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Gouverner les campagnes: Analyse micro-sociale et construction institutionnelle (Río de la Plata, fin du xviiie siècle)
Published online by Cambridge University Press: 24 May 2019
Résumés
À la fin du xviiie siècle, la monarchie hispanique imagina de nouvelles solutions pour gouverner ses territoires compris entre le Sud de l’Amazonie, le détroit de Magellan et la cordillère andine. Peuplées de cultivateurs et d’éleveurs, ces immenses régions rurales restaient mal connues des autorités. Pourtant, parmi les réformes conduites en Amérique par Charles III – notamment l’adoption du système de l’intendance –, aucune n’abordait de front l’administration des campagnes, une question importante pour deux raisons. Premièrement, la majeure partie des habitants du Río de la Plata vivait à la campagne. Deuxièmement, les longues distances séparant ces territoires des villes où étaient fixées les représentants du pouvoir monarchique (Santa Fe, Buenos Aires ou Madrid) constituaient un défi de taille pour les autorités chargées de gouverner ces populations. L’abandon d’une analyse surplombante au profit d’une approche au ras du sol, attentive aux dynamiques locales, permet d’éclairer le fonctionnement de ces espaces éloignés des centres politiques de la monarchie. À travers une analyse microhistorique d’une série de transformations institutionnelles survenues dans la province du Río de la Plata, cet article montre comment des individus gouvernés réussirent à prendre part au gouvernement de leur territoire. La mobilisation de leurs réseaux leur permit de créer des institutions et une communauté politique locale.
Abstracts
At the end of the eighteenth century, the Hispanic Monarchy imagined new solutions for governing its territories between the south of the Amazon, the Strait of Magellan, and the Andean cordillera. Populated by farmers and shepherds, these huge rural areas remained poorly known to the authorities. Yet among the reforms conducted in America by Charles III—including the adoption of the intendancy system—none tackled the administration of the countryside head-on. This problem is key for two reasons. In the first place, most of the population of the Río de la Plata lived in rural areas. Second, the enormous distances that separated these areas from the urban centers where representatives of the Monarchy resided (Santa Fe, Buenos Aires, or Madrid) posed a challenge that the authorities had to face in order to govern these populations. Shifting from a “top-down” perspective to a ground-level analysis attentive to local dynamics makes it possible to shed new light on how these spaces far removed from the centers of power functioned. Through the microhistorical analysis of a series of institutional transformations affecting the Río de la Plata, this article shows how the governed came to participate in the government of their region, mobilizing their networks to create a community and institutions on a local scale.
- Type
- Micro-analyse et histoire globale
- Information
- Copyright
- © Éditions de l'EHESS
References
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3 La circulation de ces modèles ne se faisait pas dans un sens unidirectionnel, de la France vers l’Espagne : Dubet, Anne et Ruiz Ibáñez, José Javier (dir.), Las monarquías española y francesa, siglos xvi-xviii. Dos modelos políticos ?, Madrid, Casa de Velázquez, 2010Google Scholar.
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7 Navarro García, Luis, Las reformas borbónicas en América. El plan de intendencias y su aplicación, Séville, Universidad de Sevilla, 1995Google Scholar.
8 Au-delà de leurs caractéristiques géographiques, les campagnes américaines sont des espaces dépourvus de villages. Elles commencent après la trame urbaine de la « ville » et se distinguent des « villages d’Indiens » qui étaient dotés d’un gouvernement distinct, composé d’Espagnols et d’Indiens. Selon le rapport du comte de Floridablanca, intitulé Estado general de la población de España en el año de 1787, 70 % de la population péninsulaire occupait des activités agropastorales. Anes, Voir Gonzalo, Economía y sociedad en la Asturias del Antiguo Régimen, Barcelone, Ariel, 1988Google Scholar.
9 Le terme « gouverné » renvoie ici au sens que lui prête Chatterjee, Partha, The Politics of the Governed: Reflections on Popular Politics in Most of the World, New York, Columbia University Press, 2004Google Scholar.
10 Au début du xixe siècle, les libéraux qualifiaient d’« ingouvernables » les populations rurales après la guerre d’indépendance de l’Argentine : Annino, Antonio, Silencios y disputas en la historia de Hispanoamérica, Bogota, Universidad externado de Colombia/Taurus, 2014Google Scholar. Les historiographies libérales prétendent encore que le caudillisme et le clientélisme sont l’une des traductions du caractère rustique de ces populations rurales. Pour une critique de cette pensée, voir Fradkin, Raúl O. et Gelman, Jorge, Juan Manuel de Rosas. La construcción de un liderazgo político, Buenos Aires, Edhasa, 2015Google Scholar.
11 Voir la synthèse de Pietschmann, Horst, « Un testimonio del impacto del reformismo borbónico en Nueva España. La representación del intendente de Puebla de los Angeles de 27 de junio de 1792 », Jahrbuch für Geschichte Lateinamerikas, 31, 1994, p. 1-38CrossRefGoogle Scholar. Les lectures de ces réformes par David Brading et par John Lynch ont été peu à peu abandonnées : le premier voyait dans ces mesures « une révolution dans le gouvernement », le second « une deuxième conquête ». Durant les années 1990, les interprétations du phénomène par François-Xavier Guerra et Antonio Annino se sont imposées et sont devenues classiques. Sur le Río de la Plata, voir Mariluz Urquijo, José M. (dir.), Estudios sobre la real ordenanza de intendentes del Río de la Plata, Buenos Aires, Instituto de investigaciones de historia del derecho, 1995Google Scholar.
12 Diego-Fernández de Sotelo, Rafael et al. (dir.), De reinos y subdelegaciones. Nuevos escenarios para un nuevo orden en la América borbónica, Zamora, El Colegio de Michoacán, 2014Google Scholar.
13 Yun Casalilla, Bartolomé (dir.), Las redes del imperio. Élites sociales en la articulación de la Monarquía hispánica, 1492-1714, Madrid/Séville, Marcial Pons/Universidad Pablo de Olavide, 2009Google Scholar ; Cardim, Pedro et al. (dir.), Polycentric Monarchies: How did Early Modern Spain and Portugal Achieve and Maintain a Global Economy ?, Portland, Sussex Academic Press, 2012Google Scholar ; Crespo Solana, Ana (dir.), dossier « Empires: Concepts and New Research on the Hispanic World, 16th-18th Centuries », Culture and History Digital Journal, 3-1, 2014Google Scholar.
14 L’histoire des justices inférieures, rurales et urbaines, fut cruciale pour la compréhension de ces questions. Castro Gutiérrez, Voir Felipe, Nueva ley y nuevo rey. Reformas borbónicas y rebelión popular en Nueva España, Zamora, El Colegio de Michoacán, 1996Google Scholar ; Serulnikov, Sergio, Conflictos sociales e insurrección en el mundo colonial andino. El norte de Potosí en el siglo xviii, Buenos Aires, Fondo de cultura económica, 2006Google Scholar ; Morelli, Federica, Territorio o nación. Reforma y disolución del espacio imperial en Ecuador, 1765-1830, Madrid, Centro de estudios políticos y constitucionales, 2005Google Scholar ; Garavaglia, Juan Carlos, San Antonio de Areco, 1680-1880. Un pueblo de la campaña, del Antiguo Régimen a la modernidad argentina, Rosario, Prohistoria Ediciones, 2009Google Scholar ; Polimene, María Paula (dir.), Autoridades y prácticas judiciales en el Antiguo Régimen. Problemas jurisdiccionales en el Río de la Plata, Córdoba, Tucumán, Cuyo y Chile, Rosario, Prohistoria Ediciones, 2011Google Scholar ; Dym, Jordana, « El poder en la Nueva Guatemala. La disputa sobre los Alcaldes de barrio », Cuadernos de literatura, 14-28, 2010, p. 196-229Google Scholar ; Velasco Pedraza, Julián Andrei, Justicia para los vasallos de su majestad. Administración de justicia en la villa de San Gil, siglo xviii, Bogota, Editorial universidad del Rosario, 2015Google Scholar. La perspective micro-analytique s’est abondamment nourrie de la théorie des réseaux : Dedieu, Jean-Pierre et Moutoukias, Zacarias, « L’approche de la théorie des réseaux sociaux », in Castellano, J. L. et Dedieu, J.-P. (dir.), Réseaux, familles et pouvoirs dans le monde ibérique à la fin de l’Ancien Régime, Paris, Cnrs Éditions, 1998, p. 7-30Google Scholar ; Bertrand, Michel, Grandeur et misère de l’office. Les officiers de finances de Nouvelle-Espagne, xviie-xviiie siècles, Paris, Publications de la Sorbonne, 1999Google Scholar.
15 Garavaglia, Juan Carlos et Gelman, Jorge, « Mucha tierra y poca gente. Un nuevo balance historiográfico de la historia rural platense (1750-1850) », Historia agraria, 15, 1998, p. 29-50Google Scholar.
16 Sur l’assimilation de l’étranger au misérable, Cerutti, voir Simona, Étrangers. Étude d’une condition d’incertitude dans une société d’Ancien Régime, Montrouge, Bayard, 2012Google Scholar.
17 Garavaglia, Juan Carlos, « Alcaldes de la hermandad et juges de paix à Buenos Aires (xviiie-xixe siècle) », Études rurales, 149-150, 1999, p. 99-110CrossRefGoogle Scholar ; l’organisation de la justice dans les campagnes de Buenos Aires durant l’expansion coloniale sur les territoires indigènes fait l’objet de réflexions de Fradkin et de Gelman dans plusieurs articles publiés dans le même numéro de cette revue. Sur le concept d’obéissance négociée, Zúñiga, voir Jean-Paul (dir.), Negociar la obediencia. Autoridad y consentimiento en el mundo ibérico en la Edad Moderna, Grenade, Comares, 2013Google Scholar.
18 Je me réfère ici aux ordonnances de Buenos Aires : Real Ordenanza para el establecimiento e instrucción de Intendentes de Ejército y Provincia en el Virreinato de Buenos Aires del 28 de enero de 1782, Madrid, Imprenta Real, 1783. Les mêmes phénomènes furent observés en Nouvelle-Espagne (1786) où, néanmoins, l’application des ordonnances provoqua des conflits entre les membres des villes, des villages, les propriétaires d’haciendas et les subdélégués des intendants.
19 Sur la Nouvelle-Espagne, voir R. Diego-Fernández de Sotelo et al. (dir.), De reinos y subdelegaciones…, op. cit. Sur le cas chilien, Enríquez, voir Lucrecia, « Los jueces diputados y los distritos judiciales borbónicos en Chile (1786-1818) », Revista chilena de derecho, 43-2, 2016, p. 643-668CrossRefGoogle Scholar.
20 Les ordonnances royales sur les intendants associèrent à chaque intendance des gouverneurs-intendants. Ils étaient assistés par des subdélégués (subdelegados). Spécialisés dans les affaires militaires et financières, ces derniers siégeaient à la tête de subdélégations (subdelegaciones) ; il s’agissait de villes dotées de trésoreries royales.
21 Guillamón Álvarez, Francisco Javier, Las reformas de la administración local durante el reinado de Carlos III, Madrid, Instituto de estudios de administración local, 1980Google Scholar. Outre Federica Morelli et Julián Velasco Pedraza sur la Nouvelle-Grenade, Conde Calderón, voir Jorge, « La administración de justicia en las sociedades rurales del Nuevo Reino de Granada, 1739-1803 », Historia crítica, 49, 2013, p. 35-54CrossRefGoogle Scholar ; Montoya Gómez, María Victoria, « La jurisdicción de los jueces pedáneos en la administración de justicia a nivel local. La ciudad de Antioquia, 1750-1809 », Anuario colombiano de historia social y de la cultura, 39-2, 2012, p. 19-40Google Scholar. Sur les Philippines, Sánchez Gómez, voir Luis Ángel, « Gobierno y administración del territorio en Filipinas (1565-1898) », in Bernabéu Albert, S. (dir.), Poblar la inmensidad. Sociedades, conflictividad y representación en los márgenes del imperio hispánico (siglos xv-xix), Madrid/Barcelone, Csic/Ediciones Rubeo, 2010Google Scholar. Sur le Río de la Plata, Storni, voir Carlos Mario, Investigaciones sobre la historia del derecho rural argentino. Españoles, criollos, indios y gauderios en la llanura pampeana, Buenos Aires, Instituto de investigaciones de historia del derecho, 1997Google Scholar.
22 Acevedo, Edberto Óscar, « La causa de policía (o gobierno) », in Mariluz Urquijo, J. M. (dir.), Estudios sobre la real ordenanza de intendentes…, op. cit., p. 43-82Google Scholar, en particulier p. 63.
23 Sur l’espace andin, Serulnikov, voir Sergio, « La Insurrección Tupamarista. Historias e historiografías », 20/10 Historia, 9 févr. 2015, p. 1-12Google Scholar, https://rodrigomorenog.files.wordpress.com/2015/07/serulnikov-la-insurreccic3b3n-tupamarista-historias-e-historiografc3adas-20_10-historia.pdf.
24 Comme celle concernant la privation de la capacité d’élire les alcades ordinaires. Archivo general de la provincia de Santa Fe (ci-après AGSF), Varios documentos, 1634-1816, carton 20, f. 10 : après contestation de la municipalité de Santa Fe, le vice-roi Arredondo lui rétablit cette prérogative en 1791.
25 Les thèses de Jacques Revel et de Bernard Lepetit furent une source d’inspiration : Revel, Jacques, « L’institution et le social », in Lepetit, B. (dir.), Les formes de l’expérience. Une autre histoire sociale, Paris, Albin Michel, 1995, p. 63-84Google Scholar ; Lepetit, Bernard, Carnet de croquis. Sur la connaissance historique, Paris, Albin Michel, 1999Google Scholar. Levi, Voir aussi Giovanni, La herencia inmaterial. La historia de un exorcista piamontes del siglo xvii, Madrid, Nerea, 1990Google Scholar.
26 Elles sont tirées de différents fonds d’archives : Archivo general de la Nación (Buenos Aires, ci-après AGN), Archivo general de la provincia de Santa Fe, Archivo del departamento de estudios etnográficos y coloniales de Santa Fe, Archivos parroquiales de Santa Fe y Coronda.
27 Bien qu’elle ait été employée par les contemporains, cette expression a été popularisée par Prieto, Justo, Paraguay, la provincia gigante de las Indias. Análisis espectral de una pequeña nación mediterránea, Buenos Aires, El Ateneo, 1951Google Scholar.
28 Lockhart, James, Los Nahuas después de la Conquista. Historia social y cultural de los Indios del México central, del siglo xvi al xviii, trad. par R. Reyes Mazzoni, Mexico, Fondo de cultura económica, [1992] 1999Google Scholar.
29 Au Paraguay et au Río de la Plata, les jésuites jouèrent un rôle central dans ce processus de domestication des populations indigènes.
30 Sur les conséquences spatiales de la nature juridictionnelle du pouvoir et de l’utilisation des technologies de gouvernement, l’historiographie est débitrice du travail pionnier Hespanha, d’António M., Vísperas del Leviatán. Instituciones y poder político. Portugal, siglo xvii, Madrid, Taurus, 1990Google Scholar ; Id., La gracia del derecho. Economía de la cultura en la Edad Moderna, Madrid, Centro de estudios constitucionales, 1993. Voir aussi Pietro Costa, « Uno ‘spatial turn’ per la storia del diritto ? Una rassegna tematica », Research Paper Series, Max Planck Institute for European Legal History, 2013, https://archive.org/details/research_paper_no2013-07. On trouve un récent bilan historiographique Barriera, dans Darío G., « Entre el retrato jurídico y la experiencia en el territorio. Una reflexión sobre la función distancia a partir de las normas de los Habsburgo sobre las sociabilidades locales de los oidores americanos », Caravelle, 101, 2013, p. 133-154CrossRefGoogle Scholar. Gaudin, Voir aussi Guillaume, Penser et gouverner le Nouveau Monde au xviie siècle. L’empire de papier de Juan Díez de La Calle, commis du Conseil des Indes, Paris, L’Harmattan, 2013Google Scholar.
31 En effet, Santa Fe avait été déplacée de son site originel, au bord de la rivière San Javier, pour être reconstruite entre 1653 et 1660 à son emplacement actuel, le long du Salado. Moriconi, Miriam, « Con los curas a otra parte. Curatos rurales y doctrinas en la frontera sur santafesina (1700-1740) », in Barriera, D. G. et Fradkin, R. (dir.), Gobierno, justicias y milicias. La frontera entre Buenos Aires y Santa Fe (1720-1830), La Plata, Universidad nacional de La Plata, 2014, p. 71-119Google Scholar, revient sur cet épisode au cours duquel des Indiens furent conduits vers le sud.
32 Garavaglia, Juan Carlos, Mercado interno y economía colonial. Tres siglos de historia de la yerba mate, Mexico, Grijalbo, 1983Google Scholar.
33 L’expression ne rend pas compte de la composition complexe de cette population d’origine européenne dont les ascendants étaient installés en Amérique depuis des périodes variées. Elle ne dit rien non plus de la diversité de ceux résidant dans la maisonnée de ces créoles ni de leur identité biologique. Cette étiquette sociopolitique commode agrégeait en réalité des populations « blanches », « espagnoles » et « créoles ». Bien que ce concept appauvrisse la description en lissant les traits d’identité de ces individus, il facilite néanmoins la compréhension d’informations disparates et irrégulières, typiques des sociétés pré-statistiques.
34 Tarragó, Griselda, « The Long Kiss Goodbye: Santa Fe and the Conflict over the Privilege of Puerto Preciso (1726-1743) », in De Luca, G. et Sabatini, G. (dir.), Growing in the Shadow of an Empire: How Spanish Colonialism Affected Economic Development in Europe and in the World (xvith-xviiith cc.), Milan, Franco Angeli, 2012, p. 271-284Google Scholar, indique que la situation de la région s’améliora à partir de 1734 avec la désignation de deux membres de l’élite locale à des postes clés : Francisco Javier de Echagüe y Andía devint lieutenant du gouverneur et Francisco de Vera Muxica fut nommé échevin ; le ralentissement de leurs affaires personnelles poussa ces deux personnages à prendre ces problèmes à bras-le-corps.
35 Sur cette fonction, Barriera, voir Darío G. « Justicias rurales : el oficio de alcalde de la hermandad entre el derecho, la historia y la historiografía (Santa Fe, Gobernación del Río de la Plata, siglos xvii a xix) », Andes, 24-1, 2013Google Scholar, http://ref.scielo.org/fgpqxh.
36 Nesis, Florencia Sol, Los grupos mocoví en el siglo xviii, Buenos Aires, Sociedad argentina de antropología, 2005, p. 16Google Scholar.
37 Sur la réduction de San Javier, voir F. S. Nesis, Los grupos mocoví…, op. cit. ; sur celle de San Jerónimo, Lucaioli, voir Carina Paula, Los grupos abipones hacia mediados del siglo xviii, Buenos Aires, Sociedad argentina de antropología, 2005Google Scholar ; sur la nature juridictionnelle de chacune de ces entités, Moriconi, voir Miriam, « Administración borbónica de pueblo de indios en el Río de la Plata. Matriculas de pueblos de Santa Fe (1785) », Prohistoria, 15-18, 2012, p. 144-198Google Scholar.
38 « Lettre à Sa Grâce le Gouverneur Ortiz de Rozas (1744) », citée par Juan Álvarez, Historia de Rosario (1689-1939), Rosario, Unr/Emr, 1998, chap. iv.
39 Ces réductions accueillaient des Mocovís, des Abipons, des Mocoretás, des Calchines et des Colastinés. Certaines étaient le résultat de déplacements, d’autres d’agglomérations de celles existantes. Sur ce phénomène et sur les agents religieux et séculiers impliqués, voir M. Moriconi, « Administración borbónica… », art. cit.
40 Depuis 1509, les bulles papales sur la sainte croisade accordaient aux rois d’Espagne le produit financier des ventes de privilèges et d’indulgences. À l’origine, l’argent obtenu servait à mener la guerre sainte et à racheter les captifs en Méditerranée. Cette ressource était prélevée en Espagne, dans les territoires italiens appartenant à la Couronne et en Amérique.
41 AGSF, AC, XIII, f. 158, 17 mars 1760 : ces rôles fiscaux confirment que le canton de Salado s’étendait jusqu’au gué de Santo Tomé où commençaient les bourgades de San Jerónimo ou de Coronda.
42 Sans compter les Indiens réduits ou libres qui étaient 3 500 dans le canton de Los Arroyos et 2 000 dans la juridiction de Coronda. Voir le « Rapport du procurador José Teodoro de Larramendi (1795) », in M. M. Cervera, Historia de la ciudad y provincia de Santa Fe, 1573-1853. Contribución a la historia de la República Argentina, Santa Fe, Universidad nacional del litoral, [1907] 1980, vol. 3, annexe, p. xxvii. Carrasco, Voir aussi Gabriel (dir.), Primer censo general de la provincia de Santa Fé (República Argentina, América del Sud), vol. 1, Censo de la poblacíon, Buenos Aires, Imprenta de Jacobo Peuser, 1888Google Scholar, p. xl. Félix de Azara, Descripción e historia del Paraguay y del Río de la Plata, Madrid, Sanchíz, 1847, avançait un chiffre total de 12 600 habitants en 1797.
43 M. M. Cervera, Historia de la ciudad y provincia de Santa Fe…, op. cit., vol. 1, p. 562.
44 Parmi lesquels figuraient 265 esclaves (mulâtres et noirs, hommes et femmes), 274 mulâtres libres mais seulement 9 noirs libres. Tuella, Voir Pedro, « Relación histórica del pueblo y jurisdicción del Rosario de los Arroyos, en el Gobierno de Santa Fe, Provincia de Buenos Aires », in Viola, M. N., Memorias y notícias para servir á la historia antigua de la República Argentina. Compiladas y publicadas por los fundadores de la Revista de Buenos Aires, Buenos Aires, Imprenta de Mayo, [1802] 1865Google Scholar.
45 Canedo, Mariana, « Propiedades, propietarios y ocupantes. La tierra y la familia en la campaña de Buenos Aires. El Pago de los Arroyos, 1600-1750 », Boletín del Instituto de historia argentina y americana Dr. Emilio Ravignani, 3-7, 1993, p. 7-29Google Scholar ; J. C. Garavaglia, San Antonio de Areco…, op. cit.
46 Suárez, Teresa et Tornay, María Laura, « Poblaciones, vecinos y fronteras rioplatenses. Santa Fe a fines del siglo xviii », Anuario de estudios americanos, 60-2, 2003, p. 521-555CrossRefGoogle Scholar, ici p. 534. Ces phénomènes sont également décrits dans les villes de Santiago del Estero et de Río Cuarto : Farberman, Judith, « Los que se van y los que se quedan. Familia y migraciones en Santiago del Estero a fines del período colonial », Quinto Sol, 1, 1997, p. 7-40CrossRefGoogle Scholar ; Rustán, María E., De perjudiciales a pobladores de la frontera. Poblamiento de la frontera sur de la Gobernación Intendencia de Córdoba a fines del siglo xviii, Córdoba, Ferreyra Editor, 2005Google Scholar. Sur le cas de Buenos Aires, Barral, voir María Elena, Fradkin, Raúl O. et Perri, Gladys, « Quiénes son los ‘perjudiciales’ ? Concepciones jurídicas, producción normativa y práctica judicial en la campaña bonaerense (1780-1830) », Claroscuro. Revista del Centro de estudios sobre diversidad cultural, 2, 2002, p. 75-111Google Scholar.
47 Foucault, Michel, Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France, 1977-1978, éd. par M. Senellart, Paris, Gallimard/Éd. du Seuil, 2004Google Scholar, fut le premier à relever ce point.
48 AGSF, AC, VII, f. 48-49, 10 nov. 1710.
49 AGSF, AC, XVI A, f. 35v-37v.
50 AGSF, AC, XVI B, f. 436-438, session du 2 mars 1797. Les municipalités de Buenos Aires, en 1784, et de Luján, en 1811, font état de difficultés similaires.
51 La superficie et la distance variaient en fonction des technologies de gouvernement et des moyens de transport.
52 AGSF, Varios documentos, 1634-1816, Legajo 20, f. 5v-7, 10 janv. 1791. Un mois plus tard, le notaire de la ville écrivait que les alcades de la hermandad étaient en nombre insuffisant pour contenir cette population « turbulente ».
53 AGSF, AC, XV, f. 365.
54 AGSF, XVI B, f. 512-513v, 7 mai 1799 : lorsque, en 1799, le juge dépêché à Nogoyá rapporta les difficultés qu’il rencontrait dans sa mission, il insista sur « la fierté et le manque de docilité de ces gens, beaucoup d’entre eux étant des vagabonds et des condamnés par la justice qui parcourent ce pays en toute liberté et impunité ».
55 C’était la conséquence des politiques contrastées menées dans ces villages après l’expulsion des jésuites : Moriconi, Miriam, « Intersecciones críticas. Doctrineros en pueblos de indios de Santa Fe después de la expulsión de la Compañía de Jesús (1767-1804) », Revista de ciencias sociales, 6-26, 2014, p. 29-48Google Scholar.
56 Un « capital d’autochtonie » pouvait être revendiqué face aux nouveaux-venus : Aunis, Émilie et al. (dir.), Les territoires de l’autochtonie. Penser la transformation des rapports sociaux au prisme du « local », Rennes, Pur, 2016Google Scholar.
57 Sur ce modèle juridictionnel, Mannori, voir Luca, « Justicia y administración entre antiguo y nuevo régimen », Revista jurídica, 15, 2007, p. 125-146Google Scholar.
58 La juridiction de Los Arroyos incluait toute la partie méridionale de Santa Fe, à l’ouest du Paraná, du gué de Santo Tomé jusqu’à l’Arroyo del Medio (240 km). Elle était bordée à l’ouest par une ligne de fortins. Au total, ce territoire couvrait une superficie supérieure au million d’hectares. Une première approche du découpage de ces territoires a été menée dans Barriera, Darío G., « La política desde el campo : iniciativas locales y gobierno rural en tiempos reformistas (Santa Fe, virreinato del Río de la Plata a finales del siglo xviii) », Revista de Indias, 77-270, 2017, p. 521-549CrossRefGoogle Scholar.
59 Sur les relations complexes entretenues entre les juridictions royales et ecclésiastiques à la période précédente, voir Darío G. Barriera et Miriam S. Moriconi, « Gobiernos y territorialidades. Coronda, de caserío a curato (Santa Fe, Gobernación y Obispado de Buenos Aires, 1660-1749) », Nuevo Mundo Mundos Nuevos, 2015, http://journals.openedition.org/nuevomundo/67858.
60 AGN, IX-4-1-7 : document signé à « Desmochados sur la rivière Carcaraña, 3 déc. 1787. Les chefs de foyer de cette contrée font savoir… ». Plus de vingt habitants de Desmochados signèrent ce texte, et l’un d’entre eux le fit au nom de plusieurs militaires qui ne savaient pas signer.
61 AGSF, AC, XV B, f. 292 et 314 : en novembre 1788, soit quelques mois plus tard, la municipalité déclara avoir égaré la pétition et « ne pas [la] retrouver » dans ses archives. Elle donna l’ordre au procurador de résoudre cette affaire. Une semaine après, celui-ci assurait qu’il se rendait à Buenos Aires muni de la requête.
62 Nicolás Felipe Cristóbal del Campo y Rodríguez de Salamanca (1725-1803), second marquis de Loreto, vice-roi du Río de la Plata entre 1784 et 1789, vice-roi et superintendant depuis 1788.
63 AGSF, NYOC, II, f. 209 (c’est nous qui soulignons).
64 La compañía de Blandengues est la première milice régulière, avec solde, créée par Santa Fe. Répondant aux instances de la ville, le gouverneur de Buenos Aires (Bruno Mauricio de Zabala) ordonna le 21 août 1724 la création de deux compagnies de cinquante hommes chacune. En 1750, ils étaient connus comme les Blandengues de Santa Fe.
65 En espagnol : comandante de los vagos. AGSF, AC, XV B, f. 365 : le titre lui octroyait le pouvoir de déplacer ces populations à proximité des forts où stationnait la compagnie.
66 AGSF, NYOC, II, f. 209 et 209v (c’est nous qui soulignons).
67 AGSF, AC, XV B, f. 353. Cette décision s’affiliait à une série de projets similaires conçus depuis 1782.
68 AGN, IX-24-1-5, exp. 7.
69 AGSF, AC, XV B, f. 352v-354. À Córdoba, on dénombrait quatre-vingt-quatre juges pedáneos.
70 Sur la rive sud débutait le canton de Los Arroyos, aussi appelé « Rosario ». Il s’étendait jusqu’à l’Arroyo del Medio.
71 AGSF, AC, XV B, f. 353v, 2 mars 1789.
72 À la différence des alcades de la hermandad ou des curés, dont les pouvoirs s’affirmaient aux dépens des anciennes juridictions qui les englobaient.
73 AGSF, AC, XVI B, f. 435, 16 janv. 1797 : le statut d’auxiliaire de justice assumé par les juges pedáneos devint explicite lorsqu’ils furent désignés « juges auxiliaires ou pedáneos des alcades de la hermandad ».
74 Sergents armés sous l’autorité d’un alcade de la hermandad. Désignés et entretenus par les alcades, ils les aidaient à exercer leur pouvoir coercitif et à réaliser les arrestations. De même, les alcades de la hermandad avaient une grande influence dans la sélection des juges pedáneos de leur juridiction puisque les municipalités exigeaient d’eux qu’ils dressent une liste des hommes aptes à exercer cet office.
75 AGN, IX-24-1-5, exp. 7.
76 Il est probable – mais on ne peut l’affirmer sans preuves – que les habitants de Coronda s’inspirèrent de la ville de Córdoba où des juges pedáneos étaient désignés depuis le mitan du xviiie siècle. Le gouverneur et intendant, le marquis de Sobremonte, établit à partir de 1783 une hiérarchie entre ces juges et superposa leurs juridictions aux limites des paroisses : Romano, Silvia, « Instituciones coloniales en contextos republicanos. Los jueces de la campaña cordobesa en las primeras décadas postrevolucionarias », in Herrero, F. (dir.), Revolución. Política e ideas en el Río de la Plata durante la década de 1810, Rosario, Prohistoria Ediciones, 2010, p. 184Google Scholar.
77 AGSF, AC, XV, f. 348.
78 AGN, IX-24-1-5, exp. 7. La liste avait été dressée à Coronda le 1er avril 1789 et fut arrêtée le 3 avril, lorsque six noms d’habitants séjournant à Santa Fe furent ajoutés.
79 AGSF, AC, XV B, f. 353.
80 AGSF, AC, XV B, f. 360 : Larrechea conditionna son accord à la mise à disposition de quatre vétérans Blandengues pour la défense du territoire ; cette exigence lui fut refusée.
81 Coronda, Santa Fe, paroisse de San Jerónimo, Livre des confirmations, vol. 1 (1747-1764).
82 Coronda, Santa Fe, paroisse de San Jerónimo, Livre des mariages, vol. 1 (1742-1792).
83 AGSF, AC, passim.
84 AGN, IX-13-3-3 (je remercie Julio Djenderedjian de m’avoir transmis la transcription méthodique et informatique de ce document).
85 AGSF, AC, supplément 1796-1811, f. 3.
86 AGN, IX-24-01-07, Guerra y Marina, leg. 3, exp. 6.
87 AGSF, AC, XV B, f. 255, session du 7 janvier 1788.
88 AGN, IX-13-3-3 ; IX-23-4-6, exp. 110 : Manuel Torres était agriculteur ; il élevait des chevaux et possédait une ferme à Coronda, située à une lieue de Salado et au bout du « chemin du Carrizal », aujourd’hui connu sous le nom de Carrizales.
89 AGN, IX-24-01-05, exp. 7 : Martín Francisco de Larrechea au premier alcade de Santa Fe, José Arias Troncoso, 21 mars 1789.
90 AGN, IX-24-01-05, exp. 7 : Martín Francisco de Larrechea au premier alcade de Santa Fe.
91 AGSF, AC, XIV B, f. 535 sq. : en 1779, il avait été sommé de justifier le coût élevé des rations fournies aux militaires qui résidaient dans les forts. Ses ennemis l’accusèrent de gonfler leur prix en les assortissant systématiquement de viande qu’il vendait à prix fort.
92 AGSF, AC, XV B ; AGN, IX-24-01-07, leg. 5 : lors de la mise aux enchères à Santa Fe, en 1788, du contrat d’approvisionnement des troupes pour une durée de six années, Antonio de Vera Mujica, alférez royal et propriétaire terrien de Santa Fe, se porta candidat.
93 AGN, IX-04-01-07 : pétition de Juan Francisco de Larrechea adressée au vice-roi sur les querelles engendrées par la nomination des officiers chargés du recouvrement des taxes d’octroi. Figure centrale des réformes américaines, notamment au Pérou et au Chili, le subdélégué des finances et de la guerre n’apparaissait pas dans le processus qui modela ce nouveau paysage institutionnel. Cette absence s’expliquait par le fait que, à Santa Fe, l’intendant-gouverneur avait confié cette responsabilité à Melchor de Echagüe y Andía, l’ancien lieutenant du gouverneur. Natif de Santa Fe, celui-ci appartenait à la vieille élite, proche de la faction des Aldao. AGSF, AC, XV, f. 181 : en mars 1786, le vice-roi lui retira la charge de lieutenant du gouverneur pour le nommer subdélégué. Mais dans les faits, ces changements eurent des conséquences minimes pour la municipalité qui continua de le traiter avec l’ancien titre de « lieutenant ».
94 Sur le concept de « découpage du territoire », voir A. M. Hespanha, Vísperas del Leviatán…, op. cit., p. 80-85.
95 AGSF, AC, XV, f. 112-113, 24 déc. 1783 ; XVI A, f. 78-80 : des mesures similaires furent prises en juillet 1790 devant « l’urgente nécessité de créer des juges pedáneos à Paraná, Rincón et Ascochingas ». Au folio 111, il est fait référence à la titulature complète de l’intendant nommé : « S[eigneur] l’intendant général de l’Armée et des Finances royales » (Sr. Intendente General de Ejército y Real Hazienda). La juridiction à sa charge est désignée sous cette appellation : « Superintendance général des finances royales » (Superintendencia General de Real Hazienda).
96 AGSF, AC, XV B, f. 302 : en 1788, la superintendance de la Guerre et des Finances fut confiée au vice-roi du Río de la Plata, le marquis de Loreto ; le corps de ville de Santa Fe en fut informé le 23 août 1788.
97 AGSF, Varios documentos, 1634-1816, carton 20, f. 5-7, 10 janv. 1791 : « Et parce que les juges pedáneos en activité ne peuvent contrôler de si vastes districts, il est ordonné la désignation desdits commissionnés. »
98 Cependant, ces problèmes étaient traités différemment selon les territoires impériaux. En Nouvelle-Espagne, où le gouvernement emboîtait plusieurs structures – audiences, corregimientos et villages d’Indiens –, la figure du subdélégué se détachait tandis que les conflits les plus fréquents opposaient les municipalités aux villages d’Indiens : Beatriz Rojas, Las ciudades novohispanas. Siete ensayos. Historia y territorio, Mexico/Zamora, Instituto Mora/El colegio de Michoacán, 2016. À Cuba, qui était une capitainerie militaire, on fit appel à des capitanes pedáneos, à la fois policiers et juges pedáneos : Godicheau, François, « Les capitanes pedáneos, juges et policiers à Cuba (1765-1851) », colloque international, « Police et justice, le nœud gordien », 6 nov. 2014Google Scholar, http://syspoe.hypotheses.org/410.
99 Après l’approbation de la Constitution de l’Argentine (1er mai 1853), chaque province dut édicter une constitution conforme à la loi suprême nationale. Celle de Santa Fe fut promulguée le 25 mai 1856. Elle réorganisa la province en quatre départements sous la tutelle de la municipalité, une institution qui avait été supprimée en 1833. En 1813, les cantons situés à l’est du Paraná furent intégrés à la nouvelle province de l’Entre Ríos.
100 Un mode de gouvernement qui reposait sur la participation active d’agents variés. Bertrand, Voir Michel, « Configurations sociales et jeux politiques aux confins de l’empire espagnol », Annales HSS, 62-4, 2007, p. 855-884Google Scholar, en particulier p. 864. L’auteur pointe les mêmes difficultés dans le cas du Guatemala à partir de 1760. Connaughton, Voir également Brian, « Reforma judicial en España y Nueva España entre los siglos xviii y xix. Bitácora de agravios, arbitrios procesales y réplica eclesiástica », Estudios de historia novohispana, 53, 2015, p. 30-51CrossRefGoogle Scholar. Pour une analyse juridico-historique, Pérez, voir Rafael García, « El intendente ante la tradición jurídica indiana : continuidad o ruptura ? », in Latasa, P. (dir.), Reformismo y sociedad en la América borbónica, Pampelune, Ediciones Universidad de Navarra, 2003, p. 73-110Google Scholar.
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106 Le ius commune autorisait cette situation. Ce droit privilégiait l’incorporation de l’individu dans la communauté et son implication politique envers elle, la nature de cette relation variant selon les régions. Herzog, Voir Tamar, « La vecindad : entre condición formal y negociación continua. Reflexiones en torno de las categorías sociales y personales », Anuario del IEHS, 15, 2000, p. 127-128Google Scholar. Néspolo, Eugenia, « La ‘frontera’ Bonaerense en el siglo xviii un espacio políticamente concertado : fuertes, vecinos, milicias y autoridades civiles-militares », Mundo agrario. Revista de estudios rurales, 7-13, 2006Google Scholar, https://www.mundoagrario.unlp.edu.ar/article/view/v07n13a08/1181, affirme que le statut de milicien suffisait à prouver la domiciliation d’un homme dans un canton et son inscription dans la communauté.
107 AGSF, Expedientes civiles, CXLIX, f. 33-34, 26 mai 1800 : consulté en 1800 sur la manière de financer des renforts armés pour assister les juges ruraux, le vice-roi Avilés argua que les plus riches devaient contribuer en priorité au vu de leur intérêt à « exterminer les voleurs ».
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109 Le vice-roi s’efforçait en parallèle d’asseoir son autorité sur les municipalités : en 1791, il confisqua le droit de nomination des juges ruraux à Santa Fe. Les élites de la ville et les habitants moins influents ne semblèrent pas en prendre ombrage, puisqu’ils en firent un interlocuteur privilégié de leurs demandes.
110 Jusqu’au milieu du xixe siècle, « district » et « département » sont interchangeables dans la langue des agents hispaniques. Ce n’est pas le cas en France, où le terme de « département » acquiert une signification spécifique avec la Révolution française. Ozouf-Marignier, Voir Marie-Vic, La formation des départements. La représentation du territoire français à la fin du 18e siècle, Paris, Éd. de l’Ehess, 1989Google Scholar.
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Translation available: Governing the Countryside: Microsocial Analysis and Institutional Construction in Late Eighteenth-Century Río de la Plata