Article contents
Byrsa. la ruse d'Élissa et la fondation de carthage*
Published online by Cambridge University Press: 26 July 2017
Extract
Quelques vers du premier Livre de I'Enéide ont probablement fait plus que toute autre source pour diffuser le récit sur la fondation de Carthage par Didon. C'est dans ce Livre qu'Énée apprend, par la bouche de Vénus, le destin de la reine phénicienne qui, après de longs voyages, arriva un jour à l'endroit où la future Carthage allait s'élever. En fait, dit Vénus, les Phéniciens « achetèrent autant de territoire — de ce fait appelé Byrsa — qu'ils pouvaient entourer d'une peau de taureau ‘ ». A peine plus qu'une allusion, les vers de Virgile — qui est l'un de nos premiers témoins de ce récit — présupposent que les lecteurs connaissent déjà la célèbre ruse de Didon, faute de quoi ils ont besoin du commentaire d'un Servius : « Échouée en Libye, précise en effet celui-ci, Didon se vit d'abord chassée par Hiarbas ; ensuite, elle demanda, par ruse (callide), d'acheter autant de terre qu'une peau de boeuf pouvait en tenir (tenere).
Summary
The story of Carthage's — or Byrsa's — foundation by Dido serves as a refrence myth to folklorists: infact, Dido's treacherous demand for “as much landasan ox-hide (búrsa) can hold” has a great number of parallels in the most different cultures. But it is on purpose that the present article leaves out these parallels in order to focus the attention on Byrsa, whose legend is studied in relation to its Greco-Roman linguistics, cultural and historical context
- Type
- Nouvelles Hypothèses
- Information
- Copyright
- Copyright © École des hautes études en sciences sociales Paris 1985
Footnotes
Cet article est le fruit d'une recherche menée en commun et dont nous avons brièvement rendu compte dans Y Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études, Ve Section, 1982-1983, pp. 357- 364. En outre, il a été présenté devant le séminaire de l'A.T.P. « Les polythéismes » en avril 1984 (C.N.R.S., Paris). Nous tenons à remercier Maria-Giulia Guzzo et Jean-Claude Glassner pour les observations qu'ils nous ont faites au cours de ce travail.
References
Notes
1. Virgile, Enéide, 1,367-368 : mercatique solum, facti de nomine Byrsam, taurino quantum possent circumdare tergo.
2. Servius, Commentaire à l'Enéide de Virgile, I, 367. Dans la dernière phrase, nous lisons donc tehere et non pas tegere (comme les manuscrits) : quam rem leviter tangit Vergilius dicendov. facti de nomine Byrsam »etnon« there »,sed” circumdare ». Facile à justifier du point de vue paléographique, notre leçon répond à l'articulation logique du texte, où l'ambiguïté de tenere, utilisé quatre lignes plus haut, s'oppose à l'univocité de circumdare (et, pourrait-on ajouter, de tegere).
3. Tractatus de mulieribus, 6, dans Paradoxographi Graeci, p. 215 Westermann = Timée, Fragmente der griechischen Historiker, 566 F 82 Jacoby (Fragmenta Historicorum Graecorum, I, p. 197, fr. 23 Mùller).
4. Justin, , Abrégé des histoiresphilippiques, XVIII, 5.Google Scholar
5. Tite Lrve, XXXIV, 62, 11-13. Malheureusement, le Livre XVI de Tite Live est perdu : à en juger par son résumé, il racontait l'origine des Carthaginois et les commencements de Carthage.
6. Appien, , Histoire romaine, VIII (Libyca), 1,1.Google Scholar
7. Denys le Périegète, Description de la terre, 196-197.
8. Eustathe, , Commentaire de Denys le Périegète, dans Geographi Graeci minores, II, pp. 250–251 Mûller.Google Scholar
9. Le verbe employé par Silius Italicus est cingere, « ceindre » (Puniques, I, 25).
10. Justin, Abrégé des histoires philippiques, XVIII, 5. Traduction française de J. Pierrot et d'E. Boitard (1829).
11. Le terme se trouve chez Justin, ibid., 6, cité infra, n. 35.
12. St. Thompson, Motif-Index of Folk-Literature, IV, Bloomington (Ind.) et Copenhague, 1957, p. 251, K185.1. On y ajoutera Dumézil, G., Documents anatoliens sur les langues et les traditions du Caucase, II, Textes oubykhs, Paris, 1962, pp. 72–80.Google Scholar
13. Cette position est essentiellement celle développée par Cl. Lévi-Strauss dans sa critique du diffusionnisme : Anthropologie structurale, Paris, 1958, chapitre xiii, en particulier p. 284.
14. Pour ce terme, voir Durand, J.-L., « Bêtes grecques », dans Détienne, M., Vernant, J.-P. et al., La cuisine du sacrifice en pays grec, Paris, 1979, pp. 134–135.Google Scholar
15. Btirsa : Gsell, St., Histoire ancienne de l'Afrique du Nord, I, Paris, 1913, p. 384;Google Scholar Cintas, P., Manuel d'archéologie punique, I, Paris, 1970, p. 172 ss. ;Google Scholar Sznycer, M., « Recherches sur les toponymes phéniciens en Méditerranée occidentale », dans La Toponymie antique. Actes du colloque de Strasbourg 12-14 juin 1975, Leyde, 1977, p. 669;Google Scholar Huss, W., « Der Name der Byrsa von Karthago », Klio, 64, 1982, pp. 403–406.Google Scholar Dido-Élissa : Cintas, op. cit., pp. 11-16 (avec la bibliographie ancienne). Sur les deux questions, voir la synthèse de Bunnens, G., L'expansion phénicienne en Méditerranée. Essai d'interprétation fondé sur une analyse des traditions littéraires (Études de philologie, d'archéologie et d'histoire ancienne, 17), Bruxelles et Rome, 1979, p. 135 ss.Google Scholar
16. Tite Live, XXXIV, 62, 11-13.
17. W. Huss, art. cité, pp. 405-406. Certains sémitisants ont voulu dériver Byrsa de Bosra, en s'appuyant notamment sur des monnaies carthaginoises (voir Cintas, op. cit., p. 172 ss.), mais les spécialistes s'accordent aujourd'hui pour rejeter ces tentatives : Sznycer, op. cit., p. 669 ; Huss, art. cité, p. 404.
18. Vian, Fr., Les Origines de Thèbes. Cadmos et les Spartes, Paris, 1963, p. 79 ss.Google Scholar
19. Signalons un détail intéressant : comme la plus ancienne partie de Thèbes, Carthage s'appelait aussi Kadmei'a (Stéphane de Byzance, s.v. Karkhëdôri).
20. Scholies à Euripide, Phéniciennes, 638 ; Hellanikos, , Fragmenta Historicorum Graecorum, I, p. 46,Google Scholar fr. 8 Mùller ; Nonnos, Dionysiaques, IV, 289-349.
21. Nonnos, , Dionysiaques, V, 5–34; 50 ss.Google Scholar
22. A diatmëgein (22), à epinémein (31) et à moîra (32) dans la séquence sacrificielle répondent tmêgein (52), epinémein (70) et meri'zein (51) dans la séquence décrivant le partage du territoire urbain : « découper », « attribuer » et « part(ager) » sont des termes qui s'appliquent aussi bien au partage des viandes qu'à celui du sol. Pour l'analogie entre corps sacrificiel et territoire urbain, cf. J. Svenbro, « A Mégara Hyblaea : le corps géomètre », Annales E.S.C., 37, n° 5-6, 1982, pp. 953-964.
23. STÉPhane de Byzance, s.v. Boûneima.
24. Bouianum : Mommsen, Th., Die unteritalischen Dialekte, Leipzig, 1850, p. 173;Google Scholar Nissen, H., Italische Landeskunde, I, Berlin, 1883, p. 528;Google Scholar Altheim, Fr., Geschichte der lateinischen Sprache, Francfort, 1951, p. 27;Google Scholar Strabon, VI, 1, 3 ; Festus, p. 150 L ; voir Heurgon, J., Trois études sur le « ver sacrum », Bruxelles, 1957, notamment p. 20 ss.Google Scholar
Bohillae : Nonius Marcellus, p. 176 L (hillas).
Voir également Strabon, V, 4, 12 et Paul, p. 94 L à propos de l'Italie, pays des boeufs, et Altheim, Fr., « Italia », Studi e materiali di storia délie religioni, 9, 1933, pp. 125–155,Google Scholar et généralement, Nissen, H., Das Templum. Antiquarische Untersuchungen, Berlin, 1869, pp. 57 et 109 ss.Google Scholar
25. Varron, , De la langue latine, V, 143;Google Scholar Tacite, , Annales, XII, 24, 1;Google Scholar Servtus, , Commentaire à l'Enéide, V, 755;Google Scholar Columelle, 6, préface 7 ; Zonaras, , Épitomé, VII, 3;Google Scholar et surtout Denys D'Halicarnasse, I, 88.
26. Porphyre, , Sur l'abstinence, II, 28–30.Google Scholar Cf. Durand, J.-L., « Le corps du délit », Communications, n° 26, 1977, pp. 46–61;Google Scholar Vernant, J.-P., « Théorie générale du sacrifice et mise à mort dans la 8uoia grecque », dans Le sacrifice dans l'Antiquité (Fondation Hardt. Entretiens, 27), Vandoeuvres-Genève, 1981, pp. 1–21.Google Scholar
27. Aristophane, Chevaliers, 197.
28. Voir Stengel, P., « Dermatikon », Paulys Real-Encyclopàdie der classischen Altertumswissenschaft, V, Stuttgart, 1905, col. 243–244.Google Scholar Cf. Robert, L., Hellenica, IX, Paris, 1950, pp. 78–80,Google Scholar pour le plus ancien témoignage épigraphique (vie siècle) sur la vente des peaux.
29. Le corbeau est l'oiseau « pique-autel » par excellence (voir par exemple Esope, Fables, 165 et 168 Chambry), mais il arrive parfois que l'aigle fonde sur un autel pour emporter ce qui cuit dessus (Esope, ibid., 3).
30. Aristophane, fr. 292 Kock.
31. Strabon, IX, 1,15, etc. Le skélos, la « cuisse », est souvent la part réservée au prêtre dans les règlements sacrificiels.
32. Strabon, XVII, 1,6; Valère Maxime, I, 4, 1 bis ; Quinte Curce, IV, 8, 6 ; Plutarque, , Alexandre, 26, 8;Google Scholar Arrien, III, 2, 1 ; Ammten Marcellin, XXII, 16, 7 ; Stéphane de Byzance, S.V. Alexdndreia.
33. Plutarque, Moralia, 289 e-f, passage dont l'importance a été soulignée par J.-P. Vernant, « A la table des hommes », dans M. Détienne, J.-P. Vernant et al., op. cit., pp. 69-70, n. 3.
34. De même, à Rome, les deux bovins — le mâle à l'extérieur, la femelle à l'intérieur — tirant la charrue inscrivent sur le sol la définition de l'existence humaine en traçant la ligne pomériale, qui sépare la cité de l'extérieur, du « sauvage ».
35. Cf. Hartog, Fr., « Les Scythes imaginaires : espace et nomadisme », Annales E.S.C., 34, n° 6, 1979, pp. 1137–1154.Google Scholar Rappelons que « Numides » seditMwzafifesengrec(pourl'étymologie de ce mot, voir E. Laroche, Histoire de la racine nem- en grec ancien [Études et commentaires, 6] Paris, 1949, p. 121 ss.). Justin fait d'ailleurs une allusion à leur statut, opposé à celui des Puniques, lorsqu'il raconte le retour, chez Élissa, des dix ambassadeurs carthaginois envoyés auprès de Hiarbas : « Le roi, disaient-ils, voudrait que l'un d'eux vînt rendre les Africains et leur roi plus civilisés (cultiores) ; mais qui pourra consentir à s'éloigner de ses frères pour aller vivre chez des Barbares (barbaros) et des sauvages (ferarum more viventes) ? » (xviii, 6).
36. Enéide, I, 365-368 ; 423-438.
37. Saint-Denis, E. de, dans son Introduction à Virgile, Géorgiques (Collection des Universités de France), Paris, 1956, p. xxxv.Google Scholar
38. Virgile, , Géorgiques, IV, 281–314 Google Scholar et 540-558 (le poète passe ensuite directement à la célèbre conclusion des Géorgiques : ainsi, la naissance de la société des abeilles est suivie de la louange d'Octave). Il s'agit d'un bovin sacrifié au couteau, selon les vers 284 et 542 (par contre, les Égyptiens étouffent le bovin destiné à donner naissance aux abeilles : ibid., 300-301).
39. Corpus Paroemiographorum Graecorum, I, p. 410 ; II, pp. 416-417 Leutsch-Schneidewin. Cf. la Souda, s.v. epibiirsës ekathézeto.
40. Lucien, Toxaris, 47-48. Cf. Eitrem, S., Opferritus und Voropferder Griechen undRômer (Videnskapsselskapets Skrifter, 1914, II, 1), Christiania, 1915, p. 385 Google Scholar ss. ; cf. aussi Dumézil, G., Romans de Scythie et d'alentour, Paris, 1978, pp. 273–282,Google Scholar et La courtisane et les seigneurs colorés, Paris, 1984, pp. 138-146, pour d'autres aspects de ce récit.
41. Lucien, ibid., 48.
42. Servius, , Commentaire à l'Enéide, IV, 374.Google Scholar
43. Denys D'Halicarnasse, IV, 58, 4 ; Paul, p. 48 L. Cf. Mattingly, H., Coins of the Roman Empire in the British Muséum, I, Londres, 1923, p. 19, n. 96-97:Google Scholar on pourrait se demander si l'objet que les deux « prêtres » tiennent n'est pas une peau d'animal plutôt qu'un animal sacrificiel. Dans cette éventualité la représentation serait conforme à la tradition littéraire (pour Magdelain, A., Essai sur les origines de lasponsio, Paris, 1943, p. 76 Google Scholar ss, la monnaie représente la victime sacrifiée à l'occasion de la prestation de serment).
44. En attendant la parution de la thèse de G. Freyburger sur la fides, voir Boyancé, P., Études sur la religion romaine, Rome, 1972, pp. 91–152.Google Scholar
45. Pour l'analogie entre couteau et Stylus, voir Vegetti, M., Il coltello e lo stilo, Milan, 1979.Google Scholar
46. Pour le symbolisme de l'écriture qui va de droite à gauche, voir Artémidore, La clef des songes, III, 25, avec la note d'A. J. Festugière ﹛ad loc.) : l'écriture « rétrograde » est associée à la tromperie, à l'adultère et au comique (en tant qu'inversion du sérieux).
47. Voir par exemple Cicéron, De l'invention, I, 68 ss. On peut noter l'utilisation des Carthaginois dans l'exemple du « raisonnement à quatre parties », ibid., 71.
48. La formule d'Hérodoen, V, 6, 4, btirsan katatemoûsa, « en découpant la peau de boeuf », est en réalité ambiguë : on pourrait écrire Btirsan, ce qui donnerait la traduction « en traçant le plan de Byrsa » (car cf. Aristote, Politique, 1267 b 22-23, Hippôdamos […] tdn Peiraiâ katétemen, « Hippôdamos […] traça le plan de Pirée »).
49. Eustathe, Commentaire de Denys le Périégète, p. 251 Mùller : polùn hôron têipélei toi toioiitoi sophismati perigrâpsasa.
50. Pour la construction, cf. Hérodote, VII, 60, perigrâphein kûklon, « circonscrire d'un cercle ».
51. Voir Liddell-Scott-Jones, A Greek-English Lexicon, s.v. hôros, IV.
52. Voir ibid., s.v. perigrâphein, V ; perigraphë, IV. C'est en droit ptolémaïque et, bien entendu, en droit romain que le terme est employé en ce sens : voir R. Taubenschlag, TheLaw of Greco-Roman Egypt in the Light of the Papy ri, Varsovie, 1955, pp. 203 et 461 ss ; H. J. Wolff, Dos Recht der griechischen Papyri Àgyptens (Handbuch der Altertumswissenschaft, V, 2), Munich, 1978, p. 150, n. 30.
53. Le sens II C 1, « tromper quelqu'un », de l'entrée circumscribo du Thésaurus linguae latinae occupe en effet le quart de toutes les attestations du terme. Le fait que le mot ne soit pas attesté avec ce sens avant Cicéron n'est pas décisif : c'est le sort de la plupart des vocables latins. Nous pensons donc qu'il signifiait « tromper » déjà à l'époque des guerres puniques.
54. Testamentum : Pline le Jeune, Lettres, VIII, 18, 4. Legem : Digeste, IV, 3, 19.
55. Voir Thésaurus linguae latinae, s.v. circumscriptor ( = perigraphetis) et circumscriptio, 3.
56. Cicéron, Ad familiares, II, 18.
57. Polybe, XXIX, 27 ; Cicéron, Philippiques, VIII, 8, 23 ; Diodore de Sicile, XXXI, 2 ; Tite Live, XLV, 12 ; Velleius Paterculus, I, 10 ; Valère Maxime, VI, 4, 3 ; L'Ancien, Pline, Histoire naturelle, XXXIV, 24;Google Scholar Plutarque, Moralia, 202 f ; Appien, XI, 66 ; Justin, XXXIV, 3 ; Zonaras, IX, 25.
58. Cicéron, ibid.
59. Souda, s.v. Phoinikôn enképhaloi […] kai PhoinikOn sunthêkai ; Photius, s.v. Phoinfkon sunthêkai.
60. En akkadien, « jour et nuit » (urrim u muSim) signifie « toujours ». On ne peut donc pas exclure que l'idée du « traité à la phénicienne » soit inspirée d'un fait linguistique sémitique (et donc, peut-être, punique).
61. Démon, , Fragmente der griechischen Historiker, 327 F 13 Jacoby, ; Strabon, , VI, 1, 15.Google Scholar
62. Denys D'Halicarnasse, XIX, 3.
63. Voir Détienne, M. et Vernant, J.-P., Les ruses de l'intelligence. La métis des Grecs, Paris, 1974, pp. 49–50.Google Scholar
64. Cf. HÉSYcmos, s.v. stréphôsis (” le fait de couvrir d'une peau »), dont la conjecture stérphôsis vise à rattacher le mot à stérphos, « peau » (comme dans Apollonius de Rhodes, Argonautiques, IV, 1348 ; stérphos n'est pas dorien mais ionien, selon les Scholies à Nicandre, Alexipharmaka, 248 Geymonat).
65. Le seul sens de strémma qui convient ici est celui de « fil » (LXX, Judith, 16, 9) ; Liddellscott- Jones en donnent trois autres : « petit pain » ; « entorse » ; « conspiration ».
66. Pour Dorieîs, cf. la Souda, s.v. némos, et le commentaire de Laroche, op. cit., p. 236.
67. Timée, Ainsi, Fragmenta Historicorum Graecorum, I, p. 197, fr. 23 Mùller.Google Scholar
68. Ce rapprochement nous a été suggéré par J. Perron. Notons que eli'ssein est plus fréquent que helissein dans les codices des poèmes homériques (selon Liddell-Scott-Jones, s.v. helisseiri).
69. Euripide, Oreste, 889-894.
70. Apollonius de Rhodes, Argonautiques, I, 463.
71. Odyssée, XIV, 288.
72. Souda, s.v. phoinikikôn : tàpseûdos. Cf. Platon, République, 414 c, et la scholie ad loc.
73. Comicorum Atticorum Fragmenta, III, fr. 1293 Kock et commentaire (phoinikeliktës maintenu contre l'émendation Phoinikh’ elîktes : cf. l'observation faite supra n. 68). On ne peut pas exclure que l'élément phoinik- se réfère à l'écriture (cf. Phoinikeïa grâmmata, « lettres phéniciennes », etc.), ce qui donnerait la traduction : « déformateur-du-sens-de-1'écrit ».
74. La glose est celle d'Hésychios, s.v. phoinikelikten. Cf. Souda, s.v. phoinikelitSs : ho hapatëlôs.
75. Pour \afides Punica, voir le résumé de l'exposé fait par G. Freyburger à l'École Pratique des Hautes Études dans VAnnuaire de l'E.P.H.E., Ve section, 1983-1984, p. 347 ss.
76. Ennius, Annales, VIII, fr. 290 (PoenosDidone oriundos). Didon aurait occupé cette place depuis Naevius : voir D'Anna, G., « Didone e Anna in Varrone e in Virgilio », Rendiconti délia Accademia nationale dei Lincei. Classe di scienze morali, storiche efilologiche,, 30 1975, pp. 3-34.Google Scholar Cf. aussi Silius Italicus, Puniques, I, 70-80 : Hannibal est le descendant d'un frère de la reine Didon.
77. Cicéron, , De la nature des dieux, II, 61.Google Scholar
78. Avant les guerres puniques, la Sicile est le lieu où s'affrontent des intérêts grecs et puniques. C'est dans ce cadre qu'il faut situer la « préhistoire » dont nous parlons et dont, par exemple, l'invention du jeu de mots bûrsa-Bûrsa a dû faire partie.
- 7
- Cited by