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De Chladenius à Droysen. Théorie et méthodologie de l’histoire de langue allemande (1750-1860)

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Alexandre Escudier*
Affiliation:
CNRS

Résumé

Depuis une trentaine d’années, l’historiographie allemande des Lumières (Aufklärungshistorie) a fait l’objet d’une large redécouverte, qui a mis un terme à l’occultation dont elle avait fait l’objet, à des fins auto-légitimantes, par les refondateurs des études historiques au XIXe siècle.De ce renouveau historiographique, ayant mis en évidence le rôle décisif alors joué par les entreprises de théorisation de l’histoire – à la fois comme processus et comme discipline –, on retrace ici le contexte et les enjeux, pour aborder ensuite la palette de thèmes épistémologiques respectivement déployée entre 1750 et 1820, puis à l’époque de l’« historisme ».Á l’intérieur de ce dernier, on marque la différence théorique radicale existant entre le dispositif rankeen, dit historisme classique, et la césure majeure que constitue l’Historik (1857) de Droysen.En distinguant nettement l’acception usuelle de l’« historisme » comme constellation théorique spécifique (empirisme proclamé, objectivisme gnoséologique et idéalisme théologisant) de la question de la « crise de l’historisme » à l’époque moderne, au sens de Ernst Troeltsch, on plaide, pour finir, pour une histoire de l’histoire intégrée ayant pour horizon théorique une histoire socio-culturelle croisée de la sensibilité moderne au relativisme historique.L’histoire de l’histoire a ainsi pour vocation de dépasser la seule histoire des sciences et de se transformer à terme en une anthropologie historique de l’historicité.

Summary

Summary

Within the last thirty years, German Enlightenment historiography (Aufklärungshistorie) has been largely rediscovered, so that the occultation came to an end, which had been created for purposes of self-justification by the re-founders of historical studies in the 19th century. We give here a report on the context and the main points of this historiographical revival, which emphasized the importance of theorization of history – as a process as well as a discipline – at that time, and then we turn to the major epistemological themes having been developed between 1750 and 1820 and then later at the time of « historism ». As far as historism is concerned, we stress the necessity of a clear theoretical distinction between rankean epistemological configuration, known as « classical historism », and the crucial turn we consider to be the Historik (1857) of Droysen. Further distinguishing the current definition of « historism » as a specific theoretical constellation (declared empirism, theoretical objectivism, and theologized idealism) from Ernst Troeltsch's question of « crisis of historism » in Modern time, we finally argue for an integrated type of history of historiography, having as horizon a crossedsocial cultural history of modern sensitivity to historical relativism. History of historiography is therefore bound to go further than traditional history of sciences and to change finally into a historical anthropology of historicity.

Type
L’historisme allemand
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2003

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References

1- Pour des raisons de place mais aussi de cohérence, il ne nous est pas ici possible de traiter de la question, pourtant majeure, des « philosophies de l’histoire » ; nous nous limitons à celle de ses théorie et méthodologie, deux termes largement interchangeables ci-après.

2- Même si cela a son importance et reste controversé, nous n’aborderons pas ici le problème de la distinction entre les provenances nationales des auteurs de langue allemande (Suisse, Autriche, Allemagne du Nord ou du Sud, Prusse, Saxe, etc. – autant de références nationales et territoriales encore bien instables au XVIIIe siècle).

3- Qu’on nous permette, pour le détail de l’analyse, de renvoyer à notre thèse de doctorat : Le récit historique comme problème théorique en France et en Allemagne au XIXe siècle, Lille, Septentrion, 2001.Google Scholar

4- Par commodité, nous conserverons désormais ce terme allemand dans le texte.

5- Cf. Deutsch, Robert et Weber, Wolfgang, « Marginalisierungsprozesse in der deutschen Geschichtswissenschaft im Zeitalter des Historismus», Schweizerische Zeitschrift für Geschichte, 35, 1985, pp. 174197.Google Scholar

6- Wesendonck, Hermann, Der Stand der neueren deutschen Geschichtsschreibung vor Gatterer und Schlözer, Leipzig, F. Andrä's Nachfolger, 1875.Google Scholar

7- ID., Die Begründung der neueren deutschen Geschichtsschreibung durch Gatterer und Schlözer, Leipzig, Krüger, 1876.

8- Sur le statut particulier de l’université de Göttingen, Luigi Marino, Praeceptores Germaniae. Göttingen, 1770-1820, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1995.Google Scholar

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10- Fueter, Eduard, Geschichte der neueren Historiographie, Munich, Oldenburg, 1911.Google Scholar

11- Pour Georg Von Below, c’est la pensée individualisante du romantisme allemand qui constitue la véritable coupure, l’Aufklärungshistorie n’étant tout au plus qu’un précurseur entaché d’un indéfectible rationalisme incapable d’accéder à une véritable compréhension organique du passé, cf. ID., Die deutsche Geschichtschreibung von den Befreiungskriegen bis zu unseren Tagen, Leipzig, Meyer, 1916 Google Scholar (2e éd. augmentée, Munich, Oldenbourg, 1924).

12- Cf. Georg Von Below, recension du livre susnommé de Fueter, Eduard, Vierteljahrschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, 10, 1912, pp. 457463.Google Scholar

13- Lamprecht, Karl, « Die Entwicklung der deutschen Geschichtswissenschaft vornehmlich seit Herder» (1898), repris dans ID., Alternative zu Ranke. Schriften zur Geschichtstheorie, Leipzig, Reclam, 1988, pp. 307332, ici p. 316.Google Scholar

14- Il n’en reste pas moins que c’est précisément à Lamprecht que revient le mérite d’avoir fait travailler toute une génération d’élèves à la réécriture de l’histoire de l’historiographie moderne en Europe (HORSTWALTER BLANKE, « Selbstreflexion der Historie im Umbruch. Historiographiegeschichte bei Karl Lamprecht und seinen Schülern », in ID. (éd.), Transformation des Historismus, Waltrop, Spenner, 1994, pp. 112-153, ici p. 133 sq.).

15- Dilthey, Wilhelm, « Das achzehnte Jahrhundert und die geschichtliche Welt », in ID. Gesammelte Schriften, vol. 3, Leipzig, Teubner, [1901] 1927, pp. 210275;Google Scholar cf. Ernst Cassirer, Philosophie der Aufklärung, Tübingen, Mohr, 1932, chap. 5 : « Die Eroberung der geschichtlichen Welt », pp. 263-312. Position similaire dans ID., Das Erkenntnisproblem in der Philosophie und Wissenschaft der neueren Zeit, vol. 4 : Von Hegels Tod bis zur Gegenwart (1832-1932), Stuttgart, Kohlhammer, 1957, p. 225 sq.

16- Voir déjà la recension critique de Bloch, Marc, « Historisme ou travail d’historien ? », Annales d’histoire sociale, 1, 1939, pp. 429430.Google Scholar

17- J.Mommsen, Wolfgang, Die Geschichtswissenschaft jenseits des Historismus, Düsseldorf, Droste, 1971.Google Scholar

18- Wehler, Hans-Ulrich, Geschichte als Historische Sozialwissenschaft, Francfort-sur-le- Main, Suhrkamp, 1973.Google Scholar

19- Oexle, Otto Gerhard, « Meineckes Historismus.ﲾr Kontext und Folgen einer Definition », in ID. et Rüsen, J. (éds), Historismus in den Kulturwissenschaften, Cologne, Böhlau, 1996, pp. 139199.Google Scholar

20- Mentionnons ici le travail pionnier de Kraus, Andreas, Vernunft und Geschichte, Fribourg, Herder, 1963,Google Scholar même si on a le plus grand mal à comprendre l’aveuglement haineux dont l’auteur fait preuve dans cette étude à l’égard de Gatterer. Voir aussi l’étude pionnière de INGEBORG SALZBRUNN, Studien zum deutschen historischen Zeitschriftenwesen von derGöttinger Aufklärung bis zurHerausgabe der «HistorischenZeitschrift » (1859), thèse de doctorat, Münster, 1968 ; KARL HAMMER et JüRGEN VOSS (éds), Historische Forschung im 18. Jahrhundert, Bonn, Röhrscheid, 1976.

21- Cf. par exemple Gangolf H࿋inger, G. G. Gervinus, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1984, et Becker-Schaum, Christoph, A. H. L. Heeren, Francfort-sur-le-Main, Lang, 1993.Google Scholar

22- Outre les rééditions de Chladenius, Semler et Schlözer citées au fil de cet essai, cf. en particulier, parmi les nombreuses réimpressions critiques dans la collection « Wissen und Kritik » à Waltrop aux éditions Spenner : Wilhelm Wachsmuth (1787-1866), Entwurf einer Theorie der Geschichte, Halle, Hemmerde & Schwetschke, [1820] 1992 ; Friedrich Rehm (1792-1847), Lehrbuch der historischen Propädeutik und Grundrib der allgemeinen Geschichte zum Gebrauche bei academischen Vorlesungen, Marbourg, Garthe, 1830 ; rééd. Woltrop, Spenner, « Wissen und Kritik-3 », 1994 ; FRIEDRICH RüHS, Entwurf einer Propädeutik des historischen Studiums, Berlin, Realschulbuchhandlung, 1811, et Wilhelm Tittmann, Friedrich (1784-1864), ﲾr Erkenntnib und Kunst in der Geschichte, Dresde, Walther, [1817] 1999.Google Scholar

23- On s’en convaincra à la lecture de son dernier recueil d’articles : Koselleck, Reinhart,Zeitschichten. Studien zur Historik, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 2000.Google Scholar

24- Pour ce qui relève de la thématique ici traitée, cf. en particulier Gervinus, Georg Gottfried, Grundzüge der Historik, Leipzig, Engelmann, 1837.Google Scholar

25- Wehler, Hans-Ulrich (éd.), Deutsche Historiker, 9 vols, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1971-1982.Google Scholar

26- Wach, Joachim, Das Verstehen. Grundzüge einer Geschichte der hermeneutischen Theorie im 19. Jahrhundert, 3 vols, Tübingen, Mohr, 1926-1933.Google Scholar

27- Martin Chladenius, Johann, Allgemeine Geschichtswissenschaft, worinnen der Grund zu einer neuen Einsicht in allen Arten der Gelahrtheit geleget wird, Leipzig, Lanck, 1752;Google Scholar réimpression préfacée par Reinhart Koselleck (pp. VII-IX), Cologne, Böhlau, 1985. Pour un résumé commode de l’histoire de la réception de Chladenius jusqu’au début des années 1970, voir l’introduction de Christoph Friederich (pp. XI-LII) ainsi que Peter Szondi, Einführung in die literarische Hermeutik, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1975, p. 27 sq. Dans cette histoire, faite de phases d’oubli et de redécouverte, Ernst Bernheim, Joachim Wach, Hans-Georg Gadamer, Peter Szondi lui-même et enfin Reinhart Koselleck (Vergangene Zukunft, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1979, passim) auront joué un rôle considérable, les uns ayant plutôt mis l’accent sur l’herméneutique des textes de Martin Chladenius, Johann (Einleitung zur richtigen Auslegung vernünftiger Reden und Schriften, Leipzig, Lanck, 1742),Google Scholar les autres sur sa théorie d’ensemble de la compréhension historique (Allgemeine Geschichtswissenschaft…, op. cit.).

28- Á titre de symptôme, voir Berding, Helmut, Bibliographie zur Geschichtstheorie, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1977.Google Scholar

29- Theorie der Geschichte, Munich, DTV, « Beiträge zur Historik », vols 1-6, 1977-1990.

30- Wolgang Küttler, Jörn Rüsen et Ernst Schulin (éds), Geschichtsdiskurs, 5 vols, Francfort-sur-le-Main, Fischer, 1993-1999.

31- Muhlack, Ulrich, Geschichtswissenschaft im Humanismus und in der Aufklärung. Die Vorgeschichte des Historismus, Munich, Beck, 1991.Google Scholar

32- Gustav Droysen, Johann, Historik. Rekonstruktion der ersten vollständigen Fassung der Vorlesungen (1857). Grundrib der Historik in der ersten handschriftlichen (1857-1858) und in der letzten gedruckten Fassung (1882), textes établis et présentés par PETER LEYH [ciaprès : LEYH], Stuttgart, frommann-holzboog, 1977.Google Scholar

33- Walter Blanke, Horst et Rüsen, Jörn (éds), Von der Aufklärung zum Historismus. Zum Strukturwandel des Historischen Denkens, Paderborn, Schöningh, 1984.Google Scholar

34- Cf. Horstwalter Blanke, Dirk Fleischer et Jörn RüSEN, « Historik als akademische Praxis. Eine Dokumentation der geschichtstheoretischen Vorlesungen an deutschsprachigen Universitäten von 1750 bis 1900 », in Dilthey Jahrbuch, vol. 1, 1983, pp. 182-255 ; HORST WALTER BLANKE et DIRK FLEISCHER (éds), Theoretiker der deutschen Aufklärungshistorie, 2 vols, Stuttgart, frommann-holzboog, 1990 [ci-après : TDAH]; HORST WALTER BLANKE et FRIEDRICH JAEGER, « Historik in akademischer Praxis. Eine Dokumentation der geschichtstheoretischen Vorlesungen und Seminarübungen an deutschsprachigen Universitäten von 1900 bis 1914 », in H. W. BLANKE (éd.), Transformation des Historismus…, op. cit., pp. 272-308. Pour la période allant de 1800 à 1860 environ, voir désormais l’étude de STEFAN JORDAN, Geschichtstheorie in der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts, Francfort-sur-le-Main, Campus, 1999, ainsi que son anthologie Schwellenzeittexte, Waltrop, Spenner, 1999.

35- Walter Blanke, Horst, Historiographiegeschichte als Historik, Stuttgart, frommannholzboog, 1991.Google Scholar

36- D. Fleischer (outre les travaux nommés supra) et H. Schleier sont notamment les maîtres d’oeuvre de la plupart des rééditions/réimpressions critiques indiquées plus haut aux éditions Spenner à Waltrop dans la collection « Wissen und Kritik ».

37- Pandel, Hans-Jürgen, Historik und Didaktik. Das Problem der Distribution historiographisch erzeugten Wissens in der deutschen Geschichtswissenschaft von der Aufklärung zum Frühhistorismum (1765-1830), Stuttgart-Bad Cannstatt, frommann-holzboog, 1990,Google Scholar et ID., Mimesis und Apodeixis, Hagen, Rottmann, 1990.

38- Jaeger, Friedrich et Rüsen, Jörn Geschichte des Historismus. Eine Einführung, Munich, Beck, 1992,Google Scholar et Jaeger, Friedrich Bürgerliche Modernisierungskrise und historische Sinnbildung, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1994.Google Scholar

39- Cf. note 34.

40- C’est là l’aspect (uniment téléologique et normatif) le plus faible de l’entreprise, et certaines voix n’ont pas manqué de s’inscrire en faux contre cette thèse ; voir notamment Ottogerhardoexle, « Einmal Göttingen – Bielefeld einfach », Rechtshistorisches Journal, 11, 1992, pp. 54-66, ainsi que le débat qui s’ensuivit dans la même revue.

41- S. Kuhn, Thomas, The Structure of Scientific Revolutions, Chicago, The University of Chicago Press, [1962] 1969.Google Scholar

42- Jörn Rüsen, « Von der Aufklärung zum Historismus. Idealtypische Perspektiven eines Strukturwandels », in H. W. Blanke et J. Rüsen (éds), Von der Aufklärung zum Historismus…, op. cit., pp. 15-56.

43- Cf. l’introduction théorique de Blanke, H. W., Historiographiegeschichte als Historik, op. cit., p. 29 sq., ainsi que TDAH, op. cit., pp. 19-102, ici p. 65 sq.Google Scholar

44- En 1713, Jacob Friedrich Reimmann (1668-1743) appelle de ses voeux une « Historie von der Historie » (Versuch einer Einleitung in die historiam Literariam, Halle, Renger, 1713, vol. 1, p. 66)Google Scholar de même que Gatterer en 1761, puis 1765 : cf. Handbuch der Universalhistorie, Göttingen, 1761 (TDAH, p. 303), et Abrib der Universalhistorie, Göttingen, Vandenhöck, 1765, p. 1 sq.

45- Au sens premier du terme, visant à donner une coupe longitudinale de l’État, i. e. de la situation, voire de la santé, d’un corps politique à un instant « t » (cf. Rassem, Mohammed et Stagl, Justin (éds), Geschichte der Staatsbeschreibung. Ausgewählte Quellentexte (1456-1813), Berlin, Akademie Verlag, 1994)Google Scholar.

46- Cf. Dilthey-Jahrbuch, 2, 1984, pp. 222-265.

47- J. M. Chladenius, Allgemeine Geschichtswissenschaft…, op. cit.

48- Salomo Semler, Johann, Versuch den Gebrauch der Quellen in der Staats- und Kirchengeschichte der mitlern Zeiten zu erleichtern. Bey Gelegenheit der angefangenen Fortsetzung der baumgartenschen Kirchengeschichte aufgesetzt, Halle, Gebauer, 1761.Google Scholar

49- Andreas Kraus a été l’un des premiers à montrer comment, pendant longtemps, ce sont les académies savantes, et non les universités, qui ont été en Allemagne à la tête des études critiques (cf. Vernunft und Geschichte, op. cit., pp. 136-160).

50- Schlözer, August Ludwig, Allgemeine Nordische Geschichte: aus den neuesten und besten Nordischen Schriftstellern und nach eigenen Untersuchungen beschrieben, Halle, Gebauer, 1771;Google Scholar ID., Probe Rubischer Annalen, Brême-Göttingen, Förster, 1768, et ID., Nestor. Russische Annalen in ihrer slavonischen Grundsprache, 5 vols, Göttingen, 1802-1809.

51- De Mably, Gabriel Bonnot, De la manière d’écrire l’histoire, Paris, Jombert Jeune, 1783.Google Scholar

52- « Ich stelle mir nämlich die ganze Geschichtschreiberei als eine gro®e unendlich zusammengesetzte Fabrike vor, wo hundert Meister von ganz verschiedenen Metiers, und tausend Handlanger, einander in die Hände arbeiten müssen. Der Appréteur in der Tuchmanufaktur, der Vergolder bey Auffürung einer Peterskirche, der Geschicht-Maler bei der Historiographie, sind alle würdige, notwendige Künstler; aber ohne Vor- und Mitarbeiter, weiß ich nicht, was mit den Leuten in der bürgerlichen Gesellschaft anzufangen sei. Der GeschichtMaler besonders hängt vom Geschicht-Sammler, dem GeschichtForscher, und dem GeschichtSchreiber ab: diese 3 brauchen den Maler nicht, und tun gleichwol ihre Dienste, aber der Maler braucht sie; und unter sich hängen abermals alle 3 von einander ab » (August Ludwig Schlözer, avant-propos à G. B. DE MABLY, Von der Art die Geschichte zu schreiben, oder über die historische Kunst, trad. du fr., Strasbourg, 1784, pp. 1-24, ici pp. 13-14, texte repris sous l’intitulé «ﲾr die Geschichtsverfassung », in TDAH, pp. 590-599, ici pp. 594-595) (c’est cette édition que nous citons ci-après).

53- 1) Geschicht-Sammler ; 2) GeschichtForscher ; 3) GeschichtSchreiber ; 4) Geschicht- Maler ; 5) Geschicht-Magazinist ; 6) Geschicht-Leser et 7) Geschicht-Lerer.

54- Ce motif est à resituer dans le cadre de la réception allemande d’Adam Smith : voir sur ce point Wilhelm Treue, « Adam Smith in Deutschland. Zum Problem des Politischen Professors zwischen 1776 und 1810 », in CONZE, W. (éd.), Deutschland und Europa. Festschrift für Hans Rothfels, Düsseldorf, Droste, 1951, pp. 101133.Google Scholar

55- Ibid., p. 597 sq.

56- Ibid., p. 598.

57- C’est de ce problème spécifique de réception, voire d’usage public de l’histoire, que relèvent les trois dernières catégories du « Geschicht-Magazinist », du « Geschicht- Leser » et du « Geschicht-Lerer ».

58- Cf. infra.

59- Fulda, Daniel, Wissenschaft aus Kunst. Die Entstehung der modernen deutschen Geschichtsschreibung, 1760-1860, Berlin-New York, De Gruyter, 1996;CrossRefGoogle Scholar S. Jordan, Geschichtstheorie in der ersten…, op. cit. Cette non-réception continuée du pragmatisme des Lumières est symptomatique. Si S. Jordan excelle à minutieusement décrypter l’auto-perception des historiens du XIXe siècle (et nous partageons ici la plupart de ses analyses), une histoire de l’histoire convenable exigerait qu’il se distancie des jugements qu’il s’est donné pour tâche de décrire, sauf à s’interdire d’accéder à une véritable compréhension de l’historiographie du XVIIIe siècle.

60- Christoph Gatterer, Johann, « Vom historischen Plan und der darauf sich gründenden Zusammenfügung der Erzählungen », in ID., Allgemeine historische Bibliothekvon Mitgliedern des königlichen Instituts der historischen Wissenschaften zu Göttingen, Halle, Gebauer, 1767, vol. 1, pp. 1589, ici p. 80.Google Scholar

61- Ibid., p. 85.

62- Schlözer, August Ludwig, Vorstellung seiner Universal-Historie, 2 vols, Göttingen- Gotha, Dieterich, 1772-1773, réimpression introduite et commentée par Horst Walker Blanke, Waltrop, Spenner, 1997, p. 14.Google Scholar

63- Ibid., p. 18. Il s’agit là essentiellement d’une disposition du regard permettant à l’historien de se pénétrer des parties et, après assimilation, d’en dégager l’image d’un tout susceptible, en retour, de mettre en ordre le divers.

64- Ibid., pp. 18-19, à comparer au § 7, p. 13.

65- Polybe, Histoires, livre I, chap. 4, 6-11, longuement cité en grec par A. L. SCHLöZER, Vorstellung…, op. cit., pp. 24-25.

66- Ibid., p. 25.

67- Friedrich Rehm (1792-1847) nous semble constituer ici un point d’arrêt dans la mesure où il inverse littéralement les termes de ce couple notionnel – l’« historiographie » devenant l’art de la composition historique et l’« historiomathie », désormais en amont, le domaine propre de la recherche historique, et non plus comme auparavant la phase d’étude et d’appropriation par tel ou tel public de textes historiographiques : cf. FRIEDRICH REHM, « Propädeutik », in ID., Handbuch der Geschichte des Mittelalters, vol. 1, Marbourg, Krieger, 1821, pp. 1-81, ici p. 69 sq., ainsi que ID., Lehrbuch der historischen Propädeutik, op. cit., 1830, p. 46 sq. (pour « historiomathie ») et p. 65 sq. (pour « historiographie »).

68- Voir l’étude fondamentale de H.-J. PANDEL, Historik und Didaktik…, op. cit..

69- Christoph Gatterer, Johann, « Abhandlung vom Standort und Gesichtspunct des Geschichtschreibers oder der teutsche Livius », Allgemeine historische Bibliothek, 5, 1768, pp. 329.Google Scholar

70- Pour ne prendre que quelques exemples thématiques, voir AUGUST LUDWIG SCHLöZER, Versuch einer allgemeinen Geschichte der Handlung und Seefahrt in den ältesten Zeiten, Rostock, 1761 ; ID., « Erste Bekanntwerdung des Tobaks in Europa, besonders in Deutschland », Schlözer's Briefwechsel, 3, 1778, pp. 153-165 ; ID., « Erfindungs-Geschichte des Brannteweins », Schlözer's Briefwechsel, 7, 1780, no 37, pp. 3-14, et CHRISTOPH MEINERS (1747-1810), Geschichte des weiblichen Geschlechts, 4 vols, Hanovre, Helwing, 1788- 1800. Au XIXe siècle, certains auteurs méconnus aujourd’hui continuèrent cette tradition : par exemple JOHANN HEINRICH MORITZ POPPE (1776-1854), Geschichte aller Erfindungen und Entdeckungen im Bereiche der Gewerbe, Künste und Wissenschaften von der frühesten Zeit bis auf unsere Tage, Stuttgart, Hoffmann, 1837.

71- Cf. Horst Walter Blanke, « Historiker als Beruf. Die Herausbildung des Karrieremusters “Geschichtswissenschaftler” an den deutschen Universitäten von der Aufklärung bis zum klassischen Historismus », in Jeismann, K.-E. (éd.), Bildung, Staat, Gesellschaft im 19. Jahrhundert. Mobilisierung und Disziplinierung, Stuttgart, Steiner, 1989, pp. 243260.Google Scholar

72- Carl Traugott Schönemann (1765-1802) tenta de systématiser, sous une forme encyclopédique, les positions de Gatterer, mais cette entreprise n’alla pas au-delà d’un plan d’ensemble, cf. ID., Grundrib einer Encyclopädie der historischen Wissenschaften, zum Gebrauch seiner Vorlesungen entworfen, Göttingen, 1799.

73- Fßmaier, Johann Georg (1775-1828), Grundrib der historischen Wissenschaften vorzü- glich nach Gatterers Schriften zum akademischen Gebrauche bearbeitet, Landshut,Weber, 1802.Google Scholar

74- Cf. infra.

75- Troeltsch, Ernst, « Die Krisis des Historismus », Die neue Rundschau, 33-1, 1922, pp. 572-590, et ID., Der Historismus und seine Probleme, Tübingen, Mohr, 1922.Google Scholar

76- Dans le droit fil des travaux de OTTO GERHARD OEXLE, Geschichtswissenschaft im Zeichen des Historismus. Studien zu Problemgeschichten der Moderne, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1996 (traduit pour partie seulement sous le titre : L’historisme en débat, Paris, Aubier, 2001).

77- Il ne nous est pas possible ici de rentrer dans le détail des auteurs et des positions ; mentionnons toutefois les chefs de file de cette période de transition : Johannes von Müller (1752-1809), Johann Ernst Ehregott Fabri (1755-1825), Arnold Herrmann Ludwig Heeren (1760-1842), Ludwig Wachler (1767-1838), Georg Friedrich Creuzer (1771- 1858), Karl-Ludwig von Woltmann (1770-1817), Karl Heinrich Ludwig Pölitz (1772- 1838), Johann Georg Feßmaier (1775-1828), Karl von Rotteck (1775-1840), Friedrich Christoph Schlosser (1776-1861), Heinrich Luden (1780-1847), Friedrich Rühs (1781- 1820), Friedrich Wilhelm Tittmann (1784-1864), Wilhelm Wachsmuth (1787-1866) et Friedrich Rehm (1792-1847).

78- Georg Niebuhr, Barthold, Römische Geschichte, 2 vols, Berlin, Realschulbuchhandlung, 18111812, vol. 3 Google Scholar (publié à titre posthume et préfacé par Johannes Classen), Berlin, 1832.

79- La fameuse université de Francfort-sur-l’Oder venait tout juste d’être transférée à Breslau à la suite de la fondation de l’université de Berlin en 1810.

80- Von Ranke, Leopold, Geschichten der romanischen und germanischen Völker von 1494 bis 1535, vol. 1 (le seul paru), Leipzig-Berlin, Reimer, 1824;Google Scholar repris après remaniement (notamment ‘von 1494 bis 1514’), in ID., Sämmtliche Werke [SW], vol. 33, Berlin, Duncker & Humblot, 1874, rééd. 1884. La réédition de 1874 a donné lieu à quelques modifications du texte original, parmi lesquelles on sait la transformation du « blos sagen » de départ en « blos zeigen, wie es eigentlich gewesen » ; sur ce point précis, si souvent glosé depuis, le meilleur article reste celui de WALTHER PETER FUCHS, « Was heißt das : bloß zeigen, wie eigentlich gewesen », Geschichte in Wissenschaft und Unterricht, 30, 1979, pp. 655-667

81- Von Ranke, Leopold, Zur Kritik neuerer Geschichtschreiber. Eine Beylage zu desselben romanischen und germanischen Geschichten, Leipzig, Reimer,1824 Google Scholar (repris dans SW, 34, Berlin, Duncker & Humblot, 1874, rééd. 1884).

82- L. Von Ranke, SW, 33, op. cit., p. VII.

83- Ibid., p. VII.

84- Ernst Bernheim, Lehrbuch der historischen Methode, 1re éd. 1889, 5e-6e éd. augmentée, sous le titre modifié de Lehrbuch der historischen Methode und der Geschichtsphilosophie, Leipzig, Duncker & Humblot, 1908. E. Bernheim a beaucoup été lu, cité, voire pillé, en France – de Langlois et Seignobos à Henri Berr.

85- L. Von Ranke, SW, 34, op. cit., p. III.

86- Les métaphores de la « lumière originelle des faits » abondent à l’époque dans ce type de textes et mériteraient une étude à part, que nous n’avons pu qu’esquisser dans notre thèse, cf. Le récit historique comme problème théorique…, op. cit., p. 337 sq.

87- L. Von Ranke, SW, 34, op. cit., pp. 30 et 36-39.

88- Ibid., p. 24.

89- Dönniges, Wilhelm, Kritik der Quellen für die Geschichte Heinrichs des VII des Luxemburgers, Berlin, Nicolai, 1841; Google ScholarHeinrich Von Sybel, Geschichte des ersten Kreuzzugs, Düsseldorf, Schreiner, 1841 ; 2e éd. remaniée, Leipzig, 1881 ; Wilhelm Roscher, Klio. Beiträge zur Geschichte der historischen Kunst, vol. 1, Prolegomena. Leben, Werk und Zeitalter des Thukydes. Mit einer Einleitung zur Aesthetik der historischen Kunst überhaupt, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1842.

90- Cf. les généalogies entre maîtres et élèves de l’époque établies par Wolfgang Weber, « Priester der Klio ». Historisch-sozialwissenschaftliche Studien zur Herkunft und Karriere deutscher Historiker und zur Geschichte der Geschichtswissenschaft, 1800-1970, Francfortsur- le-Main, Lang, 1985, ainsi que le travail de S. Jordan, Geschichtstheorie in der ersten Hälfte…, op. cit.

91- L. Von Ranke, SW, vol. 1, op. cit., pp. IX-X.

92- Plus exactement, c’est la Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde qui est fondée en 1819 à Francfort-sur-le-Main, et c’est le titre du premier volume de sources édité par la direction centrale de cette « société », grâce aux soins notamment de GEORG HEINRICH PERTZ (1795-1876), qui donna finalement son nom à toute l’entreprise (Monumenta Germaniae Historica, Hanovre, Hahn, 1826). Cf. Bresslau, Harry, Geschichte der Monumenta Germaniae Historica, Hanovre, Hahn, 1921.Google Scholar

93- Schieder, Theodor (éd.), Hundert Jahre Historische Zeitschrift 1859-1959, Munich, Oldenbourg, 1959.Google Scholar

94- Niebuhr, B. G., Römische Geschichte, op. cit., vol. 1, p. 8 sq.Google Scholar

95- Constantin FranÇoisde Chasseboeuf, comte de VOLNEY (1757-1820), Leçons d’histoire prononcées à l’École normale en l’an III de la République française [1795], Paris, an VIII ; le sous-titre est pour ce qui nous retient ici tout à fait éloquent : « Ouvrage élémentaire, contenant des vues neuves sur la nature de l’histoire […] et sur le danger de ses comparaisons et de ses imitations généralement vicieuses en matière de gouvernement ».

96- Le fameux « entretien politique » de LEOPOLD VON RANKE est à cet égard tout à fait clair : « Politisches Gespräch », Historisch-politische Zeitschrift, 2, 1836, pp. 775-807.

97- W. Weber, « Priester der Klio »…, op. cit.

98- Von Ranke, Leopold, Das Briefwerk, Hambourg, Hoffmann & Campe , 1949, p. 18 Google Scholar (lettre à son frère Heinrich, mars 1820).

99- ID., « Ueber die Epochen der neueren Geschichte » (septembre/octobre 1854), texte publié pour la première fois in ID., Weltgeschichte, 9e partie, seconde section, éditée par Alfred Dove, Leipzig, Duncker & Humblot, 1888, cité ici d’après l’édition critique de référence : ID., Aus Werk und Nachlab [AWuN], vol. 2, Munich, Oldenbourg, 1971, p. 59 sq.

100- C’est précisément dans cette théologie des individualités historiques que s’enracine toute l’historiographie rankeenne des « grandes puissances », moyennant une mécanique implicite des forces dérivée de Thucydide et de Machiavel, cf. Von Ranke, Leopold, « Die gro®en Mächte (Fragment historischer Ansichten) », Historisch-politische Zeitschrift, 2, 1833, pp. 151.Google Scholar Les grandes oeuvres narratives de L. von Ranke sur l’histoire allemande à l’époque de la Réforme, sur l’histoire moderne de la France, de la Prusse, de l’Angleterre, etc., ne sont que la mise en oeuvre progressive de cet article fondateur.

101- L. Von Ranke, Awun, vol. 4, op. cit., pp. 35-36.

102- Woltmann, Karl-Ludwig (1770-1817), « Von der historischen Arbeit und vom Urtheil über dieselbe », Geschichte und Politik, vol. 2, Berlin, 1804, pp. 252-276, ici p. 257.Google Scholar

103- Seul celui qui a une connaissance adéquate de la Divinité sait « ainsi que la Science totale de l’histoire est du seul ressort de Dieu » : Friedrich Krause, Karl Christian, Die reine d.i. allgemeine Lebenslehre und Philosophie der Geschichte zur Begründung der Lebenskunstwissenschaft, Göttingen, Dieterich, 1843, p. 6.Google Scholar

104- « Die Weltgeschichte weiß allein Gott », in L. Von Ranke, AWuN, vol. 4, op. cit., p. 83.

105- L. Von Ranke, AWuN, vol. 4, op. cit., p. 199 sq. et n. h.

106- Cf. Briefwechsel zwischen W. Dilthey und dem Grafen P. Yorck von Wartenburg 1877-1897, Halle-Saale, Niemeyer, 1923, notamment pp. 59-60, à comparer à MARTIN HEIDEGGER, Sein und Zeit, Tübingen, Niemeyer, [1927] 1993, pp. 397-404, où le § 77 est un montage de citations tirées de cette correspondance.

107- Ludwig Heeren, Arnold Herrmann, Ideen über die Politik, den Verkehr und den Handel der vornehmsten Völker der alten Welt, 4 vols, Göttingen, Vandenhoeck&Ruprecht, 1815.Google Scholar

108- Boeckh, August, Die Staatshaushaltung der Athener, 2 vols, Berlin, Realschulbuchhandlung, 1817,Google Scholar et ID., Metrologische Untersuchungen über Gewichte, Münzfüsse und Masse des Alterthums in ihrem Zusammenhange, Berlin, Veit, 1838.

109- Voir l’étude classique d’un élève direct de Lamprecht, Goldfriedrich, Johann, Die historische Ideenlehre in Deutschland. Ein Beitrag zur Geschichte der Geisteswissenschaften, vornehmlich der Geschichtswissenschaft und ihrer Methoden im 18. und 19. Jahrhundert, Berlin, Gaertner, 1902.Google Scholar

110- Von Humboldt, Wilhelm, «ﲾr die Aufgabe des Geschichtschreibers » (12 avril 1821), in Abhandlungen der Königlich-Preubischen Akademie der Wissenschaften, historischphilosophische Klasse, 1820-1821, Berlin, 1822, pp. 305322.Google Scholar

111- Cf. A. Makkreel, Rudolf, Imagination and interpretation in Kant. The Hermeneutical Import of the « Critique of Judgement », Chicago-Londres, The University of Chicago Press, 1990.Google Scholar

112- Pour une esquisse condensée, se reporter à ALEXANDRE ESCUDIER, « Refonder les sciences historiques – l’odyssée du monde éthique chez Droysen », in « Introduction » à Droysen, Johann Gustav, Précis de théorie de l’histoire, Paris, Le Cerf, 2002, pp. 728.Google Scholar

113- Rickert, Heinrich (1863-1936), Die Grenzen der naturwissenschaftlichen Begriffsbildung. Eine logische Einleitung in die historischen Wissenschaften, 2 vols, Fribourg-en-Brisgau, Mohr, 1896-1902, ici 5e édition revue et augmentée en 1929, pp. 233235.Google Scholar

114- Georg Simmel (1858-1918), Die Probleme der Geschichtsphilosophie (1892), in ID., Gesamtausgabe, vol. 2, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1989, pp. 297-421, ici p. 321 sq.

115- LEYH, p. 449.

116- LEYH, pp. 399, 106 et 425.

117- Weber, Max, « Die “Objektivität” sozialwissenschaftlicher und sozialpolitischer Erkenntnis » (1904), in ID., Gesammelte Aufsätze zur Wissenschaftslehre, Tübingen, Mohr, [1922] 1988, pp. 146214, ici p. 155.Google Scholar

118- Cf. Edmund Husserl, « Philosophie als strenge Wissenschaft », Logos, 1, 1911, pp. 289-341, et Wilhelm Dilthey, « Der Briefwechsel Dilthey-Husserl » (juin-juillet 1911), in F. Rodi et H.-U. Lessing (éds), Materialien zur Philosophie Wilhelm Diltheys, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1984, pp. 110-120.

119- Foucault, Michel, « Qu’est-ce que les Lumières ? » (1983), repris in ID., Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1994, vol. 4, pp. 679-688, ici p. 687 sq.Google Scholar

120- Ricoeur, Paul, Temps et récit, t. 3, Le temps raconté, Paris, Le Seuil, « Points-Essais », [1985] 1991, ici pp. 371 et 370.Google Scholar

121- Veyne, Paul, « Un archéologue sceptique », in Eribon, D. (dir.), L’infréquentable Michel Foucault. Renouveaux de la pensée critique, Actes du colloque Centre Georges Pompidou (21-22 juin 2000), Paris, EPEL, 2001, pp. 1959, ici p. 54.Google Scholar

122- Foucault, Michel, « Qu’est-ce que les Lumières ? » (1984), repris in ID., Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1994, vol. 4, pp. 562578, ici pp. 575, 570 et 577.Google Scholar

123- Ibid., pp. 687 et 578.