Published online by Cambridge University Press: 04 May 2017
Les règlements corporatifs décrivent l’apprentissage comme une formation professionnelle individualisée donnée par un maître artisan ou marchand à un jeune destiné, à terme, à devenir maître lui-même. Les historiens ont eu tendance à faire leur cette façon de voir au point d’identifier la formation professionnelle et la reproduction de la force de travail dans la France d’Ancien Régime avec l’apprentissage défini par son lien avec le monde corporatif. Ce parti pris paraît pourtant discutable dès lors qu’on reconnaît la multiplicité des circuits de formation dans la France du XVIIIe siècle et leur interaction complexe avec le monde des métiers. étudiant le cas parisien, l’auteur souligne en particulier l’importance d’institutions comme l’Hôpital de La Trinité, les apprentissages subventionnés par les paroisses et les programmes de formation professionnelle mis en place par des écoles de charité destinée à doter les filles de compétences susceptibles de leur donner accès au marché du travail qualifié.
Guild regulations describe apprenticeship as a form of one-on-one vocational training a youth received from a master craftsman or merchant, with the long-term goal of attaining guild membership. This definition of apprenticeship, framed by its relationship with the guild system, has dominated historical views of vocational training and the reproduction of the labor force in Old Regime France. This article challenges those views by examining supplementary forms of vocational training in eighteenth-century France and their complex interaction with the guild system. The author focuses, in particular, on the Hôpital de La Trinité, charity apprenticeships funded by the Parisian parishes, and vocational programs for girls in free charity schools. This study reveals multiple paths toward acquiring skill and highlights the creation of vocational training programs for girls outside the home intended to prepare them for the skilled labor market.
L’auteur remercie Steven Kaplan, Gilles Postel-Vinay et les membres du Early Europe Group de l’université de l’Illinois pour leurs remarques et commentaires.
1 - Sur l’apprentissage, voir la Revue d’histoire moderne et contemporaine, 40, 3, « Appren-tissages», 1993, et notamment Steven L. Kaplan, « L’apprentissage à Paris au XVIIIe siècle», pp. 436-479. Voir aussi Nicole Pellegrin, « Contrats d’apprentissageen Haut-Poitou au XVIIIe siècle», Bulletin de la société des Antiquaires de l’Ouest, 1, 4, 1987,pp. 259-309 ; Quef, Pierre, Histoire de l’apprentissage. Aspects de la formation technique etcommerciale, Paris, Phicon&Durand, 1964 ;Google Scholar Albert Soboul, « Problèmes du travail au XVIIIe siècle. L’apprentissage : réalités sociales et nécessités économiques», Studi storici,3, 1964, pp. 449-466.
2 - Sur le travail et les corporations au XVIIIe siècle à Paris, voir Kaplan, Steven L.,«Réflexions sur la police du monde du travail, 1700-1815», Revue historique, 261, 1,1979, pp. 17–77 ;Google Scholar ID., « Les corporations, les “faux ouvriers” et le faubourg Saint-Antoineau XVIIIe siècle», Annales ESC, 43-2, 1988, pp. 353-378 ; ID., « La lutte pour le contrôledu marché du travail», Revue d’histoire moderne et contemporaine, 36, 1989, pp. 436-479; ID., The bakers of Paris, Durham, Duke University Press, 1999. Voir aussi Michaelsonenscher, Work and wages: natural law, politics and the eighteenth-century French trades, Cambridge, Cambridge University Press, 1989 ; Cerutti, Simona, La ville et les métiers.Naissance d’un langage corporatif (Turin, XVIIe-XVIIIe siècles), Paris, éditions de l’EHESS,1990 ;Google Scholar Bossenga, Gail, The politics of privilege: Old Regime and Revolution in Lille,Cambridge, Cambridge University Press, 1991 ;CrossRefGoogle Scholar Minard, Philippe, La fortune du colber-tisme. état et industrie dans la France des Lumières, Paris, Fayard, 1998.Google Scholar
3 - Sur la charité au XVIIIe siècle, voir Parturier, Louis, L’assistance à Paris sous l’Ancien Régime et pendant la Révolution, Paris, L. Larose, 1897 ;Google Scholar Camille Bloch, L’assistance etl’état en France à la veille de la Révolution, Paris, A. Picard et fils, 1908 ; Jean-Pierregutton, La société et les pauvres. L’exemple de la généralité de Lyon (1534-1789), Paris, LesBelles Lettres, 1971 ; Olwen H. Hufton, The poor of eighteenth-century France, 1750-1789, Oxford, The Clarendon Press, 1974 ; Cissie Fairchilds, Poverty and charity in Aix-en-Provence, 1649-1789, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1976 ;Kathryn Norberg, Rich and poor in Grenoble, 1600-1814, Berkeley, University ofCalifornia Press, 1985. Sur les hôpitaux et « l’enfermement» voir Christian Paultre,De la répression de la mendicité et du vagabondage en France sous l’Ancien Régime, Genève,Slatkine/Megariotis, [1906] 1975 ; Jean Imbert (éd.). Histoire des hôpitaux en France,Toulouse, Privat, 1982. Pour un débat sur les défis de la thèse du Grand enfermement,voir JoeËL F. Harrington, «The genealogy of a German workhouse», Journal of modernhistory, 71, 2, 1999, pp. 308-345. Sur l’éducation populaire, voir Roger Chartier, Dominique Julia et Marie-Madeleine COMPèRE, L’éducation en France du XVIe au XVIIIe siècle, Paris, Société d’édition d’enseignement supérieur, 1976 ; Bernard Grosperrin,Les petites écoles sous l’Ancien Régime, Rennes, Ouest-France, 1984 ; Harvey Chisick, Thelimits of Reform in the Enlightenment: attitudes toward the education of the lower classes in18th century France, Princeton, Princeton University Press, 1981. Sur l’éducation desfilles, voir JEAN PERREL «Les écoles de filles dans la France d’Ancien Régime», in Baker, D. N. et Harrigan, P. J., The making of Frenchmen: current directions in the history ofeducation in France, 1679-1979, Waterloo, Historical Reflections Press, 1980 ;Google Scholar et Sonnet, Martine, L’éducation des filles au temps des Lumières, Paris, Le Cerf, 1987.Google Scholar
4 - Sur les créations des corporations de couturières et de bouquetières, voir Crowston, Clareharu, Fabricating women: the seamstresses of Old Regime France, 1675-1791,Durham, Duke University Press, 2001.CrossRefGoogle Scholar
5 - Sur les supposés manques d’occasions d’apprentissage pour les filles, voir Nataliezemon Davis, «Women in the crafts in sixteenth-century Lyon», in Hanawalt, B.,Women and work in pre-industrial Europe, Bloomington, Indiana University Press, 1986,pp. 167-197 ;Google Scholar Scott, Joan et Tilly, Louise, Women, work and family, New York, Holt,Rinehart&Wilson, 1978 ;Google Scholar OLWEN HUFTON, The prospects before her: a history of women in Western Europe, 1500-1800, New York, Alfred Knopf, 1996 ; ID., «Women and the familyeconomy in eighteenth-century France», French historical studies, 9, 1, 1975, pp. 1-22.
6 - On a peu écrit à ce jour sur l’hôpital de La Trinité. Voir Parturier, Louis, L’assis-tance à Paris sous l’Ancien Régime&pendant la Révolution, Genève, Slatkine/Megariotis,[1897] 1978, pp. 117–123;Google Scholar Cahen, Léon, Le Grand bureau des pauvres de Paris au milieudu XVIIIe siècle, Paris, Société nouvelle de librairie et d’édition, 1904 ;Google Scholar CAMILLE BLOCH,Inventaire-sommaire des volumes de la collection Joly de Fleury concernant l’assistance et lamendicité, Nogent-le-Rotrou, Imprimerie de Daupeley-Gouverneur, 1908.
7 - Sur l’apprentissage charitable enFrance, voir Garnier, André, «La fondationCharmolueet autres fondations charitables pour la mise en apprentissage des orphelins et des enfantspauvres», Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, 159, 1955, pp. 127–232 ;Google Scholar ID., « La fondation Charmolue et les autres fondations charitables pour la mise enapprentissage des orphelins et des enfants pauvres. Le contrat d’apprentissage. Contri-bution à l’histoire de la charité et de la condition ouvrière aux XVIIe au XVIIIe siècles»,Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, 165, 1957, pp. 17-29.
8 - Sur l’allouage, voir S. L. KAPLAN, «L’apprentissage à Paris…», art. cit.
9 - AN, F12/639/A.
10 - Il existe une vaste littérature sur l’Hôpital général. Sur les ateliers à l’intérieur dusystème de l’hôpital, voir J. Imbert (éd.), Histoire des hôpitaux en France, op. cit.; Paultre, C., De la répression de la mendicité, op. cit.Pour les archives hospitalières au XVIIe siècle, voir Paris, Bibliothèque nationale de France [BNF], mss français 11364 et 21804.Google Scholar
11 - L’ouvrage le plus complet sur ces écoles à Paris est MARCEL FOSSEYEUX, Les écolesde charité à Paris sous l’Ancien Régime et dans la première moitié du XIXe siècle, Paris,Société de l’Histoire de Paris, 1912. Voir aussi HARVEY CHISICK, « French charity schoolsin the seventeenth and eighteenth centuries – with special reference to the case of Amiens»,Histoire sociale – Social history, XVI, 32, 1983, pp. 241-277 ; KATHRYNNORBERG,«Educating the poor: charity schools and charitable attitudes, Grenoble, 1600-1789»,Proceedings of the annual meeting of the Western society for French history, 8, 1980, pp. 181-190 ; Léon Cahen, «Les idées charitables à Paris au XVIIe au XVIIIe siècle d’après lesrèglements des compagnies paroissiales», Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2,1900-1901, pp. 5-22.
12 - Ces écoles de dessin furent fondées dans de nombreuses villes de province dansles années 1740 et 1750 ; Jean-Jacques Bachelier, peintre et ancien directeur artistiquede la manufacture royale de Sèvres, créa la première à Paris en 1766, avec un enrôle-ment de 1 500 étudiants. Cette école obtint la protection du roi par lettres patentes en1767. Voir ARTHUR BIREMBAUT, «Les écoles gratuites de dessin», inR. TATON, Enseigne-ment et diffusion des sciences en France au XVIIIe siècle, Paris, Hermann, 1964, pp. 441-460.
13 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1249, f. 1, « Lettres Patentes du Roi», juin 1554.
14 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1240, p. 9, f. 96. «Règlement général de l’hospitalde la Très-Sainte-Trinité».
15 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1249, f. 18, «Lettres Patentes du Roi», 17 mars1762, qui mentionnent les premières lettres patentes de 1758.
16 - Ibid., f. 14, juillet 1721.
17 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1241, f. 22, « Arrest de la cour de Parlement qui fixeles Arts et Métiers qui seront exercés dans l’Enclos de l’hôpital de La Trinité […]»,18 janvier 1768.
18 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1249, f. 49. La différence de prix selon le sexe sembleêtre due au coût plus élevé de l’habillement des filles.
19 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1280, f. 45, et ms Joly de Fleury 1273, ff. 126-127,« Idée générale et abrégé du Grand bureau des pauvres et de l’hôpital des petitesmaisons et de celuy de La Trinité», 1717.
20 - L’exclusion des indigents est manifeste parmi les administrateurs qui établissaientque : «Effectivement les Paroisses de plusieurs faubourgs de Paris, comme Saint-Médard, Saint-Laurent et beaucoup d’autres, n’ont pour pauvres que des Gaigne-deniers et d’autres gens semblables ou même inférieurs. Les Petites Maisons [l’hôpitalpour les vieux] et La Trinité sont naturellement destinées à des Pauvres d’unemeilleureétoffe» (Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1249, f. 29). Les listes de l’hôpital révèlent queles parents écrivaient pour demander que leurs enfants soient acceptés et plaçaient leurconfiance en des protecteurs, pressés de solliciter l’hôpital pour leur compte.
21 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1240, f. 113, «Règlement général de l’hôpital de la Très-Sainte-Trinité».
22 - Les ouvriers devaient aussi être âgés d’au moins vingt-cinq ans. Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1280, f. 67.
23 - Ibid.
24 - Cinq boulangers ne payaient rien, probablement en échange des services qu’ilsfournissaient au réfectoire de l’hôpital (Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1249, f. 249).
25 - Aucun artisan ne vivait à l’hôpital. Ils avaient tous leur propre résidence, où ilslogeaient leurs apprentis. La seule question était de savoir si leur lieu de travail seraitsitué dans l’enclos de l’hôpital.
26 - Pour un exemple de contrat, voir Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1280, f. 90.
27 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1249, ff. 292-293.
28 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1240, f. 148 : «Notes Instructives Pour l’Administra-tion de l’hôpital de la Très Sainte Trinité, et qui sont tirées des Règlements et Usagesanciens du même Hôpital». Cette demande était abandonnée si l’éducateur engageaitl’enfant.
29 - Pour 1744, voir Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1249, ff. 263-278 ; pour 1751, ibid.,ff. 273-274 ; pour 1754, ibid., f. 249 ; pour 1765, ms Joly de Fleury 1241, f. 97. Cecireprésente un accroissement que les documents ne nous expliquent pas. Ces chiffressont plus élevés que ce à quoi l’on pouvait s’attendre, mais beaucoup plus bas que lepotentiel total. Selon les archives administratives, la politique de l’hôpital était d’accep-ter des ouvriers seulement lorsqu’un enfant était disponible pour eux. Puisqu’un maxi-mum de 130 enfants vivaient à l’hôpital, on ne voit pas clairement où les administrateursobtenaient les apprentis supplémentaires qu’ils affectaient à ces ouvriers. Une réponsepossible peut être que l’éducation primaire des enfants était abrégée si un journalier seprésentait de lui-même, la place ainsi libérée étant vite remplie par un nouvel enfantde la liste d’attente de l’hôpital.
30 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1241, f. 97.
31 - AN, Y 9331.
32 - Les grainetiers et grainetières furent admis à l’hôpital en 1703 seulement. Aupara-vant, le Procureur général avait accepté que l’argument de la corporation soit repoussé,sous prétexte que c’était un métier pauvre qui ne pouvait supporter des membressupplémentaires. Voir le mémoire de la corporation daté du 7 mai 1745 (Paris, BNF,ms Joly de Fleury 1240, f. 174).
33 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1241.
34 - Paris, BNF, ms Joly de Fleury 1240, f. 133, «Règlement général».
35 - Ibid., f. 134.
36 - Ibid., f. 147, «Notes Instructives Pour l’Administration», 1737.
37 - L’hôpital continua à fonctionner jusqu’à la Révolution française. Plus tard, sesmodestes finances empêchèrent de procéder à des réparations pour éviter les détériora-tions de l’édifice, qui fut détruit en 1789 (L. PARTURIER, L’assistance..., op. cit., p. 123).
38 - AN, L 660, 29, 28 novembre 1697. Le donateur suggérait de choisir un maître pourl’enfant parmi les métiers suivants : «menuisier, corroyeur, serrurier, potier d’étain,chaudronnier, charron, charpentier, maçon, tourneur, savetier ou de pareille profession».C’est le seul cas rencontré où le donateur mentionnait des métiers spécifiques qu’il ouelle considérait comme appropriés aux enfants.
39 - AN, V 7428, 22 mars 1762. Sur l’apprentissage des couturières, voir C. H. CROWSTON,Fabricating women…, op. cit.
40 - En 1761, un échantillon de 800 contrats d’apprentissage sur les 1 800 recensés pourtoutes les corporations révèle seulement onze apprentis subventionnés par la charitédes paroisses, neuf de la paroisse de Saint-Jean-en-Grève, un de Saint-Leu et un deSaint-Jacques-de-la-Boucherie. La minceur des effectifs de l’année 1761 vient du faitque les administrateurs des paroisses arrangeaient certains apprentissages qui n’entraî-naient pas de droits à payer au maître ou à la maîtresse. Si aucune contribution financièren’était comprise, leur rôle n’avait pas à apparaître dans le contrat. De plus, quand l’édu-cateur n’était pas un maître ou une maîtresse de métier, les contrats pouvaient êtrerédigés comme des contrats privés, sans entrer dans les registres de notaires. Si uncontrat avait lieu, le tabellion de la paroisse devait les avoir classés dans différentsdossiers, par la suite perdus ou archivés séparément.
41 - AN, L 665 B. Vers 1782, le coût croissant de l’apprentissage, combiné au déclin durapport des rentes, appela à une nouvelle allocation de fonds. Désormais, la fabriqueparrainerait douze nouveaux apprentis chaque année : trois à raison de 300 livres chacun,trois à 250 livres et les six restants à 200 livres. En plus, la confrérie de Saint-Françoisde-Sales disposait de fonds pour placer une fille en apprentissage tous les six ans, soit150 livres.
42 - AN, L 660, 20, 2 mai 1737.
43 - AN, L 651, 17. Lorsqu’il était démontré que les fonds étaient insuffisants pour aiderfinancièrement cinq nouveaux apprentis par an, la fréquence du don était réduite à unefois tous les trois ans, laissant 150 livres pour l’apprentissage de chaque enfant et30 livres pour son trousseau.
44 - AN, L 665 B. Aussi élaboré qu’il fût, ce processus rendait compte de seulement sixapprentis de charité de paroisse sur les douze. L’administrateur de la fondation parois-siale nommait six autres enfants et les maîtres ou maîtresses auxquels ils étaient des-tinés. Le choix de l’âge, du sexe et du métier était ainsi entièrement entre ses mains.
45 - En 1737, la fondation de la paroisse de Saint-Jacques-de-la-Boucherie expliquaitque l’exemple de Jacques Pasquier Hardy, qui cherchait à trouver des fonds pour l’ap-prentissage, était motivé par son désir de voir que : « quand ils sortiroient de chez eux[les maîtres] ils fussent en estat de travailler pour gagner leur vie […]» ; il ne souhaitaitpas, apparemment, qu’ils devinssent maîtres de métier (AN, L 660 21).
46 - Voir S. L. KAPLAN, «L’apprentissage…», art. cit., p. 450.
47 - Dans les contrats d’apprentissage préparés pour les enfants parrainés par la fonda-tion du Sieur Creton, les notaires mentionnaient la présence de jurés de corporationset incluaient leurs signatures. Lorsque Gabrielle Geneviève Andreux entra en apprentis-sage avec élizabeth Cardon, femme Pieront, « travaillant en mode, linge et en coef-fures», le notaire inclut le compte rendu suivant : «Déclarant ladite Demoiselle Pierontque son état ne fait point partye d’aucun corps ny communauté, qu’il n’y a point demaîtrise, et que le présent brevet n’est sujet a aucune ratification de jurés, ce qui auroitété fait pour donner qualité à ladite Andreux» (AN, MC étude XCV 278, 14 octobre1761).
48 - Sur ces compagnies, voir Fossoyeux, Marcel, Les écoles de charité sous l’Ancien Régime et dans la première partie du XIXe siècle, Nogent-le Rotrou, Imprimerie de Daupeley-Gouverneur, 1912 ;Google Scholar Chisick, Harvey, « French charity schools in the seventeenth andeighteenth centuries – with special reference to the case of Amiens» Histoire sociale-Social history, XVI, 32, 1983, pp. 241–277 ;Google Scholar LéON CAHEN, «Les idées charitables à Paris au XVIIe au XVIIIe siècle d’après les règlements des compagnies paroissiales», Revued’histoire moderne et contemporaine, 2, 1900-1901, pp. 5-22.
49 - AN, L 716, «état présent des bonnes œuvres et écoles charitables de la Paroissede Saint-Sulpice du 1er décembre 1698».
50 - AN, S 7047.
51 - Ibid., ff. 84-85.
52 - AN, LL 1659, f. 15.
53 - AN, S 4615, «état de la recette, depense, dettes actives et passives et des chargesannuelles de la communauté de Sainte-Agnès». Les comptes de 1766 reflètent leursdifficultés financières, montrant que leurs clients leur devaient 13 016 livres, 13 sols,6 deniers, et qu’elles-mêmes devaient 3 650 livres aux marchands de laine et de soie.
54 - Ibid.
55 - Pour preuve de ces activités, voir Pierre Clément, , Lettres, instructions et mémoiresde Colbert, 3, Commerce et industrie, Paris, Imprimerie impériale, 1861-1882.Google Scholar Voir aussi Bondois, Paul-Martin, Colbert et l’industrie de la dentelle, Paris, M. Rivière, 1926.Google Scholar
56 - Pour l’historiographie sur les filles et l’apprentissage, voir n. 5.
57 - Roche, Daniel, La culture des apparences. Une histoire du vêtement, XVII e-XVIIIe siècle,Paris, Fayard, 1989.Google Scholar