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Apostolat mendiant et société : une confrérie dominicaine à la veille de la Réforme

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Un ordre religieux, quel que soit le degré de solitude auquel prétendent ses membres, entretient, comme tout autre corps social, un ensemble de relations économiques, culturelles, avec le monde qui l'entoure, et s'en rend ainsi étroitement dépendant.

A plus forte raison lorsqu'il s'agit des Ordres mendiants : ils se voulaient pour la ville, et paraissent à tous égards s'être si bien définis par elle, que la présence de l'un d'eux dans une localité, est utilisée, à titre d'hypothèse, il est vrai, comme critère du fait urbain au Moyen Age.

Mais il ne s'agit, là encore, que d'un repérage : à ce niveau de l'enquête, rien n'est dit encore de la réalité complexe de la ville, et pas davantage des rapports multiples que les Mendiants entretenaient avec elle. Notre point de vue paraîtra limité : l'étude d'une seule confrérie, la confrérie du Rosaire, fondée à Colmar en 1484, par les Frères Prêcheurs de la ville.

Type
Histoire Quantitative
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1971

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References

page 83 note 1. Cet article a été rédigé à partir d'un mémoire de Maîtrise, réalisé en 1968-1969 à la Sorbonne, sous la direction de M. le professeur M. Mollat: « La confrérie dominicaine du Rosaire de Colmar, les fondements sociaux d'une dévotion à la veille de la Réforme ». La bibliographie, l'étude de la dévotion du Rosaire, l'historique des confréries de ce nom, y sont beaucoup plus développés qu'ici. Voir aussi : J.-CI. Schmitt, « La Confrérie du Rosaire de Colmar (1485). Textes de fondation, « Exempta » en allemand d'Alain de la Roche, listes des Prêcheurs et des soeurs dominicaines », Archivum Fratrum Praedicatorum, XL (1970). pp. 97-124.

page 83 note 2. Le Goff, J.. « Apostolat mendiant et fait urbain dans la France médiévale : l'implantation des Ordres mendiants. Programme-questionnaire pour une enquête », Annales E.S.C., 1968, pp. 335352; 1970, pp. 924-946Google Scholar.

page 83 note 3. Le registre de cette confrérie est conservé à Colmar, et provient de l'ancienne bibliothèque des Prêcheurs de cette ville. Il comporte, d'une part, les textes constitutifs de la confrérie, les prescriptions concernant la prière du Rosaire, les avantages spirituels (indulgences) que les confrères pouvaient en attendre, l'admission du confrère à la confrérie; d'autre part, les listes des confrères : celle des Frères du couvent puis quarante listes qui intéressent autant de localités différentes et contiennent 6 461 noms, dont 2 873 à Colmar même, inscrits en un laps de temps certainement assez court. Bibliothèque municipale, ms. 474 (Catalogue général des Manuscrits des Bibliothèques publiques de France, LVI, Colmar, n° 933, p. 264).

Les listes contiennent en réalité, près de 7 000 noms, mais nous n'avons utilisé que ceux qui semblaient à en juger par quelques mentions de dates, l'écriture, la présentation cohérente des listes, avoir été inscrits peu après la fondation de la confrérie.

Pour l'année 1495 (rôles de l'impôt levé par l'empereur Maximilien pour la guerre contre les Turcs), la population de Colmar a été évaluée à 7 639 habitants. Cf. H. Fleurent. « Essai sur la démographie et l'épidémologie de la ville de Colmar », Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar, 1920-1921.

Le f° 102 de l'obituaire des Dominicains de Colmar, conservé aux Archives départementales du Haut-Rhin (H, Dominicains de Colmar, E 3/1) concerne aussi le Rosaire : fondation d'un autel de la confrérie en 1493. Cf. éd. Ch. Wittmer, L'obituaire des Dominicains de Colmar, Strasbourg, 1934 (” Publications de la Société savante d'Alsace et de Lorraine », 3).

page 85 note 1. Ils étaient communs à toutes les confréries du Rosaire, dès la première, fondée par Alain de la Roche, O.P., vers 1470 à Douai, peu avant celle de Cologne en 1475. Cf. A. Duval, « Michel François », Dictionnaire de Spiritualité, V, 1107-1115.

page 86 note 1. A. Barthelmé, La réforme dominicaine au XVe siècle en Alsace et dans l'ensemble de la province de Teutonie, Collection d'études sur l'histoire du droit et des institutions de l'Alsace, VII, 1931.

page 93 note 1. Sittler, L., « Les Bourgeois de Colmar, essai d'une vue d'ensemble », dans La Bourgeoisie alsacienne. Publications de la société savante d'Alsace et des régions de l'Est, Strasbourg-Paris, 1954. pp. 2132 Google Scholar.

page 93 note 2. Zundel, A., « Les routes en Haute Alsace à la fin du Moyen Age », Positions de thèses de l'École des Chartes. 1960, pp. 107114 Google Scholar.

page 93 note 3. Sittler, L., Commerce et commerçants dans le vieux Colmar, s.l., 1965, p. 33 Google Scholar.

page 97 note 1. Wittmer, Ch., « L'Obituaire des Dominicains de Colmar », op. cit., p. 169 Google Scholar et 205.

page 98 note 1. Schmidt, Ch., « Die Strasburger Beginenhaüser im Mittelalter », Alsatia, 1859, p. 25 Google Scholar. Voir aussi : D. Phillips, Beguines in medieval Strasburg. A study ofthe social aspect of begin live, Stanford University of California, 1941.

page 98 note 2. Manuscrit du Rosaire, f° 4 r°. Dans I’ « Obituaire », op. cit.. p. 126.

page 98 note 3. Ms., f° 4 v°. Admis comme bourgeois en 1457, cf. L. Stittler, Les listes d'admission à la Bourgeoisie de Colmar, I : 1361-1494, Colmar, Publications des Archives de la ville de Colmar, Colmar. 1958, n° 2771. Grâce aux listes d'admission à la Bourgeoisie, il est possible, en effet d'identifier, dans le registre de la confrérie, de nombreux bourgeois de Colmar, ou, plus souvent, un de leurs ancêtres, lorsqu'ils appartenaient à une vieille famille de la ville.

page 99 note 1. Fleurent, H., « La lèpre et la léproserie de Colmar pendant le Moyen Age », Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 1953, pp. 1618 Google Scholar.

page 100 note 1. Sittler, L., « Les mouvements sociaux à Colmar », Revue d'Alsace, 1956, pp. 129145 Google Scholar.

page 100 note 2. Le Bras, G., « Les confréries chrétiennes. Problèmes et propositions », Revue d'Histoire du Droit français et étranger. 1940-1941, pp. 333335 Google Scholar.

page 103 note 1. Par exemple, dans la confrérie de Sainte-Anne, fondée à Colmar en 1504, il ne fallait réciter que 15 Pater Noster et 15 Ave Maria. Cf. Arch. Mun. de Colmar, CC 134 (1).

page 104 note 1. Wittmer, Ch., « L'Obituaire des Dominicains… », op. cit., p. 209 Google Scholar.

page 104 note 2. Manuscrit du Rosaire, f° 31 r° et f° 21 v°..

page 104 note 3. Febvre, L., « Une question mal posée : les origines de la réforme française et le problème des causes de la réforme », dans Au coeur religieux du XVIe siècle, 2e éd., Paris, 1968, p. 37 Google Scholar.