L'incapacité des poissons à se maintenir dans un courant d'eau modéré est considérée comme la manifestation biologique de la présence de poison. La toxicité est mesurée par le temps écoulé jusqu'à la manifestation. De jeunes carpes (espèce d'eau stagnante) sont utilisées. L'appareil permet d'obtenir alternativement un courant vertical (0,5 cm/s) ou horizontal (6-15 cm/s). L'eau peut circuler en circuit fermé (tests statiques) ou en circuit ouvert (tests dynamiques). Les comportements provoqués par l'effet du poison sur les carpes sont enregistrés au moyen de cellules photoélectriques.

L'influence des composantes du milieu sur la répartition de quelques espèces est étudiée dans trois petits ruisseaux des Pyrénées centrales.

1. - Pour chaque espèce, trois groupes de substrats - "préférentiels", "indifférents" ou "évités" - sont déterminés par un calcul d'écart-réduit. Un classement est établi à l'intérieur de chaque groupe.

2. - Le rôle du courant est précisé par un calcul de X2.

3. - Le courant est favorable au maintien et au développement de la majorité des espèces étudiées.

4. - Les mousses constituent le substrat le plus largement et le plus diversement peuplé.

5. - Plusieurs espèces changent de substrat au cours de leur cycle biologique.

Les durées de développement embryonnaire (De), post-embryonnaire (Dp) et le temps de génération (Tg) sont déterminées à différentes températures (de 10 à 23° C) chez 12 espèces de Rotifères planctoniques ou périphytes : Asplanchna brightwelli, Brachionus calyciflorus, Epiphanes brachionus, Euchlanis dilatata, Keratella quadrata, K. valga, Notholca acuminata, Notommata collaris, N. copeus, Polyarthra dolichoptera, Synchaeta pectinata et Conochiloides natans.

Taux de développement et température sont le plus souvent liés par une relation linéaire (1/D — aθ + b). Les valeurs des constantes a et b dépendent de l'adaptation des espèces, voire des races, à la température dans leur milieu. L'étude est complétée par quelques remarques sur le rapport Dp/De (approximativement constant), le Q10 et les facteurs de conversion.

1. Les cycles de développement de 17 espèces d'Ephéméroptères d'un ruisseau à truites des Pyrénées (le Lissuraga) sont étudiés en utilisant les critères suivants déterminés après l'analyse des prélèvements mensuels échelonnés sur trois ans : nombre et mensuration des larves et des subimagos, durée du développement embryonnaire.

2. Une espèce est semivoltine : Ephemera danica.

3. Six espèces sont univoltines avec la période de sortie des subimagos commençant à la fin de l'hiver (Rhithrogena semicolorata et Habroleptoides modesta), au printemps (Paraleptophlebia submarginata, Torleya belgica et Caenis rivulorum) et en été (Habrophlebia lauta).

4. Dix espèces sont polyvoltines : quatre espèces d'Heptageniidae (Epeorus torrentium, Rhithrogena picleti picleti, Ecdyonurus venosus et E. angelieri) et une espèce d'Ephemerellidae (Ephemerella ignita) présentent une seconde génération partielle. Deux espèces semblent posséder deux générations par an (Baetis scambus et Caenis macrura) ; trois espèces de Baetidae (Baetis muticus, B. rhodani et B. gemellus) semblent présenter une troisième génération, vraisemblablement partielle.

5. Une étude comparative des cycles de développement déterminés chez les mêmes espèces, dans différentes régions d'Europe (Iles Britanniques et Europe centrale surtout) et dans le Lissuraga, conduit aux remarques suivantes pour le Lissuraga :

- précocité dans la période de sortie des subimagos variant de un à trois mois, chez toutes les espèces qui peuvent être comparées sauf chez H. lauta et E. danica ; on observe chez ces deux espèces un maintien de la période de première sortie des subimagos ainsi qu'un retard de la dernière sortie des subimagos (un mois et demi environ). Chez E. danica, la possibilité d'une modification de cycle pour une petite partie de la population du Lissuraga (semivoltin en univoltin) est envisagée ;

- allongement de la période de sortie des subimagos de toutes les espèces polyvoltines du Lissuraga ; les subimagos sont présents sur ce ruisseau 8 (E. ignita) à 12 mois (B. rhodani) par an.

6. Le développement larvaire des Ephéméroptères univoltins du Lissuraga s'échelonne de 10 à 11 mois pour la plupart des espèces. La durée de vie larvaire atteint 22 à 23 mois ou 13 à 14 mois chez Ephemera danica seule espèce semivoltine, selon le type de développement.

7. Le développement larvaire des Ephéméroptères polyvoltins du Lissuraga est relativement rapide : en période estivale, il peut être de trois à cinq mois pour les Baetidae et de cinq à six mois pour les individus d'Heptageniidae et d'E. ignita de la seconde génération partielle ; en période hivernale il peut varier de sept (Baetidae) à huit ou dix mois (Heptageniidae et E. ignita).

8. Le développement larvaire des Ephéméroptères du Lissuraga présente une périodicité saisonnière marquée ; le rôle des facteurs périodiques primaires (températures et photopériode) et secondaires (nourriture) est discuté.

Les pièces génitales ♂ et ♀ de Chaetopteryx gonospina et ♂ de Ch. denticulata n. sp. sont décrites et figurées.

Thremma gallicum comprend en France deux populations morphologiquement distinctes ; l'une vit dans le Massif Central, l'autre dans les Pyrénées. La population du Massif Central représente une nouvelle sous-espèce : T. gallicum arvernense.

L'auteur donne la première description de la larve de T. sardoum et complète la connaissance de l'imago de cette espèce.

Les larves des trois espèces du genre sont étudiées du point de vue morphologique et écologique.

La répartition géographique des espèces suggère une grande ancienneté pour le genre Thremma.