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La sacralité de la royauté mérovingienne

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Régine Le Jan*
Affiliation:
Université de Paris 1

Résumé

Le système de légitimation de la royauté mérovingienne a suscité chez les historiens des interprétations radicalement opposées qui tiennent largement aux ambiguïtés de l’historiographie.À la fin du VIe siècle, Grégoire de Tours construit en effet le passé de la royauté en utilisant deux modèles royaux opposés, celui du roi magicien, qu’il associe plutôt à la toute première période mérovingienne, à des prétendants illégitimes ou à de mauvais rois, et celui du roi chrétien, représenté par le roi Gontran. Il gomme ainsi les ambiguïtés profondes de la première royauté mérovingienne. Après la victoire de la lignée neustrienne et la seconde fondation du royaume au début du VIIe siècle, l’historiographie impose en revanche l’image du souverain élu de Dieu, qui intègre l’ensemble des fonctions dans un système de pensée christianisé qu’expriment aussi bien les prières pour le roi et le royaume, montant des basiliques et des monastères royaux, que le contrôle des sanctuaires et la domination des forces sacrées de la nature.

Abstract

Abstract

The manner in which Merovingian royalty has been legitimized has raised totally different interpretations among historians, largely due to the ambiguities of historiography. At the end of the 6th century, Gregory of Tours built the past of royalty on two opposite royal models, that of the magician king that he tended to associate with the very early beginning of the Merovingian era, with illegitimate pretenders or bad kings, and that of the Christian king, represented by king Gontran. He therefore blotted out the deep ambiguities of the first Merovingian reign. After the victory of the Neustrian lineage and the second establishment of the kingdom at the beginning of the 7th century however, historiography imposed the image of a sovereign chosen by God who integrated all his functions in a christianized mode of thinking, instituting prayers for the king and the kingdom, building royal basilicas and monasteries as well as controlling of sanctuaries and dominating the sacred forces of nature.

Type
Sacralité et formes du pouvoir (Ve-XIIe siècle)
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2003

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35 - E. EWIG, Die Merowinger…, op. cit., p. 82. R. Schmidt avait aussi suggéré dans un précédent article sur le voyage rituel (” Umfahrt », Handwörterbuch zur deutschen Rechtegeschichte [HRG], V, 1999) que les circuits se rapportaient à des rois dont la légitimité était douteuse, ce qui ne résiste pas à l’analyse. L’auteur a abandonné cette hypothèse dans son article du RGA, 2001.

36 - Hist., II, 40, p. 91 : « Clipeo evectum super se regem constituunt. »

37 - Ibid., IV, 51, p. 188 : « Inpositum que super clypeum sibi regem statuunt. »

38 - Ibid., VII, X, p. 296.

39 - R. Schmidt, « Königsumtritt », art. cit.

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42 - Hist., III, 42, p. 95.

43 - J. L. NELSON, « Symbols in Context… », art. cit., pp. 261-263.

44 - J. L.NELSON, « The Lord’s Anointed… », art. cit., pp. 100-101.

45 - Le dernier continuateur de Frédégaire souligne qu’en 751 le rituel d’élévation traditionnel a été respecté, quand bien même il mentionne que le roi a été « consacré » par les évêques.

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49 - « Cumque, ut Francorum moribus moris erat, super solium aureum coronatus resideret […] », Gesta Dagoberti, c. 39, éd. par Bruno Krusch, in MGH-SSRM, 2, Hanovre, 1888, p. 416. Dans l’édition de la Vita Eligii, B. Krusch met ce trône en relation avec la description des Gesta Dagoberti, mais ces derniers ont été rédigés vers 830.

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51 - A.M. Hocart, Rois…, op. cit., p. 211.

52 - Y. Thomas, «De la “sanction”… », art. cit.

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64 - Selon Grégoire de Tours, en 590, le roi Gontran aurait fait lapider son chambellan coupable d’avoir tué un auroch dans une forêt royale des Vosges. Sur la chasse comme moyen de représentation du pouvoir, voir Jarnut, Jörg, « Die frühmittelalterliche Jagd unter Rechts- und sozialgeschichtlichen Aspekten », L’uomo di fronte al mondo animale nell’alto medioevo, XXXI Settimane del centro italiano di studi sull’alto medioevo, Spolète, 1985, pp. 765798.Google Scholar

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84 - Nombres 6, 5 ; Actes 18, 18.

85 - Deutéronome 33, 18 : « Que la chevelure abonde sur la tête de Joseph, sur le crâne du nazir parmi ses frères. »

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91 - Hist., II, 12, p. 62 : « Hic fuit magnus et pugnator egregius ».

92 - Ibid., II, 42, p. 93.

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98 - Ibid., p. 679.

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100 - A. M.HOCART, Rois…, op. cit., p. 220.

101 - L. MAKARIUS, «Du “roi magique”… », art. cit., pp. 669-679.

102 - A` noter que dans l’Ynglingasaga de Snorri, les dieux wanes pouvaient avoir des rapports incestueux, qui étaient interdits au reste de la population, ce qui est typique des religions fondées sur le culte de la fertilité (J. DE VRIES, Altgermanische…, op. cit., p. 211).

103 - G. DUMÉZIL, Heur et malheur…, op. cit., p. 85.

104 - Hist., II, 42, p. 92.

105 - Ibid., IV, 13, p. 144 : « Nullum hominem diligebat, a quo consilium bonum utilemque possit accipere, nisi collectis vilibus personis aetate iuvelene fluctuantibus, eosdem tantummodo diligebat, eorumque consilium audiens, ita ut filias senatorum, datis praeceptionibus, eisdem vi detrahi iuberet. »

106 - Ibid., V, 20, p. 228.

107 - Ibid., III, 18, p. 118.

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109 - Ibid., III, 14, p. 112.

110 - Ibid., VII, 38, p. 361.

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112 - Ibid., II, 42, p. 93.

113 - B.Hell, Le sang noir…, op. cit., p. 123.

114 - Hist., VI, 24, p. 291.

115 - Ibid., III, 18, p. 117.

116 - Ibid., III, 14 et 23.

117 - Ibid., V, 14, p. 204 : « Post haec Merovechus, cum in custodia a patre reteneretur, tonsoratus est, mutataque veste, qua clericis uti mios est, presbiter ordeneretur Aninsola dirigitur, ut sibi sacerdotali eruderetur regula. »

118 - FRÉDÉGAIRE, IV, 38, p. 139.

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122 - Ibid., pp. 133-134.

123 - Ibid., p. 135.

124 - Liber Historiae Francorum c. 4, p. 244 : « Marchomiris quoque eis dedit hoc consilium, et elegerunt Faramundo, ipsius filio, et eleverunt eum regem super se crinitum. Tunc habere et leges coeperunt, quae eorum priores gentiles tractaverunt his nominibus: Wisowastus, Wisogastus, Arogastus, in villabus quae ultra Renum sunt, in Bothagm, Salchagm et Widehagm. » 125 - Sur le silence de Grégoire, voir Barlow, Jonathan, « Gregory of Tours and the Myth of the Troyan Origins of the Franks », Frühmittelalterliche Studien, 29, 1995, pp. 8695 Google Scholar, et EUGEN EWIG, « Troiamythos und fränkische Frühgeschichte », in D. GUENICH (éd.), Die Franken und die Alemannen…, op. cit., pp. 1-30, ici pp. 9-12.

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