Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
Cette étude a pour base principale les documents de la Gëniza du Caire : immense trésor de contrats, d'actes de tribunaux, de lettres et de comptes, s'échelonnant du Xe au XIIIe siècles, et conservés à l'origine dans une synagogue de Fustât, ou le Vieux Caire. La plupart des personnages mentionnés dans ces documents sont des Juifs. Aussi le titre général que nous donnons à cet article nécessite-t-il une explication. Comme nous le montrerons, il n'existait alors en Egypte ni ghetto professionnel ni ghetto physique : pas de concentration forcée de Chrétiens ou de Juifs dans des quartiers séparés. Certes, chaque groupe socioreligieux avait jusqu'à un certain point une préférence pour des professions déterminées (comme c'est encore le cas aujourd'hui pour quelques minorités aux États-Unis), mais sans qu'il y eût de cloisons étanches entre les métiers.
Note Bibliographique. — Les manuscrits sont cités d'après les villes et les collections où ils sont conservés et avec les cotes des collections. A noter les abréviations suivantes :
TS : Taylor-Schechter Collection, conservée à la Bibliothèque de l'Université, Cambridge, Angleterre.
ULCambridge : Autres collections de documents de la Gëniza à la même bibliothèque. Mediterranean Society : A Mediterranean Society of the High Middle Ages, based on Records from the Cairo Gëniza, livre en préparation de l'auteur. Readings : Readings in Mediterranean Social History, Documents choisis de la Gëniza du Caire, traduits en anglais par l'auteur (en préparation).
L'auteur tient à exprimer ses remerciements sincères aux directeurs et aux conservateurs des bibliothèques dont il a utilisé les manuscrits dans cette étude.
page 847 note 1. Au sujet de la Gëniza du Caire. Cf. Goitein, S. D., « L'état actuel de la recherche sur les documents de la Gëniza du Caire », Revue des Etudes juives, I (CXVIII), 1959-60, pp. 9–27 Google Scholar, où se trouvent d'autres indications bibliographiques. Voir aussi la note bibliographique ci-dessus.
page 848 note 1. « The Main Industries of the Mediterranean Area as Reflected in the Records of the Cairo Gèniza », Journal of the Economie and Social History of the Orient, 4, 1961, pp. 168-197.
page 848 note 2. L'article cité dans la note précédente mentionne, p. 168, 210 professions manuelles ; mais depuis qu'il a été rédigé j ‘ a i eu l'occasion d'examiner des centaines de documents inédits de la Gëniza. De là vient cette différence.
page 849 note 1. Maqrïzï, Khitat, Bûlâq 1270-1853, II, pp. 94-106.
page 849 note 2. Elisséeff, N., « Corporations de Damas sous Nûr al-Dïn », Arabica, 3, 1956, pp. 61–79 CrossRefGoogle Scholar. Les documents de la Gëniza et les sources littéraires citées emploient des termes un peu différents.
page 850 note 1. Pour ces détails et les suivants, cf. l'article cité dans la note précédente. Fabricant de peaux : natta c dans U.L. Cambridge, or 1080 J 79 (N 229). Fabricant de pinces : zanâjilï. Cette profession avait une rue à elle (TS, K 6, f. 118 b).
page 851 note 1. Les manuscrits de la Gêniza et les Responsa d'Abraham Maïmonide cités ici sont étudiés dans A Mediterranean Society of the High Middle Ages, chapitre I I , section 2. Pour le manuel sur la réglementation des marchés, cf. Lévi-Provençal, E., Séville musulmane au début du XIIe siècle, Paris, 1947, p. 95 Google Scholar. Texte arabe dans Journal Asiatique 224 (1934), p. 233, 11. 9-10, et Documents arabes… sur la vie… en Occident musulman… I, Le Caire 1955.
page 852 note 1. Cf. Meissner, Bruno, Babylonien und Assyrien, I, Heidelberg 1920, p. 231.Google Scholar
page 852 note 2. Cf. Fattal, Antoine, Le statut légal des non-Musulmans en pays d'Islam, Beyrouth 1958, pp. 144–160 Google Scholar. E. Lévi-Provençal, Séville musulmane (cf. note 7), p. 108, paragraphe 153.
page 853 note 1. Le Dr. Richard Ettinghausen, conservateur en chef de l'Art du Proche- Orient à la Freer Gallery à Washington, m'a suggéré le premier cette explication alors que nous discutions de la place dominante que tenait l'industrie du verre dans les documents de la Gêniza.
page 854 note 1. On trouvera les sources de cette sous-section dans l'article cité, p. 849, note 2.
page 854 note 2. Thèse soumise au Conseil de l'Université hébraïque de Jérusalem, en janvier 1963. Les résultats de cette importante étude seront bientôt publiés dans une langue européenne.
page 854 note 3. R. Brunschvig a étudié les professions méprisées en Islam avec une attention particulière pour la façon dont en traitent les sources légales musulmanes, dans « Métiers vils en Islam », Studio Islamica, XVI, 1962, pp. 4-60. Cf. aussi Ziadeh, Farhat J., « Equality (kafâ'a) in the Muslim Law of Marriage », American Journal of Comparative Law, 6, 1957 CrossRefGoogle Scholar, pp. 503-17.
page 854 note 4. Cf. Baron, S. W., A Social and Beligious History of the Jews, IV, pp. 116-7Google Scholar, où sont aussi passées en revue des sources non-musulmanes.
page 855 note 1. Cf. B. Meissner, op. cit. pp. 229-230.
page 856 note 1. L'auteur traite ce vaste sujet au chapitre III de Mediterranean Society, et dans «on livre sur le commerce des Indes. Cf. la note bibliographique ci-dessus, p. 847.
page 856 note 2. On trouvera au chapitre I (2) de Mediterranean Society les matériaux de la Gëniza pour ce paragraphe et le suivant.
page 856 note 3. Voir Mez, A., Die Renaissance des Islams, Heidelberg, 1922, p. 434.Google Scholar
page 857 note 1. TS 12.133, ligne 28.
page 857 note 2. Cf. Serjeant, R. B., « Islamio Textiles », Ars Islamica, XV-XVI (1951), pp. 47–48.Google Scholar
page 857 note 3. Cf. l'étude de l'auteur, « From the Mediterranean to India », Spéculum, 29, 1954, p. 192, note 20.
page 859 note 1. Le Ma'âlim al-Qurba, éd. Reuben Levy, Cambridge 1938, résumé anglais, p. 57 (médecins), pp. 89-92 (potiers, fabricants d'aiguilles, vendeurs de henné, marchands d'huile et fabricants de tamis). Le manuel espagnol sur la réglementation de» marchés cité plus haut (p. 851, n. 1), p. 119, paragraphe 187, parlant du marché du bétail, exprime le souhait pieux que chaque profession ait un « prud'homme », amïn, pour la surveiller. La célèbre étude de Lewis, Bernard, « The Islamio Guilds » in Economie History Review, 8, 1937, pp. 20–37 CrossRefGoogle Scholar, traite surtout des akhis d'Anatolie (voir p. suiv., n. 2) et ne contient pas de matériaux pour la période que nous étudions.
page 859 note 2. Cf. Mediterranean Society, chapitre II (2), notes 13-15.
page 859 note 3. Les sources de la Gêniza dans Goitein, S. D., Jewish Education in Muslim Countries, Jérusalem, 1962 Google Scholar (en hébreu), pp. 121-3.
page 859 note 4. Pour plus de détails, cf. notre étude : « The Médical Profession in the Light of Cairo Gênisa Documents », Hebrem Union Collège Annual, 34, 1963, pp. 177-194. Voir aussi la note qui suit.
page 859 note 5. Manuel (voir note 1), p. 119, paragraphe 186. TS, NS J 9,lignes 13-14. Cette lettre de la Gêniza mentionne un oculiste qui n'avait pas encore reçu son diplôme de docteur.
page 860 note 1. Pour plus de détails, voir Mediterranean Society, ch. II (2), notes 16-17.
page 860 note 2. Cf. l'article Akhï dans la seconde édition de l'Encyclopédie de l'Islam (Fr. Taeschner).
page 860 note 3. Maimon, Moïse b., Respoma, éd. Blau, J., Jérusalem, 1960, p. 860.Google Scholar
page 861 note 1. Cf. de l'auteur, « Slaves and Slavegirls in the Cairo Gêniza Records », Arabica, 9, i960, pp. 1-20.
page 861 note 2. A cause de l'énorme différence des niveaux de vie à notre époque et aux XIe et XIIe siècles, il est très difficile d'évaluer le pouvoir d'achat d'une pièce d'or de l'époque. Différentes sources indiquent qu'une famille de la classe pauvre pouvait vivre modestement avec 2 dinars par mois. Le prix moyen d'un thawb, vêtement courant masculin et féminin, qui durait souvent toute une vie, était de 1 dinar. On pouvait acheter pour le même prix environ 135 kg de pain. Ainsi on peut peut-être admettre qu'un dinar équivalait à cinquante dollars. Cf. les travaux de M. E. Ashtor.
page 861 note 3. Environ une pièce d'argent et demi, cf. ci-dessous.
page 862 note 1. Responsa (voir p. 860, n. 8), pp. 177-8, t Une compagnie d'associés dans un atelier de soie, jamà ‘ at sharika (autre ms. : shurakà) fï qâ’ al harir. Le mot qà'a désigne le rez-de-chaussée d'une maison qui était souvent loué comme atelier. La lettre mentionne plus loin les deux compagnies par le terme al-qâ atayn.
page 862 note 2. Cf. Mediterranean Society, chapitre II, section 2, note 12, et section I, note 18, « peintres de motifs » est un essai de traduction de laxmvân.
page 862 note 3. Cf. ibid., chapitre IV, sections 3 et 7.
page 862 note 4. New York, Jewish Theol. Sem., Geniza Mise. 27 ; Oxford, Bodleian, ms. Heb. a 8 (Catal. Neubauer 2873), f. 8. Les deux contrats sont traduit dans Beadings.
page 863 note 1. Cf. Udovitch, A. L., « At the origins of the Western Commenda », Spéculum, 87 1962, pp. 198–207 CrossRefGoogle Scholar, où se trouvent d'autres indications bibliographiques.
page 864 note 1. Cf. Mediterranean Society, chap. II (2), notes 2-4.
page 865 note 1. Cf. Encyclopédie de l'Islam, au mot «Sukkar», et Médit. Soc, Index, aux mots « Sugar-Industry » et « Trade ».
page 865 note 2. A moins d'indications contraires, les documents de la Gêniza utilisés dans cette section sont indiqués dans Mediterranean Society, chap. II , section 3.
page 866 note 1. Le pouvoir d'achat du dirham de même que son rapport au dinar changeaient d'année en année et même dans la même année d'une ville à une autre. Cependant dans des documents datés de 1052 à 1169, nous voyons les tribunaux accorder une pension aux mineurs d'un demi-dirham par jour. Le rapport moyen entre les pièces d'or et d'argent était de 1 /36 aux XIe et XII e siècles.
page 867 note 1. TS, 16. 148. Traduit dans Readings.
page 867 note 2. TS, 10 J 12, f. 20 (N 144), marge.
page 867 note 3. Cf. Goitein, «The Jewish Local Community in the light of the Cairo Gëniza Documents », Journal of Jewish Studies 1962, pp. 133-158.