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Essai de prosopographie des élites shanghaïennes à l'époque républicaine, 1911-1949

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Marie-Claire Bergère
Affiliation:
EHESS
Noël Castelino
Affiliation:
INALCO
Christian Henriot
Affiliation:
Université Jean Moulin-Lyon III
Pui-Yin Ho
Affiliation:
INALCO

Extract

Depuis 1949, l'histoire de la Chine moderne et contemporaine a connu en Occident un essor rapide mais assez déséquilibré. Les chercheurs ont exploré le déclin du régime impérial de préférence aux complexités de la Chine républicaine. Ils ont privilégié l'histoire des relations internationales et celle des institutions et des idéologies, subordonnant à ces orientations majeures l'étude du développement économique. Quant à l'analyse de la société, a quelques exceptions près, elle a été délaissée.

L'arrivée d'une nouvelle génération de chercheurs a sensiblement infléchi les directions de cette historiographie et depuis quelques années l'étude de la société chinoise fait l'objet d'un intérêt grandissant. C'est un domaine neuf, où n'existent que de rares jalons : ceux que posèrent avant la Seconde Guerre mondiale les travaux de la jeune école sociologique chinoise elle-même, et après la guerre quelques études parues au Japon et en France. D'inspiration marxiste, la plupart de ces travaux abordaient l'histoire sociale à travers l'étude de telle ou telle classe considérée comme une entité abstraite, une résultante de l'évolution économique, un facteur du jeu politique.

Summary

Summary

This essay is an attempt to use prosopography as a toolfor the analysis of Chinese society during the Republican period (1911-49). It deals with four different social groups of the Shanghai area: cotton mill owners, municipal leaders, academicians and journalists. Each group is the objet of a thorough study based on similar variables (geographical and social origins, education, political experience, etc.). It shows that, in spite of certain differences, a generai and common portrait of these elites can be drawn that presents the image of active modernizers deeply rooted in Chinese culture and judiciously using the traditional social network for their purposes.

Type
Études Chinoises
Copyright
Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1985

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References

Notes

1. Cf. par exemple la magistrale étude de Chung-Li, Chang, The Chinese Gentry ; Studies on their Rôle in Nineteenth-Century Chinese Society, Seattle-Londres, University of Washington Press, 1” éd. 1955, 3e éd. 1967, 250 p.Google Scholar ou encore l'étude pionnière de Yung-teh, Chow, Social Mobility in China ; Status Career among the Gentry in a Chinese Community, New York, Atherton Press, 1966, 300 p.Google Scholar On pourrait également citer Tadashi, Negishi, Baiben seido no kenkyu (Recherche sur le système des compradores), Tokyo, Nihon Tosho, 1948.Google Scholar

2. Parmi les auteurs les plus représentatifs, on peut citer Han-seng, Chen, Landlord and Peasant in China, New York, International Publishers, 1936, 144 p.;Google Scholar ou Hsiao-tung, Fei, China's Gentry, Chicago, Chicago Univ. Press, 1953, 290 p.Google Scholar

3. Cf. par exemple Chesneaux, Jean, Le mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1927, Paris, Mouton, 1962, 652 p.Google Scholar

4. Cf. les articles de Lucien Bianco sur la Chine et plus particulièrement « Les paysans et la révolution », Politique étrangère, 1968, n° 1, pp. 117-141 ; ou Bergère, Marie-Claire, La bourgeoisie chinoise et la révolution de 1911, Paris, Mouton, 1968, 154 p.Google Scholar

5. Sur l'utilisation des méthodes prosopographiques dans l'historiographie de la République et de l'Empire romains, cf. Claude Nicolet, « Prosopographie et histoire sociale : Rome et l'Italie », Annales ESC, n° 5, 1970, pp. 1209-1228 et André Chastagnol, « La prosopographie, méthode de recherche sur l'histoire du Bas-Empire », ibid., pp. 1229-1235.

6. Pour des exemples d'application de la prosopographie à l'analyse des sociétés de l'Angleterre ou de la France modernes, cf. les travaux de Lewis Namier, The Structure ofPolitics at the Accession of George III. Englandin the Age of the American Révolution, 1” éd., 1930, Londres, MacmiUan and Co, 2e éd., 1961, St Martin's Press, 18 + 514 p. ; Stone, Lawrence, The Crisis of the Aristocracy, 1558-1641, Oxford, Clarendon Press, 1965, 841 p.Google Scholar On trouvera dans l'ouvrage publié par l'Institut d'histoire moderne et contemporaine du CNRS, Prosopographie des élites françaises, 16e-18e siècles, Paris, CNRS, 1980, une bibliographie des nombreuses études qu'historiens et sociologues français ont consacrées aux notables et en particulier aux milieux d'affaires.

7.Biographies of Kuomintang Leaders, Cambridge (Mass.), Harvard Univ. Press, 1948, rv, 378 p. (Il s'agit de la traduction d'un document interne du parti communiste chinois sur la composition du VIe congrès national du GMD en 1945.

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9. Pour la période de la fin des Qing, on consultera l'ouvrage très incomplet, mais unique : Eminent Chinese of the Ch'ing Period, édité par Arthur W. Hummei, Washington D. C, 1943,2 vols. Sur la période républicaine même, l'ouvrage de référence est Biographical Dictionary of Republican China, édité par Howard L. Boorman, New York, Columbia Univ. Press, 1967-1971, 4 vols. Enfin, il n'est pas inutile de consulter les annuaires biographies concernant la Chine populaire car certains personnages, actifs pendant la période républicaine, ont poursuivi leur carrière sous le nouveau régime. Comme nous ne saurions tous les citer ici, nous nous limitons au travail classique de Anne B. Clark et Donald W. Klein, Biographie Dictionary of Chinese Communism, Cambridge (Mass.), Harvard Univ. Press, 1971, 2 vols et à l'ouvrage récemment publié à Taiwan, Zhongguo renming lu (Répertoire des personnalités de la Chine communiste), Taibei, Zhonghua minguo guoji guanxi yanjiusuo, 1984.

10. Minguo renwuzhuan (Biographies de personnalités de la République), Beijing, Zhonghua shuju, 1978-1984, 3 vols ; He Juefei, Xinhai Wuchang shouyi renwuzhuan (Biographie des participants au premier soulèvement de Wuchang, 1911), Beijing, Zhonghua shuju, 1982, 2 vols ; Zhonggong dangshi renwu zhuan (Biographies de personnalités du parti communiste chinois), Shaanxi, Renmin chubanshe, 1980-1984, 10 vols.

11. Le plus utile pour la période républicaine nous semble être le Gendai chugoku jimmeijiten (Dictionnaire biographique de la Chine contemporaine), Tokyo, Gaimusho ajiakyoku kanshu, 1966, 1 209 p. Il existe des éditions ultérieures de cet ouvrage, mais elles comportent moins d'éléments sur les personnages de la période républicaine. On retiendra cependant aussi le Who's Who in China, Tokyo, Longxi, 1973, 5 vols.

12. On a publié, pendant ou après la période considérée, un très grand nombre d'ouvrages biographiques ou autobiographiques. Bien qu'on n'en puisse faire ici une liste exhaustive, il convient de citer quelques titres essentiels. Dans le domaine autobiographique, on retiendra : Chano Kuot'ao, The Rise of the Chinese Communist Party, Lawrence (Kansas), Kansas Univ. Press, 1972, 2 vols, xn — 756 p. et vin — 628 p. ; Claude Cadart, Chen Yingxiang, L'envol du communisme en Chine, mémoires de Peng Shuzhi, Paris, Gallimard, 1983, 490 p. ; CAO Juren, Wo yu wode shijie (Moi et mon univers), Beijing, Remin chubanshe, 1983, 599 p. ; XIAO Gongquan, Wenxue jianwanglu (Souvenirs critiques de mes recherches de la connaissance), Taibei, Zhuanji wenxue chubanshe, 1982, 229 p. ; Xu Zhucheng, Baohai jiuwen (Récits de la presse), Shanghai, Shanghai renmin chubanshe, 1981, 318 p. ; CAI Yuanpei, Cai Yuanpei zishu (Autobiographie de Cai Yuanpei), Taibei, Zhuanji wenxue, 1967,138 p. ; Hu Shi, Sishi zishu (Autobiographie de Hu Shi à l'âge de 40 ans), Hong Kong, Shijie wenzhai, 1957, 132 p. Du côté chinois, on peut ajouter un certain nombre de biographies individuelles portant sur les principaux personnages de cette époque, par exemple : Hu Shi, Ding Wenjiang de zhuanji (Biographie de Ding Wenjiang), Taibei, Qiming, 1960, 128 p. ; Zhang Junyi, Du Yuesheng zhuan (Biographie de Du Yuesheng), Taibei, Zhuanji wenxue chubanshe, 1967-1969, 4 vols ; Li Zongyi, Yuan Shikai zhuan (Biographie de Yuan Shikai), Beijing, Zhonghua shuju, 1980, 374 p. ; Meng Xiangcai, Liang Qichao zhuan (Biographie de Liang Qichao), Beijing, Beijing chubanshe, 1980, 423 p. ; Mao Zhuqing, Huang Xing nianpu (Chroniques de la vie de Huang Xing), Hunan, Renmin chubanshe, 1980, 302 p. D'autres ouvrages sont en préparation.

13. Les grands journaux de la période républicaine, publiés à Shanghai, sont le Shen Bao (Le journal de Shanghai), le Xinwenbao (Les Nouvelles) et le Shanghai wenhua (Culture shanghaienne), source de documentation biographique indispensable sur les intellectuels. Pour la période postérieure à 1949, le journal le plus utile est le Guangming ribao (Clarté).

14. Il existe deux grandes revues spécialisées dans ce domaine : Renwu (Personnages), publiée en Chine populaire et Zhuanji wenxue (Revue de littérature biographique), publiée à Taiwan. Toutes deux sont des publications mensuelles.

15. Face à ces difficultés, l'historien peut quand même compter sur quelques atouts. Les deux grands projets d'histoire orale chinoise entrepris par l'université de Columbia, New York, en 1958 et par l'Institut d'histoire moderne de la Chine de l'Academia Sinica (Taiwan), en 1959, et poursuivis jusqu'en 1975 ont engrangé une riche moisson d'interviews, de souvenirs, de journaux intimes et de papiers personnels. La plupart des personnalités interrogées, nées vers les années 1880-1890 ont maintenant disparu. Peu à peu, les notes et les matériaux ainsi accumulés sont publiés ou ouverts à la consultation. Cf. Martin Wilbur, « Reflections on the Value of Oral History in Chinese Historiography » dans Zhongyang yanjiuyuan (Academia Sinica), éd. Zhongyang yanjiuyuan guoji hanxuehuiyi lunwenji (Recueil d'articles présentés à la Conférence internationale de sinologie de l'Academia Sinica), Taibei, Taiwan, 1981, pp. 1073-1102. Un effort parallèle, néanmoinsmais dans un style différent, a été également entrepris en Chine populaire où dans les années 1950- 1960 une collecte systématique de témoignages auprès de personnalités (ou de simples participants) ayant joué un rôle dans les luttes révolutionnaires, a abouti à la publication d'un certain nombre de volumes de souvenirs (huiyilu). Cf. par exemple Xinhai shouyi huiyilu (Souvenirs du premier soulèvement de la révolution de 1911), éd. par le Comité du Hubei de la Conférence Consultative politique du peuple chinois, Wuhan renmin chubanshe, 1957, 2 vols, 6 + 218 + 226 p. Abandonnée pendant la révolution culturelle, la collecte des témoignages a été relancée avec une ampleur nouvelle depuis quelques années. On ne s'intéresse plus seulement aux vétérans de l'époque révolutionnaire. Des personnalités non communistes (anciens banquiers, policiers, professeurs, compradores, industriels) sont interviewées de façon systématique. Les résultats (pas toujours totalement fiables) de ces enquêtes sont présentés dans les foisonnantes et passionnantes séries du Wenshi ziliao xuanji (Choix de matériaux concernant la culture et l'histoire), éd. par la Conférence Consultative politique du peuple chinois (publication à diffusion interne — neibu).

16. Cf. Yves Nalet, « Chen Duxiu, 1879-1915, formation d'un intellectuel révolutionnaire », Paris, thèse de 3e cycle, EHESS, 1984, pp. 378-379. Sur le problème des noms de plume, nous renvoyons à l'ouvrage de base de Baoliang, Chu, Twentieth-Century Chinese Writers and Their Pen- Names, Washington, Library of Congress, 1977, 366 p.Google Scholar

17. « Zhongguo shachang zhi diaocha » (Enquête sur les filatures chinoises), Shanghai zongshanghui yuebao (Journal mensuel de la Chambre générale de commerce de Shanghai), I, 4 (avril 1921), section shiye diaocha (enquêtes industrielles), pp. 1-9.

18. Les filateurs complétant l'échantillon sont : Xue Wentai (filature Zhenhua), Zheng Peizhi (filature Hongchang), Xu Jingren (filature Puyi), Chen Yuting (filature Weitoing), Xu Songchun (filature Yongyu), Wu Linshu (filature Tongyi), Wang Qiyu (filature Zhentai).

19. Le dollar chinois est une pièce d'argent qui en 1920 vaut environ 12 francs de l'époque.

20. Bush, Richard, The Politics of Cotton Textiles in Kuomintang China, 1927-1937, New York, Garland Publishing Co, 1982, pp. 2830.Google Scholar

21. Le statut social pris ici en considération est celui des parents et des grands-parents sauf en ce qui concerne Wu Linshu dont on connaît la carrière antérieure comme marchand mais dont on ignore les origines, ainsi que Rong Zongjing et Zhu Zhiyao qui ont investi dans les filatures à partir d'autres secteurs industriels et sont à ce titre considérés comme « industriels modernes ». Outre les répertoires cités en introduction, on a consulté pour rassembler les données biographiques, les ouvrages suivants : Hengfeng shachang de fasheng fazhan yu gaizao (La création, le développement et l'évolution des filatures Hengfeng), Shanghai, Zhongguo kexueyuan jingji yanjiusuo (Institut d'économie de l'Académie des sciences de Chine) étal., Shanghai, Renmin chubanshe, 1958 ; Ouchu, Mu, Ouchu wushi zishi (Autobiographie de MuOuchu à cinquante ans), Shanghai, Commercial Press, 1926;Google Scholar Maoxin Fuxin Shenxin xitong. Rongjia qiye shiliao 1896-1937 (Le groupe Maoxin-Fuxin-Shenxiu. Matériaux pour l'histoire des entreprises de la famille Rong), Shanghai sheshui kexueyuan jingji yanjiusuo (Institut d'économie de l'Académie des sciences sociales de Shanghai), Shanghai renmin chubanshe, 1962 (rééd. 1980) ; Shanghai minzujiqigongye (Les industries mécaniques nationales de Shanghai), Beijing, Zhongguo shehui kexueyuan jingji yanjiusuo (Institut d'économie de l'Académie des sciences de Chine), Zhonghua shuju (1” éd. 1966), rééd. 1979.

22. Hung-mao, Tien, Government and Politics in Kuomintang China, 1927-1937, Stanford, Stanford Univ. Press, 1972, p. 128 et pp. 139-143.Google Scholar

23. En fait, nous avons relevé le cas d'une alliance par mariage entre l'un des maires, Huang Fu et Shen Yi (1901-1980), l'inamovible directeur des Travaux public du gouvernement municipal : Huang avait épousé la soeur de Shen. Indubitablement, Shen a obtenu son poste et a pu s'y maintenir grâce à la protection de son beau-frère, l'un des premiers personnages du régime jusqu'à sa mort en 1936. En outre, il semble que l'un des directeurs cantonais de la Sécurité publique, Wen Yingxing (1887-?), ait placé certains membres de sa famille dans les services de police : après sa nomination, on trouve dix personnes portant le même patronyme, de surcroît originaires du Guangdong pour six d'entre elles (absence d'indication pour les autres). C'est une coïncidence pour le moins troublante. Nous ne pouvions toutefois inférer l'existence d'un phénomène de népotisme à partir de ces deux exemples.

24. En 1935, le président Cai Yuanpei (1868-1940) et le nouveau secrétaire général Ding Wenjiang (1887-1936), consolidèrent le Conseil National de la Recherche en définissant les programmesde recherche et élaborant des contacts avec d'autres organisations académiques. En effet, ce Conseil avait déjà été constitué en 1928 et 67 personnes y avaient été nommées. Mais l'institution ne devint officielle qu'en 1935. Cf. First Annual Report of Academia Sinica 1928-29, Shanghai, Pékin, Nankin, Academia Sinica, 1929 ; CAI Yuanpei, « Ding Zaijun xiansheng duiyu Zhongyang yanjiuyuan zhi gongxian » (Contribution de Ding Wenjiang à l'Academia Sinica), Duli Pinglun (Critique Indépendante), n° 188, 17 février 1936.

25. Liang, Shao, « Wushi nian lai de Zhongyang yanjiuyuan » (L'Academia Sinica depuis cinquante ans) Dalu zazhi (Revue « Continent »), Taibei, vol. 57, n° 2, p. 34.Google Scholar

26. Jiahua, ZHu, « Sanshi nian lai de Zhongyang yanjiuyuan » (L'Academia Sinica depuis trente ans), Dalu zazhi, oct. 1959, vol. 19, n° 8, p. 22.Google Scholar Dans la présente étude nous ne maintenons pas la distinction terminologique entre « académicien » (yuanshi) et « membre du Conseil » (Pingyihui huiyuan) et utilisons le terme académicien.

27. Certains individus exceptionnels, qui ont eu une influence importante sur l'organisation de ces matières, ont été sélectionnés en dehors de ces trois instituts.

28. Parmi les 16 grands lettrés (Daxueshi) du règne de l'empereur Tongzhi (1862-1874) de la dynastie des Qing, 7 dont la date de naissance est connue sont nés entre 1785 et 1823. Leur âge moyen est 60 ans en 1868. En outre, pendant la période 1862-1865, 15 des 31 inspecteurs (Xunfu) dont nous connaissons les dates de naissance, sont nés entre 1804 et 1830. Leur âge moyen est 47 ans en 1863. La liste des noms des grands lettrés et celle des inspecteurs figurent dans Shiufu, Qian, Qingji zhongyao jiguan biao (Liste des fonctionnaires importants de la fin de dynastie des Qing), Shanghai, Zhonghua shuju, 1959, pp. 1824 Google Scholar, pp. 188-190.

29. PAN Guangdan, « Jindai Suzhou de rencai » (Les hommes de talent de Suzhou à l'époque moderne), Shehui kexue (Sciences sociales), vol. I, n° 1, 1935, pp. 34-35 ; Guangdan, Pan, « Zhongguo huajia de fenbu, yishi yu yiquan » (Répartition, migrations et hérédité des peintres chinois), Renwen (Humanités), vol. III, n° 1, déc. 1930, pp. 2022.Google Scholar

30. Qichao, Liang, « Qingdai xuefeng zhi dili fenbu » (Distribution géographique des écoles de lettrés de la dynastie Qing), Qinghua xuebao (Journal de Qinghua), vol. I, n° 1, pp. 3435.Google Scholar

31. Les six dirigeants du comité constitutif de l'Academia Sinica sont Cai Yuanpei (1868- 1940), Chu Minyi (1884-1946), Zhu Jiahua (1893-1963), du Zhejiang, Li Shizeng (1881-1973) du Hebei, Wu Zihui (1864-1953) du Jiangsu, Yang Quan (1893-1933) du Jiangxi.

32. Yunwu, Wang, Tan Wangshi (A propos du passé), Taibei, Zhuanji wenxue, 1970, p. 178.Google Scholar

33. Shi, Hu, « Ding Wenjiang de zhuanji » (Biographie de Ding Wenjiang), Armais of Academia Sinica, Taibei, Academia Sinica, 1956, n° 3, p. 32.Google Scholar

34. Parmi les 54 académiciens, 8 ont suivi une ou deux années d'université, ou se sont inscrits comme auditeurs libres et ont abandonné leurs études sans diplôme.

35. Huit de ces académiciens furent affectés à deux universités en même temps entre 1928 et 1937.

36. ZHU Jiahua, « Sanshi nian lai de Zhongyang yanjiuyan », p. 20.

37. Le Yuan de contrôle est l'organe de surveillance le plus élevé de la hiérarchie administrative. Il est investi de pouvoirs de mise en accusation et d'audition. Il comprend 29 à 49 membres (Jiancha weiyuan) dans les années 1930. Cf. Woodhead, H. G. W., The China Yearbook 1934, Shanghai, The North China Daily News & Herald Ltd., 1934, p. 61.Google Scholar

38. Le Yuan législatif est la plus haute institution législative qui a le pouvoir de décider des affaires suivantes : législation, budget, amnistie, déclaration de guerre, négociation de paix et toutes affaires urgentes.

39. « Women de zhengzhi zhuzhang » (Nos propositions politiques), Nuit zhoubao (L'Effort), n° 2, 1922.

40. Buwei, Yang, « Yuanren he Zhongyang yanjiuyuan » (Zhao Yuanren et l'Academia Sinica), Zhuanji wenxue (” Biographical literature »), juillet 1966, vol. 9, n° 1, p. 31.Google Scholar

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43. Nous avons utilisé ici le logiciel « Anaconda » (Analyse Conversationnelle des Données) créé par Jean-Jacques Girardot de la Laboratoire M.I.S.-Flsh à Besançon. Nous avons également été guidé par les explications méthodologiques de Cibois, Philippe dans L'Analyse des données en sociologie, Paris, PUF, 1984, 218 p.Google Scholar Enfin, nous avons été beaucoup aidé par les cours et les conseils de M. Zysberg du L.I.S.H. à la M.S.H., Paris. Les erreurs éventuelles demeurent les nôtres.

44. Les variables « père lettré » et « père fonctionnaire » se recoupent. La différence est celle qui existe entre les lettrés « ayant réussi » et ceux qui n'ont pas dépassé le premier degré (xiucai) des examens impériaux.

45. A. Zhoubao — sans études universitaires — études à Shanghai — à Kunming — Hangzhou — sans études à l'étranger — études au Japon/Guancha — études à Pékin — USA — Angleterre — Allemagne. B. Zhoubao — études techniques — littéraires — beaux-arts — journalisme/Gi/anc/ia — sciences sociales — sciences naturelles — philosophie.

46. Le facteur atypique dans ce graphe est celui des personnes ayant fait leurs études en Allemagne (deux sur 75). Non seulement il se trouve à un coin du graphe mais il tire vers lui la discipline « philosophie » qui devrait être plus rapprochée des universités américaines.

47. Cf. Bergère, Marie-Claire, « Shanghai ou “ l'autre Chine ”, 1919-1949 », Annales ESC, vol. 34, n° 5, sept.-oct. 1979, pp. 10391068.Google Scholar