingham Commercial Committee, assemblée du 25 janvier 1785. MBP 3782/12/89/3, la corporation londonienne des orfèvres faisait le même raisonnement en 1773, dans ses pétitions contre le risque de fraude que comporterait l’ouverture d’un bureau d’essai à Birmingham: « The fair trader will be injured, and the Wealth, the Honour, the Credit and the Commerce of this Kingdom will be diminushed », Case of the wardens and assistants of the company...; MBP 3782/12/88/39, autre pétition de la corporation, 6 mai 1773. On trouve également cet argumentaire dans une pétition des orfèvres londoniens adressée au Trésor qui souligne la nécessité d’une application universelle de la marque fiscale: National Archives (Kew), T 1/366, no 2, décembre 1755.

105 - Nous sommes ici dans l’univers spécifique de biens de croyance où un raisonnement fondé sur l’idée d’un comportement d’achat fondé sur le seul rapport qualité-prix n’a pas cours, précisément à cause du caractère indétectable de la qualité pour l’acheteur. Ce qu’apprend à ses dépens un député en 1773. Il explique que la fraude bénéficie au public puisqu’elle permet de vendre moins cher: « The deduction of 2 dwt is not a loss to the public; the plate is sold proportionnaly cheap. The higher the assay is set, the dearer it must be sold, and the lower it is set, the cheaper. » L’argument est tourné en ridicule par George Saville, député du Yorkshire, qui conclut qu’il faut donc autoriser tout le monde à frauder...: Aris’s Birmingham Gazette du 24 mai 1773. Le journal de bord tenu par Boulton rapporte l’échange dans les mêmes termes: cité par A. Westwood, The Assay Office..., op. cit., p. 28.

106 - Akerlof, George A., «The market for ‘lemons’: Quality uncertainty and the market mechanism», The Quarterly Journal of Economics, 84-3, 1970, p. 488-500 CrossRefGoogle Scholar.

107 - Cela passe à la fois par une police interne plus sévère et une lutte contre la contrefaçon de la marque: D. Higgins, « ‘Made in Sheffield’... », art. cit., p. 85-114; Higgins, David et Tweedale, Geoffrey, «Asset or liability? Trademakers in the Sheffield cuttlery and tool trades», Business History, 37-3, 1995, p. 1-27 CrossRefGoogle Scholar. Sur les aspects juridiques, voir Landes, William M. et Posner, Richard A., «Trade mark law:An economic perspective», The Journal of Law and Economics, 30-2, 1987, p. 265-309 CrossRefGoogle Scholar, et Maccioni, Hervé, L’image de marque. Étude juridique de la notoriété commerciale, Paris, Economica, 1995 Google Scholar.

108 - Birmingham City Archives, 510640, Letters, copies of letters and other papers [...] addressed from Samuel Garbett to the Earl of Shelburne, afterwards Marquis of Landsowne, photostat reproduction, 1937, t. 2, f. 163: lettre de Garbett à Lansdowne, 16 avril 1788 (ce document a été reproduit dans le Birmingham Weekly Post du 4 février 1888, avec une erreur de date). Voir le récit de l’affaire dans Stirk, Nigel, «Manufacturing reputation in late eighteenth-century Birmingham», Historical Research, 181, 2000, p. 145-155 Google Scholar, ici p. 150-153.

109 - MBP 3782/13/92, Correspondence and Papers, Button Manufacture, non numéroté, ancien catalogage: 296/25: Case of the Metal Button Manufacturers of Birmingham, mars 1796. Cette pétition est présentée en séance de la Chambre des Communes le 9 février 1796: Commons Journal, 51, 1796, p. 306.

110 - MBP 3782/13/92, Notice of a General Meeting of the Merchants, Factors and Manufacturers of Buttons, at the Shakespeare Tavern, Birmingham, Matthew Boutlon in the Chair, 22 décembre 1795.

111 - MBP 3782/13/92, Extract from Aris’s Birmingham Gazette, 28 décembre 1795; At the General Meeting of the Merchants, Factors and Manufacturers interested in the preservation of the Gilt and Plated Button Trade, at the Shakespeare Tavern, 16 mars 1796.

112 - 36 George III, cap. 60, 1796, An act to regulate the making and vending of metal buttons and to prevent the purchasers thereof from being deceived in the real quality of such buttons. Voir N. Stirk, «Manufacturing reputation... », art. cit.

113 - L’association réunit 58 fabricants le 22 décembre 1795; 21 délégués se retrouvent ensuite, et désignent un bureau de 7 membres (MBP 3782/13/92).

114 - MBP 3782/13/92, coupures de presse. Voir aussi les affiches comme cette Table for Button Gilders, shewing the Quantity of Gold to be laid on One Gross of Buttons... (1796 ?), ou cet avis: A Caution to All Persons concerned in the Metal Button Trade, 9 février 1797.

115 - MBP 3782/13/92, copie dactylographiée d’extraits de l’Aris’s Birmingham Gazette, années 1799-1800.

116 - Landes, David S., Richesse et pauvreté des nations. Pourquoi des riches? Pourquoi des pauvres?, Paris, Albin Michel, [1998] 2000 Google Scholar.

117 - North, Douglass C. et Weingast, Barry R., «Constitutions and commitment: The evolution of institutions governing public choice in seventeenth-century England», The Journal of Economic History, 49-4, 1989, p. 803-832 CrossRefGoogle Scholar.

118 - MBP 3782/13/92: Aris’s Birmingham Gazette, 5 août 1799; le détail des opérations chimiques est expliqué dans les notes manuscrites de Boulton, dans le même dossier MBP 3782/13/92.

119 - Parmi les petits fabricants poursuivis pour infraction au Button Act, il en est un qui s’indigne: « The industrious mechanic is prevented from the natural exercise of his talent [...], is not this made more likely to destroy trade than to increase it? »: texte cité par Berg, Maxine, «New consumer industries in eighteenth century England: Products, markets and metal goods in Birmingham and Sheffield», in Leboutte, R. (dir.), Protoindustrialisation. Recherches récentes et nouvelles perspectives. Mélanges en souvenir de Franklin Mendels, Genève, Droz, 1996, p. 234 Google Scholar. Voir aussi M. Berg, « Commerce and creativity... », art. cit., p. 189, et Id., « Inventors of the world of goods », art. cit., p. 46, et les pistes suggérées par N. Stirk, « Manufacturing reputation... », art. cit.

120 - Voir notamment Innes, Joanna, Inferior politics: Social problems and social policies in eighteenth-century Britain, Oxford, Oxford University Press, 2009 CrossRefGoogle Scholar; P. Minard, « Marché, normes et institutions en France et en Angleterre...», op. cit., et Id., « France ‘colbertiste’ versus Angleterre ‘libérale’ ?... », art. cit.