Une étude de la productivité du lac de Nantua a été poursuivie pendant 17 mois en un point situé au-dessus de son plus grand fond (42 m).
En fonction de la profondeur, quelle que soit la saison, la productivité la plus grande s'observe un peu au-dessous de la surface, entre 1 à 2 m, puis elle décroît pour atteindre des valeurs qui deviennent négligeables vers 10 m, niveau auquel l'éclairement ne représente plus qu'environ 1 % de la lumière de surface.
Au cours des saisons, la variation de productivité montre en été l'existence d'un maximum très élevé (1 000 à 1 500 mg C/m2, j.) et peut être d'un autre maximum, plus faible en automne. U n minimum de très faible valeur (de l'ordre de 50 mg) s'observe en hiver.
Pour l'ensemble de l'année, la quantité de carbone élaborée mise à la disposition des herbivores a été d'environ 130 gr.
Parallèlement aux expériences de photosynthèse nous avons fait des déterminations de la fixation du carbone à l'obscurité par le plancton. Celle-ci varie considérablement suivant la saison. En surface, elle ne représente pendant la majeure partie de l'année qu'un assez faible pourcentage de la productivité photosynthétique, mais elle peut atteindre des valeurs très élevées (25 % ) au cours du printemps. Ce pourcentage augmente avec la profondeur et représente à partir de la limite de la zone euphotique, ici aux environs de 10 m, la totalité de la production mesurable.
En valeur absolue, cette fixation décroît avec la profondeur jusqu'à la limite de la zone euphotique, puis se met à croître jusqu'au fond du lac.
Une comparaison entre le lac de Nantua et le Léman a montré essentiellement, que s'il existe de très grandes différences dans la répartition de la productivité dans ces lacs, suivant la profondeur et la saison, celles-ci se compensent et que finalement la productivité annuelle considérée par unité de surface, dans les deux lacs, est sensiblement la même.