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« À la poursuite de la réforme »: Renouveaux et débats historiographiques de l’histoire religieuse et intellectuelle de l’islam, xve-xxie siècle

Published online by Cambridge University Press:  13 August 2019

Catherine Mayeur-Jaouen*
Affiliation:
Sorbonne Université

Résumés

L’histoire religieuse et intellectuelle de l’islam à l’époque moderne et contemporaine est souvent réduite à un récit-maître arabo-centrique et téléologique dans lequel la modernité commencerait avec l’expédition d’Égypte ou la Nahḍa, la Renaissance arabe. Cette histoire verrait se succéder soufisme, réformisme musulman, islamisme, salafisme, soit une « généalogie de l’islamisme ». Dans une démarche d’histoire régressive, cet article éclaire la pluralité des voies possibles comme le caractère hétérogène des moments historiques, grâce à la présentation des dynamiques courantes de l’historiographie internationale sur l’histoire de l’islam entre le xve et le xxie siècle. Remontant vers l’amont, il s’agit de repérer les ruptures et les continuités, les lectures successives de tel auteur médiéval et de tel concept (comme salafiyya). L’article s’efforce de démontrer la nature construite de la vulgate historiographique du « réformisme musulman » de la fin du xixe siècle, comme celle sur « la pensée arabe à l’âge libéral ». Les débats sur le « néo-soufisme » et sur l’Aufklärung du xviiie siècle ont conduit à une meilleure connaissance de l’islam de la fin de l’époque moderne. Entre le xve et le xviie siècle, s’épanouit une soif de renouveau (tajdīd) en hadith, en droit musulman et en soufisme. Les recherches récentes des ottomanistes sur les processus de « confessionnalisation » aux xvie et xviie siècles montrent l’importance des facteurs politiques dans ces évolutions de l’islam à l’âge des trois Empires (moghol, safavide, ottoman).

Abstracts

The religious and intellectual history of early modern and modern Islam is often reduced to a teleological and Arab-centric narrative, where modernity begins with the Egyptian Expedition or the Nahḍa, the Arab Renaissance. This history would see the succession of Sufism, Muslim reformism, Islamism, and Salafism as a “genealogy of Islamism.” Using a regressive history approach, this article will illuminate the plurality of possible pathways and the heterogeneous nature of historical moments through a presentation of the current dynamics of international historiography on Islam between the fifteenth and the twenty-first century. Moving back through time, it attempts to identify breaks and continuities, and the successive readings of medieval authors and concepts (such as salafiyya). The article endeavors to demonstrate the constructed nature of the historiographical vulgate of “Muslim reformism” at the end of the nineteenth century, as well as that of “Arabic thought in the liberal age.” The debates on the “neo-Sufism” and Aufklärung of the eighteenth century have led to a better understanding of Islam in the seventeenth and eighteenth centuries. Between the fifteenth and seventeenth centuries, thirst for renewal (tajdīd) flourished in hadith, Islamic law, and Sufism. Recent research on the process of “confessionalization” in the sixteenth and seventeenth centuries shows the importance of political factors in these developments of Islam during the age of the three Empires (Mughal, Safavid, and Ottoman).

Type
Écrire l’histoire de l’islam moderne et contemporain
Copyright
© Éditions de l'EHESS 

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Footnotes

*

Cet article est issu d’une conférence donnée en 2011 à l’Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche, et d’un séminaire tenu avec Samuela Pagani à l’Institut des études sur l’islam et les sociétés du monde musulman (Iismm-Ehess) le 9 décembre 2011 sur la notion de réforme religieuse en islam. Je remercie Augustin Jomier pour m’avoir encouragée à écrire cet article, ainsi que Stéphane Lacroix, Philippe Pétriat, Renaud Soler et Ismail Warscheid pour leurs précieuses remarques.

References

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3 Voir, par exemple, Akkach, Samer, ‘Abd al-Ghanī al-Nābulusī: Islam and the Enlightenment, Oxford, Oneworld, 2007Google Scholar ; Sorman, Guy, Les enfants de Rifaa. Musulmans et modernes, Paris, Fayard, 2002Google Scholar.

4 Bauer, Thomas, Die Kultur der Ambiguität. Eine andere Geschichte des Islams, Berlin, Verlag der Weltreligionen, 2011Google Scholar ; comptes rendus de Heyberger, Bernard, « De l’ambiguïté en islam », dans la Revue de l’histoire des religions, 3, 2012, p. 403-412CrossRefGoogle Scholar, et de Catherine Mayeur-Jaouen dans Arabica, 64-1, 2017, p. 115-127. Dans un esprit proche, voir Ahmad, Shahab, What Is Islam ? The Importance of Being Islamic, Princeton, Princeton University Press, 2015CrossRefGoogle Scholar. Pour un compte rendu comparatif des deux livres, voir Griffel, Frank, « Contradictions and Lots of Ambiguity: Two New Perspectives on Premodern (and Postclassical) Islamic Societies », Bustan: The Middle East Book Review, 8-1, 2017, p. 1-21Google Scholar.

5 Hourani, Albert Habib, Arabic Thought in the Liberal Age, 1798-1939, Londres, Oxford University Press, 1962Google Scholar (L’âge d’un monde arabe libéral, trad. par S. Besse Ricord et A. Davoust, Neuilly-sur-Seine, Atlande, 2016).

6 On parlera ici d’« histoire moderne » pour désigner la période du xve au xviiie siècle, soit la Frühe Neuzeit ou l’Early Modern History. Pour le monde musulman, cette époque est celle des trois Empires, safavide, moghol et ottoman, dont les relations réciproques ont davantage d’importance pour l’histoire religieuse de l’islam que celles qu’il a entretenues avec l’Europe.

7 Filoramo, Giovanni (dir.), Le religioni e il mondo moderno, vol. 3, Islam, vol. dirigé par Roberto Tottoli, Turin, Einaudi, 2009Google Scholar.

8 Schulze, Reinhard, Geschichte der islamischen Welt. Von 1900 bis zur Gegenwart, Munich, C. H. Beck, 2016Google Scholar. Si la première édition de ce livre (1994) a été traduite en anglais en 2002, la troisième édition revue et augmentée (2016) ne l’a pas été.

9 Peskes, Esther, Muḥammad B. ʿAbdalwahhāb (1703-92) im Widerstreit. Untersuchungen zur Rekonstruktion der Frühgeschichte der Wahhābīya, Stuttgart, F. Steiner, 1993Google Scholar.

10 Ce que, de toute façon, l’on ne fait plus guère. La fiction d’une intelligentsia polyglotte et mondialisée (« tout le monde lit l’anglais ») fait généralement reculer devant le coût d’une traduction de qualité.

11 Reichmuth, Stefan, The World of Murtaḍā al-Zabīdī (1732-91): Life, Networks and Writings, Cambridge, Gibb Memorial Trust, 2009Google Scholar.

12 Belles exceptions avec Denis Matringe, Thibaut d’Hubert, Alexandre Papas, Marc Toutant, Étienne Naveau, Jérôme Lentin et Julien Dufour.

13 L’« islam périphérique » a eu son heure de gloire avec Marc Gaborieau (Inde), Nicole Grandin (Afrique orientale), Alexandre Popovic (Balkans), Denys Lombard (Indonésie) et Yann Richard (Iran). Sur l’histoire sociale des confréries soufies dans les mondes turcs, voir les volumes écrits ou dirigés par Alexandre Popovic et Gilles Veinstein, Nathalie Clayer, Thierry Zarcone. Le plus accessible au grand public est Popovic, Alexandre et Veinstein, Gilles (dir.), Les Voies d’Allah. Les ordres mystiques dans l’Islam des origines à aujourd’hui, Paris, Fayard, 1996Google Scholar. Sur le soufisme, un groupe francophone fondé par Michel Chodkiewicz et Denis Gril a produit de nombreux volumes collectifs depuis vingt ans.

14 Azria, Dans Régine et Hervieu-Léger, Danièle (dir.), Dictionnaire des faits religieux, Paris, Puf, 2010Google Scholar, il n’y a pas d’entrée « islam », contrairement à « judaïsme », à « catholicisme » et à « islamisme ». La plupart des manuels parus sur « Le Moyen-Orient de 1876 à 1980 », question au concours de l’agrégation d’histoire en 2017-2018, évitent l’islam per se : l’histoire religieuse n’y apparaît que sous l’angle des minorités non musulmanes.

15 On doit donc recourir à Kurzman, Charles (éd.), Modernist Islam, 1840-1940: A Sourcebook, New York, Oxford University Press, 2002Google Scholar ; Euben, Roxanne L. et Zaman, Muhammad Qasim (éd.), Princeton Readings in Islamist Thought: Texts and Contexts from al-Banna to Bin Laden, Princeton, Princeton University Press, 2009Google Scholar.

16 Dupont, Anne-Laure, Ǧurǧī Zaydān (1861-1914). Écrivain réformiste et témoin de la renaissance arabe, Damas, Institut français du Proche-Orient, 2006CrossRefGoogle Scholar.

17 Seidensticker, Tilman, Islamismus. Geschichte, Vordenker, Organisationen, Munich, C. H. Beck, 2014Google Scholar.

18 Sur la notion de maṣlaḥa, voir Felicitas Opwis, Maṣlaḥa and the Purpose of the Law: Islamic Discourse on Legal Change from the 4th/10th to 8th/14th Century, Leyde, Brill, 2010.

19 El-Rouayheb, Khaled, Islamic Intellectual History in the Seventeenth Century: Scholarly Currents in the Ottoman Empire and the Maghreb, New York, Cambridge University Press, 2015CrossRefGoogle Scholar. Comme me l’a fait remarquer Stéphane Lacroix (communication personnelle), le taḥqīq du xviie siècle a peu à voir avec les taḥqīqāt des salafistes de l’époque actuelle, « c’est-à-dire, tel qu’ils comprennent le terme, des éditions critiques de manuscrits anciens dont on répertorie et identifie les hadiths. Le terme est intéressant dans sa prétention à la scientificité (et donc à la modernité), prétention qui obsède les salafistes. »

20 Meijer, Roel (dir.), Global Salafism: Islam’s New Religious Movement, Londres, Hurst, 2009Google Scholar ; Rougier, Bernard (dir.), Qu’est-ce que le salafisme ?, Paris, Puf, 2008CrossRefGoogle Scholar ; Lacroix, Stéphane, Les islamistes saoudiens. Une insurrection manquée, Paris, Puf, 2010CrossRefGoogle Scholar.

21 Lauzière, Henri, « The Construction of Salafiyya: Reconsidering Salafism from the Perspective of Conceptual History », International Journal of Middle East Studies, 42-3, 2010, p. 369-389CrossRefGoogle Scholar.

22 Laoust, Henri, « Le réformisme orthodoxe des ‘Salafiya’ et les caractères généraux de son orientation actuelle », Revue des études islamiques, 6, 1932, p. 175-224Google Scholar.

23 Schulze, Reinhard, Islamischer Internationalismus im 20. Jahrhundert. Untersuchungen zur Geschichte der Islamischen Weltliga, Leyde, Brill, 1990Google Scholar.

24 Griffel, Frank, « What Do We Mean by ‘Salafī’ ? Connecting Muḥammad ‘Abduh with Egypt’s Nūr Party in Islam’s Contemporary Intellectual History », Die Welt des Islams, 55-2, 2015, p. 186-220CrossRefGoogle Scholar ; Lauzière, Henri, « What We Mean Versus What They Meant by ‘Salafi’: A Reply to Frank Griffel », Die Welt des Islams, 56-1, 2016, p. 89-96CrossRefGoogle Scholar.

25 Reste à savoir s’il s’agit uniquement du Prophète et de ses Compagnons, ou s’il faut comprendre également les Suivants (la génération suivante), voire les musulmans des trois premiers siècles de l’islam, comme le suggérait Muḥammad ‘Abduh.

26 Le hanbalisme, à la fois école de droit et de théologie, choisit d’en rester à la description littérale de Dieu et ses attributs dans le Coran et le hadith : il ne faut ni chercher à comprendre le comment de ces attributs, ni interpréter métaphoriquement le sens littéral des expressions qui les évoquent (« la main de Dieu », « sa face », etc.), sans sombrer pour autant dans l’anthropomorphisme.

27 Dupont, Anne-Laure et Mayeur-Jaouen, Catherine (dir.), no spécial « Débats intellectuels au Moyen-Orient dans l’entre-deux-guerres », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 95-98, 2002Google Scholar.

28 Il suffit de lire les Mémoires de Ḥasan al-Bannā pour saisir l’importance d’al-Khaṭīb. Voir Ende, Werner, Arabische Nation und islamische Geschichte. Die Umayyaden im Urteil arabischer Autoren des 20. Jahrhunderts, Beyrouth/Wiesbaden, Orient-Institut der Deutschen morgenländischen Gesellschaft/F. Steiner, 1977Google Scholar ; Brunner, Rainer, Annäherung und Distanz. Schia, Azhar und die islamische Ökumene im 20. Jahrhundert, Berlin, K. Schwarz, 1996Google Scholar, édition revue et augmentée : Id., Islamic Ecumenism in the 20th Century: The Azhar and Shiism between Rapprochement and Restraint, trad. par J. Greenman, Leyde, Brill, [1996] 2004 ; Sajid, Mehdi, Muslime im Zwischenkriegseuropa und die Dekonstruktion der Faszination vom Westen. Eine kritische Auseinandersetzung mit Šakīb ʾArslāns Artikeln in der ägyptischen Zeitschrift al-Fatḥ (1926-1935), Berlin, EB-Verlag, 2015Google Scholar.

29 Cleveland, William L., Islam against the West: Shakib Arslan and the Campaign for Islamic Nationalism, Austin, University of Texas, 1985Google Scholar.

30 Lauzière, Henri, The Making of Salafism: Islamic Reform in the Twentieth Century, New York, Columbia University Press, 2016Google Scholar.

31 Bernard Haykel, « On the Nature of Salafi Thought and Action », in R. Meijer (dir.), Global Salafism…, op. cit., p. 33-57.

32 Duarte, Steven, « Contribution à une typologie des réformismes de l’islam : les critères distinctifs du ‘réformisme islamique’ », Arabica, 63-3/4, 2016, p. 294-323CrossRefGoogle Scholar, propose une classification courageuse des réformismes, mais d’après ses propres critères.

33 McDougall, James, History and the Culture of Nationalism in Algeria, New York, Cambridge University Press, 2006Google Scholar ; Charlotte Courreye, « L’Association des oulémas musulmans algériens et la construction de l’État algérien indépendant. Fondation, héritages, appropriations et antagonismes (1931-1991) », thèse de doctorat, Université Sorbonne Paris Cité/Inalco, 2016.

34 S. Lacroix, Les islamistes saoudiens…, op. cit. ; Nabil Mouline, Les clercs de l’islam. Autorité religieuse et pouvoir politique en Arabie saoudite, xviiie-xxie siècles, Paris, Puf, 2011.

35 Merad, Ali, « Les courants réformistes en Islam moderne », no spécial « Pensée et valeurs de l’Islam », Cultures, 4-1, 1977, p. 108Google Scholar.

36 Gilbert Delanoue y insistait (communication personnelle, vers 1992) : le « réformisme musulman » n’existe pas, mais il a existé des réformistes qui, dans l’urgence d’une situation de crise, ont tenté de formuler des solutions.

37 Baron, Beth, The Women’s Awakening in Egypt: Culture, Society, and the Press, New Haven, Yale University Press, 1994Google Scholar ; Badran, Margot, Feminists, Islam, and Nation: Gender and the Making of Modern Egypt, Princeton, Princeton University Press, 1995Google Scholar.

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39 Elshakry, Marwa, Reading Darwin in Arabic, 1860-1950, Chicago, The University of Chicago Press, 2013CrossRefGoogle Scholar.

40 Dyala Hamzah, « L’intérêt général (maṣlaḥa ‘āmma) ou le triomphe de l’opinion. Fondation délibératoire (et esquisses délibératives) dans les écrits du publiciste syro-égyptien Muḥammad Rashīd Riḍā (1865-1935) », thèse de doctorat, Ehess/Freie Universität Berlin, 2008.

41 Pour un exemple de littérature apologétique, sans rapport avec l’histoire, voir Ramadan, Tariq, Aux sources du renouveau musulman. D’al-Afghānī à Hassan al-Bannā, un siècle de réformisme islamique, Lyon, Tawhid, [1998] 2002Google Scholar.

42 Selon l’expression célèbre de Muḥammad Kurd ‘Alī. Voir Escovitz, Joseph H., « ‘He Was the Muḥammad ‘Abduh of Syria’: A Study of Ṭāhir al-Jazā’irī and his Influence », International Journal of Middle East Studies, 18-3, 1986, p. 293-310CrossRefGoogle Scholar.

43 Keddie, Nikki R., Sayyid Jamāl al-Dīn ‘al-Afghānī’: A Political Biography, Berkeley, University of California Press, 1972Google Scholar.

44 Elissa-Mondeguer, Nadia, « Al-Manār de 1925 à 1935 : la dernière décennie d’un engagement intellectuel », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 95-98, 2002, p. 205-226Google Scholar.

45 Je remercie le relecteur anonyme de cet article d’avoir précisé que le dernier tome d’Al-Manār (t. 35) fut une œuvre partagée : « Riḍā était encore vivant à la publication des deux premiers numéros de l’été 1935. Son frère Muḥyī al-Dīn et son propre fils aîné, Muḥammad Shaf ī‘, ont ensuite publié les deux numéros suivants en mars 1936. La production s’est arrêtée pendant trois ans, jusqu’à ce que al-Bannā reprenne les rênes de la revue, après en avoir acquis la licence d’exploitation, et en publie six numéros additionnels, toujours dans le t. 35, de juillet 1939 à septembre 1940. »

46 Commins, David Dean, Islamic Reform: Politics and Social Change in Late Ottoman Syria, New York, Oxford University Press, 1990Google Scholar ; Weismann, Itzchak, Taste of Modernity: Sufism, Salafiyya, and Arabism in Late Ottoman Damascus, Leyde, Brill, 2001Google Scholar ; Eich, Thomas, Abū l-Hudā al-Ṣayyādī. Eine Studie zur Instrumentalisierung sufischer Netzwerke und genealogischer Kontroversen im spätosmanischen Reich, Berlin, K. Schwarz, 2003Google Scholar.

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48 Sur l’Asie centrale, voir Dudoignon, Stéphane A. et Georgeon, François (dir.), no spécial « Le réformisme musulman en Asie centrale. Du ‘premier renouveau’ à la soviétisation, 1788-1937 », Cahiers du monde russe, 37-1/2, 1996Google Scholar ; Dudoignon, Stéphane A. et Komatsu, Hisao (dir.), Islam in Politics in Russia and Central Asia: Early Eighteenth to Late Twentieth Century, Londres, Kegan Paul, 2001Google Scholar ; Kemper, Michael, Sufis und Gelehrte in Tatarien und Baschkirien, 1789-1889. Der islamische Diskurs unter russischer Herrschaft, Berlin, K. Schwarz, 1998Google Scholar ; Kemper, Michael, von Kügelgen, Anke et Yermakov, Dmitriy (dir.), Muslim Culture in Russia and Central Asia from the 18th to the Early 20th Centuries, 3 vol., Berlin, K. Schwarz, 1996Google Scholar, 1998 et 2000.

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51 J. McDougall, History and the Culture of Nationalism in Algeria, op. cit.

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53 W. Ende, Arabische Nation und islamische Geschichte…, op. cit. ; R. Brunner, Annäherung und Distanz…, op. cit. ; Augustin Jomier, « Un réformisme islamique dans l’Algérie coloniale. Oulémas ibadites et société du Mzab (c. 1880-c. 1970) », thèse de doctorat, Université du Maine, 2015.

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61 Delanoue, Gilbert, Moralistes et politiques musulmans dans l’Égypte du xixe siècle (1798-1882), Le Caire, Institut français d’archéologie orientale, 1982Google Scholar, introduction.

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73 Des spécialistes de l’islamisme arrivent toutefois à concilier étude textuelle et enquête de terrain : S. Lacroix, Les islamistes saoudiens…, op. cit. ; B. Rougier (dir.), Qu’est-ce que le salafisme ?, op. cit. ; Vannetzel, Marie, Les Frères musulmans égyptiens. Enquête sur un secret public, Paris, Karthala, 2016Google Scholar.

74 Sur l’islam vécu en Égypte, voir les travaux utiles, mais déjà datés, de Patrick Gaffney (1994), Rachida Chih (2000), Catherine Mayeur-Jaouen (2005), Charles Hirschkind (2006) et Samuli Schielke (2012). Michel Boivin au Pakistan et Alexandre Papas en Asie centrale travaillent également sur l’islam vécu, à partir des sanctuaires et des textes soufis.

75 Trautmann-Waller, Céline (dir.), Ignác Goldziher, un autre orientalisme ?, Paris, Geuthner, 2011Google Scholar. Geiger, Abraham, Was hat Mohammed aus dem Judenthume aufgenommen ?, Bonn, Baaden, 1833Google Scholar, fut l’un des premiers à questionner l’islam à l’aide d’interrogations issues du judaïsme réformé.

76 Hamilton Alexander Rosskeen Gibb, Les tendances modernes de l’Islam, trad. par B. Vernier, Paris, G.-P. Maisonneuve, [1947] 1949 ; Adams, Charles C., Islam and Modernism in Egypt: A Study of the Modern Reform Movement Inaugurated by Muḥammad ‘Abduh, Londres, Oxford University Press, 1933Google Scholar.

77 On a décrit, à bon droit, le déclin des confréries soufies : Gilsenan, Michael, Saint and Sufi in Modern Egypt: An Essay in the Sociology of Religion, Oxford, Clarendon Press, 1973Google Scholar, et aussi, également à bon droit, leur résilience : Hoffman, Valerie J., Sufism, Mystics, and Saints in Modern Egypt, Columbia, University of South Carolina Press, 1995Google Scholar ; Chih, Rachida, Le soufisme au quotidien. Confréries d’Égypte au xxe siècle, Arles/Paris, Actes Sud/Sindbad, 2000Google Scholar.

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82 Des recherches très récentes révolutionnent l’histoire de la magie en islam, mais plutôt pour l’époque médiévale.

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106 S. Pagani, « Il rinnovamento mistico dell’Islam… », op. cit.

107 Abū Da¯wūd, Sunan Abī Dāwūd Kitāb al-Malāhim : « Inna Allāh yab’athu li-hādhihi l-umma ‘alā ra’si kulli mi’at sana man yujaddid lahā dīnahā ».

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109 S. Pagani, « Il rinnovamento mistico dell’Islam… », op. cit.

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126 L’Empire ottoman imposa en 1518, peu après la conquête des provinces arabes, le rite hanafite comme rite du cursus honorum de la hiérarchie des oulémas et rite des tribunaux et des juges. Les trois autres rites subsistèrent, mais dans une position hiérarchiquement inférieure. En Syrie notamment, de nombreux oulémas passèrent du shafiisme au hanafisme, pour faire carrière.

127 Demiri, Lejla et Pagani, Samuela (dir.), Early Modern Trends in Islamic Theology: ‘Abd al-Ghanī al-Nābulusī and his Network of Scholarship (Studies and Texts), Tübingen, Mohr Siebeck, 2019CrossRefGoogle Scholar. Cook, Michael A., Commanding Right and Forbidding Wrong in Islamic Thought, Cambridge, Cambridge University Press, 2000Google Scholar, accorde une place importante à Nābulusī. Voir aussi von Schlegell, Barbara Rosenow, « Sufism in the Ottoman Arab World: Shaykh ‘Abd al-Ġanī al-Nābulusī (d. 1143/1731) », Ph. D., University of California, 1997Google Scholar ; Ambrosio, Alberto Fabio, Vie d’un derviche tourneur. Doctrine et rituels du soufisme au xviie siècle, Paris, Cnrs Éditions, 2010CrossRefGoogle Scholar.

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129 S. Pagani, « Il rinnovamento mistico dell’Islam… », op. cit., p. 142.

130 A. Meier, « Perceptions of a New Era ?… », art. cit.

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135 Les spécifications fonctionnelles des notices bibliographiques (en anglais Functional Requirements for Bibliographic Records, frbr) sont une modélisation conceptuelle des informations contenues dans les notices bibliographiques des bibliothèques. Pour l’utilisation de ces normes dans le catalogue de l’Institut dominicain d’études orientales, pionnier des catalogues de bibliothèques arabes, voir https://alkindi.ideo-cairo.org. Sur les humanités numériques et le projet Shamela, voir Belinkov, Yonatan et al., « Shamela: A Large-Scale Historical Arabic Corpus », in Hinrichs, E., Hinrichs, M. et Trippel, T. (dir.), Proceedings of the Workshop on Language Technology Resources and Tools for Digital Humanities (LT4DH), Osaka, The Coling 2016 Organizing Committee, 2016, p. 45-53Google Scholar.

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144 Ce choix théologique aurait impliqué une définition plus rigoureuse de l’apostasie selon Nabil Al-Tikriti, « Kalam in the Service of State: Apostasy and the Defining of Ottoman Islamic Identity », in H. T. Karateke et M. Reinkowski (dir.), Legitimizing the Order…, op. cit., p. 131-149.

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151 Voir le colloque organisé en décembre 2016 par Aurélien Girard à l’École française de Rome sur « La confessionnalisation dans les Orients européen et méditerranéen ».

152 Hoover, Jon, « Perpetual Creativity in the Perfection of God: Ibn Taymiyya’s Hadith Commentary on God’s Creation of this World », Journal of Islamic Studies, 15-3, 2004, p. 287-329CrossRefGoogle Scholar ; Id., « Ibn Taymiyya between Moderation and Radicalism », in E. Kendall et A. Khan (dir.), Reclaiming Islamic Tradition: Modern Interpretations of the Classical Heritage, Édimbourg, Edinburgh University Press, 2016, p. 177-203 ; Rapoport, Yossef et Ahmed, Shabab (dir.), Ibn Taymiyya and His Times, Oxford, Oxford University Press, 2010Google Scholar ; Bori, Caterina et Holtzman, Livnat (dir.), A Scholar in the Shadow: Essays in the Legal and Theological Thought of Ibn Qayyim al-G˘awziyyah, Rome, Istituto per l’Oriente C. A. Nallino, 2010CrossRefGoogle Scholar ; Krawietz, Birgit et Tamer, Georges (dir.), Islamic Theology, Philosophy and Law: Debating Ibn Taymiyya and Ibn Qayyim al-Jawziyya, Berlin, De Gruyter, 2013CrossRefGoogle Scholar.

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154 Cornell, Vincent J., Realm of the Saint: Power and Authority in Moroccan Sufism, Austin, University of Texas Press, 1999Google Scholar.

155 Catherine Mayeur-Jaouen, « La vision du monde par une hagiographie anhistorique de l’Égypte ottomane : les Ṭabaqāt sharnūbiyya et les quatre Pôles », in R. Chih et C. Mayeur-Jaouen (dir.), Le soufisme à l’époque ottomane…, op. cit, p. 129-150.

156 Nous citons ici un courrier de notre collègue Abdellatif Idrissi adressé à la mission sur la formation des imams (Rachid Benzine, Mathilde Philip-Gay, Catherine Mayeur-Jaouen) au printemps 2017.

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