Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
« Ancient history has now become a provincial branch of history... » (A. Momigliano).
Le pari, en tout cas, est l'expression d'un projet : nous ne souhaitons pas réunir des articles en vue de proposer un panorama-bilan des études anciennes (prenant en compte les dix ou vingt dernières années) — cette entreprise, concevable, impliquerait un autre lieu de publication et exigerait d'autres compétences que les nôtres — mais rassembler des contributions autour d'un thème, et sans souci d'une complétude toujours hors d'atteinte. Nous avons choisi de réfléchir sur le document, non pas en vue de tracer un état des sources, ni d'écrire quelques chapitres d'une Introduction aux études historiques appliquée à l'histoire ancienne, ni de proposer des recettes (si possible inédites ?) de traitement de données, ni d'élaborer une théorie du document. Plus simplement, nous voudrions présenter quelques usages des textes — de nature diverse —, de l'archéologie — elle-même plurielle —, leur croisement aussi, toujours délicat, et interroger des traditions et des pratiques disciplinaires.
Producing a special issue on ancient history for a journal not devoted to the field is a particularly challenging task. We have chosen the theme of the historian's relation to documents, treating the topic from a critical stand point with a view to leading the reader to reassess his relation to his own "archives". This issue is devoted not only to ancient history, but to the historiography ofantiquity, and in particular to the work of Louis Gernet, Sir Moses Finley, and Arnaldo Momigliano. But the ultimate questions raised in this issue are the place ofancient history in France as a discipline with respect to history in generai and to the renewal ofhistorical methods, and, in a broader perspective, the significance and impact of antiquity as a reference in a world where classical culture is on the wane.
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7. Ce qui, sans tout expliquer par l'agrégation, signifie, au moins, que leurs Études d'histoire proprement dites se sont arrêtées avec le lycée et que le milieu des historiens et des futurs historiens leur est peu familier.
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19. S. Humphreys, op. cit., p. 85, remarque que c'est une des premières tentatives de ce que nous appellerions aujourd'hui « sémantique structurale ».
20. « Nous ne saurions accepter que notre Étude soit asservie absolument à la chronologie de ses données… à une même Époque, nous pouvons constater différents Étages, des couches successives de pensée… Nous ne sommes pas obligés d'affirmer dans tous les cas : le mot a d'abord eu tel sens, puis tel autre. C'est la représentation collective que nous Étudions en lui, et l'histoire brute des mots ne nous intéresse pas en elle-même » (p. xm).
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30. La réforme en cours du C.N.R.S. vient de lui attribuer une appellation nouvelle, plus vaste et plus vague : « Les mondes de l'Antiquité classique », qu'il est trop tôt pour interroger.
31. Voir, en dernier lieu, la contribution de H. W. Pleket, dans un colloque sur l'histoire et ses méthodes (Lille, Presses Universitaires, 1981), «Histoire ancienne: “ancienne” ou “de l'histoire “ ? », qui se termine par cette suggestion sur la réorganisation des Études historiques dans les universités : « Il serait utile de penser à une section d'histoire “ pré-industrielle “ qui s'occuperait des similitudes et des différences entre l'époque gréco-romaine et l'époque pré-moderne (Moyen Age, Ancien Régime) en face d'une section d'histoire “ industrielle “ ou “ post-industrielle “ qui se rencontrerait sur les deux ou trois siècles derniers » (p. 227).