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La Numismatique en croix

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

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Mourante, la Numismatique ? Non pas ! Jamais, je pense, elle ne s'est si bien portée : cette distorsion résulte de son exubérante santé, de sa richesse sans cesse accrue, de la variété de ses aspirations et de ses ambitions, — les anciennes et les nouvelles, — toutes également légitimes.

Richesse, variété, ambitions, c'est ce qui parut plus que jamais en pleine évidence lors du Congrès international de Numismatique de Paris (juillet 1953). C'est ce qui apparaît peut-être encore plus nettement à la lecture des Actes. Très beau livre procuré par MM. Jean Babelon et Jean Lafaurie, avec un soin, une dilection infinis, travail énorme et qui mérite toute notre reconnaissance.

Type
Vie Scientifique
Copyright
Copyright © Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1959

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References

1. Actes du Congrès international de Numismatique, Paris, 6-11 juillet 1953, t. II, p. Jean Babelon et Jean Lafaurie, Paris, Commission internationale de Numismatique, Société française de Numismatique, Bibliothèque Nationale, 1957, grand in-8°, 656 p. Nombreuses figures, cartes, graphiques. Index des auteurs modernes.

2. Signalons, pour la rareté du fait, une erreur, du reste facile à corriger : p. 809, lire « abaissement i et non « classement ».

3. Ces rapports sont au nombre de 8 : Numismatiques grecque (J. Babelon); … romaine (B.A.G. Cabson) ; … médiévale (Ph. Gbiebson) ; … moderne (H. Enno VAN Geldeh) ; … orientale (H. G. Miles) ; Evolution des signes monétaires (Loehkenno VAN Gelder) ; Trouvailles monétaires (F. Matteu y Llopis) ; Numismatique et méthodes de laboratoire (P. Nastek).

1. Réparties dans les Actes en 12 sections : I, Numismatiques grecque (n° 1-17) ; — II, …romaine (n° 18-31); — III, …byzantine (n° 82-33); — IV, …médiévale (n° 34-45) ; — V, … moderne et papier-monnaie (n° 46-48) ; — VI, … celtique et barbare (no 49-53); —VII, …orientale (n° 54-60) ; — VIII, Médailles et jetons (n° 61-62); — IX, Techniques monétaires (n° 63-67) ; — X, Histoire économique (n° 68-70) ; — XI, Présidents et Secrétaires de Sociétés et publications numismatiques (n° 71-72) ; — XII, Conservateurs de collections publiques de monnaies et médailles (n° 73-77).

2. Une communication résumée de M. Seyrig, sur le Monnayage municipal en Syrie (n° 13).

3. Et là même, quel regret de ne pouvoir citer que quelques noms !

4. « t [La numismatique], une discipline qui rassemble sous un commun dénominateur bien des secteurs divers » (J. Babelon, p. 5) ; une science « peut être une dans ses méthodes, infiniment multiple dans leur application…. Il est beau…. que les numismates se convainquent qu'il n'y a pas qu'une chambre dans la Maison du Seigneur » (IDEM, p. 636) : cîci est dit, me semble-t-il, surtout contre la spécialisation « numismatographique ».

1. Par exemple, ce supjrbe inédit d'or que représente la figure de la p. 213 illustrant la communication de H. A. Cahn, L'aureus de Brutus, avec EID MAR (n° 23). — Autre inédit, B. M. Garabetian, Monnaie de bronze inédite de Tigrane le Grand, frappée à Démétrias (n° 14).

2. Il est vrai que des séries entières, — les bronzes du Bas-Empire romain, par exemple, — ont attiré depuis des siècles les numismates vers un objet qui, pour être d'une importance historique capitale, ne leur offre pas toujours grand plaisir esthétique. Notre papier-monnaie est en général plus b?au !

3. L'enseignement de la Numismatique est encore très nettement insuffisant, et pas seulement en France. Peu d'étudiants, parce qu'il y a peu de professeurs, constatait Louis Robert (p. 17). Les trouvailles faites sur notre sol n'ont pas toutes la chance d'être publiées scientifiquement (Experto crede, ce sont difficultés que j'ai connues dans le cadre d'une circonscription archéologique). L'épigraphie s'est fait sa petite place dans l'enseignement des Facultés, — et on trouve si peu d'inscriptions difficiles en France ! Au contraire, tous les trésors, même composés des plus affreuses pièces, sont tellement instructifs, et on en trouve un si grand nombre !

1. On sait à quel point de finesse (au sens où l'entendent les physiciens parlant de leurs mesures) est parvenue l'étude descriptive du matériel numismatique, et les fécondes distinctions que permettent des classements de plus en plus détaillés (monnaies, ateliers, émissions, poinçons, coins). Voir dans ces Actes, par exemple : J . F. Heai Y , The composition of Mytilenean electrum (n° 64) ; — N. DÛRR, La confection des coins monétaires romains (n° 65) ; — J. B. Colbert DE Beaulieu, La charactéroscopie des monnaies de la Gaule (n° 49). Pour le style, H. A. Cahn, Analyse et interprétation du style (n° 1). Etude exemplaire de trésors : Mile G. Fabre, Les folles des Trésors de Montbouy (n° 30). Classement exemplaire d'un matériel difficile : Mazard, J., Monnaies de Numidie et de Mauritanie (n° 17) ; et depuis, du même auteur, Corpus Nummorum Numidiae Mauretaniaeque, Paris, 1955.Google Scholar

1. M. Jean Mazard relève justement que « cette orientation nouvelle [de la numismatique] en renforce le caractère d'universalité » (p. 9). Certes ! mais « horizontalement » sans doute, plutôt que « verticalement ». Et y aura-t-il désormais beaucoup de numismates vraiment universels ? — Aussi peu sans doute que de tels historiens.

2. F. Braemer, Les relations commerciales des Carnutes, d'après les découvertes monétaires (n° 68) ; — E. Cavaignac, L'erreur de Pline, XXXIII, 13 (n° 69) ; — S. Bolin, Der rbmische Denar und Greshams Gesetz (n° 70). Nous venons e'e recevoir le livre du même auteur, State and Currency in the Roman Empire to 300 A.D., Stockholm, 1958.

3. En dignité, aucune « science » n'est bien entendu « auXIliaire » ; quant au service, eltes le sont toutes les unes des autres. Deux exemples seulement : services rendus à la Numismatique par l'Epigraphie : H. G. Pflaum, La monnaie de Trêves à l'époque des Empereurs gallo-romains (n° 29) ; — par l'Archéologie, K. Kraft, Zur Auswertung und Bereitstellung der rômischen Mûnzfunde (n° 19) [pour la fixation notamment de VUmlaufshohepunkf].

1. Un exemple : l'étude très précise des titres m'a permis, je crois, de fixer une date importante du règne de Septime-Sévère ; la dévaluation du denier, en 194-195 ; quant aux deux compétiteurs, le denier de Pescennius Niger est également au titre bas ; en revanche, le denier d'Albinus Auguste paraît être au titre haut (J. Guey, Bull Soc. nat. Ant. de France, 1952-1953, p. 89-91 et communication à la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, le 9 février 1956).

2. Plusieurs leçons de mon cours (1957-1958) à l'Ecole Pratique des Hautes- Etudes (VIe Section) ont été consacrées à l'examen critique de ces méthodes et de ces problèmes.

3. Oserai-je pour terminer faire allusion à un sujet qui me tient à coeur et qui ne semble pas avoir été abordé lors de ce Congrès. On sait que la plupart des faits dont s'occupent les sciences humaines ne deviennent pleinement intelligibles que si on parvient — vaille que vaille — à en donner une mesure quantitative, même imprécise, même incertaine, provisoirement du moins. Se fairî une idée très vague du volume des émissions monétaires, est-ce toujours impossible, comme on l'admet en général ? Y aurait-il quelque espoir, par exemple pour l'Empire romain, en une Numismatique quantitative ? J'ai recueilli quelques faits, peut-être significatifs, encourageants.