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Ce qu'on peut trouver dans des archives bourgeoises
Published online by Cambridge University Press: 30 October 2017
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A Vabre, petite ville du Tarn, en amont de Castres, les archives de Mme Albert Loup, dont la belle famille a fourni, aux XVIIe et XVIIIe siècles, des juges et des consuls'et, après 1791, des maires et des conseillers généraux, renferment de nombreux documents concernant surtout l'industrie et le commerce du pays, entre 1748 et 1783 d'abord, ensuite et surtout depuis l'an Viii jusqu'en 1823. Les Mialhe, de la Vaissière (hameau de la commune de Ferrières, à 6 km., à l'Est de Vabre), les Julien et les Loup, de Vabre, tous parents très rapprochés depuis fort longtemps, sont à la fois fabricants et propriétaires terriens. Chaque fois que leur situation le permet, ils arrondissent leurs domaines, la vente des biens nationaux notamment leur fournit de nouvelles occasions de s'étendre Ce n'est pas d'ailleurs que, sous l'Ancien Régime, leur situation aisée aille sans quelques inconvénients.
- Type
- Enquêtes
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1936
References
page 542 Note 1. Ces archives comprennent : 1° un Livre d'achat allant du 20 juillet 1748 au 26 février 1779, 192 p. ; — 2° trois Journaux de raison : a) 4 juillet 1768-21 septembre 1774, 193 p. ; b) 22 septembre 1774-4 mai 1783, 193 p. : c) 30 novembre 1812-31 octobre 1823, 193 p. — 3° un Livre de vente (18 octobre 1760-4 octobre 1784), 147 p. ; — 4° un Livre de fabrique (19 mars 1813-10 novembre 1821), 146 p. Chacun de ces registres est relié en parchemin, avec de fortes charnières de cuir; sur le premier feuillet figure la formule Au nom de Dieu soit fait, Amen. D'autre part, les coffres de Mme Albert Loup renferment les « livres des foires de Pézénas, Montagnac, Toulouse et Bordeaux et toute la correspondance entre Jean-Pierre Julien et ses divers clients. Les Livres de foire ne se suivent pas ; il y a de nombreuses Interruptions entre l'an X et 1822. Chaque livre a le format d'un cahier, il est relié de toile cirée, il énumère le nombre de pièces mis dans chaque balle, le numéro et l'aunage de la pièce ; on indique également le nombre de balles porté à la foire, ainsi que les transactions effectuées durant le séjour sur le lieu d'échange. La correspondance donne des détails curieux sur l'achat et la transformation des matières premières, les procédés de fabrication, l'utilisation de la main-d'œuvre, la durée et les moyens de transport, l'importance et l'étendue de la clientèle.
page 542 Note 2. 1728, achat du Caussonnel (terre de Vabre) ; 1749, achat d'Armengaud (terre de Ferrières) ; prairial an III, achat du Treuilh (terre de Guitaleus), ancienne propriété de l'ordre de Malte ; nivôse an III, achat de Puy-Saint-James et de La Trinque (terre de Castres), possessions des Chartreux de Saïx (la Chartreuse, présentement commune de Castres, est sur la rive droite de l'Agout, tandis que Saïx, actuellement commune du canton de Castres, se trouve sur la rive gauche et en face) ; germinal an IV, achat d'Aureville, commune de Pins-Justaret (Haute-Garonne) sur le bas Ariège, terre dépendant de l'abbaye de Boulbonne, en face d'Auterive (Haute-Garonne).
page 543 Note 1. Quand la laine d'Espagne fait défaut, on acquiert de la laine de Smyrne et de Constantine.
page 543 Note 2. Ces ballots tantôt gagnent Bordeaux par Saumur et Niort, tantôt sont reçus à Montauban, après être passés à Tours et Limoges.
page 543 Note 3. L'aune, mesure dite de Vabre, équivaut à peu près à 1m, 19.
page 543 Note 4. Suivant les rapports des curés de Vabre au subdélégué, on comptait, en 1760, « quatre cents feux », ce dernier terme étant pris dans le sens de « famille ». La population totale de la communauté pouvait comprendre environ 1 200 hab. à Vabre et 800 disséminés sur le reste du territoire de la communauté. A côté des trois cents ouvriers que Jean-Pierre Julien père trouva au service de ses parents, il s'en trouve d'autres au service d'une douzaine de plus petits fabricants.
page 544 Note 1. Ordinairement, les tisserands sont payés d'avance partie en blé, partie en seigle et le reste du travail est rémunéré lors de la livraison des pièces. Cinq ou six sols par jour : voilà ce que rapporte, en moyenne, une journée entière passée à mouvoir le métier dans un coin de la maison. Cette maison de paysan présente invariablement la même forme : en bas la « boutio » (la boutique) avec le métier, le bois, les pommes de terre, les instruments agricoles et dans un coin « lou bourdic » (loge à cochon) ; un escalier de pierre extérieur terminé par une petite terrasse donne accès à la cuisine, chambre du premier.
page 544 Note 2. Les pistes sont embourbées, impraticables une partie de l'hiver.
page 544 Note 3. En comparant les livres de raison antérieurs au moment où Jean-Pierre Julien s'occupe d'affaires et la correspondance ou les lettres de voitures reçues après l'an X par le fabricant qui nous occupe, on se trouve en présence de la même clientèle. Celle-ci s'élargit seulement après le Blocus Continental et, de Paris où il réside quelques années, Jean-Pierre Julien fils va caser des pièces en Bretagne, en Normandie et en Picardie.
page 545 Note 1. Les ballots de coton étaient enveloppés de toile de fil tellement fine que de cette gaine on a fait des draps de lit qui, par douze douzaines, forment l'une des principales richesses des vieilles familles de Vabre.
page 545 Note 2. Au confluent du Tarn et de l'Agout.
page 545 Note 3. Craintes des habitants de Narbonne qui, en mars 1814, redoutent l'invasion espagnole, enthousiasme des Girondins lors de l'arrivée de la duchesse d'Angoulême à Bordeaux, crise des affaires en 1815, 1817, 1822, reprise des affaires lors de la paix de 1814, de l'arrivée de Descazes au pouvoir en 1816, du succès de Richelieu au Congrès d'Aix-la-Chapelle en 1818.
page 545 Note 4. Berlou, faubourg de Vabre, au confluent du Berlou et du Gijou.