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La vache sacrée dans la religion hindoue*

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

W. Norman Brown*
Affiliation:
Université de Pennsylvanie

Extract

Cet article a pour but de déterminer les notions dont le rôle fut décisif dans la formation de la doctrine hindoue d'après laquelle la vache est douée d'un caractère particulier de sainteté et d'inviolabilité qui la place au-dessus des autres animaux et qui interdit de consommer sa chair. La plupart des notions qui seront prises en considération en la matière firent leur apparition à l'époque des Védas, encore que la doctrine même de la vache sacrée ne se soit formée que bien plus tard. La doctrine que nous étudions ici ne concerne que la vache. Le caractère sacré du taureau, qui va de pair avec celui de la vache, paraît avoir une origine beaucoup plus obscure et provient probablement pour une large mesure de sources non-aryennes. Il n'en sera pas traité ici.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1964

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Footnotes

*

Cet article a été d'abord publié dans le Journal of Ihe Madras University vol. 28, n° 2, janvier 1957, pp. 29-49. Le texte présenté ici n'a subi que quelques changements par rapport à l'original. On trouvera en annexe, une mise au pjint, où (p. 602), des travaux postérieurs à l'article de 1957 sont discutés.

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6. M. Bloomfield, loc. cit.; Hopkins, E. W., dans Cambridge History of Jndia, vol. I, p. 232 Google Scholar.

1. éatapatha Brâhmana3.1.2.21. Le mot amsalapeut signifier « morceau pris dans l't'paule » ou « ferme » (vraisemblablement parce qu'il n'est pas décomposé). Cf. 3.Ecgeling, Socred Books of the Eastvol. 26, pp. 11 ; Macdonell, A. A. et Keith, A. B., Vedic Index, vol. II, p. 145 Google Scholar ; noter aussi l'interdiction de vendre de la viande avariée que l'on rencontre dans l'Arthasastra2.26.

2. éatapatha Brâhmana11.7.1.1-3; pour la traduction voir J. Eggeling, Sacred Books of the Eastvol. 44, pp. 118-119.

3. Apastamba 1.5.16 ; traduit par G. Buhlee, Sacred Books ofthe East,“vo\.2, p. 59.

4. Gautama 17.30 et 17.37 ; traduit par Buhler, op. cit.pp. 266-267.

5. A. A. Macdonell, Vedic Mythologyp. 151 ; A. A. Macdonell et A. B. Keith, Vedic Indexvol. II, p. 146.

6. RV., 1.30.9; 1.37.5; 3.33.13; AV. 14.2.16 (= RV., 3.33.13).

1. La vache anustarani est normalement une vache qui n'a pas eu de veau (Satapatha Brâhmana 4.5.2.1 ff.) Dans la strophe de l'Atharva Véda la vache aghnyâ est destinée à accompagner le défunt jusqu'au ciel (svarga) ; il est son berger, et son maître (gopati) et elle a pour mission de le distraire (tâin juçasva) ; il n'est pas impos- sible qu'il s'agisse de la même femelle que celle qui est mentionnées dans la strophe précédente de l'hymne comme une jeune fille (yuvati).

1. Keith, Cf. Macdoneix, Vedic Index, vol. II , p. 273 Google Scholar ; Bloomfield, M., Hymns of the Atharva- Veda, traduit dans les Sacred Books of the East, vol. 42, pp. 656–58Google Scholar.

2. A. B. Keith, Religion and Philosophy of the Vedap. 192.

3. M. Bloomfield, loc. cit.Cf. plus haut dans l'article.

4. Keith, loc. cit.

1. Pour une traduction de ce passage, voir Keith, A. B., « Rig Veda Brahmanas, The ‘ Aitareya ‘ et ‘ Kausitaki Brahmanas ‚ of the Rig Veda », Harvard Oriental Séries, vol. 25, 1920, p. 409 Google Scholar.

2. Chandogya Upanishad3.17.4.

1. The Bhagavad Gitavol. 2, p. 83

1. D'après la traduction de A. C. Burnell et E. W. Hopkins, dans The Ordonancet e Manu1884, p. 114.

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2. H. Jacobi, loc. cit.

1. Cf. Bhown, VV. Nokman, Journal of Oie American Oriental Society, vol. 62, 1942, pp. 8598 Google Scholar

1. A. B. Keith, Religion and Philosophy of the Vedapp. 200, 270.

2. A. A. Macdonell, Vedic Mythologyp. 121.

3. Religion of the Vedapp. 69 ff. ; Hymns of the Atharva Veda (Sacred Books of the Eastvol. 42, pp. 430,056).

1. La première strophe est utilisée dans le rite de la cérémonie d'hospitalité, Paraskara Gâhya Sûtra 1.3.26.

2. Bloomfield, Hymns of the Atharva Vedapp. 169-172 ; 174-179.

1. D'où l'apparition de ces études de lexicologie, phonétique, morphologie, syntaxe, versification, qui amenèrent les Hindous à développer la science linguistique, découverte en Occident avec deux mille ans de retard, et qui constituent aujourd'hui les siurces de notre linguistique moderne. Voir Emeneau, M. B., dans Journal of the American Oriental Society, vol. 75, 1955, pp. 145153 CrossRefGoogle Scholar.

1. Voir, par exemple, l'histoire d'Hitopadesa 1.2, où un tigre hypocrite, vieux et perclus, raconte au voyageur crédule, qu'il a l'intention de dévorer, qu'il s'est fait, lui tigre, ascète pour expier ses énormes péchés qu'il mentionne visiblement dans l'ordre décroissant, en commençant par le meurtre de nombreuses vaches, puis le meurtre de Brahmanes, et enfin le meurtre de communs mortels. Voir en particulier le long fragment dans l'Anuéâsana parvan du Mahabharata (13. 69-83), qui parle de l'avantage qu'il y a à faire don de vaches à un bénéficiaire de mérite, autrement dit à un Brahmane. Ce document contient une masse d'informations de toutes sortes sur les vaches. Ce passage raconte aussi l'histoire du roi Nrga qui, de bonne foi, acquiert la possession d'une vache égarée appartenant à son insu à un Brahmane. Dans un moment de générosité mal inspirée, il en fit don à un autre Brahmane, en conséquence de quoi le malheureux roi fut réincarné sous la forme d'un lézard, vivant dans le trou d'un mur. Il existe un Paradis des vaches, qui se présente comme une sorte de Paradis bucolique hors de toutes comparaisons, où seuls les justes parmi les justes peuvent entrer. Les vaches sont proclamées « mères de toutes les créatures »… Personne ne devrait jamais donner un coup de pied à une vache ou pénétrer au milieu de leur troupeau. Les vaches sont des déesses et le réceptacle des bons augures. C'est pourquoi elles méritent toujours d'être adorées… Les vaches, en fournissant du lait, mettent le monde entier à l'abri de la calamité… On ne devrait pas, pas même mentalement, faire du mal à une vache… Lorsqu'il fait don d'une vache, celui qui la donne devrait entrer dans l'enclos et dire : « La Vache est ma Mère ; le taureau est mon Maître. (Qu'il me soit accordé) la prospérité céleste et terrestre. La Vache est mon refuge ! »… On ne devrait jamais aller se coucher sans prononcer les différents noms de la Vache. Matin et soir, on devrait se prosterner devant la Vache. On ne devrait jamais éprouver la moindre répugnance pour l'urine ou la bouse de vache. Si l'on observe toutes ces pratiques, on peut être sûr d'atteindre une très grande prospérité. Les vaches fournissent le lait nécessaire et le ghi, qui constituent les éléments essentiels de l'offrande (havis) dans la célébration du sacrifice, et pour cette raison, c'est sur elles que repose le sacrifice. (D'après la traduction de P. C. RAY.) Les références au caractère sacré de la vache sont absolument inépuisables. Entre autres sources on peut également distinguer le Bhâgavata Purãija.

1. En ce qui concerne l'attitude de Gandhi à l'égard de la vache, voir la série de remarques et de courts essais qu'il a rassemblés et publiés en un petit opuscule intitulé t Comment servir la vache ? » : How to serve the Cow?, Ahmedabad, Navajivan Publishing House, 1954.

2. Cf. V. A. Smith, The Oxford History of India2” éd. 1923, p. 431.

3. Pour un exemple, voir Saint Fuchs, The Children of Hari1951, p. 358.

4. Quelques remarques intéressantes sur le caractère sacré de la vache, qui sur certains points se rapprochent des idées émises dans cet article, ont paru dans Bankim Chandka Chatterjee, Letters on HindouismM. M. Bose, 1940, pp. 39-42.

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1. Halbpacht, halfpacht, halfwinnc.