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Amour illégitime et société à Nantes au XVIIIe siècle

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Les renseignements que nous avons actuellement sur l'amour illégitime dans la société de la France moderne sont assez dispersés. La plupart viennent des monographies de démographie historique qui ont utilisé les actes de baptême des bâtards. On peut en conclure que le nombre des bâtards est très peu élevé dans la seconde moitié du XVIIe siècle et dans la première moitié du siècle suivant, et qu'il s'accroît faiblement, à partir d'une date plus ou moins tardive pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle dans les campagnes, car nos connaissances sur les villes sont encore plus maigres. L'illégitimité urbaine et l'ampleur du mouvement qui fait se déplacer vers les villes les filles mères de la campagne n'ont pu être mesurés.

Type
Normes et Déviances
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1972

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References

1. Impossible de citer toutes ces études où l'on peut glaner des renseignements. Des appréciations sur l'ensemble des résultats dans Chaunu, P., La civilisation de l'Europe classique, Paris, Arthaud, 1966, in-8°, 706 p.Google Scholar (p. 196) et dans Guillaume, P. et Poussou, J. P., La démographie historique, Paris, Colin, 1970, 386 p.Google Scholar (p. 173).

2. J. Solé, Passion charnelle et société urbaine d'Ancien Régime. Annales de la faculté des lettres et des sciences humaines de Nice, n° 9-10, 1969.

3. Lottin, , « Naissances illégitimes et filles-mères à Lille », Revue d'Histoire moderne et contemporaine, 1970, t. 17, pp. 278332 CrossRefGoogle Scholar.

4. Voir à la fin de l'article, en annexe, les cotes et les dates de ces registres.

5. A. Favre, Codex definitionum, Genève, 1628 : « Virgini creditur iuranti se ab aliquo cognitam non etiam meretrici. » (Lib. IV, Tit. XIV, def. 18, p. 312.)

6. Baret, Sur la preuve de la filiation naturelle, Paris, 1872.

7. Isambert, , Recueil des anciennes lois françaises, XII, p. 471 Google Scholar.

8. Arch. mun. de Nantes, GG 746. Extrait du registre du Parlement du 4 août 1725.

9. Nos remerciements vont à M. le professeur Chaunu, professeur à la Sorbonne, qui nous a engagé à demander au C.N.R.S. un crédit que nous avons obtenu. Nous remercions aussi M. le professeur Pham, professeur à l'Université de Caen, qui nous a accueilli dans son laboratoire, et M. Dubois, collaborateur technique au C.N.R.S. qui nous a consacré beaucoup de temps.

10. Planche I.

11. Sur cet aspect, voir « Mouvement migratoire féminin, métiers féminins et structures urbaines », article à paraître dans le prochain Cahier du Centre de recherches d'histoire de la France-Atlantique, Université de Nantes. Douze cartes et planches de graphiques sont prévues.

12. Planche II.

13. Blayo, Y. et Henry, L., « Données démographiques sur la Bretagne et l'Anjou de 1740 à 1835 », Annales de démographie historique, 1967, pp. 91171 (p. 107)CrossRefGoogle Scholar.

14. Ibidem, p. 115.

15. Y. Blayo et L. Henry, art. cit.

16. Arch. dép. 35, C 1286 et 1287. Évaluation du nombre des bâtards. Cf. entre autres la réponse du subdélégué de Dinan : « Cette rareté provient de ce que les personnes du sexe se mettent aux églises dans un lieu séparé des hommes. Aucune d'elles n'échappe aux regards curieux des connaisseuses; lorsque le doute de celles-ci se change en certitude, elles avertissent ceux qui ont caractère et qui prennent précaution pour que la personne déclare sa grossesse et le père de l'enfant. »

17. Comte D'Angeville, Essai sur la statistique de la population française considérée sous quelques-uns de ses rapports physiques et moraux, Paris, 1836, in-4°.

18. G. Le Bras, Études de sociologie religieuse. 2 volumes. P.U.F., t. 1, carte hors texte.

19. Un test de la fidélité de l'Ouest à la pratique religieuse traditionnelle est l'observance qui se maintient de ne pas se marier pendant le Carême et l'Avent pendant la première moitié du XIXe siècle. La laïcisation de l'état civil ne change pas la coutume (cf. Blayo, art. cit.). Rien de comparable avec le centre du Bassin parisien. Cf. Lachtver, M., La population de Meulan, Paris, 1969, in-4°, 339 p., p. 88Google Scholar.

20. A.M.N., FF. 271 et 272.

21. Planche V.

22. Durand, Yves, Les Fermiers généraux, Paris, 1971, p. 318 Google Scholar.

23. Chevalier, Louis, Classes laborieuses, classes dangereuses, Paris, 1958, p. 380 Google Scholar.

24. Condamnation au bûcher encore en 1678,1680,1692 par le Parlement de Paris, sans compter l'affaire particulière de François Deschauffours en 1725. Les bûchers des sodomites ont flambé plus longtemps que ceux des sorciers. Cf. Bibl. nat., ms. fr. 10969 et 10970.

25. Isambert, Recueil des anciennes lois françaises. Déclaration concernant le rapt de séduc tion du 22 novembre 1730, t. 21, p. 338.

26. Boucher D'Argis, Ordonnances du roi Henri III, t. 14, p. 67.

27. J. L. Flandrin, « Contraception et mariage », Annales E.S.C., 1969, n° 6 : « Je croirais plutôt que ceux qui n'avaient pas les moyens d'avoir des enfants trouvaient un exutoire à leurs pulsions sexuelles dans des pratiques illégitimes et stériles, que ce soit dans des pratiques solitaires ou la fornication… Bref, je crois que les relations illégitimes n'étaient pas le fait de groupes restreints en marge de la société, et qu'elles impliquaient des pratiques contraceptives. Avant l'introduction massive de la contraception dans le mariage, l'apprentissage de ces pratiques s'est fait dans le péché » (p. 1389).